Joseph Pernet-Ducher

Joseph Pernet-Ducher, né en à Lyon (Rhône) et mort le , est un pépiniériste rosiériste français. Issu d'une famille de pépiniéristes de Villeurbanne, près de Lyon, il va poursuivre toute sa vie le rêve de créer une variété de roses jaunes, considérées comme le saint Graal des rosiéristes.

Pour les articles homonymes, voir Pernet et Ducher.

Joseph Pernet-Ducher
Biographie
Naissance
Décès
Nom court
Pernet Ducher
Nationalité
Activité
Conjoint
Marie Ducher (d)
Enfants
Claudius Pernet (d)
Georges Pernet (d)
Joseph Pernet-Ducher.

Biographie

Vie personnelle

Fils de Jean-Claude Pernet, lui-même pépiniériste rosiériste, et petit-fils de Claude Pernet, fondateur de la pépinière familiale en 1845, Joseph constitue la troisième génération de pépiniéristes rosiéristes. En 1879, il commença son apprentissage à la pépinière Ducher de Lyon, auprès de son père considéré comme l'un des premiers obtenteurs de roses[1]. En 1882, il épousa Marie Ducher, la fille du propriétaire de la pépinière, et adopta le nom de Joseph Pernet-Ducher, signifiant ainsi l'« hybridation » symbolique de leurs deux entités[1].

Leurs deux fils, Claudius et Georges, moururent tous deux sur le champ de bataille de la Première Guerre mondiale. En hommage à ses fils, il créa le cœur brisé les rosiers 'Souvenir de Claudius Pernet' et 'Souvenir de Georges Pernet'[2].

Travaux

Publicité des établissements Pernet-Ducher.

Considéré comme le producteur le plus prolifique au monde avec la création d'une centaine de variétés chaque année [3], Joseph Pernet-Ducher obtint, en effet, un nombre exceptionnel de rosiers. Il avait beaucoup de concurrence, puisque, entre 1840 et 1924, il n'y avait pas moins de trente-six spécialistes qui travaillaient aux alentours de Lyon à obtenir six cents variétés nouvelles [2]. En 1880, l’un de ses premiers cultivars de roses fut celui baptisé 'Madame Caroline Testout', du nom d'une couturière de Paris qui, pour l'ouverture de sa succursale de Londres, lui demanda de créer une rose à son nom. Ce sera l’une des roses les plus vendues au monde et, dans les années 1920, la ville de Portland aux États-Unis en planta des dizaines de milliers dans les parcs, jardins et en bordure des rues de la ville.

En 1887, Joseph Pernet-Ducher et son père commencèrent à développer des roses jaunes à partir du rosier fétide, appelé aussi Rosa fœtida. Après la mort de son père, en 1896, Joseph Pernet-Ducher continua ses expérimentations et se forgea une solide réputation au niveau mondial, essentiellement à partir de 1898 avec la création de 'Soleil d’Or', l'ancêtre de toutes les roses jaunes modernes [4], dont 'Rayon d'Or' en 1910, et notamment de la rose appelée 'Madame Antoine Meilland' ou 'Peace' dans les pays anglophones, introduite par Meilland en 1945. De 1888 à 1892, César Chambard travaille pour la famille Pernet[5].

En 1898, Joseph Pernet-Ducher s’installa à Vénissieux-Parilly au 114 de la route d'Heyrieux. En 1900, il créa 'Soleil d’Or', rosier-buisson qui lui valut de nombreuses récompenses. Une délégation de rosiéristes présidée par Pierre Guillot, le fils du célèbre pépiniériste Jean-Baptiste Guillot, le considéra comme une nouvelle espèce et proposa de l'appeler 'Rosa pernetiana - Soleil d’Or'. Aux fleurs de couleur jaune orangé virant au saumon, dû au croisement d'un hybride de thé avec Rosa foetida, ce fut le premier des rosiers pernettia à être classé dans les hybrides de thé.

Entre 1907 et 1925, Joseph Pernet-Ducher remporta treize fois la médaille d'or au Concours international de roses nouvelles de Bagatelle, tenu à Paris. Deux de ses plus grands succès internationaux furent 'Madame Édouard Herriot' (1913) puis 'Angèle Pernet' (1924)[6]. Surnommé le « magicien de Lyon » [7] par les anglo-saxons, il fut nommé membre d'honneur de l'American Rose Society. En l'absence d'héritier, il céda l'entreprise à Jean Gaujard en 1924 dont la pépinière à Feyzin devint une succursale des établissements Pernet-Ducher.

Parmi ses créations les plus célèbres, on peut citer :

Rose 'Soleil d'Or' - (Pernetiana) 1900
Rose 'Mrs Aaron Ward' (hybride de thé) 1907

Obtentions par ordre alphabétique

Selon le site HelpMeFind[9] :

Hommages

Le rosiériste Charles Mallerin lui rend hommage en 1935 en baptisant une rose hybride de thé de sa création du nom de 'Feu Pernet-Ducher' obtenue par croisement de 'Julien Potin' x 'Margaret McGredy'.

Articles connexes

Notes et références

  1. (en) Brent C. Dickerson, The Old Rose Adventurer : The Once-Blooming Old European Roses and More, Portland, Timber Press, , 616 p. (ISBN 978-0-88192-466-4), p.493
  2. (en) Brent Dickerson, The Old Rose Advisor, Timber Press, Inc., , 400 p. (ISBN 0-88192-216-1), p.275
  3. (en) G. Griffin Lewis, The Book on Roses, Bruce Humphries Publishers, , pp.136-137
  4. (en) Roger Phillips et Martyn Rix, The Quest for the Rose, Random House, (ISBN 0-679-43573-5), p.114
  5. Bulletin de la Société française des rosiéristes
  6. Nathalie Ferrand, Les Rosiéristes de la région lyonnaise, lire en ligne
  7. (en) Peter Harkness et Vincent Page, Modern Garden Roses, Chester, Connecticut, Globe Pequot Press, (ISBN 978-0-87106-744-9), p.17
  8. « Rose Louise Catherine Breslau »
  9. (en) HelpMeFind.com
  10. Marie-Thérèse Haudebourg, Roses Jardins, Hachette, 1995-1998, p. 137
  11. Journal des roses, page 24, 1911
  12. (en) The Old Rose Advisor
  13. (en) Description
  14. Catalogue P. Bernaix 1926-1927, les incomparables roses lyonnaises, page 41.
  15. (en) Help Me Find
  16. Journal des roses, description dans le numéro de septembre 1895
  17. (en) Encyclopedia of Rose Science

Bibliographie

  • Nathalie Ferrand, Les Rosiéristes à Lyon et à Vénissieux, 1840-1950, mémoire de maîtrise sous la direction de Claude-Isabelle Brelot, Université Lumière-Lyon II, 2002, 2 volumes, 211 f + annexes ;
  • Nathalie Ferrand, Les Rosiéristes de la région lyonnaise : élaboration des variétés, études des marchés (1873-1939) lire en ligne, article in Ruralia, 2007 ;
  • Nathalie Ferrand, Lyon et Vénissieux dans l’espace de production de la rose, XIXe-XXe siècles, Diplôme d’études approfondies sous la direction de Claude-Isabelle Brelot, Université Lumière-Lyon II, 2003, 2 volumes, 411 f + annexes.
  • Marie-Thérèse Haudebourg, Roses Jardins, Hachette, 1995-1998

Liens externes

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