Jean-Luc Coronel de Boissezon
Jean-Luc Coronel (1967), plus connu sous le nom Jean-Luc Coronel de Boissezon, est un historien français du droit.
Pour les articles homonymes, voir Coronel.
Pour la commune, voir Boissezon.
Naissance | |
---|---|
Nom de naissance |
Jean Luc Marcel Coronel |
Nationalité | |
Formation |
Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence (jusqu'en ) Université de Provence Aix-Marseille I (diplôme d'études approfondies) (jusqu'en ) Université Paris-Sud (doctorat) (jusqu'en ) |
Activité |
A travaillé pour | |
---|---|
Membre de |
Société d'histoire du droit (d) |
Dir. de thèse | |
Distinction |
Prix de thèse de la Maison Auguste-Comte (d) () |
Ses travaux portent principalement sur l'histoire de la pensée juridique et politique ; auteur d'une thèse sur Frédéric Le Play face au droit. Une critique de la codification et de la centralisation au XIXe siècle (Paris, 2008), il est spécialiste de l'histoire intellectuelle du conservatisme français et européen.
Agrégé d'histoire du droit, professeur à l'université de Montpellier à partir de 2010, il en est révoqué en à la suite de sa participation en à l’évacuation violente d’un amphithéâtre de la faculté de droit, occupé par des manifestants. En juillet 2021, un tribunal correctionnel lui inflige en outre une peine de six mois de prison ferme.
Biographie
Jeunesse
Né le à Aubenas, Jean-Luc Coronel[1], qui prendra par la suite le nom d'usage familial de Coronel de Boissezon[2], est petit-fils de communistes[3]. Il travaille à la chaîne dans sa jeunesse[3].
Formation
Il poursuit à Aix-en-Provence, puis à Paris, des études de sociologie, de science politique, et de droit[réf. souhaitée]. En 1989, il obtient le diplôme de l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence avec un mémoire sur la pensée politique du traditionaliste italien Julius Evola[4], puis en 1990 un diplôme d'études approfondies en histoire des institutions et des idées politiques, à l'université Aix-Marseille-III, avec un mémoire sur la conjuration des Égaux de Gracchus Babeuf et Philippe Buonarroti[5], « premier parti communiste de l'histoire » selon Marx[source insuffisante]. Il exerce ensuite des fonctions dans l'enseignement supérieur privé à Nice, puis à la direction de l'enseignement supérieur du service interacadémique des examens et concours de Paris, Créteil et Versailles[réf. souhaitée]. En 2008, il achève un doctorat en droit à l'université Paris-Sud, avec une thèse sur les conceptions juridiques de Frédéric Le Play et de son école, dirigée par les professeurs Brigitte Basdevant-Gaudemet et François Jankowiak[6], qui reçoit le prix de thèse de la Maison d'Auguste Comte en 2011[7]. Il appartient au comité d'experts de la revue Les Études sociales[8][source insuffisante].
À l'université
Au cours de sa carrière, il enseigne notamment à l'université Aix-Marseille III (1990-1993), à l'université Jean-Monnet-Saint-Étienne (1995-1997), à l'université Paris-X (1998-1999), à l'université Panthéon-Assas (1999-2000), à l'université Paris-XI (2000-2007) et à l'université Montpellier-I. De 2010[9] à 2019, il est professeur agrégé d'histoire du droit[10] à la faculté de droit de Montpellier[11].
À l'ISSEP
Révoqué de l'enseignement supérieur en 2019, il enseigne en 2021 l'histoire de la pensée économique à l'Institut des sciences sociales, économiques et politiques[12] (Lyon), institut d'enseignement supérieur privé dirigé par Marion Maréchal[12][source insuffisante].
Violences à l'université
Révocation
En , à l'instar du doyen Philippe Pétel, le professeur Coronel de Boissezon est mis en cause dans l'évacuation de manifestants extérieurs qui occupaient la faculté de droit de Montpellier[13],[14]. Les deux universitaires sont mis en examen pour « complicité d'intrusion » et suspendus de leurs fonctions.
