Chartres
Chartres est une commune française, préfecture du département d'Eure-et-Loir, dans la région Centre-Val de Loire. La ville est à environ quatre-vingt-dix kilomètres de Paris (centre). Elle est surnommée « Capitale de la lumière et du parfum »[1].
Pour les articles homonymes, voir Chartres (homonymie).
Au recensement de 2016, la commune compte 38 752 habitants. En 2015, la communauté d'agglomération de Chartres compte 136 373 habitants et l'aire urbaine de Chartres compte quant à elle 146 986 habitants. Il s'agit de la première ville du département d'Eure-et-Loir et la sixième de la région Centre-Val de Loire derrière Tours, Orléans (la capitale régionale), Bourges, Blois et Châteauroux.
La ville tient son nom de l'ancien peuple gaulois des Carnutes dont elle était le chef lieu et dont César mentionne que c'est dans leur cité que chaque année se réunissaient les druides de toutes les Gaules, au milieu d'une vaste forêt. De capitale des Carnutes, Chartres est devenue sous le Bas-Empire un diocèse dont la liste des évêques débute au IVe siècle et dont l'étendue était au XVIIe siècle la plus considérable de France puisqu'elle comprenait une partie du Gâtinais, la Beauce, une partie de la Sologne, le Blésois et Vendômois, le Dunois, le Perche et sa partie voisine de la Normandie, le Drouais, le Thymerais, le Mantois, le Pincerais (pays de Poissy) et le Hurepoix[2]. Son église cathédrale a été le siège de plusieurs conciles et reste le lieu d'un pèlerinage annuel.
La ville a été en partie détruite le 26 mai 1944 par les bombardements anglo-américains.
Géographie
Situation
Chartres est située dans le Centre-nord-ouest de la France, à environ 90 km de Paris, 80 km d'Orléans, 140 km de Tours, 110 km du Mans,194 km de Laval et 80 km d'Évreux. La superficie de la commune est de 16,85 km2[3].
Le cœur de la ville de Chartres se situe sur le plateau de la Beauce, sur un promontoire rocheux que contourne l'Eure. La ville s'étend ensuite sur une langue de terre contournée par deux bras de l'Eure, ainsi que sur une pente douce du côté opposé à la rivière.
Les contours de l'ancienne ville sont délimités par des boulevards et quelques grandes places d'où partent d'importantes voies de communication.
Communes limitrophes
Climat
La station météorologique de Chartres-Champhol est située à une altitude de 155 mètres[4].
Le climat est de type océanique dégradé, principalement sous l'influence des vents provenant en moyenne de 250° ouest - sud-ouest. Il est caractérisé par des températures moyennes comprises entre 10 °C et 13 °C et des précipitations paraissant beaucoup plus abondantes qu'elles ne le sont en réalité. La vitesse du vent à Chartres est peu élevée, environ 22 km/h de moyenne, avec une hydrométrie de 81 %[5] et une pression atmosphérique de 1 006,1 hPa.
Ville | Ensoleillement (h/an) |
Pluie (mm/an) | Neige (j/an) | Orage (j/an) | Brouillard (j/an) |
---|---|---|---|---|---|
Médiane nationale | 1 852 | 835 | 16 | 25 | 50 |
Chartres | 1758 | 599 | 15 | 16 | 46 |
Paris | 1 662 | 637 | 12 | 17 | 8 |
Nice | 2 724 | 733 | 1 | 27 | 1 |
Strasbourg | 1 693 | 665 | 26 | 28 | 51 |
Brest | 1 530 | 1 210 | 7 | 12 | 76 |
Bordeaux | 2 035 | 944 | 3 | 31 | 69 |
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 1,2 | 1 | 3,2 | 4,8 | 8,3 | 11,2 | 13,2 | 13,1 | 10,4 | 7,8 | 4,1 | 1,8 | 6,7 |
Température moyenne (°C) | 3,8 | 4,3 | 7,4 | 9,7 | 13,4 | 16,5 | 18,9 | 18,8 | 15,6 | 11,8 | 7,1 | 4,3 | 11 |
Température maximale moyenne (°C) | 6,4 | 7,6 | 11,5 | 14,7 | 18,4 | 21,8 | 24,6 | 24,6 | 20,9 | 15,9 | 10,2 | 6,7 | 15,3 |
Record de froid (°C) date du record |
−18,4 17.1985 |
−15 24.1963 |
−11 01.2005 |
−4,9 04.1973 |
−1 01.1945 |
1,4 02.1962 |
0,9 30.1928 |
3 17.1927 |
0,5 22.1928 |
−5,4 28.1931 |
−11,3 30.2010 |
−14,2 29.1964 |
−18,4 1985 |
Record de chaleur (°C) date du record |
16,1 27.2003 |
20,5 27.2019 |
24,8 31.2021 |
28,2 18.1949 |
31,4 16.1945 |
37,2 18.2022 |
41,4 25.2019 |
39,6 06.2003 |
34,3 14.2020 |
29,4 01.2011 |
20,9 07.2015 |
17 06.1979 |
41,4 2019 |
Ensoleillement (h) | 65,7 | 83,7 | 135,8 | 176,1 | 202,9 | 222,6 | 224,5 | 219,6 | 177,8 | 119,2 | 71,9 | 58,2 | 1 758 |
Précipitations (mm) | 49,2 | 40,2 | 44,4 | 45 | 54,7 | 48,2 | 56,5 | 43 | 46,9 | 62,3 | 52,2 | 56,3 | 598,9 |
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 1 mm | 10,4 | 9,1 | 9,7 | 9 | 9,9 | 8 | 7,7 | 6,5 | 7,7 | 10 | 10,4 | 10,8 | 109,1 |
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 5 mm | 3,3 | 2,3 | 2,7 | 3 | 3,7 | 3,4 | 3,4 | 2,8 | 3,1 | 3,9 | 3,4 | 4 | 39 |
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 10 mm | 0,8 | 0,8 | 0,7 | 0,9 | 1,5 | 1,3 | 1,8 | 1,4 | 1,5 | 1,8 | 1,1 | 1,4 | 15 |
Nombre de jours avec neige | 3,6 | 4,7 | 1,9 | 0,8 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0,9 | 2,7 | 14,5 |
Nombre de jours avec grêle | 0,2 | 0,1 | 0,5 | 0,6 | 0,4 | 0,3 | 0,1 | 0,2 | 0 | 0 | 0,1 | 0,1 | 2,6 |
Nombre de jours d'orage | 0,1 | 0,1 | 0,4 | 1,3 | 2,7 | 2,8 | 3,6 | 3 | 1,1 | 0,4 | 0,1 | 0 | 15,7 |
Nombre de jours avec brouillard | 6,6 | 5,1 | 3 | 2,3 | 2 | 1,5 | 1,5 | 2,2 | 2,5 | 5,4 | 6,5 | 7,2 | 45,8 |
Record de | Valeur[5] | Date[5] | Mesuré depuis[5] |
---|---|---|---|
froid | −18,4 °C | 1923 | |
chaleur | 41,4 °C | 1923 | |
pluviométrie journalière | 67 mm | 1923 | |
vitesse du vent | 144 km/h | 1981 |
Axes ferroviaires
La gare voyageurs de Chartres est située à la limite de la commune de Mainvilliers. Ouverte en 1849, reconstruite en 1933, elle fait l'objet d'importants travaux en 2017-2018 dans le cadre du projet urbain de Pôle Gare[6].
Le principal axe ferroviaire traversant la ville est la ligne de Paris-Montparnasse à Brest ; si aucun train de long parcours ne dessert plus la gare depuis la mise en service de la LGV Atlantique en 1989, le trafic TER Centre-Val de Loire est soutenu, avec une trentaine d'allers-retours quotidiens vers Paris. Deux lignes secondaires sont également parcourues par des trains de voyageurs et de fret, la ligne de Chartres à Bordeaux-Saint-Jean (aujourd'hui limitée à Courtalain - Saint-Pellerin) et la ligne de Chartres à Orléans (rouverte au trafic voyageurs en 2016 jusqu'à Voves). D'autres lignes, aujourd'hui déclassées ou sans trafic, se dirigeaient vers Dreux, Auneau et Paris via Gallardon. Un axe Chartres-Tours est en cours de réhabilitation.
Axes routiers
Chartres est desservie par trois principales voies de circulation d'importance nationale : la route nationale 10 Paris - Tours - Bordeaux et la route nationale 154 Rouen - Orléans. La ville est reliée aux Pays de la Loire et à la Bretagne par l'ancienne route nationale 23 déclassée en route départementale 923, dont le tracé débute à Chartres et s'achève à Paimboeuf (devenant RD 323 dans la Sarth, et RD 723 après Angers). Chartres est également connectée au réseau autoroutier par l'autoroute A11 (Paris - Le Mans - Angers - Nantes) avec les sorties no 2 (Chartres Centre / Chartres Est) aux Propylées et no 3 (Chartres-Centre / Illiers-Combray) à Thivars, permettant toutes deux d'accéder à l'agglomération chartraine.
Transports en commun
Le réseau urbain Filibus dessert par 15 lignes sept communes membres de la communauté d'agglomération Chartres Métropole. La communauté d'agglomération, la communauté de communes de l'Orée de Chartres et la commune de Barjouville financent le réseau. Le Syndicat Mixte de Transports Urbains du Bassin Chartrain (SMTUBAC) couvre 39 communes[7]. Deux services de navettes gratuites sont en place, l'un faisant le tour des boulevards ceinturant le centre de la ville, l'autre effectuant un court trajet en centre-ville pour desservir les quartiers commerçants[8].
Chartres est également couverte par un réseau interurbain de transports, REMI (ou REseaux de Mobilité Interurbaine), géré par le conseil départemental d'Eure-et-Loir, qui comprend 130 lignes régulières. Cent-vingt dessertes regroupées sur une trentaine de lignes sont assurées journellement vers et depuis Chartres qui est ainsi reliée aux principales villes du département (Dreux, Châteaudun, Nogent-le-Rotrou) et Orléans via une ligne cofinancée par le réseau des TER Centre-Val de Loire.
Urbanisme
Typologie
Chartres est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[9],[10],[11]. Elle appartient à l'unité urbaine de Chartres, une agglomération intra-départementale regroupant 9 communes[12] et 88 995 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[13],[14].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Chartres, dont elle est la commune-centre[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 117 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[15],[16].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (86,3 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (72,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (52,7 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (27,3 %), terres arables (10,5 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (6,3 %), prairies (3,1 %), forêts (0,2 %)[17].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Risques majeurs
Le territoire de la commune de Chartres est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, mouvements de terrains et séisme (sismicité très faible). Il est également exposé à un risque technologique, le transport de matières dangereuses[18]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[19].
