Jean Dax (seigneur d'Axat)
Jean Dax, écuyer[3],[4], seigneur d'Axat, de Leuc, de La Serpent et autres places, appartenait à la Famille Dax, une très ancienne famille de Carcassonne[5], dont la filiation suivie remonte à Roland Dax ou Days, bourgeois de Carcassonne, consul de la Cité en 1433, 1437 et 1443[6], marié à Berthemine de La Jugie.
Décès |
Gaëte, Italie |
---|---|
Activité principale |
Lieutenant du sénéchal de Carcassonne Lieutenant du sénéchal au comté et pays de Rousillon et Cerdagne Viguier de Carcassonne Conseiller du roi Grand chambellan du roi Charles VIII et Grand prévôt des maréchaux de France au royaume de Sicile. |
Conjoint |
Constance de Narbonne |
Descendants |
Voir famille Dax |
Famille |
Pour les articles homonymes, voir Dax (homonymie).
Cette famille fut anoblie en 1457, par lettres patentes du roi Charles VII qui nous sont parvenues[7],[8], en la personne d'Arnaud Dax (fils de Roland Dax), consul de Carcassonne en 1452, 1458, 1465 et 1472[6] , marié à Jordanne Taverne, « fille de noble Pierre Taverne, drapier de Carcasonne »[9],[10], d'une famille de consuls de Carcassonne également.
Il acquit en 1457 la seigneurie de Leuc avant d'en acquérir un grand nombre d'autres en Haute vallée de l'Aude, notamment celle d'Axat, de La Serpent et Trèbes.
Jean Dax était le fils aîné d'Arnaud Dax[11].
Seigneur en Languedoc
En 1479, date de la mort d’Arnaud Dax son père, Jean I Dax, « héritier des seigneuries de Leuc, de la Serpent, d’Axat, Gaix, Artigues et Trevas », rend hommage à Jean IV de Lévis pour les seigneuries de La Serpent, Bouriège et du Lion, pour la quatrième part des lieux de Roquetaillade, Conilhac, du Vilars, de Pechtremaut, de Cazilhac, de Mornac et de Saint-Sauveur, ainsi que pour des fiefs nobles situés dans les lieux d’Alet, Rennes-le-Château et Antugnac. En 1493, il renouvellera cet hommage à l’adresse de Jean V de Lévis .
Par lettres patentes adressées d'Orléans, au sénéchal de Carcassonne, 14 septembre 1485, sur :
« l'Hommage rendu au Roy ès mains de son chancelier par Jean d'Ax, escuyer », le roi approuve cet hommage « pour raison du fief, terre et seigneurie de Leuc avec tout droit de justice haulte, moienne et basse; du fief terre et seigneurie du château d'Aissac et Vairac (Axat et Vayra) avec tout droit de justice haulte, moienne et basse; du fief terre et seigneurie d'Artigues et Ayclat (Le Clat), avec tout droit de basse justice jusques à soixante sols; de la quarte partie de la seigneurie de Saint Martin le Viel et Montconil avec tout droit de justice et jurisdiction haulte, moienne et basse; du fief, terre et seigneurie d'Araignon avec tout droit de basse justice jusques à soixante sols tournois... tenus et mouvants de nous à cause de notre sénéchaussée de Carcassonne[12],[4]... »
Lieutenant du sénéchal de Carcassonne puis Viguier
Jean Dax est rentier principal de l'évêché de Carcassonne de 1480 à 1482. Exacteur des deniers royaux de Carcassonne en 1483 et de la taille de Saint-Martin le Vieil en 1486.
Il est lieutenant du Sénéchal de Carcassonne en 1483, lieutenant du Sénéchal au comté et pays de Roussillon et Cerdagne en 1489-1490-1491 jusqu'à sa restitution par le roi Charles VIII au roi Ferdinand II d'Aragon pour avoir les mains libres dans les guerres d'Italie, puis viguier de ladite ville en 1491[13],[10],[14].
Officier de la couronne
Jean Dax devient ensuite conseiller, grand chambellan du roi Charles VIII et Grand prévôt des maréchaux de France au royaume de Sicile.
Il reçoit une commission du roi le , pour assembler le ban et l'arrière ban de la province de Languedoc pour servir en l'armée d'Italie pour le recouvrement du royaume de Sicile[15].
En 1494 il reçoit ordre du Roi Charles VIII d’aller servir dans son armée contre le Roi de Naples et de Sicile, lors de la première guerre d'Italie, il fit fon testament le .
