Journée sans voiture
Une journée sans voiture vise à expérimenter dans le monde une journée de fermeture de la ville aux voitures. Cette journée est pour les piétons, les cyclistes et les transports en commun l'occasion de s'approprier l'espace urbain.
Initialement fixées (en 1996) au 16 septembre au niveau européen, les journées sans voiture font à partir de 2002 partie d'une initiative plus large appelée Semaine européenne de la mobilité.
Historique
La première journée sans voiture remonte à 1956, lorsque la crise de Suez force certains pays à prendre des mesures drastiques pour économiser du carburant. En Belgique, aux Pays-Bas et en Suisse, celles-ci prendront la forme de dimanches sans voiture entre et . Ces opérations seront répétées en Suisse,en Belgique et en RFA en 1973 à l'occasion de la crise pétrolière[1].
La première manifestation officielle moderne eut lieu en juin 1996 à Reykjavik en Islande. Les autorités y avaient organisé une journée sans voiture pour encourager les habitants à une mobilité plus propre, moins consommatrice d'énergie et moins dangereuse.
En France, c'est La Rochelle qui fut la première, le , à réserver son centre-ville aux piétons, rollers, vélos, tandems, planches à roulettes, etc. L'idée est venue d'Envoyé Spécial, l'émission de France 2, qui cherchait un contre-exemple pour illustrer une émission sur la pollution dans les grandes villes. La mairie a soumis l'affaire au «Forum des 250», les 250 représentants d'associations qui donnent le pouls de la ville[2]. Depuis 1998, un nombre croissant de villes y ont adhéré (avec un nombre maximal de près de 1500 villes en 2005). En 2006, le nombre total a diminué, tout en impliquant de nouvelles villes participantes.
L'initiative fut officiellement lancée à échelle européenne en 1998, inscrite dans une Semaine de la mobilité qui présente une thématique différente chaque année (par exemple le changement climatique en 2006). L'idée de situer cette journée à date fixe, le 22 septembre semble souvent céder devant les difficultés à l'organiser un jour de semaine dans les grandes villes[réf. nécessaire].
Certains pays ou villes, comme Bruxelles ou Anvers en Belgique organisent cette journée le samedi ou le dimanche précédant le . L'interdiction de circuler est alors totale pour les véhicules à moteur dans un périmètre très étendu (161 km2 pour Bruxelles) : seuls les transports en commun (gratuits ce jour-là), les taxis, les véhicules de secours et les voitures dont les conducteurs sont munis d'une dérogation peuvent y circuler.
En France
Si certains commerçants ont protesté, craignant une perte de clients, selon le Ministère de l'Environnement, l'initiative En ville sans ma voiture du a été appréciée de 84 % de Français et 81 % ont souhaité la voir se renouveler et même s'étendre à toutes les villes en 1999. Le bruit a diminué de 50 % ce jour et la pollution de 40 à 50 %. Ces résultats n'ont cependant été publiés que le suivant. Un autre sondage[3] révèle que 64 % des Français jugent que la circulation en ville n'est que « peu » ou « pas du tout supportable »[4].
Depuis la création de la Semaine de la mobilité en France, la « journée sans voiture » a disparu en tant que telle. Des collectifs cyclistes dont Vélorution souhaitent faire revivre cette journée en organisant chaque des manifestations giratoires dans plusieurs grandes villes de France. À Paris, en 2006, cette manifestation s'est soldée par l'arrestation de 60 cyclistes par la police; en 2014, 150 cyclistes descendant pacifiquement l'avenue des Champs-Élysées ont été encerclés et immobilisés par plusieurs dizaines de CRS.
En , Anne Hidalgo annonce l'organisation d'une journée sans voiture à Paris pour le dimanche [5]. Depuis , cette initiative est reconduite tous les premiers dimanches du mois sur l'avenue des Champs-Élysées[6].
- Police et volontaires à la barrière à l'entrée de la rue Saint-Martin, le .
- La rue du Temple, Paris, lors de journée sans voiture du .
- Le quai de la Mégisserie le .
- Atmosphère d'une fête populaire dans l'avenue des Champs-Élysées, le .
Statistiques de participation des villes
En 2002, le dimanche a vu 1 353 villes de 37 pays européens et quatre villes canadiennes participer officiellement.
En 2003, un millier de villes participent. En dehors de l'Europe, Buenos Aires, Montréal, Taipei et une dizaine de villes du Brésil participent également à l'opération[7].
En 2004, près de 1 500 villes dans une quarantaine de pays se sont mobilisées dont 450 en Espagne[réf. souhaitée].
En 2005, la journée sans voiture concerne 1 452 villes dans le monde[8] et concerne une bonne centaine de millions de citadins dont 70 millions en Europe.
En 2006, le mercredi , 1 279 villes se sont inscrites officiellement dans une quarantaine de pays[9]. On constate une certaine baisse dans certains pays comme la France et la Belgique, mais de nouveaux pays s'inscrivent comme : la Bulgarie, la Croatie, l’ancienne République yougoslave de Macédoine, de Serbie et de Roumanie[réf. souhaitée].
En 2007, la journée sans voitures semble remplacée en France par une journée pour favoriser l'usage des transports en commun (ticket valable toute la journée à 1 €). La ville de La Rochelle décide seule de faire la journée sans voitures le , deux semaines après la semaine de la mobilité.
Divers
- Bruxelles Car Free Day, 2005.
- Bois de la Cambre Car-Free Days, 2015.
- Jakarta weekly Car Free Day, 2010.
Notes et références
- En Belgique, les 18 et , (Yves Vander Cruysen, Un siècle d'histoires en Brabant wallon, page 142, Éditions Racine 2007, (ISBN 978-2-87386-519-1) (sur GoogleBooks)
- « Succès de la «journée sans véhicules fumants». Pendant treize heures, La Rochelle a fait rempart contre la voiture. », sur Liberation.fr
- Réalisé par 60 Millions de Consommateurs en février 1999
- Revue Silence, mars 1999, p. 12
- http://www.paris.fr/actualites/le-27-septembre-journee-sans-voitures-2817 Le 27 septembre, vivez Paris sans voiture, Paris.fr
- Ce dimanche, promenez-vous en plein Champs !
- article du 29 septembre 2003 dans envirodroit
- site de la semaine de la mobilité, 2005
- Site officiel de la Semaine de la mobilité, avec la liste des pays participants
Voir aussi
Bibliographie
- Chris Carlsson, Critical Mass, Bicycling's Defiant Celebration, 2002, 256 pages.
- Anna Semlyen, Cutting Your Car Use, Save Money, Be Healthy, Be Green, 2000, 160 pages.
- Jane Holtz Kay, Asphalt Nation, How The Automobile Took Over America and How We Can Take It Back. 1998, 440 pages.
- J.H. Crawford, Carfree Cities 2000, 324 pages.
- Andy Singer, « CARtoons », 2001 (livre de 100 pages contenant des cartoons sur le thème de l'omniprésence de l'automobile dans nos sociétés)Exemples / animation.
- Lynn Sloman, Car Sick, 2006, 192 pages.
- Katie Alvord, Divorce your Car! (en) Ending the Love Affair With the Automobile, 2000, 320 pages.
Articles connexes
Liens externes
- (en) et (fr) Site officiel européen de la semaine de la mobilité
- (fr) Journée mondiale sans voitures
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