Jacques Mornand
Jacques Mornand, de son vrai nom Jean Baumier, est un économiste de formation marxiste qui collabore à L'Observateur dès sa fondation (1950).
Présentation
Nettement imprégné de schémas marxistes, il exprime sa préférence pour le système économique soviétique. Critique virulent du capitalisme libéral, il tient un discours marxiste conventionnel qui met en avant mauvaise répartition des revenus et demande d'augmentation salariale. Mais à partir du milieu des années 1950, il rompt avec cette vision pour reconnaître le redressement économique de la France et la faiblesse du niveau de vie dans les Démocraties Populaires. Il marque ainsi sa distance par rapport au Parti communiste français et l'influence qu’a sur lui le pragmatisme mendésiste.
Le début des années 1960 le voit s'affranchir d'une vision trop manichéenne de l'économie dans le cadre d'une évolution à laquelle les collaborations de Michel Rocard ou de Serge Mallet ne sont pas étrangères. S'il dénonce toujours l’impasse du libéralisme, il ne se laisse plus aller à la démagogie partisane et fait partie de ceux qui s'attachent le plus à « transgresser les anciens tabous idéologiques[1]». L'influence du modèle suédois se fait notamment ressentir lorsqu'il reconnaît en quoi les progrès du capitalisme sont des atouts pour une future société socialiste.
Il lui arrive aussi de traiter de questions internationales quand elles ont une dimension économique à l'exemple de la conférence du Caire de qui réunit les pays du tiers-monde. Il n’est pas ensuite très concerné par les discussions devant aboutir au lancement d’une nouvelle formule mais il est sûr de perdre sa préséance dans son domaine si Michel Bosquet est chargé des questions économiques. Il n’en accepte pas moins les conditions de la fusion dans la mesure où leurs thèmes de prédilection sont différents.[pas clair]
Ainsi, il partage avec Bosquet la couverture de l’actualité économique jusqu’en 1974, année où ce dernier se retire de la rubrique.
Spécialiste des questions d'énergie, de matières premières mais aussi de monnaies et d'inflation, il prend avec la crise de 1973 et ses suites une certaine ampleur qui lui vaut de faire la “Une” comme en sur la crise. Mais cette même année voit l'arrivée de François-Henri de Virieu (janvier) et de Jean Matouk (septembre) au sein de pages économiques dont ils deviennent vite les principaux rédacteurs. En 1976, il en est même presque exclu mais le départ de de Virieu () et l'arrivée de Roger Priouret () lui permettent d’y reprendre pied.
S’entendant bien avec ce dernier, il occupe de nouveau une place de premier plan au sein de la rubrique à partir de la rentrée 1979. Il y interviewe notamment des patrons comme Pierre Moussa de la BNP Paribas (), Claude Pierre-Brossolette de Suez () et Ambroise Roux de la CGE (). Il traite aussi parfois des relations économiques internationales et de la construction du marché commun.
Ouvrages
Il a publié de nombreux livres, sous le nom de Jean Baumier, parmi lesquels :
- Les maîtres su pétrole (1969),
- La France riche (1972),
- Les paysans de l'an 2000 (1979),
- Ces banquiers qui nous gouvernent (1983), prix Auguste Furtado de l'Académie française en 1984
Notes et références
- Philippe Tétart, op. cit., p. 795.
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