Conséquences judiciaires
Coronel est en outre mis en examen pour violences en récidive, en raison d'une précédente condamnation dans un autre contentieux en 2013[15] (un « conflit familial qui aurait dérapé »[16]). Il se défend pourtant : « j'étais présent [...] pour veiller sur nos locaux, nos étudiants et nos collègues présents. Je n'étais évidemment pas cagoulé et donc parfaitement identifiable de mon plein gré. [...] Je n’ai pas l’habitude, lorsque je suis agressé, de rester passif »[17].
En automne 2018, l'enquête conduit à l'arrestation de personnes soupçonnées d'avoir été réunies par sa compagne[18], Patricia Margand[19], ancienne candidate royaliste aux élections législatives de 2012 dans la 2e circonscription du Rhône[20].
À la suite du rapport de l'inspection générale de l'administration de l'éducation nationale et de la recherche[13] pointant la responsabilité de Pétel et Coronel — mais aussi celle du président de l'université de Montpellier ayant contraint le doyen à la tenue d'une réunion syndicale à haut risque, le jour du cinquantenaire du début des évènements de Mai 68[13] —, à l'issue d'une première vague d'auditions, une procédure disciplinaire a été engagée.
Le , les professeurs Pétel et Coronel de Boissezon sont sanctionnés, le premier par une suspension de cinq ans sans rémunération, le second par une révocation de l'enseignement supérieur assortie d'une interdiction d'exercer dans tout établissement public[15].
En outre, le 2 juillet 2021, pour cette même intervention dans l'amphithéâtre de sa faculté, il est condamné par le tribunal correctionnel de Montpellier à une peine de 6 mois de prison ferme aménagée sous la forme d'une détention à domicile sous surveillance électronique. Soupçonnée d’avoir recruté les autres personnes qui ont évacué les occupants illégaux, sa compagne écope de la même peine[21].
Prises de position
Réputé conservateur, il figure notamment, en 2012, parmi les signataires d'une tribune s'opposant au « mariage pour tous ». D'après Les Inrockuptibles, il aurait participé également à une manifestation organisée par la Ligue du Midi en 2016[22], ce que Coronel de Boissezon dément, indiquant qu'il avait seulement « traversé » cette manifestation tenue devant la préfecture de l'Hérault, après être sorti de sa faculté[23].
En 2019, auditionné à l'Assemblée nationale par une commission d'enquête sur la lutte contre les groupuscules d'extrême droite en France, l'ancien préfet de l'Hérault Pierre Pouëssel le dit « très proche de la Ligue du Midi »[24].
Hommage
Dans le roman Le Hussard retrouve ses facultés de Bruno Lafourcade (Auda Isarn, 2019[25]), le personnage de l'universitaire Emmanuel Guernec est inspiré de Jean-Luc Coronel de Boissezon[26].
Publications
- Notices « Liberté », « Peuple et nation », « Peuple et population » et « Ruralisme » in Dictionnaire des populismes, dir. Christophe Boutin, Olivier Dard et Frédéric Rouvillois, Paris, Cerf, 2019.
- « La dénaturation de la justice médiévale par les légistes royaux, selon le publiciste légitimiste J.-B.-V. Coquille », in Mélanges Jean Barbey, Paris, Mare et Martin, 2019.
- « La responsabilité individuelle, concept extensif de l'école du droit naturel moderne et matrice de la contractualisation des rapports sociaux », in Alexandre Deroche (dir.), La responsabilité . Actes des Journées internationales de la Société d’histoire du droit, Limoges, PULIM, 2019, p. 77-104 .
- Notices « Bonnes mœurs », « Catholicisme social », « Le Play (Frédéric) », « Notables », « Serres (Olivier de) » et « Temps » in Dictionnaire du conservatisme, dir. Christophe Boutin, Olivier Dard et Frédéric Rouvillois, Paris, Cerf, 2017.
- « L'Europe dans le discours métapolitique de la Nouvelle Droite », dans Europe et État, t. II, Aix-en-Provence, Presses universitaires d'Aix-Marseille, coll. « Collection d'histoire des idées politiques » (no 9), (ISBN 2-7314-0059-5), p. 293-318.
Références
- Acte de naissance no 649, année 1967, mairie d'Aubenas.
