Jean-Baptiste Mailhe
Jean Mailhe, Jean Baptiste Mailhe de son nom complet[1],[2], né à Guizerix le et mort à Paris le , est un homme politique français, député de la Haute-Garonne à la Convention nationale. Il laisse son nom à l'« amendement Mailhe », vœu qu'il émit lors du procès de Louis XVI, et tendant à possiblement retarder son exécution.
Membre du Conseil des Cinq-Cents | |
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Girondins |
Naissance | |
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Décès |
(à 83 ans) Paris |
Nom dans la langue maternelle |
Jean Baptiste Mailhe et Jean Mailhe |
Nationalité | |
Activité |
Membre de |
Conseil des Cinq-Cents Député de la Convention nationale (d) |
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Biographie
Fils d'un propriétaire foncier, il devint avocat au Parlement de Toulouse. En 1785, il fut élu mainteneur de l'Académie des Jeux floraux de Toulouse et, en 1789, il adhéra à la Société des amis de la Constitution. En 1790, il fut élu procureur général syndic du département.
Élu à l'Assemblée législative en 1791, il fit partie du Comité diplomatique et siégea aux côtés des Girondins, dont il soutint la politique de la guerre contre l'Autriche. Il vota les décrets contre les émigrés et les prêtres réfractaires.
Réélu, en septembre 1792, député de la Haute-Garonne à la Convention nationale, il siégea avec la Plaine, tout en étant très proche des Girondins, et comme membre du Comité de législation. Le 16 octobre 1792, Pierre Bourbotte, député de l'Yonne, réclame la mise en accusation du roi. Le lendemain Jean-Baptiste Mailhe est désigné par le comité de législation pour présenter un rapport sur la procédure à suivre pour juger Louis XVI. Il fait lecture, le , du rapport qui répond à deux questions : Louis XVI est-il jugeable pour les crimes qu'on lui impute d'avoir commis sur le trône constitutionnel ? par qui doit-il être jugé ? Il conclut que « Louis XVI peut être jugé par la Convention nationale ». Il affirme que « son inviolabilité constitutionnelle ne disparaît que devant la Nation toute entière. La Convention seule représente la Nation »[3].
Lors du procès du roi, il vota pour la culpabilité de Louis XVI, contre la ratification du jugement de la Convention par le peuple, et sur la peine à infliger, appelé à s'exprimer le premier, il vota pour « la mort », mais ajouta qu'« il serait digne de la Convention d'examiner s'il ne serait pas politique et utile de presser ou de retarder le moment de l'exécution », et fut suivi par vingt-six députés, ce qui entraîna un appel nominal supplémentaire aux fins de savoir s'il serait sursis à l'exécution du jugement rendu contre Louis Capet. Cet « amendement Mailhe » du fut considéré par les Montagnards comme une tentative pour sauver le roi. Mailhe vota pour le sursis avec une grande partie des Girondins.
Par décret du , il fut envoyé, avec Lombard-Lachaux, dans l'Aude et la Haute-Garonne pour y accélérer le recrutement. Absent, il ne participa pas au vote sur la mise en accusation de Marat ni au scrutin sur le rapport du décret qui avait cassé la Commission des Douze.
Après le et la proscription des Girondins, Mailhe se confina au Comité de législation, ne réapparaissant à la Convention nationale que plusieurs semaines après le 9 thermidor et la chute de Robespierre. D'abord anti-royaliste, il devint farouchement anti-jacobin après les insurrections du printemps de l'an III, notamment lors de ses missions en Côte-d'Or et dans l'Yonne où il fut envoyé par décret du 2 pluviôse an III ().
Réélu au conseil des Cinq-Cents par les Hautes-Pyrénées, il plaida en faveur d'une loi d'amnistie envers les émigrés et devint membre du Club de Clichy. Non réélu, devenu journaliste, rédacteur du Journal général de France, à tendance royaliste, il fut proscrit après le coup d'État du 18 fructidor. Réfugié à Hambourg, il se constitua prisonnier et bénéficia de l'amnistie de Bonaparte le 13 nivôse an VIII (3 janvier 1800).
