Jenny von Westphalen
Jenny von Westphalen, également appelée Jenny Marx, née le à Salzwedel et morte le à Londres, est une activiste, critique de théâtre et sociologue. Elle est surtout connue pour avoir été à partir de 1843 la femme du philosophe Karl Marx.
Naissance | |
---|---|
Décès |
(à 67 ans) Londres |
Sépulture | |
Nom de naissance |
Johanna Bertha Julie Edle von Westphalen |
Nationalités | |
Activités | |
Père | |
Mère |
Amalia Julia Caroline von Westphalen (d) |
Fratrie |
Edgar von Westphalen (en) Ferdinand von Westphalen |
Conjoint |
Karl Marx (de à ) |
Enfants |
Jenny Longuet Edgar Marx (d) Heinrich Edward Guy Marx (d) Eleanor Marx Laura Marx Jenny Evelin Francis Marx (d) |
Biographie
Jenny von Westphalen est née dans la petite ville de Salzwedel, dans le nord de l'Allemande, voisine de la famille Marx[1]. Elle est issue de la noblesse westphalienne avec des ancêtres qui du côté de sa grand-mère paternelle remontent aux ducs d'Argyll[2]. Elle est la fille du fonctionnaire et baron Johann Ludwig von Westphalen (1770-1842), homme influent et conseiller du gouvernement prussien et de Carolina Heubel (1780-1856), descendante d'une grande famille écossaise[1],[3]. Elle est également la demi-sœur du ministre de l'intérieur conservateur de Prusse de 1850 à 1858 Ferdinand von Westphalen.
Elle épouse Karl Marx le 19 juin 1843 à l'église Saint-Paul de Kreuznach dans la ville d'eau rhénane de Bad Kreuznach après 7 ans de fiançailles[1]. Les deux intellectuels s'entraident dans leurs lectures, leurs débats et leurs recherches.
Après leur mariage, le couple s'installe à rue Vaneau à Paris et se lie d'amitié avec le poète allemand Heinrich Heine vivant rue Matignon. En 1845, ils sont expulsés par la police française et passe quelque temps à Bruxelles. En 1848, la police bruxelloise arrête Jenny et lui signifie un ordre d'expulsion anti-immigrés qui poussent les époux à retourner à Paris, puis à s'installer à Cologne. En cette période révolutionnaire, les autorités prussiennes déportent Karl Marx en France, puis la famille s'installe à Londres à Dean Street, puis à Grafton Terrace et Hampstead Hill. Le couple vit essentiellement de dons, des subsides d'Engels et de la revente progressive de la dot de mariage[1].
Avec lui, elle a sept enfants, dont quatre qui mourront en bas âge :
- Jenny (1844-1883), épouse en 1872 Charles Longuet : militante socialiste, elle écrit pour la presse socialiste en France dans les années 1860 pour dénoncer notamment le traitement réservé par les Britanniques aux révolutionnaires féniens en Irlande.
- Laura (1845-1911), épouse en 1868 Paul Lafargue : militante socialiste, elle participe notamment à la traduction de l’œuvre de Marx en français et à sa diffusion en Espagne.
- Edgar (1847-1855) ;
- Heinrich Guido (1849-1850) ;
- Franziska (1851-1852) ;
- Eleanor (1855-1898), concubine d'Edward Aveling, après avoir été fiancée à Prosper-Olivier Lissagaray : activiste socialiste
- Sans nom (6 juillet 1857 à Londres)
Elle tombe en dépression après la tromperie de Karl Marx en 1851 et la variole qui la défigure en 1860[1].
À l'été 1881, un cancer du foie lui est diagnostiqué et elle meurt le suivant à l'âge de 67 ans.
Œuvres
- Short Sketch of an Eventful Life (1865–1866)[4]
- Aus der Londoner Theaterwelt. In: Frankfurter Zeitung und Handelsblatt, Frankfurt am Main, No. 328, November 21, 1875
- Londoner Saison. In: Frankfurter Zeitung und Handelsblatt, Frankfurt am Main, No. 95, April 4, 1876
- Englische Shakespeare-Studien. In: Frankfurter Zeitung und Handelsblatt, Frankfurt am Main, No. 3, January 3, 1877
- Shakespeares "Richard III" im Londoner Lyceum-Theater. In: Frankfurter Zeitung und Handelsblatt, Frankfurt am Main, No. 39, February 8, 1877
- Vom Londoner Theater. In: Frankfurter Zeitung und Handelsblatt, Frankfurt am Main, No. 145, May 25, 1877
- Die hervorragendesten Persönlichkeiten der englischen Salonwelt. In: Der Sprudel. Allgemeines deutsches Bade-Journal, Wien, IX. Jg., No. 3, May 18, 1879
- Irving at home. In: Der Sprudel. Allgemeines deutsches Bade-Journal, Wien, IX. Jg., No. 7, June 23, 1879
- En français
- Lettres à Kugelmann, Éditions Sociales (1971)
- Lettres d'amour et de combat, Rivages (), (ISBN 978-2743624866)
Notes et références
- Sophie Pujas, « Jenny von Westphalen, le grand amour de Marx », sur Le Point, (consulté le )
- Tsuzuki 1967, p. 4.
- (en) Bernard Burke, Landed Gentry of Great Britain and Ireland, , p. 617
- Marx and Engels through the eyes of their contemporaries. Progress Publishers, Moskow 1972, p. 131–142
Annexes
Bibliographie
- Françoise Giroud, Jenny Marx, ou La femme du diable, Paris, Robert Laffont, 1992, pp. 247. (ISBN 2221068084)
- (en) Chushichi Tsuzuki, The Life of Eleanor Marx 1855-1898 : A Socialist Tragedy, Oxford, Clarendon, , 354 p.
- MEGA III/12, Berlin
- Valérie Lefebvre-Faucher, Promenade sur Marx. Du côté des héroïnes, Montréal, Édition du Remue-Ménage, 2020.
- Jérôme Fehrenbach, Jenny Marx: La tentation bourgeoise, Paris, Passés composés, 2021, 396 p. (ISBN 978-2379334856)
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Notices d'autorité :
- Fichier d’autorité international virtuel
- International Standard Name Identifier
- Bibliothèque nationale de France (données)
- Système universitaire de documentation
- Bibliothèque du Congrès
- Gemeinsame Normdatei
- Bibliothèque nationale de la Diète
- Bibliothèque nationale d’Espagne
- Bibliothèque royale des Pays-Bas
- Bibliothèque nationale de Pologne
- Bibliothèque nationale de Pologne
- Bibliothèque nationale d’Israël
- Bibliothèque universitaire de Pologne
- Bibliothèque nationale de Suède
- Réseau des bibliothèques de Suisse occidentale
- Base de bibliothèque norvégienne
- Bibliothèque nationale tchèque
- Bibliothèque nationale du Brésil
- WorldCat
- Portail de l'Empire allemand