Jean-Baptiste Le Gobien
Jean-Baptiste Le Gobien, seigneur de Saint-Jouan, des Douets et de Launay-Quinart (né à Saint-Malo en 1668 et mort à Saint-Malo le ), est un navigateur, officier de marine et négociant-armateur malouin.
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Directeur de la Compagnie française des Indes orientales | |
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à partir de |
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Famille |
Famille Le Gobien (d) |
Père |
Charles Le Gobien (d) |
Fratrie | |
Enfant |
Jean-Baptiste Le Gobien de Saint-Jouan (d) |
Parentèle |
Jean Heurtault de Bricourt (oncle) Alain Porée du Breil (cousin germain) Charles Porée de La Touche (cousin germain) Pierre Le Gobien (arrière-petit-fils) |
Propriétaire de | |
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Conflit |
Biographie
D'une vieille famille malouine anoblie en 1572 et parente de Jacques Cartier, Jean-Baptiste Le Gobien est un fils de Charles Le Gobien (1624-1701), seigneur de Saint-Jouan, des Douets et de Launay Quinard, deux fois député aux États généraux, chevalier de l'ordre de Saint-Michel, et de Guillemette Heurtault[1],[2]. Frère du jésuite Charles Le Gobien et neveu de l'armateur Jean Heurtault de Bricourt, il est, par sa mère, le cousin germain d'Alain Porée du Breil et de Charles Porée de La Touche.
Très jeune, il s'engage dans une carrière d'officier navigant, devenant un des « spécialistes » de la route des mers du Sud. Durant la guerre de la Ligue d'Augsbourg, son oncle Jean Heurtault de Bricourt, l'un des principaux armateurs de corsaires du port de Saint-Malo, arme notamment le Saint-Nicolas (commandé par Antoine Géraldin, alias, Fitzgerald), le François d'Assise (commandé par Charles Porée de La Touche) et le Saint-Esprit, construit à Bayonne en 1693 avec 30 à 38 canons, dont le commandement est confié à Alain Porée du Breil, puis à Jean-Baptiste Le Gobien.
En 1697, il épouse, Françoise Lefebvre des Prés, fille d'un capitaine corsaire et armateur malouin. De ce mariage naissent : Jean-Baptiste II (1698), corsaire et armateur, gendre du corsaire et armateur Jean Martin de La Chapelle (pionnier du commerce de moka) et grand-père de Pierre Le Gobien ; Perrine Hélène, épouse de Pierre François Le Mintier des Granges ; Françoise, épouse de Victor Martial de La Moussaye ; Catherine, épouse d'Isaac Toussaint de Gargian.
- Portrait de son fils, Jean-Baptiste II Le Gobien de Saint-Jouan, tenant un fusil, assis, avec deux chiens, peint par Jean-Marc Nattier (1724).
- Portrait de son petit-fils, Pierre Le Gobien, seigneur du Bois-Martin, peint d'après Élisabeth Vigée-Lebrun.
De 1708 à 1712, il est le capitaine en second (capitaine Alain Porée), puis capitaine de la Notre-Dame de l'Assomption, navire de 50 canons, armé par François-Auguste Magon de la Lande, puis, de 1712 à 1715, capitaine de la Sainte-Rose.
Entre 1716 et 1720, il fonde également une maison de commerce à Marseille, dont son fils reprendra la direction[3]. Il est en relations d'affaires notamment avec Luc Magon de la Balue.
Directeur de la Compagnie française des Indes orientales à partir du , il est investi d'une commission de « Général de la nation française » aux Indes[4], « commandant général par terre et par mers sur tous les gouverneurs, directeurs, commis et employés de la Compagnie dans ses places, îles et comptoirs dans les Indes et autres lieux » (), afin de mener une vaste opération de rapatriement de métaux précieux en métropole. En , il est nommé commandant en chef du vaisseau du roi l'Achille, de 62 canons, prêté à la Compagnie et placé à la tête d'une escadre de neuf vaisseaux envoyés en mer du Sud, avec commission pour aller dans les mers des Indes afin de favoriser le commerce de la Compagnie des Indes et mener la guerre aux ennemis de l'État. L'expédition visant les mers du Sud échouera en raison des conditions de voyages marquées par un grand nombre de membres d'équipage atteints par le scorbut, face à l'hostilité espagnole conclue par le refus du vice-roi du Pérou d'accorder aux navires français l'entrée des ports et l'effondrement du système de Law.
« Ce navigateur malouin expérimenté est placé par Law à la tête d'une grande expédition envoyée dans le Pacifique qui devait ramener une forte cargaison de métaux précieux. L'hostilité des Espagnols et l'effondrement du système Law empêchèrent la réalisation de ce grand projet »
Références
- Levot 1857, p. 232.
- Pierre de La Condamine, L'épopée de la Bretagne: un jour d'été a Saint-Cast, Le Bateau qui vire, 1977
- Charles Carrière, Négociants marseillais au XVIIIe siècle: contribution à l'étude des économies maritimes, Volume 1, Institut historique de Provence, 1973
- Arnaud Orain, La politique du merveilleux: Une autre histoire du Système de Law (1695-1795), Fayard, 2018
Bibliographie
- André Lespagnol, Messieurs de Saint-Malo: une élite négociante au temps de Louis XIV, Volume 2, Presses Universitaires de Rennes, 1997
- Philippe Haudrère, L'origine du personnel de direction générale de la Compagnie française des Indes, 1719-1794, Outre-Mers. Revue d'histoire Année 1980 248-249 pp. 339-371
- Philippe Haudrère, La Compagnie française des Indes au XVIIIème siècle (1719-1795), Librairie de l'Inde, 1987
- Erik Wilhelm Dahlgren (sv), Voyages français à destination de la mer du sud avant Bougainville (1695-1749), Impr. nationale, 1907
- René Estienne, Les armements au long cours de la deuxième Compagnie des Indes : 1717-1773, Service historique de la marine, 1996
- Nouvelles Archives des missions scientifiques et littéraires, Delahaye, 1907
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