Jock Delves Broughton

Sir Henry John Delves Broughton, 11e baronnet, dit Jock Delves Broughton ()[1], est un baronnet britannique essentiellement connu pour avoir été inculpé pour le meurtre de Josslyn Hay (22e comte d'Erroll), évènement qui est à la base de l'intrigue du film Sur la route de Nairobi.

Jock Delves Broughton
Titre de noblesse
Baronnet
Biographie
Naissance

Doddington Hall (en)
Décès
(à 59 ans)
Surnom
Jock
Nationalité
Britannique
Formation
Activité
Père
Delves Broughton (d)
Mère
Rosamond Broughton (d)
Conjoints
Vera Edyth Griffith-Boscawen (d) (depuis )
Diana Caldwell (d) (depuis )
Enfants
Rosamond Broughton (d)
Evelyn Broughton (d)
Autres informations
Arme

Biographie

Né à Doddington, dans le comté du Cheshire, Delves Broughton devient baronnet à la mort de son père, en . Il est marié à Vera Edyth Griffith-Boscawen[2] depuis le . Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, en tant que capitaine au premier bataillon des Irish Guards, il est censé embarquer avec ses hommes, mais il tombe malade et doit être remplacé[3],[4]. Dans les années 1930, il est obligé de vendre la majeure partie des 34 000 acres du domaine familial pour payer des dettes de jeu[5]. À la fin des années 1920 et au début des années 1930, il est partie prenante d'un consortium propriétaire du champ de courses Ensbury Park Race Course à Kinson, dans le Dorset, appartenant de nos jours à la ville de Bournemouth. En 1939, il est suspecté de fraude à l'assurance après le vol allégué de tableaux et de perles appartenant à sa femme[réf. nécessaire]. Il divorce et, quelques mois après, il se remarie avec Diana Caldwell à Durban, en Afrique du Sud, le , et le couple s'installe au Kenya[6].

Procès pour meurtre

Le , Josslyn Hay (22e comte d'Erroll) est retrouvé, tué d'une balle dans la tête, dans sa voiture à un carrefour routier à l'extérieur de Nairobi. Il faisait partie, comme Delves Broughton, de la communauté de la Vallée Heureuse[7].

L'ancienne amante d'Erroll, Alice de Janzé, est d'abord suspectée, puis Delves Broughton, dont la femme entretenait une liaison publique avec d'Erroll, est à son tour arrêté le . Il est acquitté à l'issue d'un procès commencé le [source insuffisante][8], faute de preuves, et sur la base d'une identification de l'arme du crime : le pistolet de Delves Broughton était une arme de marque Colt avec un canon à six rayures, tandis que la balle ayant tué d'Erroll portait cinq rayures. En outre, la balle meurtrière avait été tirée par un pistolet avec des rayures orientées dans le sens des aiguilles d'une montre, alors que Colt fabriquait des canons à rayures orientées dans le sens anti-horaire. Une autre balle tirée sur d'Erroll portait elle aussi cinq rayures orientées dans le sens horaire. Aucune arme ne fut produite par l'accusation non plus que par la défense. Delves Broughton déclara que deux de ses pistolets, un porte-cigarettes en argent et dix ou vingt shillings lui avaient été volés dans les jours précédant la mort d'Erroll. À l'encontre, le superintendant (officier de police) Arthur Poppy affirma que Delves Broughton avait lui-même fait disparaître les armes afin de donner l'impression qu'il n'en possédait pas du calibre concerné au moment des faits[9].

Suites et prolongements

À la suite de cette affaire, Delves Broughton n'est plus accepté par la bonne société de la Vallée Heureuse et il retourne, seul, en Angleterre, alors que son épouse prend un nouvel amant. En , quelques jours après son arrivée, il est retrouvé mort d'une surdose de morphine dans sa chambre de l'hôtel Adelphi, à Liverpool. L'enquête conclut au suicide[10],[11].

Le titre de baronnet échoit à son fils, Evelyn Delves Broughton.

Après sa mort, sa veuve Diana se remarie deux fois, la première avec Gilbert Colville, un riche colon de la Vallée Heureuse, et la seconde avec Thomas Cholmondeley (4e baron Delamere)[12].

L'affaire connaît des prolongements tardifs car le , dans le Daily Telegraph, l'auteure Christine Nicholls fait part du contenu d'un enregistrement audio prouvant de manière irréfutable, selon elle, la culpabilité de Delves Broughton[9],[13].

Références

  1. (en) « Major Sir Henry John Delves Broughton, 11th Bt. », sur The Peerage (consulté le ).
  2. (en) « Vera Edyth Griffith-Boscawen », sur The Peerage, .
  3. (en) Rudyard Kipling, The Irish Guards in the Great War, vol. 1 : The First Battalion, (lire en ligne).
  4. (en) « Obituary », The Times, .
  5. (en) « Obituary: Isabella Blow », Daily Post, Liverpool, .
  6. (en) Colin Evans, A Question of Evidence: The Casebook of Great Forensic Controversies, from Napoleon to O. J, John Wiley & Sons, (ISBN 9780471462682, lire en ligne), p. 75.
  7. Adrien Jaulmes, « Petits meurtres entre aristocrates débauchés au Kenya », Le Figaro, (lire en ligne).
  8. (en) Errol Trzebinski, The Life and Death of Lord Erroll, Harper Press, .
  9. (en) Judith Wood, « Revealed: the White Mischief murderer », The Daily Telegraph, (lire en ligne) .
  10. (en) « Inquest on Sir Jock Delves Broughton », The Times, .
  11. (en) Christine Stephanie Nicholls, Red Strangers: The White Tribe of Kenya, Timewell Press, (ISBN 1-85725-206-3).
  12. (en) « Lady Delamere, Figure in Murder », The New York Times, (lire en ligne).
  13. (en) Nick Scott, « Altitude sickness: the Happy Valley set », The Rake, (lire en ligne).
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