Risques naturels
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau et par ruissellement et coulée de boue, notamment le Coinon et l'Eure. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1988, 1995, 1997, 1999 et 2018[20],[18].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des mouvements de sols liés à la présence d'argile, des affaissements et effondrements liés aux cavités souterraines (hors mines) et des effondrements généralisés[21]. L'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[22].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 73,2 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (52,8 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 6 769 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 5521 sont en en aléa moyen ou fort, soit 82 %, à comparer aux 70 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[23],[Carte 2].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1989, 1991, 1992 et 2018 et par des mouvements de terrain en 1999 et 2020[18].
Risques technologiques
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est en effet susceptible d’avoir des effets graves au bâti ou aux personnes jusqu’à 350 m, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[24].
Toponymie
Les formes les plus anciennes de Chartres sont Autrikon, dans la Géographie de Ptolémée, au milieu du IIe siècle, puis Autricum, dans la table de Peutinger, au milieu du IIIe siècle[25],[26], formé du gaulois Autura « (rivière) Eure » et du suffixe localisant -ico, d'où le sens d'« établissement (près) de l'Eure ». Puis le nom de la ville change en étant dérivé de celui de la tribu gauloise des Carnutes par diverses transformations avant d'aboutir à Chartres : évolution probable de Carnutes en Cartunes par métathèse, puis en Cartres par chute de la voyelle post-tonique, et en Chartres par palatalisation du son k devant la voyelle a.
Histoire
Préhistoire
L'origine de l'implantation humaine remonterait, selon les résultats de fouilles archéologiques, à la préhistoire. Une présence humaine serait avérée dès le néolithique tandis qu'une implantation humaine permanente aurait eu lieu vers la fin de l'âge du fer[27].
Antiquité
L’actuel département d'Eure-et-Loir correspond à la partie centrale du territoire des Carnutes dont Chartres était l'un des oppidum, connu sous le nom d’Autricum. À l'époque gallo-romaine, Chartres-Autricum est une grande cité. Elle est alimentée en eau par deux aqueducs, on y trouve également un important amphithéâtre, au moins un forum, ainsi que des temples. Évangélisé, selon les légendes du Moyen Âge central[28], au milieu du IIIe siècle, par saint Altin et saint Eodald, la cité aurait même été avertie du message chrétien dès le Ier siècle, par les druides, qui auraient instauré le culte marial[Note 3]. Chartres-Autricum est, à la chute de l’Empire romain, l’un des évêchés les plus vastes des Gaules. Ce n'est toutefois qu'à partir des Ve et VIe siècles que l'on voit réellement l'évêché fonctionner et que l'historicité des évêques peut être établie[29].
Moyen Âge
On connaît mal l’évolution urbaine de Chartres entre le IIIe et le Xe siècle : la cité antique semble s’être effacée au profit de petits villages autonomes. Les premières installations de bâtiments chrétiens, attestés par quelques textes, laissent supposer, qu’à la fin du VIe siècle, il y avait de nombreux établissements religieux à Chartres, alors dirigés par l’évêque. En 743, la ville est prise par Hunald duc d'Aquitaine et brûlée.
Au IXe siècle, les Normands ravagent les terres environnantes à plusieurs reprises et, en , détruisent la ville et probablement la cathédrale. Celle-ci est reconstruite, tandis que les Chartrains érigent les premiers remparts. En 876, un don de Charles II le Chauve, le Voile de la Vierge, est à l’origine d’un important pèlerinage qui fait ensuite la richesse de la ville et la puissance des institutions religieuses locales. Le , les Danois de Sigfried attaquent sans succès Chartres et perdent 1 500 hommes[30].
Lors d'une autre attaque, en 911, le chef normand Rollon se heurte à la résistance qu’organise l’évêque Gantelme. À l’approche des renforts, l’évêque n’hésite pas à faire diversion. D’après un récit du XIIe siècle, il fait fuir l’ennemi en brandissant la chemise de Marie, le Voile de la Vierge, relique majeure de la cathédrale. Cette victoire, attribuée à l’intercession de la Vierge elle-même, ne fait qu’accroître dans les siècles suivant le rayonnement du pèlerinage qui, à la faveur des dons, facilite le financement de la cathédrale actuelle.
Une autre source de cette puissance réside dans la richesse de la Beauce où le chapitre de la cathédrale possède de grands domaines. C’est de cette richesse et de cette puissance que découlent les cathédrales successives. Cet éclat matériel se double alors d’une grande renommée intellectuelle. L’évêque Fulbert de Chartres se trouve à l’origine du développement de l’École de Chartres qui s’épanouit pendant près de deux siècles. À côté de maîtres célèbres comme Thierry de Chartres ou encore Bernard de Chartres, l’évêque Yves de Chartres fut l’un des grands canonistes de l’Église.
Au Xe siècle, la présence de Thibaud Ier de Blois dans son château modifie la répartition des pouvoirs au sein de la ville. Le renouveau économique autour des métiers de la rivière, soutenus par le comte et l’évêque, fonde les bases du développement urbain à venir. Dans le domaine politique et militaire, le roi de France Louis VI le Gros réduit à merci, au prix d’une longue lutte, le sire du Puiset, dont la puissance était un défi à la monarchie.
Durant la Renaissance du XIIe siècle, s'épanouit à Chartres une pensée novatrice, nourrie par la redécouverte du platonisme, qui fait la richesse de l'« esprit chartrain » selon l'expression de Jacques Le Goff. Un esprit qui découle directement de la rigueur grammaticale et de la curiosité scientifique de l'enseignement de Bernard de Chartres, basé sur les anciens, et dont les propos à ce sujet, rapportés par Jean de Salisbury, sont devenus parmi les plus fameux de l'histoire intellectuelle :
« Nous sommes comme des nains juchés sur des épaules de géants, ainsi pouvons-nous voir mieux et plus loin qu'eux, non que notre vue soit plus perçante ou notre taille plus élevée, mais parce que nous sommes soulevés en l'air et portés par leur hauteur gigantesque[31]. »
La ville du Moyen Âge, où le bois prédomine dans la construction, est particulièrement fragile face aux incendies : le feu peut partir de partout, toutes les maisons abritant un ou plusieurs foyers. En 1462, c'est du fournil d'un boulanger que part un sinistre qui détruit quelques maisons près de l'église Sainte-Foy[32]. Le danger est aggravé par l'égoïsme : par exemple, en 1500, un incendie se déclare près de la cathédrale, et le point d'eau le plus proche est situé de l'autre côté du cloître. Les chanoines veulent interdire le passage et obliger les volontaires à faire le tour de la cathédrale, ne voulant pas que le va-et-vient trouble la tranquillité du lieu. La population passe outre[33]. La ville est équipée de seringues géantes pour arroser les incendies plus efficacement[34].
Cette région, au centre de la France et au cœur des domaines royaux, endure les conséquences de la guerre de Cent Ans. C'est à Brétigny, petit hameau au sud de Chartres, qu'est signé le un traité marquant une trêve entre les Anglais et le roi de France Jean le Bon. Plus tard, c'est au sud du département que se joue l'épisode mémorable de la bataille des Harengs. Un convoi de vivres, venu de Paris et destiné aux assiégeants d'Orléans, fait l'objet d'une tentative de destruction par les assiégés de cette ville qui avaient fait une sortie hors de leurs murs.
Cette ère de prospérité connaît un regain, d’ordre architectural, aux XVe et XVIe siècles. La qualité des églises atteste l'ampleur du mouvement religieux et la prospérité économique des XIIe et XIIIe siècles.
Époque moderne
Au XVIe siècle, malgré les troubles religieux, la ville de Chartres reste fidèle au culte catholique. Mais la fertilité du pays et les avantages financiers que la cité tire du ravitaillement de la capitale suscitent la convoitise des différents partis huguenots et catholiques. Après avoir été l’apanage de Charles de Valois, père de Philippe VI, le comté de Chartres est érigé en duché par François Ier en 1528 au profit de Renée de France, duchesse de Ferrare. En 1568, la ville est assiégée par Louis de Bourbon-Condé, puis de février à , par Henri IV[35],[36],[37]. Malgré la résistance de la ville, il est sacré le en la cathédrale de Chartres : il est le seul roi de France sacré dans cette cathédrale[38]. Plus tard, Louis XIV donne le duché de Chartres à la maison d’Orléans, dont l’héritier porte, jusqu’à Louis-Philippe, le titre de duc de Chartres.
Époque contemporaine
Lors de la Révolution, la cathédrale est relativement protégée, alors que plusieurs églises chartraines sont vendues, démolies ou transformées.
Au cours du XIXe siècle, l’entrée dans le monde contemporain est marquée par des progrès importants comme l’arrivée du chemin de fer avec l’inauguration de la gare en 1849, la mise en place du tramway en 1899 ou encore la création, en 1909, parmi les premiers en France, de l’aérodrome, à cheval sur la commune voisine de Champhol où plusieurs pilotes acquièrent la célébrité comme Henri Farman et Latham. Ce terrain d'aviation devient la base aérienne 122 Chartres-Champhol où s'illustre une fameuse école de pilotage, dès la Première Guerre mondiale[39]. Peu à peu, les activités purement aériennes sont transférées vers d'autres bases aériennes, la base aérienne 122 Chartres-Champhol ayant fermé ses portes définitivement en 1997.
La ville profite de la prospérité des échanges agricoles et étend ses limites urbaines, tirant parti de l’ouverture de la ligne de chemin de fer Paris-Chartres en 1841. Les portes de l’enceinte disparaissent, le dégagement du parvis de la cathédrale est partiellement réalisé en déplaçant l’hôpital, reconstruit à la périphérie de la ville entre 1857 et 1865, et le théâtre est doté d’une salle à l’italienne, inaugurée en 1861. À partir de 1923, Raoul Brandon érige, sur le site de l’ancien marché aux chevaux, un imposant bâtiment vite surnommé « Notre-Dame-des-Postes ».
La ville connaît encore son lot de souffrances dans la première moitié du XXe siècle avec les bombardements du , de et de .
Seconde Guerre mondiale
Au début de la Seconde Guerre mondiale, Jean Moulin, alors préfet d’Eure-et-Loir, a ses premiers démêlés avec les troupes du IIIe Reich en restant avec les 800 habitants qui n'ont pas participé à l'exode durant la bataille de France du . Il quitte son poste en . Les Allemands installent la Feldkommandantur boulevard Chasles, dans un immeuble qui accueillait la Compagnie d'assurance des travailleurs français et qui est de nos jours une agence de la Caisse d'épargne[40]. La Résistance française s'organise aussi à Chartres.
