Jean Nicoli (résistant)

Jean Nicoli, né Jean André Napoléon Nicoli le à San-Gavino-di-Carbini (Corse, actuelle Corse-du-Sud), et mort le à Bastia (Corse, actuelle Haute-Corse), est un instituteur et résistant corse membre de la SFIO puis du Parti communiste.

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Jean Nicoli
Biographie
Naissance
Décès
(à 43 ans)
Bastia
Nationalité
Activité
Autres informations
Parti politique
Membre de
Distinction
Monument à la mémoire de la Résistance corse, sur la plage de la marine de Solaro.

Biographie

Origines et carrière professionnelle

Né dans une famille de modestes épiciers, Jean Nicoli a trois frères et une sœur[1]. Après une formation à l’École Normale d’Instituteurs d’Ajaccio, il enseigne jusqu'en 1925 en Corse. Entre-temps, il épouse une institutrice, Marie-Jeanne Olivieri. Tous deux obtiennent un poste double en Afrique, notamment au Sénégal dans les années 1920 et 1930. Le couple a deux enfants.

Résistance

Jean Nicoli fait partie des principaux responsables du Front national de la Résistance de la région d'Ajaccio en 1942 avec Nonce Bienelli[2] et Arthur Giovoni. Il adhère au Parti communiste clandestin, le [1].

Il facilite la coordination des réseaux sollicités par la mission secrète Pearl Harbour, première mission en Corse occupée par les Italiens depuis le . Elle était arrivée d'Alger le par le sous-marin Casabianca. Dès le , il prend la responsabilité en tant que chef militaire de la première réception d'armes (450 pistolets-mitrailleurs et 60 000 cartouches) dans la baie d'Arone avec les agents de la mission (Toussaint et Pierre Griffi, Laurent Preziosi et Roger de Saule). Tandis qu'arrivent les différentes livraisons destinées à préparer le débarquement des troupes de choc françaises, il ne peut y participer.

Dénoncé par un collaborateur dénommé Flori, membre du PPF, il est arrêté en et jugé par le tribunal militaire italien à Bastia les 27 et , il est condamné à mort pour espionnage militaire. Le , jour de son exécution, il refuse d'être fusillé le dos tourné. Les soldats du peloton d'exécution le frappent alors à coup de crosse et le poignardent jusqu’à le décapiter[3].

Mort pour la Corse et pour le Parti

Jean Nicoli a écrit à ses enfants le , juste avant que ses bourreaux viennent le chercher pour l'assassiner. Francette, sa fille a précieusement conservé cette lettre griffonnée à la hâte sur l'emballage d'un paquet de cigarettes :

« A mes enfants,
Tout à l'heure je partirai. Si vous saviez comme je suis calme, presque heureux de mourir pour la Corse et pour le parti. Ne pleurez-pas, souriez-moi. Soyez fier de votre papa. Il sait que vous pouvez l'être, la tête de Maure et la fleur rouge, c'est le seul deuil que je vous demande. Au seuil de la tombe, je vous dis que la seule idée qui, sur notre pauvre terre, me semble belle, c'est l'idée communiste.
Je meurs pour notre Corse et pour mon Parti. »

Hommages

Le nom de Jean Nicoli a été donné par la SNCM à un navire acheté en .

À Ajaccio, le Cours Prince impérial a été renommé Cours Jean Nicoli. Les villes de Corte et de Sartène ont une avenue Jean-Nicoli.

Le nom de Jean Nicoli est gravé sur plusieurs stèles et monuments aux morts : à San-Gavino-di-Carbini, à Casalabriva, à l’entrée de la caserne Battesti d’Ajaccio, sur la Plage de la marine de Solaro, à Bastia, à Corte et sur le continent à Hyères.

Distinction

La mention Mort pour la France est attribuée à Jean Nicoli par l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre de Caen en date du [4].

Références

  1. « Jean NICOLI », sur resistance-corse.asso.fr (consulté le ).
  2. Biographie de Nonce BENIELLI, dit "Bébé", site resistance-corse.asso.fr
  3. Hélène Chaubin, « NICOLI Jean, André, Napoléon », sur maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr (consulté le ).
  4. Fiche de Jean André Napoléon NICOLI, site memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr

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