Avocat à Paris dès 1801, il n'exerça plus aucune fonction politique, refusant le poste de secrétaire général de la préfecture des Hautes-Pyrénées. Proscrit à la Restauration en tant que régicide, il s'établit à Bruxelles, où il continua d'exercer sa fonction d'avocat, ne rentrant en France qu'après 1830.
Écrits
- Seconde lettre a M. l'abbé de Barthe, prêtre, chanoine, professeur royal, & doyen de la faculté de théologie de Toulouse, conseiller en la chambre souveraine du clergé, prieur, seigneur de Sescairoles, 1789[4].
- Réquisitoire fait par M. Mailhe, procureur-général-syndic du département de la Haute-Garonne, le , devant messieurs les administrateurs composant le directoire de ce département, 1790[5].
- Instruction de M. Mailhe, procureur-général-syndic, aux citoyens du Département de Haute-Garonne, relativement aux assemblées primaires, 1790[6]
- Discours prononcé sur l'autel de la patrie, par M. Mailhe Avec le serment civique, & les adresses à l'Assemblée nationale & au Roi, 1790[7]
- Adresse de monsieur le procureur-général-syndic à messieurs les curés, vicaires, desservans, & au bon peuple du département de Haute-Garonne, sur la constitution du Clergé, 1790[8]
- Rapport sur les clubs et sociétés populaires, fait à la Convention nationale, au nom des Comités de Salut public, de Sûreté générale & de Législation, par Mailhe, député du département de la Haute Garonne, dans la séance du 6 fructidor, an 3, 1795[9].
Notes et références
- L'usage des biographes aux XVIIIe et XIXe siècles était de placer des traits d'union entre chacun des prénoms d'un individu, ce qui ne doit pas être confondu avec l'usage moderne de prénoms composés.
- Son prénom d'usage était Jean, comme cela est attesté sur les listes des membres la Convention
- Louis-François Jauffret, « Chapitre II- Rapport et projet de décret, présentés à la Convention nationale, au nom du Comité de Législation, le 7 novembre 1792, l'an premier de la République, par Jean Mailhe, député du département de la Haute-Garonne », dans Histoire impartiale du procès de Louis XVI, ci-devant Roi des Français, t. 1, Paris, Chez C. F. Perlet, an 1 de la république (lire en ligne), p. 94-125
- Seconde lettre a M. l'abbé de Barthe, prêtre, chanoine, professeur royal, & doyen de la faculté de théologie de Toulouse, conseiller en la chambre souveraine du clergé, prieur, seigneur de Sescairoles (lire en ligne)
- Réquisitoire fait par M. Mailhe, procureur-général-syndic du département de la Haute-Garonne, le 2 octobre 1790, devant messieurs les administrateurs composant le directoire de ce département (lire en ligne)
- Instruction de M. Mailhe, procureur-général-syndic, aux citoyens du Département de Haute-Garonne, relativement aux assemblées primaires (lire en ligne)
- Discours prononcé sur l'autel de la patrie, par M. Mailhe Avec le serment civique, & les adresses à l'Assemblée nationale & au Roi (lire en ligne)
- Adresse de monsieur le procureur-général-syndic à messieurs les curés, vicaires, desservans, & au bon peuple du département de Haute-Garonne, sur la constitution du Clergé (lire en ligne)
- Rapport sur les clubs et sociétés populaires, fait à la Convention nationale, au nom des Comités de Salut public, de Sûreté générale & de Législation, par Mailhe, député du département de la Haute Garonne, dans la séance du 6 fructidor, an 3 (lire en ligne)
Voir aussi
Bibliographie
- Roger Caratini, Dictionnaire des personnages de la Révolution, Ed. Le pré aux Clercs, , 580 p. (ISBN 2714422322)
- « Jean-Baptiste Mailhe », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
- Michel Taillefer, « Mailhe franc-maçon », dans Études sur la sociabilité à Toulouse et dans le Midi toulousain de l'Ancien régime à la Révolution, Toulouse, Presses universitaires du Midi, coll. « Méridiennes », , 527 p. (ISBN 978-2-81070310-4, lire en ligne), p. 483-488
Liens externes
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