Joseph von Hammer-Purgstall
Le baron Joseph von Hammer-Purgstall, né (von) Hammer à Graz (Styrie) le et mort à Vienne le , est un diplomate et orientaliste autrichien. Il est connu comme traducteur de littérature orientale et considéré comme l'un des fondateurs de l'étude scientifique de l'Empire ottoman.
lithographie de Josef Kriehuber (1843).
Naissance | |
---|---|
Décès |
(à 82 ans) Vienne |
Nom dans la langue maternelle |
Joseph Freiherr von Hammer-Purgstall |
Nom de naissance |
Joseph Freiherr von Hammer |
Nationalité | |
Formation |
K.k. Akademie für Orientalische Sprachen (en) |
Activités | |
Conjoint |
Karoline von Henikstein (d) |
Enfant |
Karl von Hammer-Purgstall (d) |
Biographie
Né d'un père fonctionnaire autrichien (équivalent d'un préfet de police) anobli, Josef von Hammer, il entra à l'âge de 15 ans à l'Académie royale des langues orientales de Vienne, qui formait les jeunes interprètes des services diplomatiques. Pendant cinq ans, il étudia le turc, le persan et l'arabe, ainsi que l'italien, le français, le latin et le grec. Son don pour les langues se manifesta dès 1790, quand il servit d'interprète à l'occasion de la visite d'une délégation turque.
Ses études terminées, il demeura à l'Académie, où débuta son travail scientifique. Il traduisit des articles de l'encyclopédie du savant turc Hajji Khalifa et collabora avec l'historien Johannes von Müller (1752-1809) ainsi que l'orientaliste Bernhard von Jenisch (1734-1807).
En 1799, il fit son premier voyage à Constantinople. En 1800, il prit part à la campagne contre les Français en Égypte, en tant qu'interprète et traducteur de l'amiral britannique Sidney Smith, à bord du vaisseau Tiger, ainsi qu'à la retraite d'Akko. Il accompagna ensuite Sidney Smith à Londres, où il apprit l'anglais. Puis il poursuivit son périple à Paris, où il rencontra l'orientaliste Silvestre de Sacy, avant de rentrer en Autriche en 1801.
En 1802, il fut secrétaire de la légation autrichienne à Constantinople, d'où il put réaliser de petites excursions en Asie mineure et en Grèce. Il écrivit à cette époque un journal de voyage, le roman Antar, et traduisit les Contes des mille et une nuits.
Le conflit permanent qui l'opposait à son supérieur conduisit à sa mutation en 1806 au consulat général de Jassy en Moldavie.
En 1807, il obtint le poste d'interprète à la chancellerie de la cour de Vienne. De 1809 à 1818, il publia la revue Fundgruben des Orients (Puits de connaissance de l'Orient). En 1817, il accéda au rang de conseiller de la Cour. Il épousa Caroline von Henikstein, fille de Joseph von Henikstein (en).
Après la mort de son ami, le comte Wenzel Johann von Purgstall, et de son fils, il hérita du domaine de Hainfeld en Styrie, puis il reçut en 1835 le titre de baron d'Autriche sous le nom de Hammer-Purgstall. Comme il n'obtenait pas de véritables tâches à Constantinople, il put se consacrer presque entièrement à la littérature. Par la suite, il entra en conflit à Vienne avec Metternich, ce qui le contraignit à travailler à domicile, et profita sans doute à ses recherches. Responsable des bibliothèques sous l'occupation napoléonienne, il réussit à limiter les pillages. En , il put même obtenir à Paris la restitution de manuscrits précieux.
Hammer-Purgstall traduisit de nombreuses œuvres orientales en allemand, comme le premier livre de l'Histoire de Wassaf[1], le Divan de Hafez en 1812, recueil de poèmes qui fut une source d'inspiration pour Goethe pour son West-östlicher Divan publié en 1819 (Divan occidental-oriental). Théophile Gautier fait allusion à son Histoire de l'ordre des assassins (traduite en français en 1833) dans Le club des Hachichins[2]. Il eut comme élève le poète allemand Friedrich Rückert, auquel il enseigna le persan.
Dès 1810, il milita activement pour la formation d'une académie des sciences autrichienne, projet qui vit le jour seulement en 1847 et dont il fut le premier président de 1848 à 1849. Il fut élu associé étranger de l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1835.