- Simon Challier, « Jean-Luc Coronel de Boissezon, le conservateur », La Gazette de Montpellier, , p. 19 (ISSN 2132-5774).
- « A Montpellier, le « commando de la fac de droit » face à la justice », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Julius Evola penseur politique. Doctrine et influence, sous la dir. du Pr. Michel Ganzin, mémoire pour l'obtention du diplôme de l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence, 1989. V. « Travaux inédits », Revue française de science politique, vol. 40, no 3, , p. 437 (lire en ligne).
- La Conjuration des Égaux (1795-1796). Un modèle idéologique et stratégique à la croisée des dynamiques révolutionnaires, sous la dir. du Pr. Michel Ganzin, mémoire pour l'obtention du Diplôme d'études approfondies en histoire des institutions, des idées politiques et des faits sociaux), Aix-en-Provence, université Aix-Marseille III, 1990. V. Conjuration des Égaux, Bibliographie.
- « Thèse de Jean-Luc Coronel de Boissezon », sur Theses.fr (consulté le ).
- « PRIX DE THESE ET BOURSE DE RECHERCHE DE LA MAISON D’AUGUSTE COMTE 2018 », sur Maison Auguste Comte, (consulté le ).
- « Les Études Sociales », sur lasciencesociale.org (consulté le )
- « Nominations au Journal officiel de la République française, 21 avril 2010 » (consulté le )
- « Agrégation: D. 19 avr. 2010, nomination et titularisation (Ens sup.): Professeurs d'histoire du droit et des institutions (concours 2009-2010 » (consulté le )
- « Nominations au Journal officiel de la République française, 21 avril 2010 » (consulté le )
- « Les enseignants - Institut De Sciences Sociales Économiques et Politiques (ISSEP) », sur Institut De Sciences Sociales Économiques et Politiques (ISSEP) (consulté le ).
- Intrusion et faits de violence perpétrés dans un amphithéâtre de l'UFR Droit et Science politique de l'université de Montpellier, Rapport I.G.A.E.N.R. - Mai 2018
- Tribunal administratif de Montpellier, 18 avril 2018
- Le Monde avec AFP, « Violences à la faculté de droit de Montpellier : le doyen et un professeur mis en examen. », Le Monde, (lire en ligne)
- Sarah Finger, « A Montpellier-I, l’histoire du droit avec la droite dure », sur Libération.fr, (consulté le )
- Wally Bordas, « Violences à Montpellier : l’ex-doyen de la fac et un professeur mis en examen », Le Figaro Étudiant, (lire en ligne, consulté le ).
- Salah Hamdaoui, « La compagne d'un professeur, personnage central des violences commises à la fac de Droit de Montpellier. », France Bleu Hérault, (lire en ligne)
- « Violences à la fac de droit de Montpellier en 2018 : l'ancien doyen renvoyé devant le tribunal », sur France Bleu, (consulté le )
- « Violences à la fac de Montpellier : le prof de droit, la royaliste et le commando », sur LExpress.fr, (consulté le )
- avec AFP, « Commando à la fac de droit de Montpellier : six mois de prison ferme pour le professeur, sursis pour le doyen », sur leparisien.fr, (consulté le )
- « Violences à la fac de Montpellier : un prof de droit assume avoir porté des coups », Les Inrockuptibles, (lire en ligne, consulté le ).
- « Fac de droit de Montpellier : Jean-Luc Coronel de Boissezon s'explique, six jours après sa mise en examen », sur France Bleu, (consulté le )
- Assemblée Nationale, « Tome II », sur Assemblée nationale (consulté le )
- « Le Hussard retrouve ses facultés », sur Bruno Lafourcade, (consulté le ).
- Fabrice Dutilleul, « Entretien avec Bruno Lafourcade, auteur du roman policier Le Hussard retrouve ses facultés (Auda Isarn, collection « Le Lys Noir ») », sur infos-75.com, .
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Faculté de droit et science politique de Montpellier » (voir la liste des auteurs). *
Liens externes
- Ressources relatives à la recherche :
- Portail du droit français
- Portail des universités françaises
- Portail de Montpellier