Joseph Hippolyte Guibert

Joseph Hippolyte Guibert, né le à Aix-en-Provence, mort le à Paris, fut archevêque de Tours de 1857 à 1871, puis de Paris de 1871 à 1886 et cardinal.

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Joseph Hippolyte Guibert
Biographie
Naissance
Aix-en-Provence (France)
Ordination sacerdotale
Décès
Paris (France)
Cardinal de l'Église catholique
Créé
cardinal
par le
pape Pie IX
Titre cardinalice Cardinal-prêtre
de Saint-Jean à Porta Latina
Évêque de l'Église catholique
Consécration épiscopale par
Mgr Eugène de Mazenod
Fonctions épiscopales Évêque de Viviers
Archevêque de Tours
Archevêque de Paris

Suaviter et fortiter
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Biographie

Ordonné prêtre chez les Oblats de Marie Immaculée le , il participa à la construction du Grand séminaire d'Ajaccio, établissement qu'il dirigea pendant de nombreuses années comme le soulignera monseigneur Paul-Mathieu della Foata, évêque d'Ajaccio:

"Quant à nous, N.T.C.F. [Nos Très Chers Frères], nous ne pouvons pas oublier la grande part que le Cardinal Guibert a prise à la fondation de notre grand séminaire, où, pendant sept ans, il montra sa sagesse consommée, en qualité de premier supérieur de cet établissement et de vicaire général du diocèse. Un grand nombre de ses anciens élèves se souviennent encore de sa direction paternelle et de sa vie austère de religieux, prêchant la vertu par son exemple encore plus que par sa parole. De son côté, le Père Guibert, comme nous l’appelions à cette époque, monté sur le siège de Saint Denis et revêtu de la pourpre romaine, se rappelait toujours avec bonheur les jours qu’il avait passés parmi nous, considérant les Corses comme ses compatriotes adoptifs."

(Lettre pastorale de Monseigneur l’évêque d’Ajaccio, à l’occasion de la mort de S.E. le Cardinal Guibert, archevêque de Paris, [Ajaccio, le ], Ajaccio, Impr. Joseph Pompeani, p.3.)

Joseph Hippolyte Guibert fut consacré évêque de Viviers le , puis nommé archevêque de Tours le .

En 1871, il fut appelé à succéder à Monseigneur Darboy, archevêque de Paris fusillé par les Communards, ce qui faisait en vingt-trois ans trois archevêques de Paris morts de mort violente (seul le cardinal Morlot était mort dans son lit).

Joseph Guibert c. 1871

Dès sa nomination, il s'occupa de faire construire la basilique dite du « Vœu national », qu'on finit par installer à Montmartre. En 1873, il reçut le chapeau de cardinal, que Monseigneur Darboy n'avait jamais eu en raison de son gallicanisme. En 1875, il inaugura l'Université catholique de Paris. Cette courte période faste se termina avec l'arrivée au pouvoir des républicains anticléricaux dont il eut à affronter les mesures : suppression de la Faculté de Théologie de la Sorbonne, premières expulsions de congréganistes. De 1874 à 1886, il occupe la chaire de l'Église San Giovanni a Porta Latina de Rome.

Les funérailles du cardinal-archevêque de Paris furent célébrées à la cathédrale le , au milieu d'une foule considérable et recueillie. Le cortège passa par les boulevards Saint-Germain, Saint-Michel, le pont Saint-Michel, le quai du Marché-Neuf et le parvis Notre-Dame. Charles de Freycinet qui cumulait la fonction de Président du Conseil avec celle de ministre des Affaires étrangères, n'avait pas souhaité assister aux obsèques; il se contenta de regarder passer le cortège des fenêtres du ministère des Affaires étrangères[1]. La messe fut célébrée par Mgr Julien Florian Desprez, cardinal-archevêque de Toulouse. L'oraison funèbre fut prononcée par Mgr Perraud qu'il avait sacré évêque.

Selon son désir, Mgr Guibert fut enterré dans la crypte du Sacré-Cœur et non dans celle de la cathédrale Notre-Dame comme il est d'usage pour les archevêques de Paris[2].

Citations

  • «La punition des fautes ordinaires est renvoyée le plus souvent dans l'autre vie, de peur que le châtiment immédiat, trop fréquemment appliqué, ne trouble l'ordre de la liberté humaine, sagement établie de Dieu. Mais il est des crimes d'un ordre supérieur, s'il est permis de les nommer ainsi, qui attentent aux grands principes de la vérité et de la morale, et qui par cela même tendent à la perversion de l'humanité; ces crimes doivent recevoir, dès cette vie, une répression temporelle, afin que la conduite de la Providence ne devienne pas un scandale pour les faibles et que la vertu ne soit pas découragée.»[3]

Commentaires

" Du cardinal Guibert on disait qu'il vivait à l'archevêché comme un moine. Il eût mieux fait d'inviter à sa table les ministres d'alors. Un Gambetta eût été très flatté de s'asseoir à la table d'un cardinal. La sympathie naissant de ces sortes de relations, certaines lois anticléricales pouvaient être évitées, mais les cardinaux d'alors préféraient protester du haut de leur mandement contre le gouvernement qui ne favorisait pas l'Église. Et puis qu'est-ce qu'auraient dit les gens bien pensants du Faubourg, les derniers représentants et défenseurs de la royauté, s'ils avaient lu dans un journal que l'archevêque de Paris avait banqueté avec un ministre républicain? [...]" Journal de l'Abbé Arthur Mugnier,

Décorations

Notes et références

  1. La Semaine religieuse du diocèse de Tulle, 24 juillet 1886, no 30, p. 479
  2. Toutefois, il a été placé, dans un premier temps, dans la crypte de la cathédrale Notre-Dame : « La mise au caveau de la dépouille mortelle du vénérable défunt a eu lieu à 5 heures en présence de Mgr Richard entouré du clergé métropolitain. Le cercueil a été placé à côté de celui de Mgr Affre. » (La Semaine religieuse du diocèse de Tulle, 24 juillet 1886, no 30, p. 480
  3. Cité par le R. P. Huguet dans son livre Terribles châtiments des révolutionnaires ennemis de l'Église depuis 1789 jusqu'en 1879, Librairie de Perisse frères, Paris, 1883.
  4. « Cote LH/1226/88 », base Léonore, ministère français de la Culture

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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