Jules Claretie
Arsène Arnaud Clarétie, dit Jules Claretie ou Jules Clarétie, né le à Limoges et mort le à Paris, est un romancier, dramaturge français, également critique dramatique, historien et chroniqueur de la vie parisienne. Au cours de sa longue carrière, outre la signature Jules Claretie, il a recours à plus d'une douzaine de pseudonymes afin de publier ses œuvres littéraires et ses articles dans la presse. Il a également utilisé, avec Charles-Edmond Chojecki, le pseudonyme collectif de Jules Tibyl.
Administrateur général de la Comédie-Française | |
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Président de la Société des gens de lettres Société des gens de lettres | |
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Fauteuil 35 de l'Académie française |
Naissance | |
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Décès | |
Sépulture | |
Nom de naissance |
Arnaud Arsène Clarétie |
Surnom |
Abnot, Robert Burat, Caliban, Candide, Arnold Lacretie, Jules Clarty, Georges Duclos, Charles Geoffroy, Olivier de Jalin, Jules de Lussan, Perdican, Jules Tibyl, William |
Pseudonymes |
Jules Claretie, Un critique d’art, Un Critique d’art, Arnolfo Lacretie, Olivie de Jalin |
Nationalité | |
Activité | |
Enfant |
Membre de | |
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Conflit | |
Distinctions | |
Archives conservées par |
Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 8833, 1 pièce, -)[1] Bibliothèque historique de la Ville de Paris (MS-FS-07) |
Biographie
Jules Claretie collabore à de nombreux journaux, notamment au Figaro et au Temps, sous plusieurs pseudonymes. Il tient la critique théâtrale à l'Opinion nationale, au Soir, à La Presse. Ami d'Étienne Arago, il publie une analyse de ses Mémoires dans Le Temps du [2].
Historien, il compose entre autres une Histoire de la Révolution de 1870-1871.
En littérature, il publie en début de carrière des romans sentimentaux aux accents mélodramatiques, notamment Eliza Mercœur (1864) et Le Dernier Baiser (1864), puis fait quelques incursions dans le roman policier avec Un assassin (1866), récit d'un « crime mondain qui devint l'un des grands succès de l'année, et Le Petit Jacques (1885), un mélodrame qui sera plusieurs fois adapté au cinéma, dans lequel un ouvrier se laisse accuser d'un meurtre, le coupable lui ayant promis de donner à son fils une bonne éducation »[3].
Parmi les autres récits appartenant au genre policier, il faut compter Jean Mornas (1885), L'Accusateur (1895), L'Obsession (Moi et l'autre) (1905-1908), et des nouvelles, « en particulier Catissou et Kadja (publiées avec le roman Jean Mornas) ; mais aussi L'Homme aux mains de cire (1878), dans laquelle le héros, persuadé que l'inconnu qui fait la cour à sa propre fiancée est un vampire, trucide son rival d'un coup de poignard béni dans le cœur ; ou encore, L'impulsion (1912), qui s'intéresse aux mobiles d'un meurtre, en apparence gratuit »[3].
Jules Claretie donne également de nombreux romans sur les milieux de la bourgeoisie et du pouvoir, tels que Monsieur le Ministre (1881) et Le Million (1882), ou quelques récits dans un registre plus exotiques, comme Le Prince Zilah (1884) qui est adapté à deux reprises au cinéma. Plusieurs de ses romans, dont La Famille des Gueux (écrit avec Ferdinando Petruccelli della Gattina), sont également adaptés pour la scène.
En 1894, il écrit pour Massenet le livret de La Navarraise et celui d' Amadis, tiré d'Amadis de Gaule, roman chevaleresque de Garci Rodríguez de Montalvo, qui n'est créé qu'après la mort des deux artistes, le au Grand Théâtre de Monte Carlo[4].
Il est élu président de la Société des gens de lettres, puis, en 1882 et 1883, il devient vice-président de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, avant d'être nommé, de 1885 à 1913, administrateur général de la Comédie-Française, dont il ouvre les portes à des auteurs contemporains, tels que Paul Hervieu[5], Georges Rodenbach avec Le Voile en 1894, Henry Bataille et Octave Mirbeau, dont il fait jouer Les affaires sont les affaires et, à contre-cœur et contraint par une décision de justice, Le Foyer.
En 1907, il signe la préface de Une amoureuse, de l'écrivaine Violette Bouyer-Karr, œuvre saluée par l'Académie française.
Il est élu membre de l'Académie française le .
Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (4e division)[6].
