Jean-Baptiste Goiffon
Jean-Baptiste Goiffon (, Cerdon — , Lyon) est un médecin lyonnais. Il est le père de l'architecte Georges-Claude Goiffon qui travailla avec Claude Bourgelat à l'ouverture des Ecoles vétérinaires de Lyon , puis de Maisons-Alfort. .
Pour les articles homonymes, voir Goiffon.
Biographie
Inscrit en 1682 à l'université de Montpellier, il est reçu docteur le après s'être distingué dans la botanique et l'anatomie. Devant s'installer à Cerdon, il est appelé au chevet du marquis de Rougemont atteint d' une grave blessure à l'abdomen. L'ayant opéré et guéri, il acquiert une grande réputation.[réf. nécessaire]
En 1687, pendant la Guerre de la Ligue d'Augsbourg, il sert dans l'armée d'Italie commandée par le maréchal de Catinat, puis par le Comte René Froulay de Tessé.
En 1693, il est agrégé au Collège des médecins de Lyon et s'installe rue de l'Herberie. Il épouse Claudine Pinardy, fille d'un tireur d'or, dont il a onze enfants. À son décès, quatre seulement sont encore en vie.[réf. nécessaire]
En 1705, lors de la guerre de Succession d'Espagne, il accompagne en Espagne l'armée commandée par Tessé, devenu Maréchal de France. A Madrid, il est appelé au chevet de la reine d'Espagne, atteinte de tuberculose, qu'il soigne avec efficacité. En 1717, Tessé le propose même pour être le premier médecin du roi Philippe V[1].
Revenu à Lyon, il ouvre un cabinet privé place Bellecour, à l'angle de la rue Saint-Dominique. Il est nommé échevin en 1717-1718 en raison de ses liens avec la famille Neufville de Villeroy. Il est en particulier le médecin personnel de deux des enfants du maréchal de Villeroy.[réf. nécessaire]
Il se fait particulièrement remarquer lors de la grande peste de Marseille de 1720-1721. Il développe alors une théorie de contagion de la peste soutenant contre l'avis général qu'elle se propage par des petits vers ou insectes invisibles avec les microscopes de l'époque. Il contribue ensuite à la protection de la ville de Lyon contre l'épidémie au sein du Bureau de Santé[2].
Il est le premier maître en botanique d'Antoine de Jussieu[3], qui grâce à ses nombreuses marches herborisantes dans la région lui fournit de nombreuses plantes du Lyonnais[4] qu'après l'avoir formé il recommande à Fagon, directeur du Jardin des Plantes[réf. nécessaire]. Son amitié avec Antoine de Jussieu durera toute sa vie. Il est reconnu pour être, avec son collègue médecin Jean-Jérome Pestalozzi, un des plus grands botanistes lyonnais de l'époque.[réf. nécessaire] Son Index planturum quae circa Lugdunum nascuntur, ouvrage manuscrit recueilli à sa mort par Bernard de Jussieu et qui passe ensuite au botaniste lyonnais Marc-Antoine Claret de La Tourrette[5] puis à Emmanuel Gilibert[réf. nécessaire], n'a jamais été publié. Une partie de ce manuscrit est au musée d'histoire naturelle de Paris[5].
Il possédait une maison à Sainte-Foy-lès-Lyon appelée Chateaugué, connue aujourd'hui sous le nom de Chateau de Bramafan. Ses armes étaient d'or au griffon rampant d'azur à destre et au lion rampant de gueules à senestre qui sont, aux émaux et métaux près, celles du chapitre de Saint-Jean, Goiffon ayant été le médecin personnel de l'archevêque François Paul de Neufville de Villeroy.[réf. nécessaire]
La vie de Jean-Baptiste Goiffon a fait l'objet d'une adaptation théâtrale créée le à Sainte-Foy-les-Lyon, dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine[6].
Références
- « Jean-Baptiste Goiffon, un médecin précurseur des théories microbiennes », sur www.leprogres.fr (consulté le )
- « Moi, Goiffon, médecin lyonnais face à la peste », sur Maison de L'Environnement, (consulté le )
- [Fouchy 1758] Jean-Paul Grandjean de Fouchy, « Éloge de M. de Jussieu [Antoine] », Histoire de l'Académie royale des sciences, , p. 115-126 (voir p. 116) (lire en ligne [sur gallica], consulté en ).
- Fouchy 1758, p. 117.
- [Jacquet 1999] Pierre Jacquet, « Un botaniste lyonnais méconnu du dix-huitième siècle : Marc-Antoine Claret de La Tourrette (1729-1793) », Publications de la Société Linnéenne de Lyon, vol. 68, no 4, , p. 77-86 (voir p. 78) (lire en ligne [sur persee], consulté en ).
- « Moi, Goiffon, médecin des Lumières face à la peste », écrit, mis en scène et interprété par Yves Boucaud-Maitre, sur mjcsaintefoy.mapado.com (consulté en ).
Voir aussi
Bibliographie
- Abbé Pernetti, Les Lyonnais dignes de mémoire, Lyon, 1757
- Dr Humbert Mollière, Un précurseur lyonnais des théories microbiennes : J.B. Goiffon et la théorie animée de la peste revue de l'Académie des Sciences, Belles-Letrres et Arts de Lyon. 1886
- Yves Boucaud-Maitre, "Jean-Baptiste Goiffon, un médecin des Lumières face à la peste", Imprimerie Fontaine, Ambérieu en Bugey, 2019