Sa présence auprès du roi est attestée par l'Histoire Générale de Languedoc qui dit à ce sujet :
« Le roi ayant tout disposé pour son voyage d'Italie partit de Lyon après avoir laissé le gouvernement du royaume au duc de Bourbonnois, gouverneur de Languedoc; et ayant passé les Alpes, il arriva à Asti le 9 de septembre... (le) duc de Noles étoit à sa suite avec divers seigneurs de la province, entre lesquels étaient Jean de Foix vicomte de Narbonne... Jean Dax seigneur de Serpente (notons que c'est ici l'antique nom de la seigneurie de La Serpent qui est employé : « castrum de Serpente »), viguier de Carcassonne qui mourut à cette expédition[15]... »
Il est tué au siège de Gaète en mai 1495[2],[15] quelques jours avant l'entrée solennelle du roi Charles VIII à Naples, le 12 mai 1495.
Il reçoit des lettres patentes datées de Naples le par lesquelles le roi exempte :
« ... son amé et féal conseiller Jean Dax, seigneur de La Serpent et prévôt des maréchaux de notre royaume de Sicile et Roland Dax son frère du ban et arrière-ban[2]... »
Alliance
Il fait une très belle alliance en épousant le Constance de Narbonne, fille de Nicolas de Narbonne-Taleiran[16], seigneur de Nébias[17], lieutenant du roi au gouvernement de Languedoc et de Judith de Lévis, elle-même fille de Gaston, seigneur de Léran, chambellan du roi Charles VII, né en 1390[18]. De son mariage naissent six enfants : François, seigneur de Leuc et de La Serpent, Pierre, seigneur d'Axat, Antoine, seigneur de Trévas, abbé de Saint-Polycarpe et évêque d’Alet, en 1564[19] qui, en pleines guerres de Religion, fut président par ordonnance royale des Etats de Languedoc assemblés à Carcassonne en mai 1569 « au milieu de tous ces troubles »[20] et trois filles Jordette, Claire et Izabeau.
D'Hozier indique également au sujet de Constance de Narbonne, son épouse, dans son article sur la famille Dax que :
« Sa veuve ayant eu nouvelle certaine que ledit Jean Dax fon mari étoit mort dans la Ville de Gaète en l’armée dudit seigneur roi s’étoit présentée avec douleur larmes amertume angoisse et grande tristesse devant Pierre de Saint- André, juge mage de la sénéchaussée de Carcassonne et lui avoit demandé l’ouverture du testament de fon mari ce qui lui fut accordé le . Qu’en considération des grands et recommandables services que ledit Jean Dax de la Serpent avoit rendus au même Roi Charles VIII principalement à la conquête et recouvrement de fon royaume de Sicile, ce prince par Lettres données à Lion le exempta ses enfants lors en bas âge, de la contribution au ban et arrière-ban. [2]... »
Voir aussi
Généalogie
- Louis-Pierre d'Hozier « Armorial général de la France », Firmin-Didot 1738, volume 1, p. 186-188, lire en ligne et volume 7 p. 601-604, lire en ligne.
- Jean Villain, La France moderne, tome 3, page p. 725-732, lire en ligne
- Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, vol. 13, p. 175-177, lire en ligne.
- Henri Jougla de Morenas "Grand Armorial de France », tome 3, page 156.
- Hubert Vergnette Lamotte, Filiations languedociennes, tome 2, page 16 .
Articles connexes
- Grand chambellan de France
- Grand prévôt des maréchaux
- Sénéchal
- Viguier
- Entrée de Charles VIII à Naples, 12 mai 1495
- Liste des évêques d'Alet
- États de Languedoc
- Famille Dax
- Carcassonne
- Axat
- Familles subsistantes de la noblesse française
- Liste des devises impériales, royales, nobles, familiales, personnelles
- Ange Jean Michel Bonaventure de Dax, marquis d'Axat
Liens externes
- Société des arts et des sciences de Carcassonne, « Mémoire touchant les familles plus anciennes de la ville », Famille Dax.
- Cartulaire et archives des communes de l'ancien diocèse et de l'arrondissement administratif de Carcassonne, A. Mahul, Paris, vol 5, page 190
- Histoire générale de Languedoc, le départ du roi Charles VIII et de son armée pour la guerre d'Italie début septembre 1494, en compagnie de divers seigneurs de la Province entre lesquels était : « Jean Dax, seigneur de Serpente, viguier de Carcassonne qui mourut à cette expédition ».
