Joyeux Noël (film, 2005)

Joyeux Noël est un drame de guerre historique coproduit par la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Belgique et la Roumanie, réalisé par Christian Carion et sorti en 2005.

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Joyeux Noël

Réalisation Christian Carion
Scénario Christian Carion
Musique Philippe Rombi
Acteurs principaux
Sociétés de production Nord-Ouest Films
TF1 Films Production
Les Productions de la Guéville
Senator Film Produktion
The Bureau
Artémis Productions
Media Pro Pictures
Pays de production France
Allemagne
Royaume-Uni
Belgique
Roumanie
Genre Drame
Guerre
Historique
Durée 116 minutes
Sortie 2005

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Pendant l'été 1914, la Première Guerre mondiale éclate, entraînant des millions d'êtres humains dans son tourbillon. Nikolaus Sprink doit renoncer à une carrière prestigieuse de ténor à l'opéra de Berlin et, de plus, ne peut plus voir ni fréquenter Anna Sörensen, sa partenaire et compagne.

Pour suivre le jeune Jonathan qui s'est engagé, et qui l'aidait beaucoup dans son église, le pasteur Palmer quitte l'Écosse et se retrouve brancardier sur le même front du nord de la France. Quant au lieutenant français Audebert, il a dû laisser sa femme enceinte et alitée pour combattre l'ennemi ; depuis son départ, les Allemands occupent la petite ville du Nord où la jeune femme est censée avoir déjà accouché, à moins que le pire ne soit déjà arrivé ! Ne rien savoir est une souffrance qui tourmente toutes les nuits du lieutenant Audebert.

Le temps passant, la neige s'installe. Noël arrive avec son cortège de cadeaux venant des familles et des états-majors. Mais la surprise ne vient pas des nombreux et généreux colis arrivant dans les tranchées françaises, allemandes ou écossaises. C’est l’impensable qui se produit : pour quelques instants, on va poser le fusil pour aller, une bougie à la main, voir celui d’en face, pourtant décrit depuis des lustres, à l’école aussi bien qu'à la caserne, comme un monstre sanguinaire, et, la musique coutumière des chants de Noël aidant, découvrir en lui un humain, lui serrer la main, échanger avec lui cigarettes et chocolat, et lui souhaiter un « Joyeux Noël », « Frohe Weihnachten », « Merry Christmas ». C’est alors que l’on assiste à une trêve passagère, « au grand dam de leurs états-majors[1] », entre les combattants, qui vont fêter Noël ensemble. Puis, pris d'attachement, les chefs des camps vont sauver mutuellement leurs ennemis. La hiérarchie n'est pas au courant, mais vient à apprendre ce qui s'est passé en lisant le courrier des soldats envoyé à leurs familles. Les régiments sont déplacés, certains sont dissous, d'autres envoyés sur des fronts lointains et difficiles. Une histoire réelle oubliée de l'Histoire elle-même qui se serait passée à Frelinghien, dans le Nord de la France, près de Lille.

Fiche technique

 Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.

Distribution

  • Benno Fürmann (V.F. : Dimitri Rataud) : Nikolaus Sprink, ténor à l'opéra de Berlin devenu simple soldat de l'armée allemande ;
  • Guillaume Canet : le lieutenant Audebert qui, devant ses hommes, cache son chagrin d'avoir quitté sa femme enceinte ainsi que sa peur ;
  • Diane Kruger : Anna Sørensen, une soprano danoise bien décidée à sauver de la guerre celui qu'elle aime ;
  • Gary Lewis : le pasteur anglican Palmer, écossais, devenu brancardier ;
  • Daniel Brühl : Horstmayer, un lieutenant juif allemand ;
  • Dany Boon : Ponchel, garçon-coiffeur nordiste et aide de camp d'Audebert ;Le soldat au réveil pour le café
  • Lucas Belvaux : Gueusselin, soldat français « va-sans-peur » ;
  • Bernard Le Coq : le général Audebert, père du lieutenant ;
  • Alex Ferns (en) : le lieutenant écossais Gordon, chef de la section ;
  • Steven Robertson (en) : Jonathan, un jeune soldat écossais que la mort de son frère a rendu haineux ;
  • Christopher Fulford (VF: Féodor Atkine) : le major écossais
  • Michel Serrault : le châtelain
  • Suzanne Flon : la châtelaine
  • Robin Laing : William
  • Joachim Bißmeier (de) : Zimmermann
  • Thomas Schmauser (de) : le Kronprinz
  • Frank Witter (de) : Jörg, un soldat allemand
  • Ian Richardson (V.F. : Gilbert Beugniot) : l'évêque écossais
  • Christian Carion : un infirmier
  • Tom Duncan : un soldat écossais
  • Mathias Herrmann (de) : un soldat allemand
  • Marc Robert : Guimond
  • Christophe Rossignon : un lieutenant (rôle coupé au montage)
  • Natalie Dessay : la voix d'Anna (chant)
  • Rolando Villazón : la voix de Nikolaus (chant)
Source : sur le site d’AlterEgo (la société de doublage[14])

