Jean Paul Adam Schramm
Jean Paul Adam Schramm, né le à Arras (Pas-de-Calais) et mort le à Paris, est un général français du Premier Empire.
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Jean Paul Adam Schramm | ||
Naissance | Arras (France) |
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Décès | (à 94 ans) Paris (France) |
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Origine | France | |
Arme | Infanterie | |
Grade | Général de division | |
Années de service | 1799 – 1850 | |
Commandement | gouverneur d'Alger chef d’état-major de l’armée d'Algérie du Camp de Châlons |
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Conflits | Troisième Coalition Quatrième Coalition Guerre d'indépendance espagnole Campagne d'Allemagne (1813) campagne de Saxe expédition de Belgique conquête de l'Algérie |
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Faits d'armes | Siège de Dantzig (1807) | |
Distinctions | comte Grand-croix de la Légion d'honneur |
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Hommages | Nom gravé sous l'Arc de triomphe de l'Étoile | |
Autres fonctions | ministre de la guerre | |
Carrière
Campagne d'Égypte
Fils de Jean Adam Schramm, il entre au service le , dans la 2e demi-brigade d'infanterie légère de seconde formation en 1804, il passe caporal le , sergent le suivant, et de 1799 à 1801, il fait la campagne d'Égypte. Il est nommé sous-lieutenant provisoire par le général en chef de l'armée d'Orient le .
Troisième coalition
Le , il reçoit son brevet de lieutenant, et il fait les campagnes d'Allemagne et de Prusse, au 5e corps de la Grande Armée, commandée par le général Oudinot. Il participe aux batailles de Wertingen le , d'Oberkirch, de Berg et d'Ulm du 15 au . À Amstetten le suivant, le lieutenant Schramm reçoit le commandement de la moitié de la compagnie, traverse, à la tête de ses grenadiers, les rangs des Russes, se dirige sur une pièce de canon dont le feu gênait la colonne française, s’empare de cette pièce et fait un grand nombre de prisonniers.
Le , à Hollabrunn, il se distingue de nouveau en enlevant une pièce de canon et en faisant de sa main un officier russe prisonnier. Dans les affaires qui suivent, il ne laisse échapper aucune occasion de déployer sa valeur et son sang-froid. Le général Oudinot le propose exceptionnellement, après la bataille d'Austerlitz, pour la croix de chevalier de la Légion d'honneur qu'il obtient le . Il est nommé aide de camp de son père le .
Quatrième coalition
Dans la campagne 1807, il prend une part très active au Siège Dantzig (1807), particulièrement à l’attaque de la Frisch-Nehrung que son père enlève dans la nuit du 19 au [1]. Chargé de porter l’ordre d’attaque, il est assailli par des cavaliers russes ; il les combat avec résolution, en tue un, blesse l’autre et sort vainqueur de ce combat inégal dans lequel il est blessé[2].
À la bataille d'Heilsberg le , il donne de nouvelles preuves de sa valeur et reçoit un coup de feu au côté droit.
Guerre d'indépendance espagnole
En 1808, il se rend en Espagne et prend part à cette campagne de quelques mois, dans laquelle l’Empereur s’empare de Madrid, après avoir détruit ou dispersé les armées espagnoles et repoussé l’armée anglaise sur la Corogne.
Campagne d'Allemagne et d'Autriche (1809)
Le réarmement de l’Autriche ayant rappelé l’Empereur à Paris, la Garde impériale est dirigée sur l’Allemagne, et le capitaine Schramm fait avec elle la campagne de 1809 et se distingue surtout à Essling les 21 et et à Wagram le suivant. Il retourne en Espagne à la fin de l'année 1809. Le , il prend le commandement de la 2e compagnie du 1er bataillon du régiment de fusiliers-chasseurs de la garde, et il sert en Vieille Castille de 1810 à 1812. Il est nommé au grade de chef de bataillon au 2e régiment de voltigeurs de la Garde impériale le , et il sert en Russie en 1812.
