Jacques Ier (roi d'Écosse)
Jacques Ier (James I en anglais, Seumas I en gaélique écossais), dit « le captif », né le à Dunfermline, mort le à Perth, fut roi d'Écosse (King of Scots), théoriquement de 1406 à 1437, bien qu'entre 1406 et 1424, il ne fut roi que de nom étant retenu prisonnier en Angleterre. Il est le dernier fils de Robert III d'Écosse et de son épouse Annabella Drummond.
Pour les articles homonymes, voir Jacques Ier, Jacques Stuart et Stuart.
Jacques Ier | |
Portrait de Jacques Ier, XVIe siècle, Scottish National Portrait Gallery. | |
Titre | |
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Roi d'Écosse | |
– (30 ans, 10 mois et 17 jours) |
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Couronnement | |
Prédécesseur | Robert III |
Successeur | Jacques II |
Duc de Rothesay | |
– (4 ans et 9 jours) |
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Prédécesseur | David Stuart |
Successeur | Alexandre Stuart |
Biographie | |
Dynastie | Maison Stuart |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Abbaye de Dunfermline (Écosse) |
Date de décès | (à 42 ans) |
Lieu de décès | Perth (Écosse) |
Sépulture | Chartreuse de Perth |
Père | Robert III d'Écosse |
Mère | Annabella Drummond |
Conjoint | Jeanne Beaufort |
Héritier | Marguerite Stuart Isabelle Stuart Marie Stuart Jeanne Stuart Alexandre Stuart Jacques II Annabelle Stuart Éléonore Stuart |
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Rois d'Écosse | |
Il est également l'auteur d'un poème narratif, The Kingis Quair, dans lequel est évoquée son expérience carcérale.
Biographie
Jeunesse
Le roi Robert III d'Écosse ayant été sévèrement blessé par une ruade, c'est son frère cadet Robert comte de Fife qui exerce la réalité du pouvoir. Mais il doit le partager à partir de 1399 avec le duc David Stuart, le fils aîné de Robert III, héritier du trône. L'oncle et le neveu ne s'entendent pas et le second trouve la mort dans des circonstances troublantes en 1402 au château de Falkland[1].
À la mort de son frère aîné, Jacques devient héritier du royaume à l'âge de huit ans. Robert III prend la décision de l'envoyer en France en 1406 pour garantir sa sécurité.
Pendant ce voyage, son navire est capturé en février par des pirates anglais et il est amené à Henri IV d'Angleterre qui le met en résidence surveillée et demande une rançon à son père. Robert III, dit-on, serait mort de chagrin à cette nouvelle. L'oncle du jeune Jacques, Robert, duc d'Albany, devient donc régent d'Écosse, mais ne se presse pas pour payer la rançon du jeune roi, conservant ainsi son pouvoir sur le royaume. Jacques Ier reste dix-huit ans détenu à la cour de Windsor. Pendant cette captivité, il reçoit une excellente éducation, se familiarise avec l'administration et le gouvernement et accompagne même Henri V lors de campagnes militaires en France. Il compose également des poèmes et s'éprend de Jeanne Beaufort, une princesse anglaise avec qui il se fiance.
Robert d'Albany meurt en 1420 et la régence passe à son fils Murdoch. C'est pendant la régence des deux ducs d'Albany que le roi de France Charles VII obtint de l'allié écossais l'envoi d'un corps expéditionnaire qui lui est fort utile pour combattre les Anglais pendant la période de la guerre de Cent Ans comprise entre le traité de Troyes et l'intervention de Jeanne d'Arc[2]. La rançon de 40 000 £ est enfin payée. Jacques épouse alors Jeanne, fille de Jean Beaufort, comte de Somerset, le à Southwark près de Londres, dont il a huit enfants. Le couple retourne ensuite en Écosse où il trouve le pays dans le chaos.
Roi des Écossais
Jacques fut couronné roi par Henry de Wardlaw à l'abbaye de Scone dans le Perthshire le ou le . Il s'attela tout de suite à la reprise en main du royaume. Il fit notamment exécuter son cousin Murdoch, le fils de Robert d'Albany auquel il avait succédé comme régent (entre 1420 et 1424), ainsi que deux de ses fils Walter et Alexandre, le . La sévérité de Jacques Ier s'étendit aux alliés de Murdoch dont certains furent exécutés comme son beau-père Duncan de Lennox, d'autres arrêtés ou exilés avec confiscation de leurs biens[3].
À partir de 1427, il mène une série de campagnes dans les Highlands qui aboutit à soumettre Alexandre II MacDonald, seigneur des Îles, pratiquement indépendant jusqu'alors.
