Joop Zoetemelk

Joop Zoetemelk (ˈjoːp ˈsutəmɛlk) (in extenso Hendrik Gerardus Joseph Zoetemelk) est un coureur cycliste néerlandais, né le à La Haye. Amateur, il a gagné le contre-la-montre par équipes aux Jeux Olympiques de 1968, puis le Tour de Yougoslavie en 1969. Professionnel de 1970 à 1987, il a notamment remporté le Tour d'Espagne 1979, le Tour de France 1980, et les championnats du monde en 1985.

Joop Zoetemelk
Joop Zoetemelk en 1973.
Informations
Nom de naissance
Hendrik Gerardus Joseph Zoetemelk
Surnom
Le Hollandais de France
Naissance
Nationalité
Spécialité
courses par étapes
Distinctions
Liste détaillée
Équipes professionnelles
Principales victoires
3 championnats
Champion du monde sur route 1985
Champion des Pays-Bas sur route 1971 et 1973
2 grands tours
Tour de France 1980
Tour d'Espagne 1979
2 classements annexes sur les grands tours
Classement de la montagne
Tour d'Espagne 1971
Classement du combiné
Tour de France 1973
13 étapes dans les grands tours
Tour de France (10 étapes)
Tour d'Espagne (3 étapes)
Courses à étapes
Tour de Romandie 1974
Paris-Nice 1974, 1975 et 1979
Tirreno-Adriatico 1985
Classiques
Flèche wallonne 1976
Paris-Tours 1977 et 1979
Amstel Gold Race 1987

Biographie

Jeunesse et carrière amateur

Hendrik Gerardus Joseph Zoetemelk naît le à La Haye[1]. Ses parents, Gerard et Maria Zoetemelk, sont fermiers et éleveurs de porcs à Rijpwetering, en Hollande-Méridionale et ont quatre fils et une fille[2]. Peu intéressé et « moyen en tout » dans sa scolarité, il entre à douze ans à l'école technique de Leyde où il obtient un diplôme de charpentier. Il effectue chaque jour à vélo les dix kilomètres qui le séparent de cette école. C'est cependant le patinage sur glace qui l'attire d'abord. Il le pratique au club Swift de Leyde et continue néanmoins le vélo pour s'entraîner et pour se rendre sur les chantiers sur lesquels il exerce son métier. C'est en 1963, à cause d'un hiver doux empêchant le patinage sur les canaux, qu'il dispute ses premières courses cyclistes[3].

Joop Zoetemelk vêtu du maillot d'Amstel Bier en 1968.

Il fait ses débuts en cyclo-cross et ses résultats lui permettent de prendre part au championnat des Pays-Bas junior, dont il prend la quinzième place[4]. Quelques mois plus tard, il gagne une première course sur route à Puiflijk, rapidement suivie d'une deuxième à Aalsmeer puis du championnat du club. Durant l'hiver, il remporte le championnat des Pays-Bas de cyclo-cross[5]. Sollicité par plusieurs équipes, il choisit Jabo, marque de son vélo de course. Il reste néanmoins lié au Swift, avec lequel il gagne le championnat des Pays-Bas des clubs aux côtés de trois professionnels, Gerben Karstens, Bart Zoet et Nol Klosterman. Présélectionné pour participer aux Jeux olympiques de 1968, il suscite l'intérêt d'équipes plus réputées. Conseillé par Jasper Bouma, patron de Jabo, il rejoint en 1967 l'équipe Amstel Bier d'Herman Krott, dont le leader est Fedor den Hertog[6]. Les primes lui permettent d'exercer son métier à mi-temps désormais[7]. Avec l'équipe des Pays-Bas, dont le sélectionneur est Herman Krott, il dispute ses premières courses internationales. Il découvre la montagne et ses facilités sur ce terrain au Tour de Turquie, dont il gagne une étape. Il confirme en terminant deuxième du Tour d'Écosse derrière René Pijnen, puis prend deux deuxièmes places d'étapes au Tour du Mexique. Régulier et bon grimpeur, il intègre pleinement la sélection olympique l'année suivante. En raison du forfait de Tino Tabak, il prend également place dans l'équipe de poursuite sur piste. Alors qu'il n'avait jamais roulé sur un vélodrome, il réalise avec Klaas Balk, Piet Hoekstra et Henk Nieuwkamp le temps minimum qualifiant l'équipe pour les Jeux. À Mexico, l'équipe est éliminée du tournoi de poursuite par équipes dès le premier tour en prenant la douzième place. Inscrit en poursuite individuelle, Zoetemelk convainc les dirigeants de la fédération néerlandaise de le dispenser de cette compétition pour se concentrer sur la route. Lors de la course en ligne, il fait partie de l'échappée de douze coureurs mais il casse son vélo et est rattrapé par le peloton. Avec Fedor den Hertog, Jan Krekels et René Pijnen, il domine les frères suédois Pettersson lors des 100 km contre-la-montre par équipes et décroche ainsi une médaille d'or[8].

En 1969, Joop Zoetemelk reste membre d'Amstel Bier. Il reçoit un calendrier de courses distinct de Fedor den Hertog, rival bien que coéquipier. Il remporte le Tour de Yougoslavie, prend la troisième place et gagne le classement de la montagne du Tour d'Autriche et découvre la France à l'occasion du Circuit des Mines, qu'il remporte également. Il dispute ensuite le Tour de l'Avenir, l'une des épreuves phare du calendrier amateur international. Après s'être incliné derrière Gosta Pettersson lors du prologue, il remporte le contre-la-montre par équipes avec ses coéquipiers. Il s'empare de la première place du classement général après la quatrième étape, et la garde jusqu'à la fin de la course sans gagner d'étape[9].

