Joseph Dominique Fabry-Garat

Joseph Dominique Garat, dit « Fabry-Garat » (né à Bordeaux le [1] et mort à Paris le [2]), est un chanteur, professeur de chant et compositeur de romances français.

Pour les autres membres de la famille, voir Garat.

Joseph Dominique Fabry Garat
Surnom Fabry-Garat
Nom de naissance Joseph Dominique Garat
Naissance
Bordeaux,
 Province de Guyenne
Royaume de France
Décès
Vaugirard
Activité principale Artiste lyrique
Ténor
Style Romantique
Activités annexes Concerts et composition de romances
Professeur de chant
Fonctionnaire
Lieux d'activité Paris
Années d'activité Empire vers 1830
Maîtres Mengozzi (d), Ferrari, Gérard
Ascendants Dominique Garat
Famille Pierre-Jean Garat (frère)
Jacques Joseph Garat (frère)
Dominique Joseph Garat (oncle)

Œuvres principales

  • Le Printemps et l'Amour,
  • Elisca ou le Russe,
  • l'Étoile du soir,
  • Vais vous revoir,
  • La Valse,
  • La Mort d'Erbal,
  • le Guerrier écossais, etc.

Biographie

« Fabry-Garat », frère consanguin[3] de Garat, le brillant chanteur qui fit les délices des salons aristocratiques durant l'Empire, naquit à Bordeaux en 1774[4]. La nature lui avait donné une voix de ténor fort belle ; malheureusement, il ne songea pas à la cultiver dans l'âge où la souplesse de l'organe pouvait faciliter ses études, et surtout il négligea son éducation musicale qui, depuis lors est toujours restée incomplète[3].

Il commença par entrer dans l'armée ; mais, ne pouvant s'habituer à la sévérité de la discipline militaire, il donna sa démission.

De retour dans sa ville natale, Bordeaux, et déjà arrivé à l'âge de vingt-cinq ans, il se livra à l'art du chant. Doué d'une belle voix de ténor, il s'y prit trop tard pour l'assouplir, et il lui fut impossible de lui donner cette flexibilité qui seule constitue les grands chanteurs. Ce qui, surtout, fit défaut à Fabry Garat, ce fut une solide éducation musicale. Les maîtres, dont il suivit les leçons à son retour de l'armée furent, il est vrai, Mengozzi (d)[5] et Ferrari[6] ; mais l'élève était déjà trop âgé.

Séparé de ces deux artistes habiles, Fabry Garat vint ensuite à Paris, où son frère jouissait d'une grande et légitime réputation. Celui-ci lui donna des conseils et le mit entre les mains de Gérard[7], professeur au conservatoire impérial de musique, grand musicien, né à Liège, comme Grétry, ayant comme lui le goût uni au savoir.

Mais ce fut surtout aux conseils de son livre qu'il fut redevable des progrès qu'il fit dans le chant français, pour lequel il avait des dispositions particulières. Fabry Garat brillait surtout par l'expression des paroles qu'il « disait à merveille » ; exprimant avec âme les paroles des mélodies, il s'attacha surtout à l'interprétation des romances, genre de musique alors fort en vogue, et c'est à elles qu'il dut sa réputation. Il faisait admirer, en disant ces cantilènes, une prononciation nette et bien articulée, trésor rare, mais que possèdent généralement la plupart des chanteurs méridionaux.

Cultivant particulièrement le genre de la romance, auquel il a dû sa réputation, il en composait par instinct de fort jolies qui ont en beaucoup de succès ; on peut citer entre autres : Le printemps et l'amour, Elisca ou le Russe, l'Étoile du soir, Vais vous revoir, La valse, La mort d'Erbal, le Guerrier écossais, etc. Ses compositions musicales, qui forment huit recueils de romances et pièces fugitives, ont eu le plus grand succès, et sont recherchées avec le même empressement par les artistes et par les amateurs[8].

Portrait de Jean Dominique Fabry Garat s'accompagnant à la lyre (en)[9], Adèle Romany, huile sur toile, Musée des beaux-arts de Boston.

Dans les premières années, Fabry Garat ne chantait que comme amateur, car il occupait, depuis 1808, un « emploi de finances » dans les départements de la Belgique. Lorsque la France eut perdu cette partie de son territoire (1814), il se vit privé de sa place car, à cette époque, le nom de Garat était un motif d'exclusion : on n'avait pas oublié que ce fut un Garat (son oncle Dominique Joseph, qui signifia au roi Louis XVI la sentence de mort.

Forcé de chercher des ressources dans son talent pour subvenir à son existence, Fabry Garat fut forcé de donner des leçons de chant, et voyagea pour donner des concerts.

Certaines de ses mélodies parurent en 1817 à Paris dans l'Almanach lyrique des Dames[10].