Jacques mena à bien de nombreuses réformes financières et légales, gagnant le qualificatif de roi législateur. Les lois sont promulguées en langue vulgaire pour que chacun les comprenne et non plus en latin comme antérieurement. Il tenta de réformer le parlement d'Écosse sur le modèle anglais. Très pieux, il entreprit une réforme des monastères bénédictins et lutta contre les hérésies, notamment le lollardisme de Wyclif et le hussisme. Sur le plan de la politique étrangère, il renouvela la Vieille Alliance (Auld Alliance) franco-écossaise en 1428 et accorda la main de sa fille Marguerite au dauphin Louis. Mais plus prudent que les régents Albany, il rechigna à envoyer en France de nouvelles troupes. En , son épouse lui donne enfin, après cinq filles, les héritiers mâles qu'il attendait, des fils jumeaux : Alexandre Stuart, duc de Rothesay, qui meurt la même année et Jacques.
Politique
Sa politique suscita de nombreux mécontentements, ce qui amène dans les dernières années de son règne une contestation sur la légitimité royale notamment après sa vaine tentative au cours de l'été 1436 de reprendre Roxburgh. L'arrière-grand-père de Jacques Ier, Robert II s'était marié deux fois. Son premier mariage, dont descendait Jacques, s'était passé dans des conditions douteuses[4].
Les descendants du second mariage contestèrent la légitimité du roi. Il fut finalement assassiné par Sir Robert Graham (en), au couvent dominicain de Perth en . Toutefois, son épouse la reine et les régents, dont son cousin Archibald Douglas, s'emparent du pouvoir pour le compte de son fils Jacques II. Ils font exécuter en tous ceux qui avaient trempé dans le complot, comme Walter Stuart, comte d'Atholl, oncle de Jacques Ier, ainsi que son petit-fils Robert Stewart d'Atholl, tous les deux descendants de Robert II.
Jacques Ier est enterré au monastère de Perth.
Mariage et descendance
Le , il épouse, à Londres, Jeanne Beaufort, fille de Jean Beaufort, 1er comte de Somerset et de Marguerite Holland[5]. Ils eurent ensemble huit enfants :
- Marguerite d'Écosse (1424-1445), qui épousa à Tours le le dauphin, futur Louis XI de France
- Isabelle d'Écosse (morte en 1494) qui épousa le à Auray le duc François Ier de Bretagne
- Éléonore Stuart née le morte le qui épousa le le duc Sigismond d'Autriche.
- Marie Stuart (1428-1465), comtesse de Buchan qui épousa vers 1444 Jean de Borsele
- Jeanne d'Écosse qui épousa 1) le James Douglas, comte d'Angus (mort en 1446) 2) vers 1459 James Douglas, comte de Morton (mort en 1493)
- Alexandre Stuart duc de Rothesay (mort le ).
- Jacques II d'Écosse,
- Annabelle d'Écosse qui épousa 1) le Louis de Savoie, comte de Genève div 1458 2) Georges Gordon, 2e comte d'Huntly.
Notes et références
- Michel Duchein, Histoire de l'Écosse, Fayard 1998, rééd. Tallandier 2013 p. 187-190
- Duchein, op. cit. p. 193-196
- Michel Duchein, Histoire de l'Écosse Fayard 1998
- (en) Mike Ashley British Kings & Queens Robinson Londres 1998 (ISBN 1841190969) p. 558. Les enfants du second lit de Robert II d'Écosse avaient toujours contesté la légitimité des enfants du premier lit de leur père, dont le roi Robert III d'Écosse, nés avant le mariage de leurs parents, et dont la situation avait été régularisée grâce à une dispense papale seulement en 1347.
- donc une arrière petite-fille du roi Édouard III d'Angleterre.
Annexes
Bibliographie
- Jean Robert Simon, Le Livre du Roi (The Kingis Quair) attribué à Jacques Ier d'Écosse, étude critique, texte, traduction, notes et glossaires, Aubier-Montaigne, 1967, coll. Bibliothèque de Philologie germanique, tome XXI, 359 p.
- (en) Stephen Ian Boardman, The first Stewart dynasty : Scotland, 1371-1488, Édimbourg, Edinburgh University Press, , 320 p. (ISBN 978-0-7486-1235-2, OCLC 751149446).
- (en) Rosalind K. Marshall, Scottish Queens: 1034-1714 Tuckwell Press, East Linton (2003) (ISBN 1-86232-271-6) p. 50-51.
- (en) Mike Ashley, The Mammoth Book of British Kings & Queens Robinson (Londres 1998) (ISBN 1841190969) « James I » p. 555-559.
- (en) John L. Roberts, Lost kingdoms : Celtic Scotland and the Middle Ages, Édimbourg, Edinburgh University Press, , 230 p. (ISBN 0-7486-0910-5, OCLC 185788583).
Liens externes
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