Dans les bombardements préparatifs au débarquement de Normandie, le centre-ville est accidentellement bombardé le , entraînant la mort de cinquante personnes, l'incendie de la bibliothèque municipale et la perte de nombreux ouvrages anciens.
La cathédrale est sauvée de la destruction le grâce au colonel américain Welborn Griffith (en). Celui-ci remet en question l'ordre reçu de détruire la cathédrale, ses chefs croyant que les Allemands s'y abritaient. Il se porte volontaire pour aller vérifier avec un autre volontaire la présence de soldats allemands à l'intérieur. Constatant que la cathédrale est vide, il sonne les cloches pour avertir de l'absence d'ennemi. Il est tué au combat le même jour à Lèves, près de Chartres. Il est décoré à titre posthume de la Croix de Guerre avec palme, de la Légion d'Honneur et de l'Ordre du Mérite par le gouvernement français, ainsi que de la Distinguished Service Cross du gouvernement américain[41],[42].
À partir du , des missions de reconnaissance menées dans la région par le 3e groupe de cavalerie de l'US Army conduisent à la libération de la ville au prix de lourds combats menés le par la 5e division d'infanterie et la 7e division blindée américaines appartenant au XXe Corps de la 3e Armée des États-Unis commandée par le général George Patton[43]. Le , en route vers Rambouillet qu'il atteint à 18 heures, et où il doit s'entretenir avec le général Leclerc pour mettre au point les derniers détails de la libération de Paris, le général de Gaulle prononce une allocution depuis les marches de la grande Poste de Chartres : « Combien m’émeut l’accueil magnifique de Chartres, Chartres libérée ! Chartres sur le chemin de Paris, c’est-à-dire sur le chemin de la victoire ! »[44].
À la Libération, le , onze femmes sont tondues, dont Simone Touseau (1921-1966, qui est l'objet d'une photographie de Robert Capa, intitulée La Tondue de Chartres. La photo est publiée le mois suivant dans le magazine américain Life puis dans d'autres journaux, devenant mondialement célèbre. Philippe Frétigné et Gérard Leray ont en 2011 consacré un livre, La Tondue 1944-1947, sur l'histoire de Simone Touseau. Par la suite, 162 personnes sont condamnées à Chartres pour collaboration, dont 7 à mort, tandis que sont prononcées 278 peines pour indignité nationale[40].
Après guerre
Alors qu’à la fin du XIXe siècle la population avait connu une stagnation, on constate après la Seconde Guerre mondiale un nouvel essor, limité par la proximité de la capitale. Chartres connaît alors une véritable transformation économique et sociale se caractérisant par des créations d’emploi, l’augmentation de la population et la création des quartiers de La Madeleine et de Beaulieu.
Politique et administration
Récapitulatif de résultats électoraux récents
Scrutin | 1er tour | 2d tour | ||||||||||||||||||||||
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1er | % | 2e | % | 3e | % | 4e | % | 1er | % | 2e | % | 3e | % | |||||||||||
Municipales 2014 | UMP | 53,47 | PS | 31,47 | FN | 8,01 | FG | 5,16 | Pas de 2d tour | |||||||||||||||
Européennes 2014[45] | UMP | 24,73 | FN | 19,12 | PS | 14,20 | UDI | 11,65 | Tour unique | |||||||||||||||
Régionales 2015[46] | UDI | 32,35 | PS | 26,68 | FN | 21,20 | EELV | 7,87 | UDI | 40,44 | PS | 38,78 | FN | 20,78 | ||||||||||
Présidentielle 2017[47] | EM | 26,81 | LR | 24,58 | LFI | 18,91 | FN | 14,79 | EM | 74,57 | FN | 25,43 | Pas de 3e | |||||||||||
Européennes 2019[48] | LREM | 25,52 | RN | 17,45 | EELV | 14,41 | LR | 11,10 | Tour unique | |||||||||||||||
Municipales 2020 | DVD | 50,32 | ECO | 22,20 | LREM | 15,91 | DVG | 9,23 | Pas de 2d tour |
Élections municipales
Élection municipale de 2014
- Maire sortant : Jean-Pierre Gorges (UMP)
- 39 sièges à pourvoir au conseil municipal (population légale 2011 : 39 273 habitants)
- 23 sièges à pourvoir au conseil communautaire (CA Chartres Métropole)
Tête de liste | Liste | Premier tour | Sièges | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Voix | % | CM | CC | |||||
Jean-Pierre Gorges * | UMP-UDI | 7 264 | 53,49 | 31 | 18 | |||
Catherine Maunoury | PS-EELV-MODEM | 4 274 | 31,47 | 6 | 4 | |||
Thibaut Brière-Saunier | FN | 1 088 | 8,01 | 1 | 1 | |||
Denis Barbe | FG (PCF) | 702 | 5,16 | 1 | ||||
Vincent Chevrollier | EXG | 252 | 1,85 | |||||
Inscrits | 24 912 | 100,00 | ||||||
Abstentions | 10 906 | 43,78 | ||||||
Votants | 14 006 | 56,22 | ||||||
Blancs et nuls | 426 | 3,04 | ||||||
Exprimés | 13 580 | 96,96 | ||||||
* Liste du maire sortant |
Liste des maires
Intercommunalité
Chartres est le siège de la communauté d'agglomération Chartres Métropole, la première d'Eure-et-Loir par sa population d'environ 123 000 habitants (2015). En 2018, Chartres métropole regroupe 66 communes, devancée sur ce critère par celle de Dreux qui en compte 81.
Cantons
Chartres est le bureau centralisateur de trois cantons :
- le canton de Chartres-1, regroupant 11 communes et une fraction de Chartres, comptant 29 576 habitants (2016) ;
- le canton de Chartres-2, regroupant 14 communes et une fraction de Chartres, comptant 27 892 habitants (2016) ;
- le canton de Chartres-3, regroupant 4 communes et une fraction de Chartres, comptant 30 673 habitants (2016).
Jumelages
Ville | Pays | Période | ||
---|---|---|---|---|
Bethléem[52] | Palestine | depuis le | ||
Chartres-de-Bretagne | France | |||
Chichester[53] | Royaume-Uni | depuis le | ||
Cuzco[54] | Pérou | depuis le | ||
Ravenne[55] | Italie | depuis le | ||
Sakurai[56] | Japon | depuis le | ||
Spire[57] | Allemagne | depuis le | ||
Évora[58] | Portugal | depuis |
L'Association des Amis des Jumelages de Chartres organise régulièrement des manifestations culturelles en rapport avec les villes jumelées[59].
Élections présidentielles, résultats des deuxièmes tours
- Élection présidentielle de 2017[60] : 74,57 % pour Emmanuel Macron (REM), 25,43 % pour Marine Le Pen (FN), 72,10 % de participation.
- Élection présidentielle de 2012[61] : 47,90 % pour Nicolas Sarkozy (UMP), 52,10 % pour François Hollande (PS), 76,83 % de participation.
- Élection présidentielle de 2007[62] : 58,16 % pour Nicolas Sarkozy (UMP), 41,84 % pour Ségolène Royal (PS), 84,74 % de participation.
- Élection présidentielle de 2002[63] : 79,26 % pour Jacques Chirac (RPR), 20,74 % pour Jean-Marie Le Pen (FN), 80,68 % de participation.
Élections législatives, résultats des deuxièmes tours
La ville de Chartres est entièrement incluse dans la première circonscription d'Eure-et-Loir[64], qui regroupe 128 831 habitants (2013)[65].
- Élections législatives de 2017, 1re circonscription : 55,18 % pour Guillaume Kasbarian (REM), 44,82 % pour Franck Masselus (LR), 43,46 % de participation[66].
- Élections législatives de 2012, 1re circonscription : 51,93 % pour Jean-Pierre Gorges (UMP), 48,07 % pour David Lebon (PS), 59,37 % de participation[67].
- Élections législatives de 2007, 1re circonscription : 47,39 % pour Jean-Pierre Gorges (UMP), 52,61 % pour Françoise Vallet (PS), 56,16 % de participation[68].
- Élections législatives de 2002, 1re circonscription : 51,75 % pour Jean-Pierre Gorges (UMP), 48,25 % pour Georges Lemoine (PS), 60,73 % de participation[69].
Élections européennes, résultats des deux meilleurs scores
- Élections européennes de 2019 : 25,52 % pour Nathalie Loiseau (LREM-MoDem), 17,45 % pour Jordan Bardella (RN), 49,05 % de participation[70].
- Élections européennes de 2014 : 24,73 % pour Brice Hortefeux (UMP), 19,12 % pour Bernard Monot (FN), 43,52 % de participation[71].
- Élections européennes de 2009 : 32,15 % pour Jean-Pierre Audy (UMP), 17,75 % pour Jean-Paul Besset (Les Verts), 41,06 % de participation[72].
- Élections européennes de 2004 : 31,41 % pour Catherine Guy-Quint (PS), 18,83 % pour Brice Hortefeux (UMP), 43,68 % de participation[73].
Élections régionales, résultats des deux meilleurs scores
- Élections régionales de 2015[74] : 40,44 % pour Philippe Vigier (Union de la Droite), 38,78 % pour François Bonneau (Union de la Gauche), 53,78 % de participation.
- Élections régionales de 2010[75] : 49,82 % pour François Bonneau (PS), 40,12 % pour Hervé Novelli (UMP), 46,24 % de participation.
- Élections régionales de 2004[76] : 52,46 % pour Michel Sapin (PS), 35,18 % pour Serge Vinçon (UMP), 61,85 % de participation
Référendums
- Référendum de 2005 relatif au traité établissant une Constitution pour l’Europe[77] : 49,01 % pour le Non, 50,99 % pour le Oui, 69,18 % de participation.
- Référendum de 1992 relatif à la ratification du traité sur l'Union Européenne[78] : 45,88 % pour le Non, 54,12 % pour le Oui, 70,03 % de participation.
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[79],[Note 4]
En 2019, la commune comptait 38 534 habitants[Note 5], en diminution de 0,79 % par rapport à 2013 (Eure-et-Loir : −0,32 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
Enseignement et formation
Enseignement primaire
Chartres compte vingt-trois écoles, ou groupes scolaires, primaires ou maternelles.