Carrière professionnelle

Surnommé le Hollandais du Tour de France, il est professionnel de 1970 à 1987 : une longévité remarquable dans ce sport. En seize participations au Tour de France, il n'abandonne jamais. Il remporte une fois la Grande Boucle en 1980, bénéficiant au passage de l'abandon sur blessure de Bernard Hinault (maillot jaune sur les épaules) à Pau. Il a refusé de porter le maillot jaune au lendemain de l'abandon de son rival, puis il a défendu ce maillot jusqu'aux Champs Élysées[10],[11].

En 1974, victime d'une chute au Midi libre, il ne peut pas prendre part au Tour alors qu'il domine ses rivaux (Merckx, Thévenet, Van Impe) dans les principales courses par étapes de début de saison (3 courses, 3 victoires).

Il termine deuxième du Tour en 1970, 1971, 1976, 1978, 1979, 1982, et détient le record du nombre de places de deuxième. Zoetemelk est le deuxième coureur néerlandais à gagner le Tour de France, douze ans après Jan Janssen, comme il fut en 1979 le deuxième Néerlandais à gagner la Vuelta, douze ans après le même compatriote. En 1985, il gagne les championnats du monde de cyclisme sur route, à près de 39 ans : il reste le doyen des vainqueurs de cette épreuve[11]. En 1987, il remporte l'Amstel Gold Race, à l'âge de 40 ans.

À sa retraite, il rejoint son épouse Françoise à la direction de son hôtel (Le Richemont) à Meaux. Depuis l'âge de 24 ans, il vit dans un village près de Meaux : Germigny-l'Évêque[11],[12].

Le , il participe à son premier marathon en course à pied à Paris en compagnie de son fils.

Palmarès

Palmarès amateur

Palmarès professionnel

Tour de France

16 participations

  • 1970 : 2e
  • 1971 : 2e, maillot jaune pendant un jour
  • 1972 : 5e
  • 1973 : 4e, vainqueur du classement du combiné, du prologue et de la 4e étape, maillot jaune pendant un jour
  • 1975 : 4e, vainqueur de la 11e étape
  • 1976 : 2e, vainqueur des 9e, 10e et 20e étapes
  • 1977 : 8e
  • 1978 : 2e, vainqueur de la 14e étape (contre-la-montre), maillot jaune pendant quatre jours
  • 1979 : 2e, vainqueur de la 18e étape, maillot jaune pendant six jours
  • 1980 : Vainqueur du classement général, des 1re (contre-la-montre par équipes), 7e (contre-la-montre par équipes), 11e (contre-la-montre) et 20e (contre-la-montre) étapes, maillot jaune pendant dix jours
  • 1981 : 4e, vainqueur des 2e (contre-la-montre par équipes) et 5e (contre-la-montre par équipes) étapes
  • 1982 : 2e
  • 1983 : 23e, vainqueur de la 2e étape (contre-la-montre par équipes)
  • 1984 : 30e
  • 1985 : 12e
  • 1986 : 24e

Tour d'Espagne

2 participations

  • 1971 : 6e, vainqueur du classement de la montagne et de la 16e étape
  • 1979 : vainqueur du classement général, du prologue et de la 8eb étape (contre-la-montre), maillot amarillo pendant 13 jours (dont 4 demi-étapes)

Distinctions

... et en 2008.

Depuis 2002, Zoetemelk fait partie des coureurs retenus dans le Temple de la renommée ou Hall of Fame de l'Union cycliste internationale[14].

Références

  1. Gilles Le Roc'h, Ils ont fait le Tour, Paris, Solar, (ISBN 2-263-03464-1), p. 94-95..
  2. Zoetemelk 1980, p. 37.
  3. Zoetemelk 1980, p. 37-41.
  4. Zoetemelk 1980, p. 43
  5. Zoetemelk 1980, p. 44-45.
  6. Zoetemelk 1980, p. 48-49.
  7. Zoetemelk 1980, p. 50.
  8. Zoetemelk 1980, p. 50-55.
  9. Zoetemelk 1980, p. 57-63.
  10. Vincent Coté, « Qu'est devenu le cycliste Joop Zoetemelk ? », sur www.ouest-france.fr, (consulté le ).
  11. Henri Seckel, « Joop Zoetemelk, le Hollandais installé en France après en avoir fait le Tour », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  12. « La belle retraite de Zoetemelk », Le Parisien, 19 mars 2008.
  13. Zoetemelk: «La Yougoslavie a été le tremplin de ma carrière» L'Équipe, le 22 juin 2014.
  14. « 14 avril 2002 : les 100 ans de Paris-Roubaix et l'inauguration du CMC de l'UCI à Aigle » (version du 23 août 2018 sur l'Internet Archive), Union cycliste internationale, sur uci.ch, .
  15. JORF 5 avril 2015.

Voir aussi

Bibliographie

  • Joop Zoetemelk (en collaboration avec Georges Pagnoud), La prochaine étape, Paris, Solar, , 190 p. (ISBN 2-263-00415-7)

Liens externes

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