Jean-François Spricigo
Jean-François Spricigo, né le à Tournai en Belgique, est un artiste pluridisciplinaire belge. Ses langages privilégiés sont l’écriture, la photographie, le théâtre et la vidéo.
Pour les articles homonymes, voir Spricigo.
Biographie
Jean-François Spricigo naît le à Tournai en Belgique, second garçon d’un père italien et d’une mère belge.
Dès l’enfance, les animaux occupent une place cardinale dans sa vie. La relation entre les humains et la nature s'impose d'ailleurs comme centrale dans son œuvre. Il considère que toute séparation / hiérarchisation du vivant est la première cause des conflits.
Il achève ses études secondaires à Saint-Luc Tournai en section photographie en 1998.
Après un an de stage sur des plateaux de cinéma, il entre à l'INSAS à Bruxelles en 1999 en section image.
Il mène l'essentiel de ses activités en Belgique et en France, où il est notamment artiste associé du CentQuatre-Paris[1].
En 2014, Isabelle Maeght lui consacre une exposition solo[2].
Filiation
Jean-François Spricigo ne se réclame d'aucun mouvement politique, artistique ou religieux, sa principale inspiration est la nature et l'ensemble de ses manifestations, révélée grâce aux promenades avec le chien de sa grand-mère, Hiko, ce dernier le sauvera de ses idées noires.
Cependant plusieurs personnalités participeront activement à son éveil et à élargir ses perspectives : Jacques Brel, Henry David Thoreau, Friedrich Nietzsche, Osamu Tezuka, Pierre Desproges, David Lynch, Itsuo Tsuda, Alfred Schnittke, Eric Baret, Franz Schubert et Jiddu Krishnamurti.
S'il n'obéit donc à nulle doctrine ou règle affiliée à une quelconque mouvance, il s'inscrit, tel que rédigé dans son manifeste, dans un élan en résonance avec les auteurs cités ci-dessus.
Photographie
Il quitte l'école à 16 ans pour rejoindre la section artistique en photographie à l’Institut Saint-Luc de Tournai. À 17 ans, il constate sur ses planche-contact combien les amorces de ses films sont bien plus pertinentes que l’ensemble des photographies méticuleusement cadrées en suivant les instructions scolaires. Ainsi, il prend conscience de l’importance de la disponibilité à l’événement plutôt que de vouloir le contrôler. Laisser advenir le hasard - sans prérequis - dans son travail devient l’argument même de son renouvellement.
Ses premiers encouragements viendront d'Antoine d’Agata et Christian Caujolle en France et Jean-Louis Godefroid en Belgique.
Sa première exposition personnelle a lieu en 2004 au Parvis à Tarbes, Guy Jouaville en assure le commissariat.
En 2008, sa rencontre avec Agathe Gaillard sera décisive et légitimera dès lors sa place parmi les artistes photographes à collectionner. Agathe le représente et l’expose à plusieurs reprises jusqu’à la remise de sa galerie en 2012. Pour sa dernière exposition, elle lui confie : « j’ai ouvert la galerie avec Ralph Gibson, je la clos avec toi[3] ».
Il est aujourd’hui représenté par Camera Obscura à Paris, Louis Stern Fine Arts à Los Angeles, et la A-galerie à Bruxelles.
Son œuvre est régulièrement exposée depuis 2004 à l’internationale, auprès de galeries privées et de musées et institutions publiques.
Jean-François Spricigo anime régulièrement des ateliers créatifs pour tous publics. Il a notamment enseigné dans plusieurs écoles supérieures d'arts et à l'Université de la Sorbonne.
