John Perkins
John Perkins, né le à Hanover (New Hampshire), est un économiste, écrivain et militant écologiste américain. Il est surtout connu pour son ouvrage publié en 2004 Confessions of an Economic Hitman, traduit en français par Les Confessions d'un assassin financier.
Pour les articles homonymes, voir Perkins.
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Université de Boston Questrom School of Business (en) Middlebury College Tilton School (en) |
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(en) www.johnperkins.org |
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LennonOno Grant for Peace (en) () |
Biographie
Né en 1945 à Hanover, aux États-Unis, John Perkins a suivi un cours en administration commerciale à l’Université de Boston. En 1968, à l’aide d’un contact dans la National Security Agency (NSA), il se joint aux Corps de la paix, une agence fédérale américaine indépendante qui envoie des volontaires aux quatre coins du monde pour aider des peuples étrangers à trouver une main d’œuvre formée qui comblera leurs besoins.
Une rencontre avec Graham Greene au Panama, qui l'encouragera à écrire un livre, constituera un moment important dans sa vie.
En 1980, après une importante prise de conscience et une dépression nerveuse, il remettra sa démission.
En 1982, il crée l'Independent Power System Inc. (IPS), une compagnie de production d’électricité sans danger pour l’environnement, qu’il revendra en 1990 avant de prendre sa retraite. Après la vente d’IPS, il consacre beaucoup de son temps à des organismes à but non lucratif et au développement des cultures indigènes d’Amazonie. Il fonde Dream Change Coalition (devenu DreamChange), un organisme à but non lucratif qui incite les gens à façonner une société d’équilibre social et de sensibilisation à l’environnement[1]. En avril 1999, le magazine Time a choisi Dream Change Coalition ainsi que douze autres organismes dont les sites Internet reflétaient le mieux les principes et idéaux du Jour de la Terre[2]
Thèses
« Les assassins financiers sont des professionnels grassement payés qui escroquent des milliards de dollars à divers pays du globe. Ils dirigent l’argent de la Banque mondiale, de l’Agence américaine du développement international (US Agency for International Development – USAID) et d’autres organisations « humanitaires » vers les coffres de grandes compagnies et vers les poches de quelques familles richissimes qui contrôlent les ressources naturelles de la planète. Leurs armes principales : les rapports financiers frauduleux, les élections truquées. les pots-de-vin, l’extorsion, le sexe et le meurtre. Ils jouent un jeu vieux comme le monde, mais qui a atteint des proportions terrifiantes en cette époque de mondialisation.
Je sais très bien de quoi je parle... car j’ai été moi-même un assassin financier. »
— John Perkins, préface de Les Confessions d'un assassin financier[3]
Perkins soutient qu'une certaine élite aux États-Unis souhaite construire un empire planétaire, défini par les présidents Lyndon Johnson et Richard Nixon. Pour ce faire, ils ont constitué un groupe de consultants qui utilisent les organisations financières internationales pour créer les conditions permettant d'assujettir des nations à cet empire par l'endettement économique auprès d'organismes comme le FMI et la Banque mondiale. La tâche de ces consultants est de justifier et d'argumenter la conclusion par des États d'énormes prêts internationaux dont l'argent finira, déduction faite des sommes destinées à la corruption des élites locales, sur les comptes en banques de grandes sociétés d'ingénierie et de construction américaines. Les besoins en liquidités ayant été au préalable surévalués par ces consultants, l'État se révèle incapable de payer sa dette et en sujétion vis-à-vis du créancier. Cette position de pouvoir permettant ensuite d'exiger à l'état sujet l'établissement de bases militaires, un vote favorable aux Nations unies ainsi qu'une loyauté politique en général ou l'accès à d'éventuelles richesses pétrolières et autres ressources naturelles. Il qualifie ces méthodes de mafieuses.
Parfois ces prêts prennent la forme pernicieuse d'une aide au développement, ce que critique Perkins comme étant motivée par la cupidité. Il s'attaque d'ailleurs au bien-fondé de cet idéal, se demandant si le monde entier peut vivre avec le même train de vie que les États-Unis en sachant que les ressources sont limitées et exprime des doutes sur la viabilité et le suprématisme du système dominant, étant donnée sa piètre qualité de vie et ses hauts taux statistiques de suicides, divorces, abus de drogues, dépressions et crimes.
Il désigne le dollar comme pierre angulaire de l'empire global en expliquant que c'est le fait qu'il soit la principale monnaie internationale qui permet la pérennité de ce système. Car tous ces prêts à fonds perdus risqueraient, pour un autre créancier, de provoquer une banqueroute. Mais les États-Unis impriment de l'argent qui n'est pas soutenu par l'étalon-or, juste par la confiance internationale dans l'économie américaine et, précisément, son empire global. Les États-Unis peuvent ainsi accumuler une immense dette nationale (début 2003, 6 trillions de $). Il prévoit un possible effondrement de ce système si une nouvelle monnaie internationale devait remplacer le dollar comme monnaie de transaction et si les créanciers des États-Unis demandaient le remboursement de leur dette dans une autre monnaie, par exemple l'euro.
