John B. Fairbanks

John Boylston Fairbanks, né le à Payson et mort le à Salt Lake City[1], est un peintre américain. Il fait partie, avec Edwin Evans (1860–1946), John Hafen (1856-1910) et Lorus Bishop Pratt (1855–1923), des artistes envoyés étudier, en 1890, à Paris par l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours (LDS Church), groupe surnommé les « Art Missionaries »[2],[3],[4].

John B. Fairbanks
Naissance
Décès
Sépulture
Payson City Cemetery (d)
Nationalité
Activité
Père
John Boylston Fairbanks (d)
Enfants
Avard Fairbanks (en)
J. Leo Fairbanks (en)

Famille, études et carrière

John, né à Payson est le fils de Sarah Van Wagoner et de John Boylston Fairbanks[1], tous deux font partie des pionniers mormons qui traversent les Grandes Plaines américaines et s'installent en Utah en [5]. Lorsque Fairbanks (Junior) atteint ses dix-huit ans, un peintre, John Hafen, installe son atelier à Payson. C'est en visitant le studio de l'artiste, que Fairbanks devine que la peinture va être son futur[6]. John Hafen devient son ami et son mentor. Il réalise bientôt des portraits, comme ceux des dirigeants mormons George Quayle Cannon et Heber J. Grant ainsi que des toiles représentant les paysages surprenants et riches en couleurs de l'Utah. Sa peinture ne suffisant pas à subvenir à ses besoins, il vend aussi des journaux et réalise des agrandissements photographiques pour George Edward Anderson (1860-1928)[6]. Le , il épouse Lilly Annetta Huish [6], ils vont avoir sept enfants, dont le peintre et sculpteur John Leo Fairbanks (1878-1946) ainsi que le sculpteur Avard Tennyson Fairbanks (1897–1987).

La French Art Mission

En 1890, Fairbanks, John Hafen (1856-1910) et Lorus Bishop Pratt (1855–1923), parviennent à convaincre les dirigeants de la LDS Church de les envoyer étudier les beaux-arts à Paris[3]. Leur demande est accueillie favorablement. La communauté mormone s'est installée à Salt Lake City, en 1847, et a prospéré grâce à ses pionniers, Brigham Young, Heber Chase Kimball et Wilford Woodruff. La construction du temple de Salt Lake est presque achevée, mais les pères de la LDS Church craignent de ne compter parmi leurs fidèles aucun artiste capable de réaliser les fresques murales qu'ils désirent[7]. Ils acceptent donc d'offrir une bourse d'étude de deux ans à Paris, alors capitale mondiale des arts, aux meilleurs jeunes artistes de Salt Lake City. Tous trois partent le puis Edwin Evans et Herman H. Haag (1871-1895), les rejoignent en 1891. À Paris, c'est une vie studieuse et appliquée qui les voit debout aux aurores pour étudier le français et l'anatomie, puis une longue journée à l'Académie Julian et parfois même des cours du soir. Ils consacrent leur temps libre à voyager en France, dessinant, peignant, visitant musées et galeries. Lorsqu'ils rentrent à Salt Lake City, fin 1892, ils ont acquis les connaissances nécessaires à la réalisation des fresques murales du temple[7].

Temple et expédition

Utah Farm (1893)
Lake Nikaragua (1901)

Fairbanks et ses camarades « missionnaires de l'art » réalisent les fresques du temple, dont l’inauguration a lieu le . À Salt Lake City, ensuite, il tente de vivre de son art, mais sans grand succès. En 1898, sa femme Lilly fait une chute dans l'escalier et meurt, le laissant seul avec leurs enfants.

Benjamin Cluff (1858–1948), premier président de la Brigham Young University, organise, en 1902, une expédition au Mexique pour y découvrir la ville de Zarahemla, décrite dans le Livre de Mormon. Il engage Fairbanks pour réaliser des dessins, peintures et photographies. Pendant deux ans, il réalise des dessins et des tableaux des paysages somptueux traversés par l’expédition, au Mexique, en Amérique-Centrale et en Colombie[8].

Zion et dernières années

Grâce aux progrès réalisés dans le domaine des chemins-de-fer, le canyon de Zion, commence à faire parler de lui, sa beauté est largement commentée dans la presse. Fairbanks décide de s'y rendre en . Il arrive à Springdale et loge chez Oliver Gifford dont la fille, Florence, alors âgée de vingt-cinq ans lui rappelle sa défunte épouse. Ils vont se marier le et la famille Fairbanks va bientôt s'accroître de cinq enfants[9]. Il continue inlassablement à peintre, vendant quelques toiles, mais il est aussi obligé pour faire vivre sa famille d'accepter de petits boulots comme celui d'étalagiste[8]. En 1926, la mère de son épouse s'étant fracturé le bassin, la famille Fairbanks s'installe à Springdale. Pendant cinq ans, il réalise à nouveau des toiles d'une grande beauté des paysages de Zion et de Bryce Canyon, comme son Fisher Towers, Zion de 1928[9]. Zion est devenu en 1919 un parc national et attire de riches touristes à qui Fairbanks vend des toiles[9]. De retour à Salt Lake City, il ouvre un atelier de peinture et de photographie et enseigne à la Brigham Young University[2]. John B. Fairbanks meurt chez lui, le [1].

Notes et références

  1. « Certificate of Death », State of Utah,
  2. Swanson (2001), « Edwin Evans »
  3. Olpin, « Edwin Evans »
  4. Introvigne, p. 112.
  5. David Romney Crockett, Saints find the place : a day-by-day pioneer experience, Tucson, LDS-Gems Press, 1997, p. 289.
  6. Fairbanks (1948)
  7. Givens, « Painting The Mormon Story »
  8. Swanson (1991), p. 94 ss.
  9. Poulton, « John B. Fairbanks »

Bibliographie

  • John Boylston Fairbanks, Diary of John B. Fairbanks, 1855-, Salt Lake City, Brigham Young University Library, 1948.
  • Terryl Givens, People of paradox : a history of Mormon culture, Oxford, Oxford University Press, 2007.
  • Massimo Introvigne, Les mormons, Paris, Brepols, 1991.
  • Robert S. Olpin, Painters of the Wasatch Mountains, Salt Lake City, Gibbs Smith, Publisher, 2005.
  • Donna L. Poulton, Painters of Utah's canyons and deserts, Layton, Gibbs Smith, 2009.
  • Will South, James Taylor Harwood, 1860-1940, Utah Museum of Fine Arts, University of Utah, 1987.
  • Vern G. Swanson, Utah art, Layton, Peregrine Smith Books, 1991.
  • Vern G. Swanson, Utah art, Utah artists : 150 year survey, Layton, Gibbs Smith, 2001.

Liens externes

  • Portail de la peinture
  • Portail de Salt Lake City
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.