Expositions
Prix
À propos de ses photographies
- « (...) Elles sont là, ces belles images venues du fond de mon sommeil. Du fond de mes troubles d’adolescent, dans l’ombre de la salle, sous le faisceau de lumière tremblante où dansaient des poussières. Ils sont là mes rêves." Pierre Charras
"J’aime beaucoup ce qu’il fait, je veux dire ce qu’il défait. Son savoir-défaire fait mieux que bien des accomplissements.(...) » Marcel Moreau - {{(...) Mais on ne peut croire aux fantômes que si on ne les voit pas, Jean-François Spricigo l’a compris, reporter de l’invisible il détient le privilège de savoir suggérer ces présences sans les démasquer, paratonnerre il attire sur lui les foudres muettes, antenne dressée face à la nuit il capte l’appel silencieux de ce qui n’est déjà plus.}} Philippe Grimbert
Réalisations vidéo
À l’issue de ses études comme chef opérateur à l’INSAS, il travaille à différents postes sur le long-métrage Nuit noire d’Olivier Smolders, leur collaboration se poursuivra sur trois autres courts-métrages.
En 2012, le chanteur Albin de la Simone lui propose de réaliser le clip de son morceau La fuite. Le budget est mince, et le temps de tournage n’excède pas 1 h 30, les dispositions favorables à l’imprévu de Jean-François et le talent d'improvisation d'Albin permettront néanmoins à la vidéo de trouver une identité propre. Ce sera aussi pour lui l’occasion de rencontrer le pianiste Alexandre Tharaud qui accompagne le chanteur.
Il a également travaillé avec Jean-Louis Murat, Dominique A, …
Clips
année | interprète / groupe | titre |
---|---|---|
2019 | Skygge | Black is the color |
2018 | Dominique A | j'avais oublié que tu m'aimais autant |
2017 | Balimurphy | Échos |
2016 | Jean-Louis Murat | French Lynx |
2014 | Alexandre Tharaud | Jeunehomme (epk) |
2013 | Albin de la Simone | Mes épaules |
2012 | Albin de la Simone | La fuite |
Films
En 2014, à l’occasion de l’exposition Toujours l’aurore au CentQuatre-Paris[6], il signe le texte et la réalisation de l’essai filmique en silence je l’ai aimé, dont Alexandre Tharaud compose et interprète la musique.
En 2018, il réalise les films diffusés lors de sa première création théâtrale à l’infini nous rassembler, avec Anna Mouglalis.
Publication
Ses premières publications concernent ses photographies, des catalogues d'abord, puis des monographies personnelles et collectives.
Rapidement l'écriture tiendra une place de plus en plus importante dans son œuvre, en tant que matrice d'autres formes bien sûr, mais aussi pour elle-même.
Publications personnelles
Pour chacun des ouvrages, il est précisé dans ce tableau par un astérisque si l'apport de Jean-François est littéraire ou photographique.
année | titre | format | texte | photos | collaboration | édition |
---|---|---|---|---|---|---|
2021 | oraison sauvage | livre | * | * | Marcel Moreau | Le Bec en l'Air |
2016 | incandescence | livre | * | Nicolas Crombez | livre d'artiste | |
2014 | toujours l'aurore | livre | * | Dominique A
Eric Baret Anne Biroleau |
éditions de l’œil | |
2014 | Lettres à Quelqu'un | livre | * | Philippe Grimbert | Riveneuve | |
2013 | artiste de la Casa de Velázquez | catalogue | * | Xavier Canonne | Casa de Velázquez | |
2010 | pour grandir il faut... | livre | * | Catherine Grive | Rouergue | |
2009 | anima[7] | catalogue | * | * | Anne Biroleau | Revue des Deux Mondes |
2009 | je suis une histoire qui ne se laisse pas fixer | livre | * | Marcel Moreau | Tandem | |
2005 | silenzio | livre | * | Yellow Now | ||
2004 | ici, hier | livre | * | BnF |
Publications collectives
Réalisation radio
En 2016, il écrit et réalise deux émissions pour France Culture dans le programme de création on air.
La première, l'inspiration du souffle, présente de façon poétique la relation au vent. Les prises de son seront notamment réalisées à Ouessant. L'émission connaîtra deux mixages, l'un en stéréo binaural pour être diffusée sur les ondes, et l'autre en 5.1 avec un son spatialisé en 3D disponible sur le site de Radio France.