En 1825, il traduit le diwan[3] de l'un des plus grands poètes turcs, Bâkî, et fait ainsi découvrir l'œuvre de ce dernier à l'Occident[4].
Il y a une médaille pour Hammer-Purgstall gravée en 1847[5].
En 1858, A. Weikert fonda et nomma en son hommage la Österreichische Orientgesellschaft Hammer-Purgstall (Société autrichienne de l'Orient Hammer-Purgstall), qui œuvre aux contacts culturels entre le Proche-Orient et l'Autriche, et prend en charge les étudiants de l'aire musulmane.
Ouvrages traduits en français
- Histoire de l'Empire ottoman, depuis son origine jusqu'à nos jours traduit par J. J. Hellert, Bellizard, 1836 (en ligne: les périodes 1623-1640, 1676-1699, 1699-1718).
- Edition originale: Geschichte des osmanischen Reiches, Pest, 1827-35 (en ligne: les périodes 1453-1520, 1520-1623, 1739-1774 et les sommaires et index).
- Histoire de l'ordre des assassins, traduit par J. J. Hellert et P.-A. de la Nourais, Pardès, Puiseaux, 2002 (ISBN 2-86714-277-6) ; éd. de 1833, Paulin (en ligne sur Gallica).
Bibliographie
- Notice bibliographique de Joseph de Hammer-Purgstall, associé étranger de l'Académie sur Persée : Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1858-2, pp. 411-414.
- Articles de Hammer-Purgstall parus dans le Journal asiatique : liste par Google, les numéros du Journal asiatique étant consultables sur Gallica : Journal asiatique par date.
- Alexandre de Dánann, Baphometica, quelques aperçus sur l'ésotérisme du Graal et de l'ordre du Temple, suivi de textes de Joseph von Hammer-Purgstall et Prosper Mignard sur les mêmes sujets, Paris, Edidit, 2005 (ISBN 88-7252-263-3)
- Textes sur Gutemlberg.org, dont sa Geschichte der Ilchane.
- Travaux par ou sur Joseph von Hammer-Purgstall sur Internet Archive
Notes et références
- (de) Wassaf, Geschichte..., livre 1, texte persan et traduction allemande, Vienne, 1856 (catalogue BnF pour les rééditions).
- Théophile Gautier, Le Club des Haschischins, in Œuvres de Th. Gautier, Éd. Alphonse Lemerre, Paris, 1897.
- (de) Joseph von Hammer-Purgstall, Baki's, des grössten türkischen Lyrikers : Diwan, Vienne, , 142 p. (ISBN 9783598510779)
- Louis Bazin, « Bākī Mahmūd 'Abd Ul-Bākī dit (1526-1600) - 3. Le temps des disgrâces », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
- http://hdl.handle.net/10900/100742 S. Krmnicek und M. Gaidys, Gelehrtenbilder. Altertumswissenschaftler auf Medaillen des 19. Jahrhunderts. Begleitband zur online-Ausstellung im Digitalen Münzkabinett des Instituts für Klassische Archäologie der Universität Tübingen, in: S. Krmnicek (Hrsg.), Von Krösus bis zu König Wilhelm. Neue Serie Bd. 3 (Tübingen 2020), 38f.
Liens externes
- Ressource relative à la musique :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- (en) British Museum
- Ressource relative à la recherche :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Notices d'autorité :
- Fichier d’autorité international virtuel
- International Standard Name Identifier
- CiNii
- Bibliothèque nationale de France (données)
- Système universitaire de documentation
- Bibliothèque du Congrès
- Gemeinsame Normdatei
- Bibliothèque nationale d’Espagne
- Bibliothèque royale des Pays-Bas
- Bibliothèque nationale de Pologne
- Bibliothèque nationale de Pologne
- Bibliothèque nationale d’Israël
- Bibliothèque universitaire de Pologne
- Bibliothèque nationale de Catalogne
- Bibliothèque nationale de Suède
- Réseau des bibliothèques de Suisse occidentale
- Bibliothèque apostolique vaticane
- Bibliothèque nationale d’Australie
- WorldCat
- Portail des relations internationales
- Portail de l’Empire autrichien
- Portail de l’Empire ottoman
- Portail du XIXe siècle