Jean-Michel Gentil

Jean-Michel Gentil est un magistrat français né en 1960 à Saumur[1]. Il est actuellement vice-président chargé de l'instruction au tribunal judiciaire de Paris.

Pour les articles homonymes, voir Gentil.

Jean-Michel Gentil
Biographie
Naissance
Nationalité
Activité

Biographie

Jean-Michel Gentil fait ses études à Sciences Po Bordeaux puis il est auditeur à l'École nationale de la magistrature dont il sort classé 42e sur 243 [2]. Jean-Michel Gentil décide alors d'orienter sa carrière vers l'instruction[1]. À Nanterre, dans les années 1990, Jean-Michel Gentil se fait une réputation dans le monde judiciaire en démantelant des réseaux parisiens de proxénétisme dans lesquels des policiers étaient compromis[3]. En 2001, en Corse, il met en examen l’avocat Antoine Sollacaro pour violation du secret de l’instruction, un ténor du barreau défenseur d'Yvan Colonna[4]. Il sort de l’ombre à l'occasion de son opposition à la réforme Guigou de la justice en 1998 et hérite, à partir de 2005, de dossiers médiatiques (les affaires Terrasson, Baylet et Bettencourt)[1]. Il est réputé dans le monde judiciaire pour son intransigeance, sa discrétion, et se définit lui-même comme apolitique bien qu'il soit classé à droite par certains de ses collègues magistrats[1],[4].

Dans le téléfilm La Dernière Campagne, Jacques Chirac prédit à Nicolas Sarkozy qu'il sera attaqué par le juge Gentil, et l'appelle « le mal nommé ».

Affaire Woerth-Bettencourt

Dans le cadre de l'instruction menée avec Cécile Ramonatxo et Valérie Noël, les deux autres juges de l'affaire Woerth-Bettencourt, il met en examen l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy le , pour abus de faiblesse au préjudice de Liliane Bettencourt[5].

Le , Le Parisien révèle le lien de proximité entre Jean-Michel Gentil et l'un des experts ayant examiné Liliane Bettencourt[6]. Cet état de fait – l'expert étant le témoin du juge au mariage de ce dernier – ne faisant pas partie des cas de récusation d'un juge[7] ou d'un expert[8], est perçu par certains comme un potentiel élément de fragilisation de son enquête[9] et par d'autres comme une tentative de déstabilisation[10],[11]. La cour d'appel de Bordeaux a considéré le que la proximité de Jean-Michel Gentil avec l'experte n'avait pas d'incidence sur la validité de cette expertise[12].

Le , il délivre un non-lieu à l'encontre de Nicolas Sarkozy dans son ordonnance de renvoi[13].

Notes et références

  1. « Jean-Michel Gentil, juge intransigeant et solitaire », sur Le Monde.fr, (consulté le )
  2. « Affaire Bettencourt : le juge Gentil, la main de fer invisible », sur Lexpress.fr, (consulté le )
  3. « Jean-Michel Gentil, un « justicier » dans l’affaire Bettencourt », sur Liberation.fr, (consulté le )
  4. « Qui est Jean-Michel Gentil, le juge qui a mis en examen Nicolas Sarkozy ? », sur Lexpress.fr, (consulté le )
  5. « Affaire Bettencourt : Nicolas Sarkozy mis en examen », sur LeMonde.fr, (consulté le )
  6. http://www.leparisien.fr/affaire-bettencourt/affaire-bettencourt-la-recusation-du-juge-gentil-en-question-30-05-2013-2850119.php, Le Parisien, 30 mai 2013.
  7. Article 668 du Code de procédure pénale, easydroit.fr, Consulté le 30 mai 2013
  8. https://www.lemonde.fr/societe/article/2013/05/30/affaire-bettencourt-l-expertise-medicale-de-l-heritiere-de-l-oreal-contestee_3420572_3224.html citant Virginie Duval (USM) « la question de l'impartialité se pose vis-à-vis de la personne expertisée. Or, on n'a pas trouvé de lien entre l'experte et Mme Bettencourt ».
  9. Affaire Bettencourt: «Le Parisien» met en doute le sérieux de l'expertise médicale du juge Gentil, RFI.fr, 30 mai 2013
  10. Affaire Bettencourt : le juge Gentil soupçonné de liens avec une experte, francetvinfo, 30 mai 2013
  11. http://www.bfmtv.com/societe/bettencourt-une-magistrate-prend-defense-juge-gentil-526762.html BFMTV 31/05/2013 la magistrate Cécile Ramonatxo, 3e juge chargé du dossier, défend son collègue
  12. Nouvel Obs 24/09/2013 : Bettencourt, la cour d'appel valide l'ensemble de la procédure
  13. « Affaire Bettencourt : non-lieu pour Sarkozy », Le Monde, 7 octobre 2013.

Liens externes

    • Portail du droit français
    • Portail de la politique française
    • Portail de l’Anjou et de Maine-et-Loire
    Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.