Musique

 Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section proviennent du générique de fin de l'œuvre audiovisuelle présentée ici.

Accueil

Accueil critique

Joyeux Noël
Score cumulé
SiteNote
Metacritic70/100[15]
Rotten Tomatoes74 %[16]
Allociné[17]
Compilation des critiques
PériodiqueNote

Sur l'agrégateur américain Rotten Tomatoes, le film récolte 74 % d'opinions favorables pour 112 critiques[16]. Sur Metacritic, il obtient une note moyenne de 70100 pour 26 critiques[15].

En France, le site Allociné propose une note moyenne de 3,15 à partir de l'interprétation de critiques provenant de 25 titres de presse[17].

Distinctions

Entre 2005 et 2007, Joyeux Noël a été sélectionné 24 fois dans diverses catégories et a remporté 7 récompenses[18],[19].

Récompenses

Nominations

Sélections

Autour du film

  • Trois belligérants sont en présence dans le film : la France et son allié le Royaume-Uni (par le corps expéditionnaire, ici des Écossais) face à l'Allemagne. Toutefois, l'absence de commandement interallié est montrée directement : chaque pays se lance à l'assaut indépendamment, sans consultation de l'allié.
  • Le film rassemble plusieurs épisodes de fraternisation, survenus en différents endroits du front à la Noël 1914. Tous sont attestés par différents témoignages et preuves historiques, à l'exception de la présence de la cantatrice. Les fraternisations, l'envoi de sapins dans les tranchées allemandes, la partie de football, les échanges de denrées, chants (dont celui interprété par un ténor allemand reconnu par un soldat écossais), la messe de Noël commune dans le no man's land, la trêve pour relever les corps, la photo de groupe, et le passage d'une tranchée à une autre pour se protéger des bombardements d'artillerie ont donc bien existé. Cependant, ces fraternisations ne sont pas encore une révolte contre la hiérarchie, ni contre l'absurdité de la guerre. Elles sont ainsi à rapprocher des fraternisations entre les troupes britanniques et françaises lors de la campagne d'Espagne sous Napoléon Ier, un siècle auparavant. La plupart des soldats ne pensaient s'accorder qu'une trêve, à un moment privilégié (la fête de Noël) avant de reprendre le combat, et ne remettaient en cause ni leur devoir, ni le bien-fondé de cette guerre qui commençait, même si les mutineries de 1917 peuvent a posteriori trouver une partie de leur origine dans ces fraternisations.
  • Le thème de la trêve sur le front franco-allemand est également proposé comme illustration du dilemme du prisonnier par Robert Axelrod dans le chapitre « Vivre et laisser vivre » de son livre Donnant-donnant[20]. Cette approche fournit une explication différente de celle abordée dans le film et justifie « rationnellement » à l'aide de la théorie des jeux et de simulations informatiques ce type de trêve. Le film relate cependant simplement un événement parmi d'autres sans s'intéresser à la dynamique globale de trêves observées lors de la guerre de tranchées de la Première Guerre mondiale et laisse penser que la trêve intervient spontanément sans réflexion des soldats sur le passé ou l'avenir, ni anticipation des réactions des forces ennemies. Pour l'auteur, les mutineries de 1917 trouvent également une partie de leur explication dans la trêve de Noël.
  • Le film traite avec intelligence chacun des camps et montre par les images la curieuse trêve de Noël qui a pu avoir lieu entre des hommes que tout leur environnement préparait à s’entre-tuer ; l'humanité en chacun d'eux s'avère la plus forte, ne serait-ce que pendant le temps de cette fête, connue quel que soit le pays. Symbole de l'avènement d'une guerre d'une ampleur et d'une horreur inégalée, la reprise des autorités embarrassées face au phénomène annonce également que désormais la pratique de la guerre va devenir une guerre totale, crépuscule industriel de l'Europe.
  • L'idée du film provient d'un livre que Christian Carion a lu en 1992 : Batailles de Flandres et d'Artois 1914-1918 de l'historien Yves Buffetaut. Il est touché par un passage (L'incroyable Noël de 1914) qui rapporte les fraternisations entre lignes ennemies. Le réalisateur contacte alors l'historien qui lui donne accès à une importante documentation, complétée par un travail de fond sur les archives de l'armée allemande de la Première Guerre mondiale, dans les murs de la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine à Nanterre, avant de lancer le tournage[21]. Le film a fait l'objet d'un travail précis de reconstitution historique : matériel militaire, uniformes (les soldats français portent ainsi l'uniforme garance), etc.
  • À la suite d'une série de désaccords, l'armée française a refusé de prêter ses terrains pour relater ce passage tabou de son histoire. Si plusieurs scènes ont été tournées dans le Nord, la plus grande partie du film a été filmée en Roumanie dans les studios MediaPro et en Écosse. Selon Christian Carion, à la question « Pourquoi refuser de collaborer pour un film impliquant des soldats ayant fraternisé avec l'ennemi ? », un général de l'armée française aurait répondu « l'armée est immuable ». Depuis ce tournage manqué, l'armée française s'est dotée d'une structure pour promouvoir le tournage de films sur les terrains militaires français.
  • Ces mêmes événements ont été librement mis en scène dans le cadre de la vidéo de la chanson Pipes of Peace de Paul McCartney en 1983. Ce dernier y interprète le double rôle d'un soldat britannique et d'un soldat allemand, qui après la trêve brutalement interrompue, retournent dans leurs lignes avec la photo de la fiancée de l'autre.
  • Chaque camp parle dans sa langue. Ainsi, dans la version française, les Français parlent français, les Écossais parlent anglais et scots (sous-titres en français) et les Allemands parlent allemand (sous-titres en français).

