Joseph Giguère

Joseph Giguère, né à Saint-Sylvestre le et mort à Montréal le , est un syndicaliste et coopérant québécois.

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Joseph Giguère
Biographie
Naissance
Décès
(à 79 ans)
Montréal
Nationalité
Activité
Syndicaliste

Joseph Giguère est président du Conseil central des syndicats nationaux de Québec (CSN) de 1976 à 1980. Par la suite, il a été coopérant au Pérou et au Québec. C’est le premier directeur laïque du Centre Saint-Pierre.

Biographie

Natif de la Beauce, Joseph Giguère songe à la prêtrise et poursuit des études en théologie à l’Université Saint-Paul à Ottawa[1]. Il s’engage dans la Jeunesse ouvrière catholique (JOC)[2].

Engagement syndical

Embauché à la Quebec Poultry, dans Limoilou, il participe à une campagne de maraudage pour remplacer un syndicat américain par un syndicat CSN, dans l’abattoir de volailles. Son appartement est la cible d’un attentat à la bombe, le 3 avril 1974[3], le soir de la première réunion du nouveau syndicat[1].

C’est à titre de président du Syndicat des employés de Quebec Poultry (CSN) que Joseph Giguère commence à s’impliquer au Conseil central des syndicats nationaux de Québec (CSN) dont il est élu 1er vice-président, en 1975, puis président, en 1976[4].

La période est particulièrement tumultueuse au plan syndical avec un nombre record de grèves. C’est sous la présidence de Joseph Giguère que le conseil central adopte officiellement la philosophie du syndicalisme de combat[5]. Joseph Giguère met sur pied un comité de solidarité réunissant tous les syndicats en lutte afin d’augmenter le rapport de force des uns et des autres[4],[1].

Avant l’adoption de la loi anti-briseur de grève, en 1977, Joseph Giguère n’hésite pas à mobiliser les membres du conseil central en appui aux grèves en cours. Ainsi, les participants au congrès de 1976 du Conseil central des syndicats nationaux de Québec (CSN) défient coup sur coup trois injonctions limitant le nombre de personnes sur les piquets de grève dans autant de conflits de travail en cours[6],[4].

La présidence de Joseph Giguère a également été marquée par l’organisation de nouveaux secteurs, comme l’hôtellerie, et une plus grande ouverture du mouvement syndical sur la société civile et les luttes sociales. En 1980, il quitte la présidence du conseil central[4].

Coopérant

Après son passage au conseil central, Joseph Giguère a poursuivi son engagement comme coopérant. De 1982 à 1987, il a été coopérant international avec SUCO auprès des syndicats de mineurs du Pérou[1],[2]. À son retour au Québec, il devient conseiller à MCE Conseils et accompagne le développement de coopératives de travail[2]. Il préside le Regroupement des coopérateurs et coopératrices du travail (RQCCT) de 1996 à 2008[2],[7]. Il participe à la fondation de Fondaction et siège sur le conseil d’administration plus de dix ans[2],[8].

En 1992, Joseph Giguère devient le premier directeur laïque du Centre Saint-Pierre, un centre d’éducation populaire de Montréal mis sur pied par les Oblats. Il occupe cette fonction jusqu’en 2002[1],[2],[4].

Un AVC le laissera aphasique en septembre 2010. Avec l’aide de sa conjointe, Marie-Claire Nadeau, il entreprend sa réadaptation et poursuit pendant plusieurs années son implication au sein de l’Association des personnes aphasiques[1],[2],[4].

Atteint d’un cancer généralisé, Joseph Giguère est décédé chez lui, accompagné de ses proches, le 23 juin 2020[1],[2],[4].

Citations

« Les travailleurs n’ont rien à attendre du jeu politique »[5]

« L’expression démocratique des travailleurs doit passer par les affrontements »[9]

« La coopérative de travail pour être vraiment transformatrice doit non seulement être démocratique à l’intérieur, mais aussi solidaire de sa communauté à l’externe. »[7]

Notes et références

  1. Olivier Bossé, « Joseph Giguère (1940-2020): activiste de la justice sociale », Le Soleil, (lire en ligne)
  2. Coopérative funéraire du grand Montréal, « Avis de décès - GIGUÈRE, Joseph », sur https://www.cfgrandmontreal.com/, (consulté le )
  3. « L'attentat à la bombe serait dû à un conflit intersyndical », Le Soleil, , p. 27
  4. CCQCA, « JOSEPH GIGUÈRE (1940-2020) », sur https://www.ccqca.csn.qc.ca, (consulté le )
  5. Joseph Giguère, « Les travailleurs n'ont rien à attendre du jeu politique », Le Soleil, , A5
  6. « Au congrès du conseil central de Québec, les délégués défient trois injonctions », Le Travail, première quinzaine d'octobre 1976, p. 4 (lire en ligne)
  7. « Hommage à Joseph Giguère », sur https://reseau.coop/, (consulté le )
  8. Project Muse. et Project MUSE, Fondaction, un fonds pleinement engagé dans la finance socialement responsable, Presses de l'Universite du Quebec, 2015) (ISBN 978-2-7605-4856-5, 2-7605-4856-2 et 978-2-7605-4857-2, OCLC 1018130116, lire en ligne), p. 77-119
  9. J-Jacques Samson, « Entre deux crises, les travailleurs sont apathiques », Le Soleil, , F2

Articles connexes

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