Jeu (revue)

Jeu, sous-titré revue de théâtre et typographié JEU, est une revue québécoise à parution trimestrielle. Dédiée initialement à la création théâtrale, elle s'attache à toutes les formes d'arts de la scène (théâtre, danse, littérature et cirque) tout en engageant une analyse critique des enjeux esthétiques, culturels et politiques au Canada et en Amérique du nord.

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JEU
Pays Québec
Zone de diffusion Canada et Amérique du Nord
Langue Français
Périodicité Trimestrielle
Genre Revue critique des arts de la scène
Prix au numéro 16 CA$
Date de fondation 1976
Ville d’édition Montréal (Canada)
Comité éditorial Flavie Boivin-Côté, Virginie Chauvette, Mario Cloutier, Marie Labrecque, Philippe Mangerel
ISSN 0382-0335
ISSN (version électronique) 1923-2578
OCLC 1222688456
Site web revuejeu.org


Historique

À l’exception de la Société royale du Canada, de l’Académie canadienne-française et des départements de littérature dans les universités et leurs revues, il n’y a presque pas d’institutions culturelles au Québec jusqu’aux années 1960. C’est pourquoi l’apparition de plusieurs revues consacrées à l’actualité et à la critique littéraire contrôlées par les acteurs du milieu (écrivain, dramaturge, metteur en scène, etc.) dans les années 1970 joue un rôle important dans l’institutionnalisation de la littérature non universitaire[1].

Contribuant à la nouvelle spécialisation disciplinaire des revues culturelles au Québec[2], la revue est créée en 1976 sous le nom de Cahiers de théâtre – Jeu par Michel Beaulieu, Gilbert David, Claude Des Landes, Lorraine Hébert, Yolande Villemaire, et rejoints en 1978 par Michel Vaïs. Dans les premières années, la revue est publiée à un rythme de trois numéros par an par les Éditions Quinze, une maison d’édition qui exista moins de deux ans, fondée par des écrivains dissidents des Éditions du Jour lors du départ de Jacques Hébert. En 1979, elle devient autonome de son éditeur historique, prend son nom actuel de JEU – revue de théâtre et devient trimestrielle[3],[4]. Elle s'attache dès lors pleinement à la promotion et à la critique des arts de la scène au Québec et au Canada francophone.

Dans les années 1970, le théâtre québécois est essentiellement engagé; il est le reflet d’une société traversée par les nombreuses luttes idéologiques et nationalistes. Chaque troupe et chaque théâtre a ses revendications et publie un manifeste. La revue Jeu publie d’ailleurs plusieurs d’entre eux dans son numéro 7 en 1978. Grâce à ses artisans et ses collaborateurs issus de la pratique théâtrale et d’une nouvelle génération de critiques, Jeu reflète la pluralité du théâtre québécois en émergence[4]. Elle ne s’intéresse pas seulement au théâtre engagé ou social, mais aussi au théâtre expérimental[1]. Selon le texte anonyme intitulé « Mise en place », qui paraît au début du premier numéro, la revue nouvellement fondée vise à rendre compte de tout ce qui se fait en théâtre au Québec, soulignant un désir de diversité et d’ouverture sur la société et le monde[5].

Au début, la revue Jeu s’adresse autant au grand public qu’au milieu intellectuel[1]. Selon Gilbert David, qui a lui-même été rédacteur en chef jusqu’en 1983, la critique théâtrale « dite spécialisée », qu’il oppose ainsi à la critique pratiquée dans les journaux quotidiens, apparaît justement avec les Cahiers de théâtre Jeu en 1976[6]. Pour lui, la mission de la revue viserait à s’éloigner de la logique marchande de production-consommation du théâtre qu’encourageait jusque-là les médias généralistes et les institutions théâtrales subventionnées[7].

La revue est également à l'origine de la création de l'Association québécoise des critiques de théâtre (AQCT) dans les années 1980[3].

Financement

Jeu est largement subventionnée par diverses institutions canadiennes[3],[8].

Équipe actuelle
  • Direction générale : Sylvie Gignac[3]
  • Rédacteur en chef : Raymond Bertin
  • Rédactrice en chef adjointe : Sophie Pouliot

Notes et références
  1. Andrée Fortin, Passage de la modernité : les intellectuels québécois et leurs revues, 1778-2004, (ISBN 2-7637-8241-8 et 978-2-7637-8241-6, OCLC 1006924084, lire en ligne), p. 213
  2. Lucie Robert, « Théâtre et édition au XXe siècle », Théâtres québécois et canadiens-français : trajectoires et territoires, sous la direction de Hélène Beauchamp et Gilbert David, Québec, Presses de l’Université du Québec, 2003, (ISBN 2-7605-1231-2, 978-2-7605-1231-3 et 978-1-4356-9011-0), (OCLC 236376818), p. 96
  3. « À propos », JEU, consulté le 13 avril 2022.
  4. Gilbert David, « Un nouveau territoire théâtral 1965-1980 », Le théâtre au Québec 1825-1980, sous la direction de Renée Legris, Jean-Marc Larrue, André-G. Bourassa et Gilbert David, Montréal, VLB éditeur, 1988, (ISBN 2-89005-331-8 et 978-2-89005-331-1), p. 162-163.
  5. « Mise en place », Jeu : revue de théâtre, no 1,‎ , p. 3–4 (ISSN 0382-0335 et 1923-2578, lire en ligne, consulté le )
  6. Gilbert David, « Une institution théâtrale à géométrie variable », Le théâtre québécois 1975-1995, sous la direction de Dominique Lafon, Coll. « Archives des lettres canadiennes », Montréal, Fides, 2001, (ISBN 2-7621-2225-2 et 978-2-7621-2225-1), p. 35
  7. Gilbert David, « Enjeu », Jeu : revue de théâtre, no 1,‎ , p. 5–6 (ISSN 0382-0335 et 1923-2578, lire en ligne, consulté le )
  8. « La revue JEU à la recherche d'un autochtone pour une résidence de rédaction », ICI Radio-Canada, 5 mai 2021.

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