Campagne d'Allemagne (1813)
La campagne de Saxe devant procurer une revanche à la grande armée, le chef de bataillon Schramm, est nommé le , major commandant, avec rang de colonel, le 2e voltigeur. Il se signale le , à la bataille de Lützen[3]. L’Empereur, témoin de ce brillant fait d’armes, nomme le colonel Schramm officier de la Légion d'honneur le et baron de l'Empire le suivant ; le colonel s’est tellement dévoué pour enlever les troupes, qu’il reçoit à quinze pas deux blessures[4], l’une dans le bras, l’autre dans la poitrine[5].
Malgré son état de faiblesse, le colonel Schramm veut retourner à son régiment vers la fin de l’armistice, et, le bras en écharpe, pouvant à peine se soutenir à cheval, il suit les mouvements de la jeune Garde de Dresde sur Bautzen, Gorlitz et Lowemberg. Le premier jour de la bataille de Dresde, la jeune Garde, arrivée le au matin dans cette ville à marches forcées, débouche par la porte de Pirna et par celle de Planem et culbute tout ce qui lui oppose résistance ; elle pousse vivement l’ennemi et le force à s’éloigner des positions qu’il occupe autour de la ville[6]. Le 27, la jeune Garde manœuvrant dans la plaine, la gauche à la rivière et la droite aux collines, mérite les éloges de toute l’armée par son intrépide valeur et la précision de ses mouvements.
Après avoir pris une glorieuse part à cette victoire, le colonel Schramm suit le mouvement effectué le 28 et conduit son régiment à Pirna pour couper les Autrichiens en retraite. Le , il est promu, dans cette ville, général de brigade en récompense de sa brillante conduite.
Le maréchal Gouvion-Saint-Cyr, commandant le 14e corps d’armée chargé de couvrir Dresde, doit se rapprocher de cette ville dont l’ennemi fait bientôt l’investissement. Pendant le blocus, le général Schramm prend part au mouvement des quatre divisions sur Rackwitz et au combat du dans lequel il fait mettre bas les armes à un millier de Russes, et faillit prendre leur général, le comte de Talztoy qui est repoussé sur Dohna, avec perte de 1 200 prisonniers, 10 pièces de canon, une vingtaine de caissons et un équipage de pont[7]. Le , pendant une sortie, le général Schramm fait encore preuve de bravoure et d’intelligence. À la fin du combat et lorsque la colonne rentre, il est blessé au pied et doit garder le lit pendant six semaines. Il est prisonnier de guerre à la capitulation de Dresde le .
Rentré en France le , le général Schramm reste sans emploi pendant la Restauration. Il est fait chevalier de Saint-Louis le . L’Empereur le nomme le , au commandement du département de Maine-et-Loire, et le , il est employé à la défense de Paris. De 1815 à 1828, il n’a aucun emploi, mais il utilise ce temps par une étude approfondie des grandes questions d’organisation et d’administration.
Retour en fonctions
En 1828, il a le commandement de la 1re division du camp de Saint-Ouen, et le , il commande le département du Bas-Rhin. En , il fait partie de l’armée d’expédition de Belgique, et il est élevé au grade de lieutenant-général le . Pendant le siège d'Anvers, il commande la division de réserve d’infanterie de l’armée du Nord. En 1834, il est envoyé à Lyon pour réprimer une émeute.
En 1837, le général Schramm commande la 2e division d’infanterie au camp de Compiègne, et en 1838 la division de rassemblement sur la frontière de la Suisse. L’année suivante, il commande la 3e division d’infanterie de l’armée du Nord. Il est nommé Pair de France le .
Conquête de l'Algérie
En 1839, il commande une division en Algérie, puis en , il a le commandement supérieur de la province d'Alger pendant l’absence du corps expéditionnaire ; nommé chef d’état-major de l’armée d'Algérie le , il prend part à l’expédition de Milianah et est blessé à l’affaire du col de Mouzaïa ; il est alors élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur le . En , il a de nouveau le commandement supérieur, et du au , il remplit les fonctions de gouverneur général et le commandement en chef de l’armée d’Algérie, qu’il conserve jusqu’à l’arrivée du gouverneur général Bugeaud. L’Algérie s’est ressentie de la sage et prévoyante administration du général Schramm, qui emporte à son retour en France les regrets de l’armée, ceux des fonctionnaires et des colons. À son retour en France, le Roi le fait comte et il reprend sa place à la Chambre des Pairs.
