Jean de Wilde
Jean de Wilde ou Jean de Horne (en néerlandais : Johan III van Horne ou Jan de Wilde), né vers 1430 et mort à Liège le est l'un des chefs du peuple liégeois qui combattit les troupes du duc de Bourgogne Charles le Téméraire pour défendre les libertés de la ville et de la principauté de Liège.
Ne doit pas être confondu avec Jan De Wilde ou Jean de Hornes.
Pour les articles homonymes, voir de Wilde.
Jean de Wilde (Jean de Horne) | |
Biographie | |
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Nom de naissance | Jean de Horne |
Date de naissance | vers 1430 |
Date de décès | |
Lieu de décès | Liège |
Nationalité | Principauté de Liège |
Père | Arnold de Horne |
Mère | Élisabeth |
Fratrie | Catherine de Horne |
Conjoint | N. van Balveren |
Enfants | Jean le Prudent |
Entourage | Raes de Heers Vincent de Bueren Gossuin de Streel |
Origine familiale
Jean de Wilde est le fils d'Arnold de Horne, dit de Wilde, seigneur de Kessenich, et d'Élisabeth, fille naturelle de Johan ou Jean de Looz, seigneur de Heinsberg et de Juliers. Il était, par sa mère, le neveu du Jean de Heinsberg, prince-évêque de Liège de 1419 à 1455. Jean de Wilde est aussi connu sous les noms de Jean ou Johan (III) de Horne, Jean le Sauvage (Sauvage se traduit par Wilde en néerlandais), Sauvagius, de Ville, Villanus ou de Villers. Il est né aux environs de l'an 1430. Il a une sœur, Catherine de Horne épouse de Jean Kollaert. Il épouse très jeune une princesse nommée N. van Balveren. Elle lui donne un fils : Jean le Prudent.
Biographie
Entre 1435 et 1447, à la suite du décès de son père, il hérite de la seigneurie de Kessenich (actuellement commune de Kinrooi, nord-est de l'actuelle province de Limbourg), puis, après de longs procès juridiques, de celle de Bocholt. Il obtient aussi du prince-évêque de Liège Jean de Heinsberg des droits sur Gleixhe et le château de Hautepenne. Mais, en 1456, un nouveau prince-évêque de Liège est en place. Il s'agit de Louis de Bourbon, placé par le duc de Bourgogne Philippe le Bon qui désire ainsi étendre son autorité à la principauté de Liège. En outre, Jean de Wilde perd ses droits sur Gleixhe et Hautapenne et se retrouve dans l'opposition au prince-évêque avec d'autres notables et le peuple liégeois.
Lorsque Louis de Bourbon est déposé en 1465 par les Liégeois, alliés de Louis XI de France et emmenés par Raes de Heers, Baré de Surlet et Jean de Wilde, Philippe le Bon prend les armes contre les armées liégeoises dirigées par Raes de Heers, et les défait le à Montenaken. Les Liégeois doivent signer la Paix de Saint-Trond, où Philippe le Bon est désormais institué suzerain de la principauté et Louis de Bourbon réinstallé en tant que prince-évêque de Liège le (Première Guerre de Liège).
Philippe le Bon meurt le . Son fils Charles le Téméraire lui succède en tant que duc de Bourgogne. Après la défaite de bataille de Brustem le , lors de la Deuxième Guerre de Liège dont il commande les troupes avec Raes de Heers, il est banni de Liège. Il prend le maquis et devient, avec Vincent de Bueren et Gossuin de Streel, capitaine des compagnons de la Verte Tente puis des Vrais Liégeois.
Le déplacement à Maestricht du prince-évêque Louis de Bourbon est l'occasion attendue par les compagnons bannis de rentrer à Liège () et de s'installer aux commandes de la cité. Dans la confusion, l'ensemble de la garnison bourguignonne prend la fuite de la ville d'autant plus que son commandant Guy de Humbercourt était absent de la cité. La vie reprend dans la cité mosane mais la paix est loin d'être rétablie. Jean de Wilde est l'un des principaux protagonistes du retour forcé de Louis de Bourbon à Liège . On lui prête les phrases suivantes : "Nous sommes les exilés et nous ne demandons qu'une seule chose, c'est que vous, notre prince, soyez reconduit par nous à Liège. Ce sera un avantage pour nous, et vous ne vous en repentirez pas". Il s'engage aussi à maintenir Guy de Humbercourt en vie comme le rapporte le texte suivant (en français de l'époque) : "Et vindrent d'emblée les Liégeois prendre la ville de Tongres [...] et prindrent ledit évesque et ledit d'Hymbercourt [...] En chemin composa ledit seigneur d'Hymbercourt avec un chevalier, appelé messire Guillaume de Ville (Vildt), autrement dit en françois "le Sauvage". Cedit chevalier sauva ledit d'Hymbercourt, craignant que ce fol peuple ne le tuast (...)"[1]
Apprenant ces faits, Charles le Téméraire dirige une armée en direction de Liège pour mater une fois pour toutes la ville rebelle. C'est la Troisième Guerre de Liège. Le , Jean de Wilde participe au combat à Lantin à la tête d'une troupe nombreuse et fait subir de lourdes pertes aux Bourguignons avant que ces derniers ne reprennent le dessus et brûlent vifs cinq cents hommes d'une milice liégeoise dans l'église du village.
Décès
Jean de Wilde est mort le des suites de blessures qu'il s'était occasionnées lors de la bataille du dans le quartier extra-muros de Saint-Léonard afin de rompre l'encerclement de la ville. Ayant perdu sa main droite au combat et poursuivi par les Bourguignons, il fit une lourde chute alors qu'il rentrait dans la ville en gravissant tant bien que mal les remparts de la cité entre la porte de Vivegnis et la porte Saint-Léonard. Il meurt donc le jour précédant l'expédition des Six cents Franchimontois. Les jours qui suivent, la ville de Liège est mise à sac et brûlée par les troupes bourguignonnes.
Hommages
Le boulevard de Wilde, dans le quartier de Sainte-Walburge, lui rend hommage depuis le début du XXe siècle.
Jean de Wilde figure parmi les sculptures de la façade du palais provincial de Liège.
Notes et références
- J.L. Belin (1843). Mémoires de Commines, Parijs, p 85.
Source principale
- « Jean de Wilde », sur http://perso.infonie.be/liege06 (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Jules Chestret de Haneffe, « Jean de Wilde, étude historique sur un chef liégeois au XVe siècle », Bulletin de l'institut archéologique liégeois, Liège, t. XIII, , p. 1-20 (ISSN 0776-1260, lire en ligne)
- J.-J. Thonissen, « HORNE (Jean DE) », dans Biographie Nationale, t. IX, Bruxelles, Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, (ISSN 0770-7150, lire en ligne), p. 479-491
- Godefroid Kurth, La Cité de Liège au Moyen-Âge, Bruxelles, Liège, Dewit, Cormaux et Demarteau, , LXXI-322, VII-345, VII-417
- Rodolphe de Warsage, « Les six cents Franchimontois. », Bulletin de la société royale Le Vieux-Liège, t. I, no 2, , p. 020-021 (ISSN 0776-1309)