Enseignement secondaire
Les établissements secondaires comprennent :
- Six collèges, dont deux collèges privés : Jean-Moulin, Hélène-Boucher, Mathurin-Régnier, Victor-Hugo, Notre-Dame (privé) et Sainte-Marie (privé).
- Six lycées, dont deux lycées privés :
- Lycée Fulbert, général et technologique ;
- Lycée Jehan de Beauce, polyvalent ;
- Lycée Marceau, général, qui accueille quatre classes préparatoires aux grandes écoles (MPSI/MP/PCSI/PC) ;
- Lycée Notre-Dame, général et technologique (privé) ;
- Lycée professionnel Notre-Dame (privé) ;
- Lycée d'enseignement général et technologique agricole de Chartres - La Saussaye à Sours (LEGTA).
Formation professionnelle
Le centre de formation d'apprentis interprofessionnel d'Eure-et-Loir (CFA Interpro28) propose 24 formations dans les secteurs de la vente et du commerce, de la coiffure, de l'hôtellerie et de la restauration, de la boucherie-charcuterie, de la patisserie-chocolaterie et de la boulangerie. Accueillant 1 200 apprentis en 2021-2022, le CFA Interpro28 est le deuxième plus important de la région Centre-Val-de-Loire après celui de Joué-lès-Tours[82],[83].
Enseignement supérieur
- L'institut universitaire de technologie (IUT) de Chartres, dont un laboratoire de recherche « Électronique, Images et Signaux » commun avec l'école polytechnique universitaire d'Orléans, accueille environ 330 étudiants. Il est créé en 1996 et implanté en bordure de l'Eure, à proximité du lycée Marceau et du parc de la Petite-Venise. L'IUT de Chartres est composé de trois départements, proposant chacun un diplôme de bachelor universitaire de technologie (BUT) et une Licence professionnelle (LP)[84],[85] :
- Département Génie industriel et maintenance
- BUT Génie industriel et maintenance
- LP Conception et Amélioration des Processus et Procédés Industriels
- Département Management de la Logistique et des Transports
- BUT Management de la logistique et du transport
- LP Gestion de l'Achat et de l'Approvisionnement
- Département Génie électrique et informatique industrielle
- BUT Génie électrique et informatique industrielle
- LP Maîtrise de l'Énergie, Électricité et Développement Durable
- Département Génie industriel et maintenance
- Eure-et-Loir Campus, centre d'enseignement supérieur et de formation inauguré en septembre 2000, installé dans l'ancienne caserne Marceau, comprend[86] :
- Plusieurs composantes de l'université d'Orléans :
- Une antenne de la faculté des sciences spécialisée en chimie et biologie du végétal ;
- La spécialité « Génie industriel appliqué à la cosmétique, la pharmacie et l'agroalimentaire » de l'école polytechnique universitaire d'Orléans ;
- Un institut national supérieur du professorat et de l'éducation (Inspé) : master Métiers de l'enseignement, de l'éducation et de la formation (MEEF) 1er degré ;
- Des laboratoires de recherche présents sur le site de Chartres :
- Laboratoire Pluridisciplinaire de Recherche en Ingénierie des Systèmes, Mécanique et Énergétique (PRISME)
- Conditions Extrêmes et Matériaux : Haute Température et Irradiation - UPR3079 CNRS (CEMHTI)
- Interfaces, Confinement, Matériaux et Nanostructures - UMR7374 (ICMN)
- Laboratoire d’Économie d’Orléans - UMR CNRS 7322 (LEO)
- Val de Loire Recherche en Management (VALLOREM)
- Médiation, Information, Communication et Art - EA 4426 (MICA)
- Une école de droit préparant la capacité en deux ans.
- Des formations de :
- Plusieurs composantes de l'université d'Orléans :
- Le campus de la chambre de commerce et d'industrie d'Eure-et-Loir[87] ;
- Une école paramédicale comprenant un institut de formation en soins infirmiers (IFSI), un institut de formation d'aides soignants (IFAS) et un institut de formation d'ambulanciers (IFA)[88] ;
- Un bâtiment du lycée Fulbert.
- L'ancien collège Jean Moulin.
- L'ancienne école normale d'instituteurs, de Raoul Brandon.
Santé
Chartres compte deux hôpitaux, l'hôpital Louis Pasteur au Coudray et l'hôtel-Dieu de Chartres, rue du Docteur-Maunoury, tous deux faisant partie des Hôpitaux de Chartres.
Manifestations culturelles et festivités
- Le Festival International d'Orgue de Chartres se déroule durant l'été. L'association des Amis des Grandes Orgues de Chartres convie chaque année de nombreux organistes venus du monde entier à se produire sur les Grandes Orgues de la Cathédrale[89]. Tous les 2 ans, les années paires, un concours d'orgues récompense les jeunes organistes internationaux.
- La Fête des Vendanges, fin septembre, est l'occasion de goûter le vin nouveau des vignes de Saint-Brice et de (re)découvrir le monde rural.
- Le Salon National de l'Artisanat, plus connu sous le nom des Artisanales de Chartres, se déroule tous les ans, le deuxième week-end du mois d'octobre. Les visiteurs (environ 70 000 chaque année) peuvent découvrir près de 500 exposants et 150 métiers de l'artisanat : du bâtiment aux métiers de bouche en passant par l'automobile, les métiers d'art ou encore les travaux paysagers[90].
- Les Rencontres Internationales de Mosaïques, organisées par l'association les 3R, rassemblent tous les deux ans (les années paires), les œuvres de centaines de mosaïstes internationaux dans la chapelle du lycée Fulbert et la chapelle Saint-Éman. Le prix Picassiette est remis par un jury et par le public aux lauréats des catégories professionnels, amateurs initiés, amateurs, jeunes et groupes. L'évènement consacre l'évolution d'une ancienne cité de transit, le quartier Picassiette, dont la transformation sociale réalisée à partir des années 1990, est un exemple de développement social urbain.
- La Foire de la Saint-André est un héritage du Moyen Âge. Elle se déroule sur les boulevards le dimanche le plus proche du , jour où l'on fête les André(e)(a).
- Chartres en Lumières réunit, chaque année, gratuitement, depuis 2003, de nombreuses personnes venues du monde entier. Des animations abstraites ou figuratives, presque toutes en mouvement, sont projetées sur la plupart des monuments ou bâtiments importants de Chartres. Cette manifestation a lieu généralement d'avril à septembre et se clôture par la Fête de la Lumière.
- Le Week-end Henri IV a lieu fin février et commémore le sacre de Henri de Navarre, seul roi de France à avoir été couronné à Chartres en 1594.
- La fête gallo-romaine, début juillet, restitue l'ambiance de l'ancienne Autricum autour du sanctuaire gallo-romain, vestige archéologique d'une superficie de 6 hectares.
- Le festival de musiques actuelles, L'Paille à Sons, a lieu à Chartres début juin depuis 2015 sur deux jours au Parc André Gagnon.
Sport
Chartres est une ville dynamique en matière de sport. Outre des infrastructures comme le complexe aquatique l'Odyssée et Hippodrome de Chartres, de nombreuses activités sportives sont pratiquées au sein de plusieurs clubs, professionnels ou évoluant dans les plus hautes divisions, comme le Chartres ASTT (tennis de table), les French Cubs de Chartres (baseball), le Chartres Métropole Handball 28, le C' Chartres Basket Féminin et UB Chartres Métropole (basket-ball) ainsi que le C' Chartres Football (football N2).
Disparue
De nombreux journaux se sont succédé à Chartres[91]. Il possédaient une diffusion sur l'ensemble du département. On peut notamment citer :
- Le Journal de Chartres fondé en 1838, environ 8 000 exemplaires dans les années 1880 ;
- L'Union agricole fondé en 1858, hebdomadaire fondé par Ferdinand Jumeau et Alphonse Coudray ;
- Le Progrès, journal départemental, fondé en 1886 avec les actionnaires de l'Union, 16 000 exemplaires en 1901 ;
- La Dépêche d'Eure-et-Loir, fondé en 1888, ancêtre de l'Écho Républicain ;
- L'Écho de la Basse Ville, hebdomadaire fondé en 1897 ;
- La Voix de Notre-Dame de Chartres à partir de 1857, feuille religieuse ;
- La Croix d'Eure-et-Loir à partir de 1895, feuille religieuse.
Contemporaine
Le presse locale est aujourd'hui réduite aux titres suivants :
- L'Écho républicain qui est diffusé sur la ville et l'ensemble de l'Eure-et-Loir et des Yvelines ;
- la presse régionale n'est plus représentée par le quotidien La République du Centre depuis ;
- Horizon, un journal hebdomadaire d'informations agricoles et rurales du Centre et d'Ile-de-France ;
- Votre Ville, magazine institutionnel de la commune distribué mensuellement ;
- Votre Agglo, magazine institutionnel de la communauté d'agglomération distribué mensuellement.
Stations de radio
- Intensité, dont le siège est à Châteaudun, émet depuis 2008 à Chartres (91.1 FM) et dans le pays chartrain, et diffuse de l'information locale et départementale toute la journée sur son antenne.
- RGC ou Radio Grand Ciel, dont le siège est à Dreux est une radio associative chrétienne qui développe une programmation généraliste à dimension départementale. Elle diffuse depuis 1991 sur 106.8 FM à Chartres.
- Virgin Radio (103.3) et Chérie FM (105.3) émettent sur Chartres avec un décrochage local.
- Sensations (90.1), une radio locale venant d'Étampes et Chante France (96.7) arriveront prochainement sur Chartres.
Télévision
Les chaînes locales publiques France 3 Centre-Val de Loire et France 3 Normandie émettent leurs programmes locaux sur Chartres grâce à 2 émetteurs : Montlandon (La Butte de Montlandon) qui couvre aussi l'Eure-et-Loir et Les Hauts Saumons au nord chartrain[92].
Un bureau permanent France 3 est situé 14 rue du docteur Michel Gibert[93].
Web télévision
- Le 28TV est une web télévision départementale qui diffuse des actualités locales en Eure-et-Loir.
Économie
Chartres est le siège de la Chambre de commerce et d'industrie d'Eure-et-Loir. C'est aussi un grand centre agricole. La ville possède de nombreuses industries de fabrication allant de la pharmacie aux constructions mécaniques et électriques en passant par la parfumerie. De plus, Chartres est très bien desservie, tant au niveau routier qu'au niveau ferroviaire, ce qui lui permet d'exporter facilement et d'être reliée efficacement à la France entière.
