Joseph Anténor Firmin

Joseph Auguste Anténor Firmin ou Anténor Firmin ( - ) est un homme politique et intellectuel haïtien.

Anténor Firmin
Fonctions
Secrétaire d’État des Finances, du Commerce et des Relations extérieures
Président Tirésias Simon Sam
Prédécesseur Callisthène Fouchard (Finances et Commerce)
Pourcely Faine (Relations extérieures)
Successeur Solon Ménos
Président Florvil Hyppolite
Prédécesseur Saint-Martin Dupuy (Finances et Commerce)
Lui-même (Relations extérieures)
Successeur Hugon Lechaud
Secrétaire d'État des Relations extérieures, de l'Agriculture et des Cultes
Président Florvil Hyppolite
Prédécesseur Saint-Martin Dupuy (Relations extérieures)
Néré Numa (Agriculture)
Maximilien Laforest (Cultes)
Successeur Lui-même (Relations extérieures)
Clément Haentjens (Agriculture)
Léger Cauvin (Cultes)
Membre du Gouvernement provisoire de la République d'Haïti
Biographie
Nom de naissance Joseph Auguste Anténor Firmin
Date de naissance
Lieu de naissance Cap-Haïtien (Haïti)
Date de décès
Lieu de décès Saint Thomas (Indes occidentales danoises)
Nationalité haïtienne
Parti politique Parti Libéral
Conjoint Marie Louise Victoria Rosa Salnave
Enfants Anne-Marie Firmin
Georges Anténor Firmin
Profession Avocat, enseignant, journaliste

Biographie

Issu d'une famille modeste du Cap-Haïtien, à Haïti, Anténor Firmin effectue ses études secondaires au lycée Philippe Guerrier, dans sa ville natale, et commence à enseigner dès l'âge de dix-sept ans[1].

Il travaille comme employé d'une maison de commerce, professeur, puis inspecteur des écoles. Passionné de politique, il fonde au Cap-Haïtien le journal Le Messager du Nord. Candidat malheureux en 1879 à la députation, il est envoyé en 1883 comme représentant de son pays aux fêtes du centenaire de Simon Bolivar. Refusant un poste de ministre sous la présidence de Lysius Félicité Salomon, il s'exile à Saint Thomas puis à Paris (1885), où il rencontre Louis-Joseph Janvier et est admis le 17 juillet 1884 à la Société d'anthropologie de Paris[1].

En 1889, il est nommé par le président Florvil Hyppolite ministre des Finances et des Relations extérieures. Il quitte son cabinet en 1891 ; dans la foulée, il s'installe en France[2].

Il est nommé en 1900 ambassadeur d'Haïti en France[2].

En 1885, il publie De l’égalité des races humaines. Anthropologie positive, qui est une tentative de réhabilitation de la grandeur historique de la race noire depuis l'Égypte jusqu'à Haïti, en réaction à l'Essai sur l'inégalité des races humaines (1853-1855) de Gobineau[3].

Anténor Firmin est candidat à la présidence à la fin du XIXe siècle. Ministre du président Florvil Hyppolite en 1891, il résiste aux pressions des États-Unis, qui voulaient installer une base militaire en Haïti, au Môle Saint-Nicolas. En 1905, son essai, M. Roosevelt, président des États-Unis et la République d'Haïti eut une grande répercussion ; il prédisait une intervention de l'armée américaine qui, de fait, eut lieu. En effet, écrit-il dans son ouvrage L'effort dans le mal : « Homme, je puis disparaître, sans voir poindre à l’horizon national l’aurore d’un jour meilleur. Cependant, même après ma mort, il faudra de deux choses l’une : ou Haïti passe sous une domination étrangère, ou elle adopte résolument les principes au nom desquels j’ai toujours lutté et combattu. Car, au XXe siècle, et dans l’hémisphère occidental, aucun peuple ne peut vivre indéfiniment sous la tyrannie, dans l’injustice, l’ignorance et la misère »[2].

Publications

Frontispice et page de titre de l'édition de 1885 (éd. F. Pichon).
  • De l'égalité des races humaines, Joseph Anténor Firmin, De l'égalité des races humaines. Anthropologie positive, (œuvre littéraire), Librairie Cotillon et F. Pichon, , [lire en ligne]
  • Haïti au point de vue politique, administratif et économique: conférence faite au Grand cercle de Paris, le , Paris, F. Pichon, 1891
  • Diplomate et diplomatie: lettre ouverte à M. Solon Ménos, Cap-Haïtien, Imprimerie du Progrès, 1899
  • Lettre ouverte aux membres de la Société de Législation de Port-au-Prince, Basse-Terre, Guadeloupe, Imp. Ouvrière, 1904[4]
  • M. Roosevelt, président des États-Unis et la République d'Haïti, Paris, F. Pichon et Durand-Auzias, 1905[5]
  • Études sociologiques, historiques et littéraires, Paris, V. Girard & E. Brière, 1910
  • L'effort dans le mal, Port-au-Prince, Imprimerie H. Chauvet, 1911
  • Lettres de Saint-Thomas : études sociologiques, historiques et littéraires, Paris, V. Giard & E. Brière,

Notes et références

  1. Jean Maxius Bernard, « Anténor Firmin: Conciliateur de l’humanité. | Lettres de Cuba », sur www.lettresdecuba.cult.cu (consulté le ).
  2. « Anténor Firmin », sur Île en île, (consulté le ).
  3. « Décolonisations (1/3) - L'apprentissage - Regarder le documentaire complet », sur ARTE (consulté le ).
  4. Firmin, Joseph-Anténor, Lettre ouverte aux membres de la Société de Législation de Port-au-Prince, Basse-Terre (Guadeloupe), sur Internet Archive, 1904.
  5. Firmin, Joseph-Anténor, M. Roosevelt, président des États-Unis et la République d'Haïti, sur Internet Archive, 1905.

Annexes

Bibliographie

  • (en) Fluehr–Lobban, Carolyn. A 19th Haitian Pioneering Anthropologist: An Intellectual Biography of Anténor Firmin, in Bérose - Encyclopédie internationale des histoires de l'anthropologie, Paris, 2018.
  • Jean Price-Mars, Joseph Anténor Firmin. Port-au-Prince, Imprimerie du Séminaire Adventiste, 1978.
  • Radio France internationale, Elikia M'Bokolo, Martial Ze Belinga, Défenseur de la race noire : Anténor Firmin (1850-1911), (émission de radio),

Articles connexes

Liens externes

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