Jeanne Pallier
Jeanne Pallier née en 1863 ou 1864[alpha 1] et morte le à Villeneuve-sur-Yonne, est une aviatrice française avant la Première Guerre mondiale.
Naissance | 1863 ou 1864 |
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Décès |
Villeneuve-sur-Yonne |
Nationalité | France |
Profession |
aviatrice pionnière |
Brevets |
Brevet de pilote d'aéroplane no 1012 |
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Biographie
Jeanne Pallier obtient son Brevet de pilote d'aéroplane[alpha 2] le , le no 1012, à l'âge de quarante-huit ans et devient alors l'aviatrice française la plus âgée[1]. Elle passe son examen le , notamment en survolant Paris lors d'un vol à 700 m d’altitude, une prouesse saluée à l'époque[1] qui force l'admiration des observateurs par son audace[2]. Elle effectue sa formation sur un biplan Astra CM, un avion trois places de taille et surtout de poids importants[alpha 3] même si elle réalise son vol de qualification, puis par la suite ses vols solo, sur des avions plus petits[1] : biplans Astra et Astra-Nieuport[5] puis en 1914 sur un Nieuport monoplan[6].
Elle devient membre de l'Aéroclub féminin la Stella et effectue plusieurs vols dans la campagne au sud-ouest de Paris : entre Villacoublay et Chartres, au-dessus de la forêt de Rambouillet[1],[7]. En effectuant des vols avec une passagère, Madame Duchange[alpha 4], elle pense devenir la première pilote (femme) à avoir transporté un passager, omettant le vol de 1910 d'Hélène Dutrieu avec sa mécanicienne en Belgique[1].
Jeanne Pallier participe au meeting de Vienne en où elle remporte notamment le concours féminin d'altitude[9]. En 1913, elle participe à la Coupe Femina[10] et réalise un vol de 290 km[alpha 5] à Mourmelon à bord d'un biplan Astra-Nieuport [5]. Elle participe de nouveau au meeting de Vienne en [alpha 6] où elle remporte la troisième place du concours d'endurance[1].
Au début de la Première Guerre mondiale, les femmes ne sont pas acceptées comme combattantes dans l'armée française, et Jeanne Pallier comme d'autres se voit refuser d'y être pilote[11]. Inspirée par ce qui se fait en Grande-Bretagne, elle crée en 1915, avec la collaboration de Marguerite Durand[12] le Club féminin automobile pour fournir des conductrices au service de santé, ce qui lui est de nouveau refusé[11]. Ce n'est qu'en 1917 que le gouvernement français accepte que des femmes s’acquittent bénévolement de cette tâche[11]. Ainsi les cent-vingt ambulancières du club et soixante-dix infirmières transportent les blessés rapatriés du front jusqu'aux hôpitaux[13],[14].
Après la guerre, Jeanne Pallier se serait consacrée aux œuvres sociales de l'usine Renault. Elle crée notamment la Coupe Jeanne Pallier destinée à encourage les jeunes femmes à s'engager dans le sport de compétition[1]. Elle finit sa vie au couvent des perpétuels-secours de Villeneuve-sur-Yonne où sa sœur est nonne, et elle y meurt le [1].
Notes et références
Notes
- Si sa date de naissance n'est pas connue, elle avait 48 ans le jour de l'obtention de son brevet le 6 septembre 1912. Elle est donc née entre le 6 septembre 1863 et le 5 septembre 1864.
- Ce brevet est commun aux hommes et aux femmes et les conditions d'obtention sont définies par l'Aéroclub de France, à savoir dix ascensions dont deux seul à bord et une de nuit.
- L'Astra CM (pour Concours Militaire) a une configuration un peu originale : 3 sièges en enfilade et le réservoir de carburant positionné au-dessus des deux derniers sièges[3]. Surtout avec une envergure de 12,32 m pour une longueur de 10,97 m, cet avion en bois entoilé a une masse à vide de 673 kg (jusqu'à une tonne de masse totale) pour un moteur développant 85 ch, ce qui en fait un avion lourd et lent avec une vitesse maximale de 85 km/h[4].
- Secrétaire du club Stella[8].
- Soit vingt-neuf tours de dix kilomètres[5].
- Un des derniers rassemblements aériens avant le début de la guerre.
Références
- (en) Eileen F. Lebow, Before Amelia : Women Pilots in the Early Days of Aviation, Washington, Potomac Books Inc., , 315 p. (ISBN 1-57488-482-4, lire en ligne), chap. 3 (« Vive les femmes ! »), p. 52-53
- (en) « A New French Aviatress. », Flight, vol. IV, no 32, , p. 734 (lire en ligne [PDF], consulté le )
- « Biplan Astra-Type Concours Militaire - 1912 », sur www.precurseursaviation.com (consulté le )
- « Astra CM », sur aviafrance.com, (consulté le )
- (en) « Mme. PalHer's Fine Flight. », Flight, vol. V, no 46, , p. 1258 (lire en ligne [PDF], consulté le )
- (en) « Mme. Pallier to Fly Nieuport Monoplane. », Flight, vol. VI, no 7, , p. 175 (lire en ligne [PDF], consulté le )
- (en) « Cross-country Work by Mme. Palller. », Flight, vol. IV, no 38, , p. 860 (lire en ligne [PDF], consulté le )
- (en) « A Good Trip by Ladies. », Flight, vol. V, no 1, , p. 19 (lire en ligne [PDF], consulté le )
- (en) « THE VIENNA MEETING. », Flight, vol. V, no 26, , p. 707 (lire en ligne [PDF], consulté le )
- (en) « Another Entrant for the Coupe Femina. », Flight, vol. V, no 45, , p. 1230 (lire en ligne [PDF], consulté le )
- Pierre Miquel, Les Oubliés du siècle, (lire en ligne [MP3])disponible sur : Christine Siméone, « Évolution de la place des femmes dans la société », sur franceinter.fr, (consulté le )
- Archives Marguerite Durand, dossier Club féminin automobile, Bibliothèque Marguerite Durand
- Jay Winter, La Première Guerre mondiale, Librairie Arthème Fayard, , 912 p. (ISBN 978-2-213-68528-1, lire en ligne), p. 102
- Évelyne Morin-Rotureau, 1914-1948 : combats de femmes, Autrement, , 256 p. (ISBN 978-2-7467-0515-9, lire en ligne), « Avant-propos », p. 5-13
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