Autrefois grand marché agricole, Chartres accueille aujourd’hui des entreprises renommées, dont les ateliers de parfumerie Guerlain ou ceux de Paco Rabanne. La ville donne une image dynamique, tant dans le domaine de l’emploi que dans le domaine de la culture. Cela se caractérise notamment par la présence de la Cosmetic Valley.
Emploi
En 2012, Chartres comptait 14,3 % de taux de chômage[94].
Secteurs d'activités
- Centre agricole ;
- Industrie mécanique ;
- Électronique ;
- Industrie pharmaceutique ;
- Capitale de la parfumerie (Cosmetic Valley).
Entreprises notables de l'agglomération
Culture et patrimoine
Cathédrale Notre-Dame
Aux XIIe et XIIIe siècles, la cathédrale Notre-Dame de Chartres, cloître Notre-Dame, fut l'une des plus grandes cathédrales gothiques dédiées à la Vierge dans la France septentrionale. Elle est aujourd'hui inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO. La cathédrale est élevée sur un promontoire, butte naturelle qui domine l’Eure d'une trentaine de mètres. Elle est implantée dans le tissu urbain de la ville antique.
Au cours du haut Moyen Âge, cinq édifices au moins ont dû se succéder. Il n’en reste que quelques pans de murs et le site de la crypte dite de Saint-Lubin, dont le plan et l’orientation ont déterminé l'implantation de l'abside de l'édifice actuel. En 1020, la cathédrale est ravagée par les flammes. C’est à l'évêque Fulbert que l’on doit la construction de la première cathédrale qui est dédicacée en 1037 et dont il reste la crypte, le narthex avec sa façade à trois portails sculptés et ses deux tours. Le clocher sud est érigé plus tardivement. La basilique romane de Fulbert est encore détruite en 1194 et seules la crypte et la façade ouest sont préservées.
La cathédrale actuelle est celle qui fut construite au XIIIe siècle. Elle reprend le massif occidental de l’ancien édifice. Son plan en croix latine, son élévation à trois étages, ses voûtes d’ogives à doubleaux et formerets déterminant la forme des piles, en font un exemple de l’architecture gothique à ses débuts. Le dallage de la nef a été conservé. À l’extérieur, afin d'équilibrer la poussée des voûtes, un système de gros contreforts et d’arcs-boutants fut installé jusqu’à la base des toitures, en deux volées superposées, d’épaisseur décroissante. Les deux porches latéraux possèdent un décor sculpté.
Les siècles suivants verront l'édification d'extensions liées notamment à l'évolution de la liturgie. Entre 1325 et 1335, la salle capitulaire surmontée de la chapelle Saint-Piat est érigée et reliée à la cathédrale par un escalier couvert par une galerie. La chapelle Vendôme est construite en 1417 entre deux contreforts du bas-côté sud. Au XVIe siècle, le maître maçon Jehan Texier dit Jehan de Beauce procède à d'importants travaux. Il reconstruit, en 1506, le clocher nord dit clocher Neuf détruit par la foudre. Puis en 1520, il installe le pavillon de l’horloge sur le côté nord de la cathédrale.
En 1836, un incendie accidentel détruit l'ancienne charpente en bois. La toiture est reconstruite en fonte de fer avec une couverture en cuivre qui avec le temps produit du vert-de-gris et lui donne cette couleur verte caractéristique.
En , pendant la Seconde Guerre mondiale la cathédrale de Chartres a été sauvée de la destruction grâce au Colonel Américain Welborn Barton Griffith, Jr[Note 6].
Les vitraux de la cathédrale de Chartres sont considérés comme l'un des ensembles les plus complets et les mieux préservés de l'époque médiévale. Ils sont notamment célèbres pour leurs couleurs et en particulier pour le fameux « bleu de Chartres », référence mondialement reconnue. Ils couvrent une surface totale de 2 600 m2 et présentent une collection unique de 172 baies illustrant la Bible et la vie des saints ainsi que celle des corporations de l'époque.
Les plus anciens vitraux, rescapés du terrible incendie de 1194, sont Notre-Dame de la Belle Verrière (daté de 1180) et les trois lancettes de la façade ouest réalisés entre 1145 et 1155. La plupart des autres vitraux sont contemporains de l'église actuelle et datent du XIIIe siècle, entre 1205 et 1240 environ. La rapidité des travaux explique sans doute l'unité exemplaire de l’ensemble.
Aujourd'hui, la ville rassemble plusieurs ateliers de maîtres verriers et le Centre International du Vitrail (CIV), installé dans l'enclos de Loëns, contribue au rayonnement de cet art dans le monde.
- Vitraux et nefs.
- Rosace de la façade nord.
- L'Annonciation, vitrail du chœur.
- Vie de saint Joseph,
nef côté nord.
Église Saint-Pierre
L'église Saint-Pierre, rue Pétion, est classée monument historique. Avant la Révolution, elle faisait partie de l'abbaye Saint-Père (Père signifiant ici Pierre) dont les traces remontent au VIIe siècle. L'église est devenue paroissiale en 1803.
- Le chevet
- Nef
- Vitrail de 1876 par les ateliers Lorin.
- Vitrail de 1885
Collégiale Saint-André
Un ensemble architectural roman subsiste à Chartres, l'église Saint-André, rue Saint-André, datant de la seconde moitié du XIIe siècle. Le chœur emjambant l'Eure s'est effondré en 1805, rompant l'harmonie de cet édifice. Celui-ci est employé comme magasin à fourrage de la Révolution à 1861, et sa restauration commencée en 2003 apporte une nouvelle vocation à la collégiale en tant que lieu d'activités culturelles.
- La collégiale Saint-André
- Point de vue surplombant
- Reste de l'arche du chœur.
- La fontaine Saint-Jean sous la collégiale Saint-André
- Détail d'un chapiteau
Église Saint-Aignan
L'édifice actuel de Saint-Aignan, rue des Grenets, date du début du XVIe siècle et témoigne d'éléments gothiques, comme le portail principal du XIVe siècle, mais surtout Renaissance, tel celui de gauche sur lequel est mentionnée la date de 1541.
- L'église Saint-Aignan.
- Vue du tertre Saint-François.
- Façade Nord.
- La voûte au-dessus du chœur.
Église Saint-Jean-Baptiste de Rechèvres
Située dans le quartier de Rechèvres, l'église Saint-Jean-Baptiste, rue de la Paix, a été construite entre 1959 et 1962. En forme de rotonde surmontée d'une coupole, elle est éclairée par des vitraux de Max Ingrand sur toute la circonférence. L'édifice est inscrit au titre des Monuments historiques depuis 2002[101]. Depuis 1963, il abrite la sépulture de l'abbé Franz Stock, aumônier allemand, supérieur du « séminaire des barbelés » au Coudray, près de Chartres.
Couvent des Cordeliers
- Le couvent des Cordeliers, boulevard de la Courtille.
Église Saint-Martin-au-Val
- L'église Saint-Martin-au-Val, place Saint-Brice.
Église Sainte-Foy
- L'église Sainte-Foy, rue Collin d'Harleville.
Chapelle Notre-Dame de la Brèche
- La chapelle Notre-Dame de la Brèche, rue de la Brèche.
Lieux de culte
- L'église de la Madeleine, rue Flandres-Dunkerque ;
- L'église Saint-Paul, rue des Blottes (Beaulieu) ;
- La chapelle des Sœurs de Saint-Paul, rue Saint-Jacques ;
- La chapelle de l'Hôtel-Dieu, rue Docteur Maunoury ;
- La chapelle de l'ancien collège Jeanne d'Arc, rue du Bourgneuf ;
- La chapelle Notre-Dame du Bon Secours, rue de la Croix-Jumelin ;
- La chapelle Sainte-Élisabeth des Sœurs de Saint-Paul, rue des Bas-Bourgs ;
- La chapelle Sainte-Jeanne d'Arc, rue du Grand-Faubourg ;
- La chapelle Sainte-Thérèse, rue de Varize.
- La chapelle de la Visitation, avenue d'Aligre ;
- La chapelle du couvent des Sœurs de Notre-Dame, impasse du hameau Jubelines ;
- La chapelle, rue Perrault ;
- Le temple réformé, rue Saint-Thomas, construit en 1887 ;
- L'église évangélique protestante, rue de Rechèvres ;
- La salle du royaume des Témoins de Jéhovah, rue Vincent-Chevard ;
- L'église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, rue Simon-Laplace.
- Chapelle des Sœurs de Saint-Paul.
- Chapelle de l'Hôtel-Dieu.
- Chapelle du collège Jeanne d'Arc.
- Chapelle Notre-Dame-du-Bon-Secours.
- Chapelle de la maison Sainte-Élisabeth.
- Chapelle Sainte-Jeanne d'Arc.
- Chapelle de la Visitation.
- Chapelle du couvent des Sœurs de Notre-Dame.
- Temple de l'église réformée
Anciens édifices cultuels
- La chapelle des Carmélites (tribunal de grande instance), rue Sainte-Thérèse ;
- La chapelle du palais épiscopal (musée des Beaux-Arts), cloître Notre-Dame ;
- La chapelle Saint-André (locaux d'enseignement privé), rue Avedam ;
- La chapelle Saint-Chéron (lycée Fulbert), rue Saint-Chéron ;
- La chapelle Saint-Éman (salle d'exposition), rue Saint-Éman ;
- La chapelle Saint-Julien (théâtre du Seuil), rue Saint-Julien ;
- Le prieuré Saint-Vincent (salle d'exposition), rue Porte Cendreuse.
- Chapelle des Carmélites.
- Chapelle du palais épiscopal.
- Chapelle Saint-André.
- Chapelle Saint-Chéron du lycée Fulbert.
- Chapelle Saint-Éman.
- Chapelle Saint-Julien.
- Prieuré Saint-Vincent.
Chartres, lieu de pèlerinage
La ville est la destination de deux pèlerinages : le dimanche des Rameaux pour les jeunes de 18 à 30 ans des diocèses d'Île de France[102] et à la Pentecôte pour le pèlerinage de Chrétienté[103].
Un des itinéraires de la Via Turonensis, chemin de pèlerinage médiéval de Paris à Saint-Jacques-de-Compostelle, traverse Chartres (l'autre itinéraire passe par Orléans). Selon le Chapitre Premier du Guide du Pèlerin d'Aimery Picaud, la Via Turonensis était une des quatre routes en France menant à Saint-Jacques-de-Compostelle et la seule venant du nord et du nord-est de l'Europe. Les pèlerins modernes qui partent de Paris peuvent prendre l'une des deux variantes de l'itinéraire (via Vauhallan et Saint-Rémy-lès-Chevreuse ou via Versailles) qui convergent près de Rambouillet et traverse Épernon, Saint-Prest et Lèves avant d'entrer dans Chartres. La Via Turonensis continue ensuite vers Bonneval et Châteaudun jusqu'à Tours où elle converge avec la variante via Orléans.