En 1830, il rentra enfin au ministère des Finances en qualité de sous-chef de bureau.

Franc-maçon[11], comme son père, son oncle et son frère aîné, le « frère » Fabry Garat est l'auteur, en , d'un Chant funèbre et de Stances, qu'il chanta lors de la pompe funèbre de la « chère sœur » Elisabeth-Fortunée Muraire[12] et, en 1807, d'un Chant funèbre maçonnique en l'honneur d'Alexandre Roëttiers de Montaleau.

Notes et références

  1. Archives municipales de Bordeaux, paroisse Saint-André, acte de baptême dressé le 31/10/1772, vue 91/113
  2. Paris, État civil reconstitué, vue 36/51.
  3. François-Joseph Fétis, Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique, vol. 4, Leroux, (lire en ligne).
  4. Musée instrumental du Conservatoire de musique : histoires et anecdotes, t. I, MM. Lévy frères, , 195 p. (lire en ligne).
  5. François-Joseph Fétis, Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique, vol. 5 à 6, Méline, Cans et Cie, (lire en ligne), p. 372.
  6. François-Joseph Fétis, Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique, vol. 3 à 4, Méline, Cans et Cie, (lire en ligne).
  7. François-Joseph Fétis, Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique, vol. 3 à 4, Méline, Cans et Cie, (lire en ligne), p. 301.
  8. Antoine-Vincent Arnault, Antoine Jay, Étienne de Jouy et Jacques Marquet de Norvins, baron de Montbreton, Biographie nouvelle des contemporains : ou Dictionnaire historique et raisonné de tous les hommes qui, depuis la révolution française, ont acquis de la célébrité par leurs actions, leurs écrits, leurs erreurs ou leurs crimes, soit en France, soit dans les pays étrangers; précédée d'un tableau par ordre chronologique des époques célèbres et des événemens remarquables, tant en France qu'à l'étranger, depuis 1787 jusqu'à ce jour, et d'une table alphabétique des assemblées législatives, à partir de l'assemblée constituante jusqu'aux dernières chambres des pairs et des députés, vol. 7, Librairie historique, (lire en ligne), p. 442.
  9. Ce fut pour remercier Fabry Garat des charmantes soirées qu'il avait procurées à lui et à ses amis que M. « Le C*** » fit exécuter, en 1809, chez M. Ignace Pleyel, un instrument qu'il pria Fabry Garat de vouloir bien accepter. La lyre de Fabry Garat, conservée depuis au Conservatoire de Musique sous le no 218, est « une guitare avec forme lyre (en) » ; c'est-à-dire qu'entre les deux branches de la lyre se trouve un manche de guitare qui supporte les cordes.
    « [...] N'avons nous pas vu plusieurs facteurs se disputer pendant longtemps l'idée de la première application des vis de rappel comme moyen d'accord ? Eh bien ! s'ils eussent pu examiner la lyre de Fabry Garat, ils eussent reconnu que ce moyen était déjà employé par Ignace Pleyel en 1809, car le manche de cette guitare contient dans sa tête un petit système très-ingénieux de vis de rappel pour monter ou descendre les cordes. »

     Musée instrumental du Conservatoire de musique : histoires et anecdotes

    L'instrument, orné de petites rosaces en nacre de perles, est décoré de figures grecques fort artistement dessinées et très habilement peintes. Il fut exécuté, en 1809, par Ignace Pleyel, dont les magasins étaient rue de la Loi. Voir Musée instrumental du Conservatoire de musique : histoires et anecdotes, t. I, MM. Lévy frères, , 195 p. (lire en ligne).
  10. « Mélodies avec accompagnement de harpe ou de piano par Antoine Lamparelli, Guillaume Gatayes (d), Courtin , Lafont , Victor de C***, Plantade, Meurger, Pacini, Darondeau, Gail, Naderman, Ficher, Fabry-Garat et Lefebvre  », Almanach lyrique des Dames, à Paris, Chez Janet et Cotelle (n° 125 rue Saint-Honoré), n° 17 rue « neuve » des Petits-Champs, Chez Janet, libraire (n° 59 rue Saint-Jacques), avec gravures., , p. 80.
  11. « Musée virtuel de la musique maçonnique Salle I : Compositeurs Maçons », Fabry Garat, sur mvmm.org (consulté le ).
  12. Elisabeth Fortunée Muraire (morte le Paris), fille aîné du « frère » Honoré Muraire (1750-1837, vénérable maître d'honneur « d'Anacréon », membre de Saint-Napoléon et de la Grande maîtrise, et vénérable d'honneur de Thémis  (1812)), épouse du « frère » Élie Decazes (1780-1860), vénérable de la loge d'Anacréon. Voir « Musée virtuel de la musique maçonnique Sommaire du chansonnier », Pompe funèbre en Adoption, sur mvmm.org (consulté le ).

Bibliographie

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