Jean Fleury (jésuite)

Jean-Marie Fleury, né le à La Selle-en-Luitré (France) et décédé le à Pau (France), est un prêtre jésuite français. Aumônier des gitans et membre de la Résistance il contribua à sauver gitans et juifs de Poitiers durant la Seconde Guerre mondiale. Le gouvernement d'Israël le déclara 'Juste parmi les Nations' en 1964.

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Jean-Marie Fleury
Naissance
La Selle-en-Luitré France
Décès
Pau France
Nationalité française
Pays de résidence France
Profession
Activité principale
Enseignant
Autres activités
Aumônier des gitans
Formation
Lettres, philosophie et théologie
Distinctions
Légion d'honneur, Juste parmi les nations

Compléments

Résistant durant la guerre, Fleury sauva de nombreux enfants juifs

Biographie

Jean-Marie Fleury naît en 1905 à La Selle-en-Luitré (Ille-et-Vilaine) dans une famille modeste. Il entre au noviciat des Pères Jésuites le et est ordonné prêtre le , à Lyon.[1].

Le père Fleury est affecté à Poitiers où il reste 41 ans[2]. En 1941, il est nommé professeur de latin pour l’école apostolique des Jésuites (rue des Carmes à Poitiers)[3]. En , il est aussi nommé aumônier du camp de gitans de la route de Limoges où il se rend trois fois par semaine. Il donne le catéchisme aux enfants et jeunes gens, prépare une cinquantaine de confirmands, régularise les mariages et assure d'autres services pastoraux.[3].

Bien que sans autorisation d'accès aux baraques des Juifs, il aide le rabbin Élie Bloch - également interdit d'accès et bientôt déporté - dans son soutien aux Juifs détenus. Deux cents fois, il y pénètre [1] et parvient à en sortir de nombreux Juifs dont des enfants[3] auxquels il fournit des faux certificats de baptême chrétien[2]. Il recrute des familles d'accueil pour leur confier des enfants juifs, et fait passer au moins une famille en zone non occupée[4].

En , le père Jean-Marie Fleury rejoint le mouvement de résistance 'Témoignage chrétien' et diffuse dans les camps et prisons les Cahiers du Témoignage Chrétien[5].

Lorsque des femmes d'obédience communiste sont internées il leur fournit des tickets de rationnement en sucre puis peu avant la Libération permet leur transfert vers un hôpital et son propre collège jésuite, ce qui leur sauve peut-être la vie[1]. Il obtient la reddition sans combat des Allemands lors de la libération de Poitiers.

Le , à l'initiative du Commissaire de la République, il affrète trois cars de la 'société des Rapides du Poitou' pour aller chercher des déportés à Dachau et ramène ainsi le à Poitiers cent deux « revenants »[1].

En 1948, il devient aumônier national des gitans, crée leur pélérinage annuel à Lourdes et participe chaque année au rassemblement de mai des Saintes-Maries-de-la-Mer où il administre les sacrements de baptême et de mariage en grand nombre.

Le père Jean-Marie Fleury meurt à Pau le 4 décembre 1982 à 77 ans[2].

Hommage

  • Le rabbin Joseph Bloch, père du rabbin Élie Bloch, a écrit: « Nous gardons une gratitude éternelle pour le père Fleury ; dans notre conscience, il a sa place au rang parmi les justes du genre humain »[4].
  • Une rue de Poitiers (près de la route de Limoges) porte son nom.

Distinctions

Écrits

  • Les populations d'origine nomade en France, dans Prisons et Prisonniers, vol.28 (1963).

Bibliographie

  • A. de Survilliers: Jean-Marie Fleury (1905-1982), dans Compagnie (Courrier de la Province de France) (mars 1983) pp.76-78.

Références

  1. Jean Serrand, « Jean Fleury »,
  2. « Deux autres Justes d'Ille-et-Vilaine », sur Ouest-France,
  3. « Jean Fleury, Jésuite, aumônier des camps de la route de Limoges », sur Reflets d'Eglise
  4. « Fleury, Jean », sur Yad Vashem,
  5. Paul Lévy, Élie Bloch : être juif sous l'Occupation, FeniXX (lire en ligne)
  6. Jean Bouchet, « Les Justes d’Auvergne. Introduction générale », sur Archives de l'université de Clermont,

Voir aussi

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