La vieille ville de Chartres
La vieille ville de Chartres se compose de deux parties, la ville haute autour de la cathédrale et la basse ville aux bords de l'Eure et de ses bras. Elle constitue un ensemble remarquable d'édifices médiévaux et Renaissance.
Au sein de cet ensemble, la place de la Poissonnerie constitue un exemple architectural caractéristique regroupant la maison du Saumon et la maison de la Truie qui file. Ce quartier est attesté comme lieu de vente du poisson depuis le début du XVe siècle jusque dans les années 1950. Autrefois, cette place était entièrement entourée de maisons à colombage. Cependant, elles furent démolies vers 1870 puis plus tard en 1960. La maison du Saumon fut habitée par Catherine Maubuisson, dame de Borville qui était à la tête d’un important négoce d’import export. Outre le saumon, la façade présente une Annonciation et saint Michel terrassant le dragon.
- Moulin Saint-Père, rue de la Grenouillère.
- Les bords de l'Eure au pont des Minimes.
- Tertre Saint-Nicolas.
- Rue des Écuyers.
L'enclos de Loëns
L'enclos de Loëns était un ensemble de bâtiments dépendant du chapitre cathédral, qui réunissait, à proximité du cloître Notre-Dame, un cellier, un grenier, une prison et un four banal. Dans cet enclos, étaient stockés les dîmes et fermages versés en nature, et emprisonnés les condamnés de la justice ecclésiastique.
Le cellier est classé monument historique en 1862[104]. Il abrite actuellement le Centre international du vitrail.
Le palais épiscopal
Il ne subsiste rien du premier palais épiscopal qui aurait été édifié sur le site, par l'évêque saint Yves au XIIe siècle. Du palais qui accueille Henri IV à l'occasion de son couronnement en 1594, il ne reste que les communs. Le bâtiment central est élevé durant la première moitié du XVIIIe siècle. En effet, Paul Godet des Marais détruit la chapelle Saint-Serge-et-Saint-Bacche pour construire un corps de bâtiment en 1704. Le pavillon central de la façade, la salle à l'italienne ainsi que la chapelle sont construits au milieu du XVIIIe siècle, sous la direction de Monseigneur Fleury[106].
De 1794 à 1804, le palais épiscopal est utilisé par l'administration centrale du département d'Eure-et-Loir. Puis la préfecture s'y installe en 1804 avant de rendre, en 1821, le palais à l'évêché renaissant.
À l'issue de la loi de séparation des Églises et de l'État, en 1905, les bâtiments deviennent la propriété du département d'Eure-et-Loir. En 1913, celui-ci les met à la disposition de la ville de Chartres. Les soldats cantonnés dans les lieux durant la Première Guerre mondiale saccagent la décoration. Le bâtiment est laissé à l'abandon jusqu'à ce que la ville de Chartres en fasse son musée des Beaux-Arts[107]. Celui-ci est inauguré en 1939, mais n'est réellement ouvert qu'en 1948.
L'ancien hôtel des Postes
En 1919, devant l'expansion des communications, dont le télégraphe et le téléphone, est décidée la construction d'un bâtiment spécifique situé à l'emplacement du marché aux chevaux, entre la place des Épars et la place du Châtelet. C'est à Raoul Brandon qu'est confiée sa construction dans un style néogothique utilisant des techniques novatrices pour l'époque dont le béton armé. Le décor raconte, sur un support mosaïque, l'acheminement d'une lettre jusqu'à son destinataire. L'hôtel des Postes est terminé en 1928. En 2005, la Ville de Chartres acquiert le bâtiment devenu une silhouette désormais indissociable du paysage chartrain pour y installer, après complète reconstruction intérieure, sa médiathèque.
Monument en hommage à Jean Moulin
En 1948, un monument en hommage à Jean Moulin est inauguré grâce à une souscription publique. Réalisé par Marcel Courbier sur les plans de l'architecte Michel Maunoury, le monument représente un poing crispé sur un glaive brisé. La statue, faite de granit rose, immortalise l'action de Jean Moulin. Un parterre de roses baptisées « Résurrection » ou « Roses de la déportation », rouge magenta et rose, créées par Michel Kriloff et dédiées aux femmes déportées à Ravensbrück, entoure le monument.
La maison Picassiette
La maison Picassiette (ou la Maison aux mille morceaux) est un exemple d'architecture naïve constituée de mosaïques de verre et de faïence coulés dans le ciment. Elle a été construite par un seul homme Raymond Isidore, dit Picassiette (1900-1964). Balayeur du cimetière municipal, il collectait les morceaux d'assiettes, de verre, mis au rebut et s'inspirait de ses rêves. La population le surnommait Picassiette : le Picasso de l'assiette. Il se rêvait artiste et inspira une démarche originale de transformation sociale du quartier des Hauts-de-Chartres. Un parcours de 15 mégalithes, partiellement recouverts de mosaïques, permet au touriste qui visite la maison de se rendre sur le « quartier Picassiette » et de découvrir les œuvres réalisées par les habitants dans les cages d'immeubles[108]. Par ailleurs, des mosaïques insérées dans le sol relient la chapelle Saint-Éman, dédiée à la mosaïque depuis 2003, à la maison Picassiette, en traversant le cimetière municipal.
Le cimetière municipal
Chartres vue par les peintres
- Les représentations picturales de Chartres adoptent le plus souvent l’emblématique cathédrale comme point de mire : Corot en 1830 (musée du Louvre), Fournier-Désormes en 1836 et Pernot en 1837 représentant l'incendie du , Ségé vers 1885 (musée des Beaux-Arts de Chartres), Utrillo entre 1912 et 1914 (collection privée), Henri Le Sidaner (), Chaïm Soutine en 1933 (musée d'Art moderne de Troyes), Kruysen en 1957 et 1960 (musée des Beaux-Arts de Chartres).
- Henri Villain, peintre orientaliste mort à Chartres en 1938, a représenté l'intérieur de la cathédrale dans ses dernières œuvres, ainsi que les lavoirs du bord de l'Eure.
- Corot, Cathédrale de Chartres, 1830, Paris, musée du Louvre.
- Pernot, Incendie de la cathédrale du , 1837, musée des Beaux-Arts de Chartres.
- Martín Rico, la porte Guillaume avant qu'elle ne soit détruite pendant la Seconde Guerre mondiale
- Ségé, En Pays Chartrain, vers 1885, musée des Beaux-Arts de Chartres.
- Henri Le Sidaner, Vieilles maisons à Chartres, 1921.
- Henri Villain, Vieux lavoirs sur l'Eure, 1936, musée des Beaux-Arts de Chartres.
- En 1960, le peintre russe Vladimir Stojarov est venu à Chartres et a représenté des maisons au bord de l'Eure. Le pont Bouju, s'il était représenté, se trouverait juste à droite de l'image. Ce tableau se trouve maintenant au musée des Beaux-Arts de Dnipro en Ukraine (Chartres, huile sur isorel, 67 × 101 cm)[109].
Le théâtre de Chartres
Le théâtre de Chartres, subventionné principalement par la Ville de Chartres, rayonne sur l’agglomération chartraine et sur l’ensemble du département d’Eure-et-Loir. Ouvert à tous les genres artistiques (théâtre, danse, musiques, humour…) et à tous les publics, il offre une programmation de qualité. Son foyer-bar récemment rénové et sa salle à l’italienne de 531 places en font un haut lieu de la culture chartraine. Il est actuellement dirigé par Jérôme Costeplane[110].
Musée des Beaux-Arts
Le musée des Beaux-Arts est le principal musée de la ville. Situé dans l'ancien palais épiscopal, à côté de la cathédrale, il abrite une collection d'œuvres d'art variée : peintures, dessins, sculptures, objets d'arts, archéologie, mobilier et en particulier une collection fournie de peintures de Maurice de Vlaminck.
- Figure d'un retable
Sainte Catherine. - Léonard Limosin
Saint Jean (1547). - Adolphe Lalyre
Sainte Cécile (1896).
Centre international du vitrail
Le Centre international du vitrail est consacré au vitrail « vivant » (ateliers pédagogiques, exposition permanente sur l'art du vitrail, expositions temporaires accueillant des artistes contemporains[111].
Le Compa, conservatoire de l'agriculture
Le Compa, conservatoire de l'agriculture (à l'origine « conservatoire des machines et pratiques agricoles ») est situé sur la commune de Mainvilliers et limitrophe de la commune de Chartres.
Entité du conseil départemental d'Eure-et-Loir, il accueille sur 3 000 m2 des collections uniques sur l'agriculture, l'alimentation, l'environnement ainsi qu'un espace consacré à des expositions temporaires sur des sujets de société (alimentation, développement durable, ressources végétales, communication).
Il y est retracé l'histoire de l'agriculture et de sa mécanisation de 1800 à 1950 à partir de machines et d'outils d'époque.
Durant l’aménagement du pôle Gare de Chartres en 2019-2020, la gare routière utilise provisoirement le parking du Compa.
Le musée de l'École
Le musée départemental de l'École, créé en 1975 par deux instituteurs à la retraite[112].
Muséum des Sciences naturelles et de Préhistoire
Le muséum des Sciences naturelles et de Préhistoire de Chartres a fermé ses portes au public en [113]. Aucune date de réouverture n'a été définie lors du conseil municipal ayant pris cette décision. Le muséum doit être remplacé par un auditorium et un studio d'enregistrement[114].
L'inventaire des collections est en cours et les activités en direction des publics scolaires sont maintenues.
- La collection de zoologie présente 250 espèces naturalisées, dont 200 espèces d'oiseaux ;
- La collection « Présence humaine du Paléolithique à l'âge du bronze en Eure-et-Loir » comporte notamment 11 000 pièces provenant du site de Muid Genou à Rouvray-Saint-Florentin ;
- La collection de géologie réunit de nombreux fossiles et minéraux.
Bibliothèques de Chartres
Les bibliothèques de Chartres comprennent deux établissements[115] :
- La médiathèque L'Apostrophe située en centre-ville, dans l'ancien hôtel des Postes, ouverte en 2007[116] ;
- La bibliothèque Louis-Aragon, dans le quartier de la Madeleine.
