José Calvo Sotelo
José Calvo Sotelo (Tui, province de Pontevedra, — Madrid, ) était un homme politique espagnol monarchiste de premier plan avant la guerre d'Espagne. Son assassinat par des militants républicains ralliera de nombreux Espagnols au putsch des généraux Emilio Mola et Francisco Franco en 1936. Il rédigea plusieurs essais[1].
José Calvo Sotelo | |
José Calvo Sotelo avec l'uniforme du Corps supérieur des avocats de l'État (1930). | |
Fonctions | |
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Ministre espagnol des Finances | |
– | |
Monarque | Alphonse XIII |
Président du gouvernement | Miguel Primo de Rivera |
Prédécesseur | José Corral y Larre |
Successeur | Francisco Moreno Zuleta |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Tui (Pontevedra) Royaume d'Espagne |
Date de décès | |
Lieu de décès | Madrid République espagnole |
Nature du décès | Assassinat politique |
Nationalité | Espagnole |
Parti politique | Renovación Española |
Diplômé de | Université de Saragosse Université centrale de Madrid |
Profession | Avocat |
Religion | Catholique |
Biographie
Économiste et juriste, professeur d'université, José Calvo Sotelo a commencé sa carrière politique au Parti conservateur d'Antonio Maura et au ministère de la Justice.
En 1919, il est membre des Cortes espagnoles (élu sur le district de O Carballiño, province d'Ourense en Galice).
En 1922, il est nommé gouverneur civil de Valence.
En 1923, José Calvo Sotelo est chargé, après la prise de pouvoir de Miguel Primo de Rivera, de l'élaboration d'une constitution régionale et municipale.
En 1925, il devient ministre des Finances. Il inquiète certains banquiers traditionnels par sa volonté d'instaurer un impôt sur le revenu ainsi qu'un budget extraordinaire ayant pour but de financer les travaux publics par des emprunts dont les intérêts seraient servis suivant les recettes[2].
En 1931, il est poussé à l'exil avec l'avènement de la république.
En mai 1934, amnistié, il revient en Espagne et est élu député de la Renovación Española.
Il devient vite une figure politique et charismatique de premier plan et le leader de la droite nationaliste.
En 1935, il tente sans succès de prendre le contrôle de la Phalange espagnole, dirigée par José Antonio Primo de Rivera.
Après la victoire du Frente Popular en , il est un critique acerbe et pointu du gouvernement républicain.
Ses critiques agacent au plus haut point les dirigeants du Front populaire. Il est menacé de mort à plusieurs reprises par plusieurs de ses membres, comme par exemple lors de la séance parlementaire du , par Santiago Casares Quiroga, le ministre de la Guerre, ou par le député socialiste Ángel Galarza lors de la séance parlementaire du 1er juillet .
Le 16 juin 1936, il prononce aux Cortes républicaines un célèbre discours dans lequel il réclame la fin des attentats anti-cléricaux, des incendies volontaires d'églises catholiques[3] et des désordres fomentés par des miliciens communistes. Il est alors publiquement menacé par « la Pasionaria », la députée communiste Dolores Ibárruri, qui lui lance : « Cet homme a parlé pour la dernière fois ».
Le , José del Castillo, un lieutenant de la garde d'assaut, membre du Parti socialiste espagnol et de l'Union militaire républicaine antifasciste, est assassiné par un groupe de phalangistes à Madrid. Cet assassinat répondait à celui de Andrés Sáenz de Heredia, cousin de José Antonio Primo de Rivera, et la blessure par balle de l'étudiant carliste José Llaguno Acha, par le même José del Castillo, le , place Castelar. Le jour d'après, en représailles, des membres de la Garde d'assaut et des militants des jeunesses socialistes se présentent en pleine nuit à la résidence de José Calvo Sotelo et l’emmènent dans une fourgonnette de police. C’est alors que Luis Cuenca (policier et garde du corps de Indalecio Prieto, chef du Parti socialiste PSOE) l’abat. Son corps est ensuite laissé dans un cimetière[4].
Une autre version, soutenue par certains historiens, estime que la mort de Calvo Sotelo était programmée dès le par Santiago Casares Quiroga, le chef de la police et le capitaine Condes. Enfin, une dernière version affirme que l'instigatrice de l'assassinat de Sotelo aurait été « la Pasionaria », qui l'aurait décidé dès la fin du discours de Calvo Sotelo du . Certains historiens disent par ailleurs que l'équipe qui a emmené Calvo Sotelo avait d'abord voulu s'emparer de Gil Robles, mais que celui-ci n'était pas à son domicile madrilène, mais à Biarritz. Du coup ils se sont rendus au domicile de Calvo Sotelo.
Son corps abandonné dans un cimetière est trouvé au matin par un employé de ce cimetière, et rapidement identifié. Toute l'Espagne catholique et celle de droite est alors choquée. Son enterrement est suivi par des dizaines de milliers de personnes, alors que le silence du gouvernement républicain, embarrassé, est pesant. Cet évènement sert de prétexte[réf. nécessaire] aux nationalistes pour justifier le coup d'État militaire du 17 juillet 1936 (en fait celui-ci était déjà planifié avant son assassinat : le général Emilio Mola avait donné des ordres pour que celui-ci eût lieu entre le 10 et le ) ; mais c'est bien celui-ci qui persuade le lieutenant général Franco, qui était encore hésitant (parce qu'il estimait que ce serait très difficile voire voué à l'échec), de prendre part au soulèvement[5]. Cette tentative de coup d'État conduit à la guerre d'Espagne.
Hommages
En 1960, un monument à sa mémoire, œuvre de l'architecte Manuel Manzano Monís et du sculpteur Carlos Ferreira, est érigé sur la place de Castille à Madrid. En 2016, le débat s'ouvre sur la nécessité de déplacer le monument[6].
Publications
- Estudio económico de la Hacienda Española, (1929)
- En defensa propia, (1932)
- Mis servicios al Estado. Seis años de gestión, (1931)
- La voz de un perseguido, (1933)
- El capitalismo contemporáneo y su evolución
Notes et références
- http://cabeceras.eldiariomontanes.es/extras-comerciales/extras-calles/calle_calvo_sotelo/calle_calvo_sotelo_pag08.php
- Hugh Thomas, La guerre d'Espagne, éditions Robert Laffont, 1985, p. 24
- Hugh Thomas, La Guerre d'Espagne, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , édition définitive éd. (1re éd. 1961), 1040 p. (ISBN 978-2221048443)
- Philippe Noury (en collaboration avec Joseph Pérez), Histoire de l'Espagne : des origines à nos jours, Tallandier, , 800 p. (ISBN 979-10-210-0283-8, lire en ligne)
- (es) Javier Torres, César Vidal a Actuall: “El libro sobre el fraude del 36 deslegitima la ley de Memoria Histórica”, actuall.com, 15 mars 2017
- (es) «El obelisco franquista derribado estaba protegido por Patrimonio», El País, 3 février 2016
Liens externes
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