Jean-Pierre de Caussade

Entré dans la Compagnie de Jésus en 1693 et ordonné prêtre en 1704, de Caussade fut d'abord enseignant dans différents collèges jésuites avant de consacrer la plus grande partie de son temps à la direction spirituelle. Il fut le recteur du collège de Perpignan (1739) et d'Albi (1743).

C'est comme guide spirituel qu'il trouve sa place dans l'histoire religieuse de la France. Il était directeur des religieuses visitandines et donnait les Exercices spirituels de saint Ignace de Loyola, lorsqu'il était directeur de la maison de retraite de Nancy. Son approche spirituelle, encourageant l'oraison de quiétude et poussant à la passivité dans la vie spirituelle, fit qu'on l'accusa de quiétisme.

Ses écrits authentiques, se ramènent à un certain nombre de Lettres de direction spirituelle et quelques petits textes spirituels. L'Abandon à la Providence divine, le célèbre livre de spiritualité qui a fait connaître le nom de Jean-Pierre de Caussade au public, n'est pas directement de sa plume. Composé dans la première moitié du XVIII^e siècle, possiblement par une femme, il fut lu et copié dans l'entourage de Madame Guyon, et ensuite chez les visitandines. Il ne fut publié qu'en 1860, lorsque le jésuite Henri Ramière en prit connaissance. Ramière fut trompé par des visitandines qui montèrent un stratagème pour le persuader d'attribuer ce livre à de Caussade. Les visitandines voulaient mettre de Caussade à l'honneur parce qu'il avait laissé un souvenir marquant comme directeur spirituel au couvent des Visitandines de Nancy.

D'autres textes spirituels ont été attribués à de Caussade qui ne sont pas de lui ou de façon très lointaine.

Le maître spirituel jésuite Jean-Pierre de Caussade fut tour à tour enseignant, missionnaire, prédicateur et directeur spirituel[1]'[2].

Commentaire selon saint Luc (Lc 9, 1-6) :

Le cœur de la mission[3]

« Je désirais être missionnaire de votre sainte volonté, Seigneur, et apprendre à tout le monde qu'il n'y a rien de si aisé, de si commun, ni de si présent dans les mains de tout le monde que la sainteté ! De même que le bon larron et le mauvais larron n'avaient pas des choses différentes à faire et à souffrir pour être saints, ainsi deux âmes, dont l'une est mondaine et l'autre tout intérieure et spirituelle, n'ont rien de plus à faire et à souffrir l'une que l'autre.
Ô chères âmes qui lisez ceci, il ne vous en coûtera pas davantage : faite ce que vous faites, souffrez ce que vous souffrez, il n'y a que votre cœur seul à changer. Ce qu'on entend par le cœur, c'est la volonté, ce changement consiste donc à vouloir tout ce qui vous arrive par l'ordre de Dieu. Oui, la sainteté du cœur est un simple fiat, une simple disposition de volonté conforme à celle de Dieu. Qu'y-a-t-il de plus aisé ? car qui ne peut aimer une volonté si aimable et si bonne ? Et par ce seul amour tout devient divin. »

— Jean-Pierre de Caussade, S.J. L'Abandon à la Providence divine, Paris, DDB, 1966/2005, p. 94.

• Instructions spirituelles en forme de dialogue, Perpignan, 1741
• Bossuet, maître d'oraison (édité par Henri Bremond), Paris, 1931
• Traité sur l'oraison du cœur, Paris, 1981
• Traité sur l'oraison du coeur : Instructions spirituelles, Desclée de Brouwer, 1992, 405 p. (ISBN 978-2-2200-2341-0)
• L'Abandon à la Providence divine, Desclée de Brouwer ; Revised édition, 2005, 208 p. (ISBN 978-2-2200-5663-0)
• Lectures Caussadiennes : Le Manuscrit Cailhau et le Recueil de Langres, Editions du Carmel, 2009, 322 p. (ISBN 978-2-8471-3118-5)

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