- États de Languedoc assemblés à Carcassonne, au mois de novembre 1569 sous la présidence d'Antoine II de Dax, évêque d'Alet, fils de Jean Dax.
Notes
- Louis-Pierre d'Hozier « Armorial général de la France », Firmin-Didot 1738, volume 7, page 601, lire en ligne.
- Louis-Pierre d'Hozier « Armorial général de la France », Firmin-Didot 1738, volume 1, p. 186-188, lire en ligne.
- titré « escuyer » par le roi Charles VIII dans les lettres patentes qu'il adresse d'Orléans, au sénéchal de Carcassonne, 14 septembre 1485, sur « l'Hommage rendu au Roy ès mains de son chancelier par Jean d'Ax, escuyer », voir Cartulaire et archives des communes de l'ancien diocèse et de l'arrondissement administratif de Carcassonne, Paris, vol 5, page 190, lire en ligne.
- Jean Villain, La France moderne, tome 3, page 726, lire en ligne.
- « Mémoires de la Société des arts et des sciences de Carcassonne », Carcassonne, 1906, Mémoire touchant les familles plus anciennes de la ville de Carcassonne, tome 2, 2° série, Famille Dax, page 3 et suivantes, lire en ligne.
- T.A. Bouges, Histoire ecclésiastique et civile de la ville et diocèse de Carcassonne, Paris, 1741, page 471 et suivantes, « Liste des consuls de Carcassonne de 1294 à 1740 », lire en ligne.
- Albert Alphonse Marie Joseph comte de Reilhac, Jean de Reilhac, secrétaire, maître des comptes, général des finances et ambassadeur des rois Charles VII, Louis XI & Charles VIII: documents pour servir à l'histoire de ces règnes de 1455 à 1499, Champion, 1887, vol. 16, p. 123-124, lire en ligne et page 368, lire en ligne, Yves Dossat, Anne-Marie Lemasson, Philippe Wolff, Le Languedoc et le Rouergue dans le Trésor des chartes, Éd. du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques, 1983, vol. 2, page 387, lire en ligne et extrait conforme, en latin et traduit, des lettres patentes du scellées du sceau personnel du roi :
- « Charles, etc… Nous faisons savoir à tous présents et à venir que, considérant la probité et le mérite des vertus de notre cher Arnaud Dax l'Ancien et de son frère Arnaud Dax le Jeune, de la ville de Carcassonne (Karolus, etc. Notum igitur facimus universis presentibus pariter et futuris quod nos, dilecti nostri Arnaudi Dax senioris et Arnaudi Dax junioris ejus fratis, ville nomine Carcassonne) probité et mérites qui nous rendent bienveillant et généreux; considérant aussi la très bonne réputation qui les accompagne, comme le rapportent nombre de témoins dignes de foi (intuentes probitatem et merita virtutum quibus redduntur nobis placibiles et gratiosi, considerantes etiam bonam et notabilem famam qua concomitamur, ut a multorum fide dignorum fertur relationibus), attendu par ailleurs qu'ils sont de condition libre et de naissance légitime (attendentes insuper quod libere conditionis et legitimi ortus existunt); voulant par ailleurs porter les susdits Arnaud Dax l'Ancien et son frère Arnaud Dax le Jeune au sommet des honneurs (volentes propterea ipsos Arnaudum Dax seniorem et Arnaudum Dax juniorem ad honoris fastigium extollere) eux et la postérité de chacun d'eux… nous les anoblissons en vertu de la plénitude de notre pouvoir royal et par grâce spéciale, nous les anoblissons par ces présentes lettres, les faisons nobles (eosdem et omnem eorum… de plenitudine nostre regie potestatis et de gatia speciali, per presentes nobilitamus nobilesque facimus)… et que chacun d'entre eux et leur postérité légitime… puissent, au moment et par le chevalier qu'ils veulent être décorés du ceinturon de la chevalerie… (…quandocumque et a quovis milite voluerint cingulo militie decorari)… et afin que cela demeure ferme et établi nous avons fait appendre notre sceau aux présentes… Donné au manoir de la Cour près de Feurs le et de notre règne le 35e, sous notre sceau ordonné en l'absence du grand sceau. Ainsi signé : Par le Roi, le duc de Bourbon, Les comtes de Foix et de Dunois, les maîtres Jean Bureau, Étienne Fèvre, Jean Dauvet et d'autres présents. J de Reilhac. Visa. J'en suis satisfait. Briçonnet. (Quod ut firmum et stabile proserveret, sigilum nostrum presentibus litteris jussimus aponendum… Datum in manerio de Aule prope Forum, die de prima mensis Julii, anno Domini MCCCCLVII et regni nostri tricesimo quinto sub sigilo nostro in absencia magni, ordinato. Sic signatum : Per Regem, duce Borboniense, comitbus de Fuxi et Dunnensis, Magistris Johanne Bureau, Stephano Fabri, Johanne Dauvet et aliis presentibus. J. de Rilhac. Visa contentor Briçonnet. »).
