Joseph Bracops
Joseph Bracops (Bruxelles-ville, - Anderlecht, ) était une personnalité politique belge. Bracops fut conseiller communal (1946-1966) et bourgmestre d'Anderlecht (1947-1966) et député (1946-1966) pour le PSB. Il fut un grand défenseur de l'enseignement officiel dans les années 1950[1]. il a donné à Anderlecht, les impulsions nécessaires pour transformer la commune, industrielle, résidentielle et rurale, et lui donner une modernité qu’elle n’avait pas[2]. Ami des arts et des artistes, il a aussi été un résistant de la première heure, déporté durant trois ans[3].
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(à 66 ans) |
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Partis politiques |
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Biographie
Fils de Charles Bracops, fondeur en métaux précieux, il est né à Bruxelles le . Premier de sa promotion à l’École normale Charles Buls, il est instituteur primaire à Anderlecht de 1920 à la Seconde Guerre mondiale.
Grand défenseur de l’école officielle, doté de fortes convictions laïques et démocratiques, il fonde en 1934 le « Centre Permanent de Défense de l’École publique » (CPDE). Par ailleurs militant syndical très actif, il dirigea la Centrale du personnel enseignant socialiste et collabora au bulletin syndical L’Étincelle dont il devint le rédacteur en chef. Il est également au début des années 1920 l’un des fondateurs du Parti Communiste Belge mais s’en détache après une visite en URSS au moment de l’ascension de Staline, qui l’amènera à faire la critique du régime communiste (« Les 21 questions de Joseph Bracops »).
De 1932 à 1945, il est secrétaire général de l’« Internationale de l’Enseignement », professeur à la Centrale d’Éducation ouvrière et membre du bureau national du P.O.B.
Lorsque la guerre éclate, toujours instituteur, il devient membre du Bureau national du Parti Socialiste clandestin et cofondateur de la caisse clandestine de solidarité pour les victimes de la répression nazie. Il est cependant rapidement surveillé par la Gestapo qui l’arrête une première fois en et perquisitionne son logement, dont il avait heureusement pu évacuer les archives du Secrétariat professionnel international de l’enseignement qu’il avait en charge. Il est alors relâché avec un avertissement. Arrêté une nouvelle fois le , un long calvaire le mène de Saint-Gilles à Breendonk où il est déporté 6 mois, puis à Buchenwald (6 mois), Majdanek (6 mois), Auschwitz (6 mois) et enfin Mauthausen, Melk-sur-Danube et Ebensee (un peu plus de 6 mois). Il est libéré le par les forces américaines et revient en Belgique le [4].
Il reprend aussitôt l’action syndicale et, avec d’autres, fonde la CGSP dont il fut le premier président. Il fait cependant rapidement le choix d’une carrière politique plutôt que syndicale et est élu Député de Bruxelles aux élections législatives de . À peine son élection actée, il intervient au Parlement pour mettre en lumière le sort injuste fait à l’enseignement officiel. Les deux thèmes favoris de son activité parlementaire seront d’ailleurs l’enseignement et l’autonomie communale.
Auréolé de son prestige de résistant, il est choisi par les socialistes pour les mener au combat électoral et est élu Conseiller communal aux élections de . Il prête ensuite serment en tant que Bourgmestre le , succédant ainsi à Marius Renard revenu malade de captivité. Sous l’impulsion de Joseph Bracops, les socialistes anderlechtois vont alors connaître près de 20 années de succès, allant jusqu’à totaliser 64.6 % des voix lors des élections de 1958, ce qui constitue la plus grande victoire de l’histoire du socialisme à Anderlecht sur les libéraux-cléricaux. Joseph Bracops connaîtra ainsi quatre succès électoraux d’affilée (1946, 1952, 1958 et 1964), en étant chaque fois élu avec des dizaines de milliers de voix de préférence.
Il fut Représentant de la Belgique aux Congrès de l’Union interparlementaire et délégué belge à l’ONU pendant les sessions de 1956-1957 et 1962-1963. En 1958, il devint l’un des signataires du Pacte scolaire dont on peut penser qu’à ses yeux et au vu de son combat, il était pour lui le moindre des maux. Initié à la loge « Les vrais amis de l'union et du progrès réunis» en 1957, il fut aussi membre fondateur de celle du « Libre Examen » en 1960.
Il a été enfin Président de l’Union des Villes et des Communes belges de 1961 à 1966.
Il fut l’époux de Carmen Waucquez née à Tournai en 1913, et qui l’accompagna dans tous ses combats et dans sa vie de militant. Elle a notamment présidé les Femmes prévoyantes socialistes durant de nombreuses années.
Joseph Bracops s’éteint à Anderlecht le , jour de son 66e anniversaire. Ses funérailles rassemblent un nombre impressionnant d’Anderlechtois qui gardent de lui le souvenir d’un homme simple et bon, très proche de ses administrés, et qui donnait tout son temps et toute son énergie à la chose publique. C’est Henri Simonet qui lui succédera au poste de Bourgmestre.
Il est inhumé au cimetière communal du Vogelenzang d'Anderlecht[5].
Postérité
Le nom de Joseph Bracops fut donné en hommage à de nombreuses institutions publiques anderlechtoises (école secondaire, hôpital, centre médical, …) et l’hôtel communal abrite un buste en marbre blanc le représentant.
Joseph Bracops est également avec Albert Ayguesparse et Pierre-Louis de Muyser un des fondateurs de la revue littéraire Marginales.
Bibliographie
- Dictionnaire historique de la laïcité en Belgique, archives du Parti socialiste belge.
- Christian Laporte, Joseph Bracops, grand maïeur d'Anderlecht, La Libre, , p. 14.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
- « À propos », sur Athénée Joseph Bracops, (consulté le )
- La Libre.be, « Joseph Bracops, grand maïeur d’Anderlecht », sur LaLibre.be, (consulté le )
- joelleps, « Joseph Bracops, un homme de combats! », sur Le blog, (consulté le )
- « BRACOPS Joseph. - Maitron », sur maitron.fr (consulté le )
- « Le cimetière d’Anderlecht » [PDF], sur le site de la mairie d’Anderlecht (consulté le ).
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