La bibliothèque de Chartres était installée dans l'hôtel Montescot quand elle a été détruite par un bombardement aérien, le . Les collections anciennes de la bibliothèque ont été réunies au moment des confiscations de la Révolution française. Les manuscrits provenaient principalement de deux scriptoria, celui du chapitre de la cathédrale de Chartres et celui de l'église Saint-Père[117]. Des campagnes de restauration des manuscrits médiévaux sont organisées par l’Institut de recherches et d’histoire des textes (CNRS)[118].
Parcs et jardins
Chartres possède quatre fleurs de « Ville fleurie », attribuées par le Conseil national des villes et villages fleuris de France au Concours des villes et villages fleuris (édition 2007)[119].
Sur les 120 hectares d'espaces verts que compte le territoire chartrain, les principaux parcs et jardins sont listés ci-dessous[120].
- Le parc André-Gagnon est situé à l'ouest du centre-ville, entre la place Saint-Jean, le boulevard Charles-Péguy, l'avenue Alsace-Lorraine et la rue du Pélican. Le parc est surplombé de la voie ferrée Paris-Chartres. Il s'étend sur 2 hectares et est composé essentiellement de massifs de fleurs et de grands arbres mais comporte également plusieurs aires de jeux. Il est également nommé « clos Saint-Jean » ou « clos Pichot » (nom de l'ancienne propriétaire du terrain), mais le conseil municipal le dénomme « parc André-Gagnon » en , en mémoire du maire de Chartres (1945-1947) qui fut aussi un héros de la Résistance chartraine.
- Le jardin d'horticulture est situé entre l'avenue d'Aligre, la rue du Bourgneuf et l'avenue de Beaurepaire. Il appartient à la Société d'horticulture d'Eure-et-Loir. Ce parc, d'une surface de 1,7 hectare, accueille des senteurs et espèces rares ainsi que de nombreux arbres, tels des noyers, des séquoia, des Ginkgo biloba (la plus vieille espèce d'arbre, encore vivante) ou des platanes centenaires. Il offre une promenade au bord d'un petit bras de l'Eure peuplé de canards et d'oies.
- Le parc des bords de l'Eure est situé au sud-est du centre-ville, entre le boulevard de la Courtille, le faubourg La Grappe et la rue du Marais. Appelé aussi la « Petite Venise », il dispose d'un mini-golf ainsi que d'une location de barques et de pédalos.
- Le parc Léon-Blum et le square Anne-Frank sont situés au nord du centre-ville, séparés par le boulevard Jean-Jaurès et bordés par l'Eure. Le parc comprend des jeux d'enfants ainsi qu'une cheminée, vestige d'une ancienne fonderie.
- Le jardin de Sakuraï (du nom d'une ville japonaise avec laquelle la ville a signé un pacte d'amitié) est situé à l'entrée de Chartres au bord de la route d'Ablis. Ce petit espace vert offre un panorama sur la ville et un point de vue dégagé sur la cathédrale.
- Les jardins de l'évêché sont constitués de plusieurs terrasses derrière la cathédrale, avec une vue sur l'est de la ville et la Basse Ville. Ces jardins étaient les jardins de l'ancien évêché, aujourd'hui musée des Beaux-Arts.
- Les jardins de l'évêché.
- Le labyrinthe végétal des jardins de l'évêché.
- Le parc André-Gagnon.
Au Moyen Âge
- Fulbert de Chartres (960-1028), évêque de Chartres de 1006 à sa mort. Il est à l'origine des écoles de Chartres, dont l'enseignement rayonna dans toute l'Europe, jusqu'aux confins du Danemark et de la Hongrie. Il est également le reconstructeur de la cathédrale après l'incendie de 1020.
- Jean de Salisbury (1115-1180), élève d'Abélard et de Fulbert de Chartres. Intellectuel anglais, ami de Thomas Becket. Évêque de Chartres de 1176 à 1180.
- Foucher de Chartres (ou Foulques), aumônier de Baudouin premier roi de Jérusalem. Il a écrit l'histoire de ce qui s'est passé de 1095 à 1117. Il avait suivi en Terre Sainte Étienne comte de Chartres et de Blois ainsi que le duc de Normandie. Il les quitta pour s'attacher à Baudouin qu'il accompagna dans sa conquête de la principauté d'Edesse. Originaire d'une des plus anciennes familles de Chartres, il fut fait en 1123 gouverneur du royaume de Jérusalem pendant la captivité de Baudouin qui en était roi. Il partit avec Saint-Louis et devint son chancelier en l'an 1248 pour la septième croisade. Il mourut lors de ce voyage après la prise de Damiette.
À la Renaissance
- Antoine Brumel (1460-1512), compositeur
- Jehan II d'Allonville de Réclainville (1526-1599), gouverneur de Chartres, député aux États généraux de 1593
- Philippe Desportes (1546-1606), poète baroque
- Henri IV (1553-1610) est sacré roi le en la cathédrale Notre-Dame de Chartres
- Mathurin Régnier (1573-1613), poète satirique
- André Félibien (1619-1695), architecte
- Pierre Nicole (1625-1695), théologien et controversiste
- Robert Challe (1659-1721), écrivain français, mort à Chartres le
- Jacques de Losme de Monchesnay (1666-1740), littérateur français, mort à Chartres.[121]
XVIIIe siècle
- Jean Dussaulx (1728-1799), homme de lettres et homme politique.
- Le général Alexandre-François de Senarmont (1732 -1805), né à Chartres
- Guillaume Doyen, historien chartrain du XVIIIe siècle[réf. nécessaire]
- Alexandre-Claude Bellier Du Chesnay (1739-1810), érudit et homme politique, né à Chartres.
- Antoine-François Desrues (1744-1777), empoisonneur
- Gilles Jullien, (1650 ou 1653-1703), organiste et compositeur, mort à Chartres
- Michel-Philippe Bouvart (1707-1787) docteur régent de la faculté de médecine de Paris, membre de l'académie des sciences et ancien professeur au collège royal de France né à Chartres le et mort à Paris.
- François Doublet docteur régent et ancien professeur de la faculté de médecine de Paris, associé ordinaire de la Société royale de médecine, sous inspecteur des hôpitaux civils et des maisons de force né à Chartres le . Il fit imprimer en 1781 un mémoire sur la fièvre puerpérale. Il meurt à Paris le 18 prairial an IV.
- Léonor Jean Christine Soulas d'Allainval, auteur dramatique, né à Chartres en 1700, mort à Paris en 1753.
Période révolutionnaire
- Alexandre-François de Senarmont (1732-1805), général de division de la Révolution française, né à Chartres.
- Abbé Claude-Adrien Jumentier (1749-1840), né et décédé à Chartres, député suppléant du clergé pour le bailliage de Chartres aux États généraux de 1789. Il fut l'un des fondateurs de la bibliothèque de Chartres dont il fut le conservateur. Il est enterré au cimetière Saint-Chéron
- Nicolas-François Guillard (1752-1814), auteur dramatique
- Jacques Pierre Brissot (1754-1793), chef de file des Girondins pendant la Révolution française
- Jérôme Pétion de Villeneuve (1756-1794), homme politique (maire de Paris, membre de la Convention)
- Claude François Chauveau-Lagarde (1756-1841), avocat de Charlotte Corday et Marie-Antoinette d'Autriche
- Étienne Jumentier (1759-1846), député d'Eure-et-Loir.
- Nicolas Pierre Dominique Billard, né en 1766 à Chartres et mort en 1831 à Paris, homme politique et maire de Chartres de 1802 à 1815 et de 1819 à 1830.
- Le général François Séverin Marceau (1769-1796). La place Marceau et le lycée Marceau lui rendent hommage, ainsi qu'un buste le représentant (au sommet de l'obélisque, place Marceau) et une statue (place des Épars) sous laquelle est enterrée une partie de ses cendres (voir aussi Panthéon de Paris et Invalides).
- Paul Jean-Baptiste Poret de Morvan (1777-1834), général français de la Révolution et de l'Empire, mort à Chartres.
- François-André Isambert (1792-1857), élève au collège de Chartres, avocat, élu député de l'arrondissement de Chartres en 1830, conseiller à la Cour de cassation, c'est un des fondateurs et secrétaire de la Société française pour l'abolition de l'esclavage.
- Laurent-Martial-Stanislas Boutroue (1757-1816), conventionnel montagnard élu pour la Sarthe, né à Chartres.
- Ulysse de Ratti-Menton (1799-1864), diplomate, il fut élève au collège de Chartres.
XIXe siècle
- Louis Eugène Regnault (1800-1889), évêque de Chartres
- Pierre-Lucien Fontaine (1809-1895), fondateur des Ateliers de constructions mécaniques de Chartres (1839), et pionnier dans le développement des turbines réglables.
- Achille Guénée (1809-1880), entomologiste français, né le à Chartres
- Charles Famin (1809-1910), architecte, premier prix de Rome
- Noël Parfait (1813-1896), écrivain et homme politique, député d'Eure-et-Loir
- Pierre-Jules Hetzel (1814-1886), éditeur de Jules Verne
- Ferdinand Dugué (1816-1913), est un poète et auteur dramatique français né à Chartres.
- Louis-Augustin Rogeard (1820-1896), professeur et journaliste, opposant au Second empire, auteur des Propos de Labienus, personnalité de la Commune de Paris
- Gaspard de Cherville (1821-1898), écrivain
- Alexis de Castillon (1838-1873), compositeur français
- Émile Levassor (1843-1897), pionnier de l'automobile, fondateur de la société Panhard-Levassor, enterré au cimetière Saint-Chéron de Chartres
- Anatole France (1844-1924), écrivain, dont la mère Antoinette Gallas est née à Chartres le
- Noël Ballay (Fontenay-sur-Eure, 1847 - Saint-Louis (Sénégal), 1902), médecin et administrateur colonial, a vécu à Chartres et a eu droit à des funérailles nationales le dans la cathédrale de Chartres
- Charles-Victor Garola (1855-1923), agronome français, vulgarisateur de la fertilisation en France, fondateur de la station agronomique de Chartres.
- Charles Isidore Douin (1856-1944), botaniste français, spécialiste de bryophytes
- Edmond Leroy dit Leroy-Dionet (1860-1939), peintre.