- E de Séréville et F de Saint-Simon "Dictionnaire de la noblesse française" 1977.
- Se référer, par le lien qui suit en fin de note à la p. 5 et aussi à la p. 6, où l'on peut constater que le fils de ce même « noble Pierre Taverne », noble Jean Taverne, frère de Jordanne Dax, était seigneur de Durfort « en toute juridiction haulte, moyenne et basse et cuiusdam cavalherini siti in loco de Alsona ». C'est en « ceste qualité » que par procuration de sa mère Jordanne Dax [qui « fust dame de Durfort » en qualité d'héritère de son frère Jean Taverne], « Jean Dax, Sr. de Leuc et de la Serpent, son filz », va « prester le serment de fidélité pour la d. seigneurie et fief (de Durfort) entre les mains de M. le sénéchal de Carcassonne le 9 juillet 1481. », lire en ligne.
- Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, vol. 13 (lire en ligne), p. 175-177.
- Henri Jougla de Morenas "Grand Armorial de France, tome 3, page 156.
- A. Mahul, Cartulaire et archives des communes de l'ancien diocèse et de l'arrondissement administratif de Carcassonne, Paris, 1867, vol 5, page 190, lire en ligne.
- « Mémoires de la Société des arts et des sciences de Carcassonne », Carcassonne, 1906, Mémoire touchant les familles plus anciennes de la ville de Carcassonne, tome 2, 2° série, Famille Dax, page7, lire en ligne.
- Jean Villain, La France moderne, tome 3, page 726 lire en ligne et Hubert Vergnette Lamotte, Filiations languedociennes, tome 2, page 12.
- Claude de Vic, Joseph Vaissete, Ernest Roschach, Histoire générale de Languedoc avec des notes et les pièces justificatives, 1845, tome 8, page 201, Le départ du roi Charles VIII et de son armée pour la guerre d'Italie début septembre 1494, lire en ligne.
- Les Narbonne-Lara appartiennent à une des familles les plus prestigieuses de France et d'Espagne. Ils reconnaissent pour ancêtre Guillaume le Grand, duc d'Aquitaine, qui vivait au IXe siècle mais on peut remonter avec certitude leur filiation à Manfred, Vicomte de Narbonne, vivant en 967. Chérin indiquait dans son rapport sur cette maison : « Originaire d'Espagne, elle réunit tous les caractères qui constituent la noblesse du premier ordre. Une grandeur toujours plus sensible à mesure où elle se rapproche des temps où elle commence à être connue, des possessions nombreuses, des grades élevés, des alliances illustres et tous les titres qui marquent son rang entre les premières de l'Europe après les Souveraines. » Leur fière devise rédigée en langue castillane postule leur antériorité sur les familles royales d'Espagne et de France, puisqu'elle dit : « No descendemos de reyes sino (ou que) reyes de Nos » (Nous ne descendons pas des rois mais ce sont eux qui descendent de nous). Cette très ancienne et prestigieuse maison méridionale, alliance des Vicomtes de Narbonne et des Lara d'Espagne, descendants eux-mêmes, des comtes de Castille, qui commandaient en ce pays, avant les rois, était à travers sa branche de Toulouse celle des barons de Taleiran (ou Talairan), de Magalas et des vicomtes de Saint-Giron.
- Les généalogies de la famille de Narbonne ne sont pas toutes en accord, certaines lui donnent pour père Jean V, baron de Taleiran.
- Cartulaire et archives des communes de l'ancien diocèse de l'arrondissement administratif de Carcassonne, A Mahul, Paris, vol.2, p. 639, lire en ligne.
- Claude de Vic, Joseph Vaissete, Ernest Roschach « Histoire générale de Languedoc avec des notes et les pièces justificatives », 1876, volume 4, pages 424 et 555, lire en ligne.
- Claude de Vic, Joseph Vaissete, Ernest Roschach « Histoire générale de Languedoc avec des notes et les pièces justificatives », 1840, vol 9, page 59, lire en ligne États de Languedoc assemblés sous la présidence d'Antoine II de Dax, évêque d'Alet.
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