Notes et références

  1. « Synopsis », sur Première (consulté le ).
  2. (en) « Joyeux Noël - Titres et dates de sortie » sur l’Internet Movie Database (consulté le ).
  3. (en) « Joyeux Noël - Société de Production / Sociétés de distribution » sur l’Internet Movie Database (consulté le ).
  4. « Joyeux Noël - Société de Production / Sociétés de distribution », sur Unifrance.org (consulté le ).
  5. « Budget du film Joyeux Noël », sur JP box-office.com (consulté le ).
  6. (en) « Joyeux Noël - Spécifications techniques » sur l’Internet Movie Database (consulté le ).
  7. « Joyeux Noël », sur cineman.ch (consulté le ).
  8. « Joyeux Noël », sur cinebel.dhnet.be (consulté le ).
  9. « Joyeux Noël », sur cinoche.com (consulté le ).
  10. (en) « Joyeux Noël - Guide Parental » sur l’Internet Movie Database (consulté le ).
  11. « Visa et Classification - Fiche œuvre Joyeux Noël », sur CNC (consulté le ).
  12. (en) « Classification Parentale au Royaume-Uni », sur bbfc.co.uk (consulté le ).
  13. « Guide Parental suisse », sur filmrating.ch (consulté le ).
  14. « Fiche de doublage du film » sur Alterego75.fr, consulté le 25 mai 2013
  15. (en) « Joyeux Noël Reviews », sur Metacritic, CBS Interactive (consulté le ).
  16. (en) « Joyeux Noël (2005) », sur Rotten Tomatoes, Fandango Media (consulté le ).
  17. « Joyeux Noël - critiques presse », sur Allociné (consulté le ).
  18. (en) « Joyeux Noël - Distinctions » sur l’Internet Movie Database (consulté le ).
  19. « Palmares du film Joyeux Noël », sur Allociné (consulté le ).
  20. Axelrod, Robert. (2006). The Evolution of Cooperation Revised edition Perseus Books Group, (ISBN 0465005640) See excerpts from the Chapter The Live-and-Let-Live System in Trench Warfare in World War I
  21. Christian Carion, « Ces tranchées de la fraternité », sur lemonde.fr,

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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