La seconde émission, Lettres à Quelqu'un, est centrée sur l'enfance. La musique est composée et interprétée par Alexandre Tharaud. Philippe Grimbert, Eric Baret et la grand-mère de l'auteur interviendront notamment sous la forme d'entretien.
Théâtre
En 2018, à l'infini nous rassembler, pour sa première création théâtrale, Jean-François assume l'écriture, la mise en scène, la réalisation des vidéos et partage le plateau avec Anna Mouglalis. Participent à cette création, le chorégraphe et danseur Josef Nadj, le réalisateur Silvano Agosti et l'illustrateur Nicolas Crombez[8].
Présenté en novembre au CentQuatre-Paris, également producteur du spectacle, la création recevra un très bon accueil critique et public.
- « (...) Ce moment, "à l'infini nous rassembler", ne ressemble à aucun autre. On se laisse porter, on accepte les ruptures, le montage, les collages. Présence des deux interprètes, jeux avec les ombres, les films, les images séduisantes d'une nature porteuse de sortilèges. (...) » Le Figaro, Armelle Héliot[9]
- {{(...) Qu’est-ce qu’une rencontre, une présence ? Que signifie faire corps, être ensemble, se retrouver ? Comment garder notre part d’enfance ? À partir de ces questions universelles, Jean-François Spricigo construit un dispositif sensible, hors des canons du spectacle vivant, et réfléchit sur sa pratique artistique. (...)}} L'Humanité, Sophie Joubert[10]
- {{(...) Se dépasser. Se rendre disponible. Renoncer à la peur. Faire corps avec la nature, réceptacle de ses envies enfouies, des plus fiévreux désirs. C’est ce à quoi invite la singulière proposition artistique magnifiquement défendue par ses interprètes. (...)}} sceneweb.fr, Christophe Candoni[11]
En 2019, Usine C à Montréal reprendra pour deux dates la pièce dans le cadre du Festival International de Littérature. Le spectacle rencontre là-aussi un très bel accueil public et critique[12].
En 2022, nouvelle création au CentQuatre-Paris, si l'orage nous entend, écrit, mis en scène et interprété par Jean-François. Avec Fabrice Naud comme partenaire au plateau pour la musique, et les voix d'Anna Mouglalis, Jacques Bonnaffé, Philippe Grimbert, Edwige Baily. Musique spécialement enregistrée par Philippe Jaroussky et Bruno Helstroffer.
Résidences d'artiste
- 2020 : Fondation des Treilles, France
- 2016 : Academia Belgica, Italie
- 2016 : Finis terrae, France [13]
- 2014 : Pensamento Tropical, Brésil[14]
- 2012 : Casa de Velázquez
Références
- « Jean-François Spricigo », sur www.104.fr (consulté le )
- Marie Maertens, « La nature mystifiée de Jean-François Spricigo », sur Connaissance des arts,
- Gaillard, Agathe., Mémoires d'une galerie, Paris, Gallimard, impr. 2013, 165 p. (ISBN 978-2-07-014031-2 et 2070140318, OCLC 858200706, lire en ligne)
- « Jean-François Spricigo exposé à la galerie Camera Obscura », sur Revue des Deux Mondes
- « Jean-François Spricigo, lauréat 2008 du Prix de Photographie de l’Académie des beaux-arts », canalacademie.com, 10 janvier 2010.
- Annick Colonna-Césari, « Le photographe Jean-François Spricigo préfère flouter le réel », sur L'Express
- L'Œil, 2009, extrait en ligne
- « Jean-François Spricigo - à l'infini nous rassembler », sur www.104.fr (consulté le )
- Armelle Héliot, « Anna Mouglalis, en quête d'expériences », sur Le grand théâtre du monde (consulté le )
- « Théâtre. Commune présence, entre chien et loup », sur L'Humanité, (consulté le )
- Christophe C et oni, « Anna Mouglalis et Jean-François Spricigo dans À l'infini nous rassembler », sur Sceneweb, (consulté le )
- « Usine C - à l'infini nous rassembler », sur http://usine-c.com, 28 et 29 septembre 2019 (consulté le )
- Finis terrae
- Pensamento Tropical