- Jules Malteste, dit « Louis Malteste » (1862-1928) est un auteur, lithographe, dessinateur et illustrateur français
- Georges Lefèvre, (1877-1961), dit Géo Lefèvre, né à Chartres, journaliste sportif, inventeur du Tour de France
- Raymond Gilbert, (1878-1956), homme politique
- Raoul Philippe (1885-1914), artiste peintre[122]
- Jeanne Garola, (1888-1965), chimiste, fille de Charles-Victor Garola, et continuatrice de son œuvre
- Léonce Corne, (1894-1977), acteur français, décédé à Chartres
- Anton Kruysen (1898-1977), peintre expressionniste néerlandais
- Édouard Bled (1899-1996), défenseur de la langue française, a été formé à l'École Normale de Chartres
- Jean Moulin (1899-1943), préfet d'Eure-et-Loir.
XXe siècle
- Raymond Barbet (1902-1978), homme politique français, né à Chartres
- Robert Camelot (1903-1992), y a établi des plans d'ensemble d'habitations collectives
- Franz Stock (1904-1948), inhumé en l’église Saint-Jean-Baptiste de Rechèvres
- Hélène Boucher (1908-1934) pionnière de l'aviation chartraine
- Janie Marèse (1908-1931) de son vrai nom Jeanne Bugnot, actrice, née à Chartres
- Bernard Chevallier (1912-1997), cavalier, champion olympique.
- Jacqueline de Romilly (1913-2010), philologue, membre de l'Académie française
- Alain de Boissieu (1914-2006), général français, Compagnon de la Libération et gendre du général de Gaulle, est né à Chartres
- Manu Dibango (1933-2020), chanteur et musicien camerounais, a passé quelques années comme étudiant à Chartres
- Yves Bonnet (1935), préfet, directeur de la DST, député de la Manche
- Yves Cannac (1935), haut fonctionnaire français
- Marie-Josèphe Guers (1950-2016), écrivaine
- Arlette Chabot (1951), journaliste
- Mireille Dumas (1953), animatrice de télévision
- Bruno Bianchi (1953-2011), dessinateur et créateur de Inspecteur Gadget
- Éric Lada, ancien footballeur, né à Chartres en 1965
- Philippe Quintais (1967), champion de pétanque
- Cécile de Ménibus (1970), animatrice de télévision
- Roland Vusec (1972), joueur de rugby
- Xavier Chalier (1974), footballeur professionnel
- Nicolas Escudé (1976), joueur de tennis professionnel
- Benjamin Nivet (1977), footballeur professionnel
- Julien Escudé (1979), footballeur international
- Anthony Delhalle (1982-2017), quintuple champion mondial d'endurance moto, y est né
- Loïc Duval (1982), pilote automobile
- Axel Carion (1985), explorateur[123]
- Thibault Dubarry (1987), joueur de rugby
- Angell Summers (1987), actrice pornographique
- Julien Cétout (1988), footballeur professionnel
- Wandrille Lefèvre (1988), footballeur professionnel
- Allison Pineau (1989), handballeuse internationale
- Mathieu Babillot (1993), né à Chartres, rugbyman, champion de France 2018 et vice-champion de France 2022 avec le Castres Olympique
- Alireza Firouzja (2003), joueur d’échecs (Grand maître international) au club C’Chartres Échecs.
Devise et héraldique
La devise en latin de Chartres est « servanti civem querna corona datur » qui signifie « À celui qui sauve un citoyen est donné une couronne de chêne »[124]. Il s’agit là d’une tradition de la Rome antique : la couronne de chêne était décernée à tout citoyen ayant, sur le champ de bataille, sauvegardé l’existence d’un de ses concitoyens. Cette devise, figurant sur le blason de la ville dès le XVIe siècle, se retrouve à la fin du XVIIIe siècle sur des médailles frappées aux armes de la ville. En 1790, pour avoir sauvé une Chartraine, le maçon Halgrain et le menuisier Brossier (conformément à la tradition antique) reçurent du maire Asselin une médaille en argent frappée aux armes de la ville, attachée à un ruban aux trois couleurs de la nation et portant la fameuse devise.
C’est au milieu du XIVe siècle que l’on trouve trace des premières armoiries de la ville. Depuis cette époque, six blasons différents se succédèrent.
Armoiries de Chartres en 1696. Armoiries de Chartres sous le Premier Empire. Armoiries actuelles de Chartres.
En 1696, Charles René d'Hozier enregistre dans l'armorial général de France le blason de Chartres comme : « tiercé en fasce d'or, d'argent, et de gueules[125]. »
Sous le Premier Empire, le blason de Chartres se blasonnait ainsi : « De gueules, à trois besants d'argent, chacun chargé d'une inscription de sable frappé au droit d'un denier du Moyen Âge du type bléso-chartrain ; au comble cousu d'azur, chargé d'une gerbe d'or ; franc quartier des villes de seconde classe, qui est à dextre d'azur, chargé d'un N d'or, surmonté d'une étoile rayonnante du même, brochant au neuvième de l'Écu[126]. »
Les armes actuelles se blasonnent ainsi : « de gueules, à trois besants d'argent, chacun chargé d'une inscription de sable frappé au droit d'un denier du Moyen Âge du type bléso-chartrain accompagné à senestre d'une fleur de lys du même ; au chef cousu d'azur, à trois fleurs de lys d'or[125]. »
Logotype
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Le logotype actuel de Chartres, adopté en juillet 2018, se compose d'une lettre C, initiale de la ville, intégrée à une composition inspirée des vitraux de sa cathédrale, en particulier de la rosace, avec une présence forte du bleu qui leur est spécifique). « Depuis 2001 Chartres se renouvelle et se modernise. Sortie de l’ombre de sa cathédrale, elle rayonne d’un tout nouvel éclat. Il était temps de lui offrir un logo pour accompagner sa métamorphose. Un C central enchâssé dans l’évocation d’une rosace, référence incontournable à notre patrimoine. »[127]
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Voir aussi
Bibliographie
- Eugène-Louis-Ernest de Buchère de Lépinois, Histoire de Chartres, t. 1, Garnier, (lire en ligne).
- Eugène-Louis-Ernest de Buchère de Lépinois, Histoire de Chartres, t. 2, Garnier, (lire en ligne).
- Honoré Fisquet, La France pontificale (Gallia christiana), histoire chronologique et biographique des archevêques et évêques de tous les diocèses de France depuis l'établissement du Christianisme jusqu'à nos jours, divisée en 18 provinces ecclésiastiques. Métropole de Paris. Diocèse de Chartres, Paris, E. Repos, 1864-1873, 605 p. (lire en ligne).
- Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Chartres » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource)
- Charles Péguy, Prières dans la Cathédrale de Chartres, La Tapisserie de Notre Dame, Corsaire, 1913 (ISBN 2-910475-07-7)
- Jean Moulin, Premier combat, Paris, Les Éditions de minuit, , 169 p. (ISBN 2-7073-0404-2)
- Jules Alexandre Clerval, Guide chartrain. Chartres, sa cathédrale, ses monuments, Imprimerie Durand, (lire en ligne).
- Maurice Clavel, Le temps de Chartres : roman, René Julliard, , 214 p.
- Roger Joly, Histoire de Chartres, Horvath, coll. « Histoire des villes de France », (lire en ligne).
- Michel Michel, Développement des villes moyennes. Chartres, Dreux, Évreux., t. I, Éditions de la Sorbonne, (lire en ligne).
- Michel Michel, Développement des villes moyennes. Chartres, Dreux, Évreux., t. II, Éditions de la Sorbonne, (lire en ligne).
- Guy Nicot (préf. François Mitterrand), Chartres : par rues, tertres et monuments, Anthèse, (lire en ligne).
- Roger Joly, La Libération de Chartres : récits et témoignages rassemblés et commentés, Paris, Le Cherche midi éditeur, , 201 p. (ISBN 2-86274-317-8)
- Jean-Jacques François, La guerre de 1939-40 en Eure-et-Loir : Illustrations de Serge Mogère, Mainvilliers, La Parcheminière, (ISBN 2-9509931-0-9), (4 tomes)
- (de) Sonja Ulrike Klug, Kathedrale des Kosmos. Die heilige Geometrie von Chartres, Munich, 2001, (ISBN 3-7205-2133-8)
- Patrick Macquaire, Un essai de transformation sociale, le quartier Picassiette à Chartres, L'Harmattan, Paris 2008, 2018 (ISBN 978-2-343-12725-5).
- Stéphane Bern et Alexis Robin, Vallée royale de l'Eure, de Chartres à Rouen, éd. Sagamédias, 2017
- Patrick Macquaire, Il quartiere Picassiette, arte del mosaico e transformazione sociale, Girasole, Ravenna 2017. (ISBN 978-2-296-07268-8).
- Pascal Le Rest, Hervé Tarrieu, Chartres, Editions Sutton, Tours 2019.
- Pascal Le Rest, Hervé Tarrieu, Les Euréliens en portrait, Editions Sutton, Tours 2020 (ISBN 978-2-8138-1390-9).
- Patrick Macquaire, Le monde selon Isidore, la poétique urbaine du balayeur, Editions HD, Paris 2021 (ISBN 978-2-3634-5120-0).
Filmographie
La ville a servi de décor pour de nombreux films dont :
- Jean Moulin d'Yves Boisset avec Charles Berling (2002) ;
- Le Chignon d'Olga de Jérôme Bonnell avec Serge Riaboukine (2002) ;
- Le Promeneur du Champ-de-Mars, de Robert Guédiguian (2005) ;
- 60 ans au service de la cathédrale de Chartres, documentaire sur la cathédrale de Chartres réalisé par Tzarine Films (2006) ;
- Versailles (film, 2008), de Pierre Schoeller avec Guillaume Depardieu (2008) ;
- Rien de personnel de Mathias Gokalp avec Jean-Pierre Darroussin, Denis Podalydès, Mélanie Doutey, Zabou Breitman : ce film a été tourné en grande partie au musée des Beaux-Arts (2009) ;
- La gare de Chartres a également servi de décor au film Mademoiselle Chambon réalisé par Stéphane Brizé, avec Vincent Lindon, Sandrine Kiberlain, Aure Atika (2009).
Articles connexes
Liens externes
Bases de données et dictionnaires
- Site officiel
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- (en) Grove Art Online
- Ressource relative à la musique :
- Ressource relative aux organisations :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en , en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Cette légende a connu un certain succès au Moyen Âge et à l'époque moderne. La revendication d'une présence chrétienne dès l'époque des apôtres est présente dans le Cartulaire de Notre-Dame de Chartres du XIVe siècle, mais on n'en trouve en revanche aucune trace dans des textes plus anciens comme le Cartulaire de Saint-Père, écrit au XIe siècle, ou les Vies de saints carolingiennes.
- Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
- Voir Seconde Guerre mondiale.
Cartes
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