Politique
Le général Schramm, conseiller d’État depuis 1830, s’est constamment occupé de l’administration de l’armée. À la Chambre des Députés et à la Chambre des pairs, il s’occupe beaucoup des questions d’organisation dans les Comités de la guerre et de la marine.
En 1848, il est nommé membre du Comité de défense nationale, président de la commission de réorganisation du corps des officiers de santé militaires. À partir de 1849, il est président du Comité d’infanterie, et c'est à ce titre qu'il écrit Album de manœuvres d'infanterie, Paris, 1853 [8]. Par décret du , du prince Louis-Napoléon Bonaparte, président de la République, le général Schramm a été nommé ministre de la guerre, en remplacement du général d'Hautpoul. Il entame une carrière politique comme sénateur du Second Empire le jusqu'au .
Il meurt le , rue du Bac à Paris. Il est enterré au cimetière de l'église Saint-Lucien à La Courneuve, où il avait une maison et où une rue porte son nom.
Une caserne, démilitarisée en 2010 et transformée en habitation par la suite, porte également son nom à Arras.
Notes et références
- La possession de cette grande langue de terre était très importante en ce que l’on pouvait alors resserrer la ville du côté de l’Ouest et du Nord et gêner sa communication avec la mer
- Surmontant la douleur que lui cause sa blessure, il accomplit sa mission en remettant l’ordre dont il est porteur, et de l’exécution duquel dépend le succès de l’attaque. L’Empereur récompense cette action courageuse en le nommant capitaine le 19 avril 1807 et en le plaçant dans le régiment des fusiliers-chasseurs de la Garde impériale
- Le village de Kaya, la clef du champ de bataille, a déjà été pris et repris par l’ennemi ; l’Empereur envoie sa Garde pour enlever ce point important aux alliés. Le feld-maréchal Blücher s’efforce en vain de lutter contre la phalange de braves lancée contre lui ; écrasé, abîmé par la mitraille, il est chassé de sa position ; la jeune Garde pénètre dans Kaya par toutes les issues et renverse tout ce qui lui oppose résistance. Dans cette action éclatante, le colonel Schramm, avec deux régiments de la jeune Garde, a été chargé de soutenir la retraite du maréchal Ney sur Kaya : il aborde avec vigueur la position occupée par l’ennemi. Deux attaques successives échouent devant la Garde prussienne à laquelle le colonel Schramm n’a à opposer que des recrues de trois mois ; mais ayant promptement rallié ses troupes, et les ayant électrisées par une allocution chaleureuse appuyée de tout le poids de l’exemple de son intrépidité, il les ramene aux retranchements des prussiens qu’il enleve enfin au pas de charge et à la baïonnette, sous le feu d’une nombreuse artillerie et de la mousqueterie. Cette position reprise, l’ennemi commence sa retraite et la bataille est gagnée
- sur la base LEONORE
- Celle-ci est si grave que, pendant quelques jours, on craint pour sa vie
- Dans cette action, le colonel Schramm, brigade du général Tindal, division Dumoustier, se signale de nouveau à la tête de la colonne dont il fait partie, en marchant résolument à l’ennemi, sous le feu meurtrier de son artillerie, le repoussant et s’emparant d’une partie de ses pièces
- Informé de l’arrivée d’un contingent russe de 3 à 4 000 hommes, le maréchal charge Schramm de le reconnaître et d’aller à sa rencontre avec 1 500 fantassins et 300 cavaliers. L’ennemi s’étant imprudemment établi dans une vallée sans faire occuper les hauteurs, le général Schramm profite habilement de cette faute capitale, dispose ses colonnes avec tant d’intelligence, qu’au signal donné, dix têtes de colonnes fondent au pas de charge sur l’ennemi, qui, surpris, se rend en partie prisonnier
- Notice n° : FRBNF31864554 à la BNF
Voir aussi
Bibliographie
- « Jean Paul Adam Schramm », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, [détail de l’édition]
- Georges Six, Dictionnaire biographique des généraux & amiraux français de la Révolution et de l'Empire (1792-1814), Paris : Librairie G. Saffroy, 1934, 2 vol., p. 438-439
Liens externes
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