Eugène Durieu

Jean-Louis-Marie-Eugène Durieu dit Eugène Durieu (10 décembre 1800, Nîmes[1], Genève) est un photographe amateur français connu pour ses photos de nus, dont certaines servirent de modèle pour Eugène Delacroix.

Eugène Durieu
Fonctions
Président
Société française de photographie
-
Directeur des Cultes (d)
-
Alphonse de Contencin (d)
Biographie
Naissance
Décès
(à 73 ans)
Genève ou Paris
Nationalité
Activités
Enfant
Auguste Muriel (d)
Autres informations
Membre de

Biographie

Eugène Durieu est nommé au début de la monarchie de Juillet directeur de l'Administration des cultes en lien avec les ministères de la Justice et de l'Intérieur. Le , il est nommé chevalier de la Légion d'honneur. Il devient ensuite chef du Bureau de la comptabilité des communes de France[2]. En , il se retrouve en disponibilité : il se consacre alors à des recherches sur les techniques photographiques.

Eugène Delacroix le mentionne dans son Journal en  : le peintre et Durieu visitent ensemble à Dieppe des édifices religieux que ce dernier contribue à faire classer au sein d'un service de conservation[3].

Durieu fait partie des premiers membres de la Société héliographique fondée en 1851. Delacroix, également membre de cette société, commence à le fréquenter à propos de tirages sur papier représentant des nus féminins et masculins. Le studio de Durieu se trouve au 40 rue de Bourgogne, au 7e étage.

Entre 1854 et 1855, Eugène Durieu tient un rôle essentiel dans la constitution de la Société française de photographie (SFP) à ses premières heures. En tant que haut fonctionnaire d'état, il maîtrise parfaitement les aspects administratifs et législatifs et construit véritablement la structure de la SFP. Il place Henri Victor Regnault à la présidence de la société et souhaite voir des individus notables ayant des compétences scientifiques fortes (chimie, physique, optique, techniques photographiques) en occuper les postes les plus décisifs. Ce faisant, il pose comme postulat essentiel que la photographie ne peut exclure de sa nature, son identité, la composante scientifique.

En , Durieu cherche à acheter la concession minière de Champleix (Cantal) pour 210 000 francs. En décembre, il se retrouve incapable de payer la moitié de cette somme. Il se met alors à monter un financement avec l'aide de quelques amis. Mais le montage financier échoue et, le , il est compromis dans une affaire de faux en écriture : il a produit soixante billets à ordre imitant la signature de son ami le baron Ernouf. Il est condamné à vingt ans de travaux forcés : il s'exile en Suisse, démissionne du conseil administratif de la SFP et fait appel. Défendu par Adolphe Crémieux, il est condamné par contumace le à quatre ans de prison avec le bénéfice de circonstances atténuantes et 10 000 francs à rembourser, mais perd l'ensemble de ses droits et fonctions[2],[4].

Son fils, Henri-Auguste Durieu (1829-1877) dit Auguste Muriel (du nom de sa mère, séparée de son père en 1858), est photographe, après avoir été journaliste et banquier.

Bibliographie

  • André Gunthert, « Naissance de la Société Française de Photographie » dans : L'Utopie photographique, Édition Point du Jour, 2004.
  • André Gunthert, « L'institution d'une culture photographique », dans : L'Art de la photographie, Éditions Citadelles Mazenod, 2009.
  • Sylvie Aubenas, « Eugène Durieu, haut fonctionnaire, photographe et faussaire », dans Études photographiques, 32, printemps 2015 — lire sur Open Edition.

Collections, expositions

Galerie de clichés (1853-1856)

Selon Sylvie Aubenas, Durieu organise ses premières séances de poses vers 1853. Il en présente tout un ensemble à la SFP en 1857 : ce sont des « portraits et études d’après nature » d’après négatifs sur papier et sur verre — des calotypes — et des études d’après nature au daguerréotype.

Références

Liens externes

Notes et références

  1. « Eugène Durieu (1800-1874) - Auteur - Ressources de la Bibliothèque nationale de France », sur data.bnf.fr (consulté le )
  2. « Cote LH/872/62 », base Léonore, ministère français de la Culturesur culture.gouv.fr.
  3. Eugène Delacroix, Journal (1851-1854), tome 2, Paris, Plon, 1894, p. 113sur Gallica.
  4. Le Journal des débats politiques et littéraires, Paris, 27 juillet 1860 — sur Gallica.

Article connexe

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