Il explique que lorsque les « assassins financiers » comme lui échouent dans leurs plans, des tueurs à gages font leur apparition, les « chacals » et assassinent les personnes faisant obstacle aux ambitions américaines. Puis, en dernier recours, si les assassins échouent aussi, des soldats américains sont envoyés au combat, suivant une stratégie d'impérialisme classique.
Pour Perkins, l'invasion de l'Irak en 1990 fut décidée avec la libération du Koweït comme prétexte, non comme but, le but étant de détrôner Saddam Hussein qui n'avait pas accepté de jouer un rôle de marionnette de cette stratégie de sujétion à l'empire global à cause de son nationalisme.
Perkins s'oppose à l'idéologie de la Destinée manifeste visant à justifier l’expansionnisme américain.
Il nie tout apport aux théories du complot, soutenant que nous ne pouvons jeter le blâme sur une conspiration quelconque car bien que l'empire global dépende de l'efficacité des banques, des compagnies et des gouvernements, c'est nous même qui en permettons l'existence étant donné que nous travaillons aussi pour ces sociétés et consommons les produits qu’elles commercialisent, bien qu'il soit plus facile de jeter le blâme sur un bouc émissaire. Pour lui, l'élite qui travaille pour l'empire global est une simple association d'intérêts et de croyances communes, non de comploteurs maléfiques.
Il soutient la vision politique du président américain Jimmy Carter, considéré comme le président américain le plus proche des idéaux des insurgés de 1776 et raille celle de Ronald Reagan qualifié « d'acteur habitué à se faire diriger ». Il dénonce Robert McNamara comme étant l'homme qui a permis de transformer la Banque mondiale en un moyen d'asservissement du tiers monde à l'empire global.
Méthodes de manipulation économiques
Il s'agit de justifier l'endettement d'un pays en prétextant une future augmentation du PNB. Le projet économique ayant pour résultat la plus forte croissance annuelle moyenne du PNB devait l'emporter sur les autres. Pour ce faire, Perkins décrit la « méthode Markov de modélisation économétrique » comme ayant été développée sous sa supervision par un mathématicien du Massachusetts Institute of Technology (MIT), le titulaire d'un doctorat Nadipuram Prasad, pour soi-disant prévoir l'impact d'un investissement infrastructurel sur le développement économique. L'avantage de convaincre par des calculs complexes est que seul un économètre doué et ayant du temps devant lui pourrait contester une affirmation issue de cette méthode. Perkins dénonce la nature trompeuse du PNB : celui-ci peut croître même s'il ne profite qu'à une seule personne dans un pays. Il peut croître, même si les riches s'enrichissent et les pauvres s'appauvrissent. Même si le fardeau de dettes prive ses plus pauvres citoyens de soins de santé, d'éducation et d'autres services sociaux durant des décennies.
Bibliographie
Œuvre traduites en français :
- Histoire secrète de l'empire américain : Assassins financiers, chacals et la vérité sur la corruption à l'échelle mondiale, éditions alterre, 2008
- Les Confessions d'un assassin financier (Confessions of an Economic Hitman), éditions alterre, 2005
Version originale :
- Hoodwinked, 2009
- The Secret History of the American Empire, 2007
- Spirit Of the Shuar, 2001
- Psychonavigation, 1999
- Shapeshifting, 1997
- The World Is As You Dream It, 1994
- The Stress-Free Habit, 1989
Cinéma
- Apparition
- Les Quatre Cavaliers (en), film documentaire réalisé par Ross Ashcroft, 2012
- Let's Make Money, film documentaire réalisé par Erwin Wagenhofer, 2009
- Zeitgeist Addendum, film documentaire réalisé par Peter Joseph, 2008
- La Fin de la pauvreté ?, film documentaire de Philippe Diaz, 2008
Citations
« Nous sommes entrés dans une des plus importantes périodes de l'histoire humaine, le temps des prophéties. Nous avons l'opportunité de nous élever à de nouveaux niveaux de conscience. Ce temps a été prédit à travers les derniers siècles à la grandeur du monde. C'est maintenant à nous — vous et moi — de tout faire pour que ça se produise. Quel magnifique cadeau ! »
« Nous devons absolument et sans équivoque nous commettre à nous réveiller nous-mêmes ainsi que tous les gens autour de nous. Nous devons entendre la sagesse des prophéties, ouvrir nos cœurs et nos esprits aux possibilités, devenir conscient, et ensuite entreprendre des actions. »
— Les Confessions d'un assassin financier
Notes et références
- (en) DreamChange
- (en) CLICK HERE: The Web's Wild World - Morris Barrett, Time, 26 avril 1999
- Perkins John - Les Confessions d'un assassin financier - Academia.edu (texte intégral)
Annexes
Articles connexes
Liens externes
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- (en) Site officiel
- Confessions d'un assassin financier (J. Perkins) - Sans auteur, Dailymotion, 19 min 44 s, [vidéo]
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