Il est le cousin germain de Léo Claretie. Par sa mère, il cousine également avec le peintre Jules Dupré.[réf. nécessaire]
Œuvres
- La Revanche des morts, 1860
- Une drôlesse, 1862
- Pierrille, 1863 Texte en ligne
- Les Contemporains oubliés, 1864
- La Fontaine et Lamartine, 1864
- Les Ornières de la vie, 1864
- Les Victimes de Paris, 1864 Texte en ligne
- Eliza Mercœur, 1864
- Le Dernier Baiser, 1864
- M. de Lamartine, 1864
- Les Voyages d'un Parisien, 1865
- Petrus Borel le lycanthrope, 1865 Texte en ligne
- Béranger, 1865
- L'Incendie de la Birague, 1865
- Un assassin (Robert Burat), 1866 Texte en ligne
- Histoires cousues de fil blanc, 1866
- Les Derniers Montagnards, histoire de l’insurrection de Prairial an III, 1867
- Mademoiselle Cachemire (Une femme de proie), 1867 Texte en ligne
- La Libre Parole. Madeleine Bertin, 1868
- Raymond Lindey, 1869
- La Volonté du peuple, 1869
- La Poudre au vent, 1869
- La Famille des gueux, 1869 (théâtre)
- La Vie moderne au théâtre, 2 vol., 1869-1875
- Armand Barbès, 1870
- Journées de voyage, Espagne et France, 1870
- La Débâcle, 1871
- Le Champ de bataille de Sedan, 1871
- L'Empire, les Bonaparte et la Cour, 1871
- La France envahie, 1871
- La Guerre nationale, 1871
- Paris assiégé, 1871 Texte en ligne
- Rapport sur la fondation de bibliothèques municipales, 1871
- Noël Rambert (Le Petit Jacques), 1872 Texte en ligne
- Le Roman des soldats, 1872
- Histoire de la Révolution de 1870-1871, 5 volumes, 1872. Réédition en 2 volumes, 1877. Texte en ligne 1 2
- Les Prussiens chez eux, 1872
- Ruines et Fantômes, 1873 Texte en ligne
- Molière, sa vie et ses œuvres, 1873 Texte en ligne
- Peintres et sculpteurs contemporains, 2 vol., Charpentier, 1873 ; nouvelle édition, illustrée par Léopold Massard, chez Jouaust :
- 1re série (1882), peintres décédés de 1870 à 1880 — sur Gallica.
- 2e série (1884), peintres vivants en 1881 — sur Gallica.
- Les Ingrats, 1874
- J.-B. Carpeaux, 1874
- Les Muscadins, 2 vol., 1874 Texte en ligne
- Portraits contemporains, 2 vol., 1874
- Les Belles Folies, 1874
- Camille Desmoulins, Lucile Desmoulins, 1874 Texte en ligne
- L’Art et les artistes français contemporains, 1876
- Le Renégat (Michel Berthier), 1876 Texte en ligne
- Le Beau Solignac, 2 vol., 1876
- Cinq ans après : l’Alsace et la Lorraine, 1876 Texte en ligne
- Le Père, 1877
- Le Régiment de Champagne, 1877
- Une journée à l'abbaye de Valmons, 1877
- Le Train no 17, 1877 Texte en ligne
- La Maison vide. Le Troisième Dessous, 1878 Texte en ligne
- La Fugitive, 1879 Texte en ligne
- Le Drapeau, 1879, prix Vitet de l’Académie française
- Béranger et la chanson, 1879
- Les Mirabeau, 1879
- Jules Dupré, 1879
- La Maîtresse, 1880
- La Vie à Paris, 17 vol., 1880-1910 Texte en ligne 1880 1881 1883 1895 1896 1897 1898 1899 1901-1903 1905 1909 1910
- Monsieur le Ministre, 1881 Texte en ligne
- Les Amours d'un interne, 1881 Texte en ligne
- Le Million, 1882 Texte en ligne
- Ludovic Halévy, 1883
- Noris, mœurs du jours, 1883 Texte en ligne
- Célébrités contemporaines, Jules Verne, A. Quantin, 1883
- Un enlèvement au XVIIIe siècle, 1883
- Le Prince Zilah, 1884 Texte en ligne
- Le Petit Jacques, 1885
- Jean Mornas, 1885
- Journées de vacances, 1886
- La Mansarde, 1887 Texte en ligne
- Candidat, 1887 Texte en ligne
- La Canne de M. Michelet, 1887 Texte en ligne
- Bouddha, 1888 Texte en ligne
- L'Académie française en 1789, 1889
- La Cigarette, 1890 Texte en ligne
- Puy joli, 1890 Texte en ligne
- Le Roman en France au début du XVIIIe siècle, 1891
- L'Américaine, 1891 Texte en ligne
- Feuilles de route en Tunisie, 1891
- La Navarraise, 1894
- Mariage manqué, 1894
- La Frontière, 1894
- L'Accusateur, 1895
- Brichanteau comédien, 1896 Texte en ligne
- Le Sang français, 1901
- Victor Hugo, 1902
- Profils de théâtre, 1903 Texte en ligne
- La Maison de Victor Hugo, 1904
- Brichanteau célèbre, 1905
- L'Obsession (Moi et l'autre), 1905-1908
- Le Mariage d'Agnès, 1907
- Souvenirs du diner Bixio, 1924 Texte en ligne
Les papiers personnels de Jules Claretie ainsi que ceux de sa famille sont conservés à la Bibliothèque historique de la ville de Paris ; ils se composent de correspondances, de papiers manuscrits, de son journal et de différents articles. La bibliothèque de la Fondation Dosne-Thiers a acheté en 1917 les ouvrages composant sa bibliothèque personnelle.
Adaptations cinématographiques
- 1913 : Le Petit Jacques, film muet français, réalisé par Georges Monca ;
- 1923 : Le Petit Jacques, film muet français, réalisé par Georges Lannes et Georges Raulet ;
- 1934 : Le Petit Jacques, film français, réalisé par Gaston Roudès ;
- 1953 : Le Petit Jacques, film français, réalisé par Robert Bibal.
Notes et références
- « ark:/36937/s005afd5ff305385 », sous le nom CLARETIE Jules (consulté le )
- Rapportée par Louis-Jules Arrigon dans Les Débuts littéraires d'Honoré de Balzac, p. 184-185.
- Claude Mesplède, Dictionnaire des littératures policières, vol. 1, p. 435.
- H. Robert Cohen, Marie-Odile Gigou, Association de la Régie théâtrale (France), Cent ans de mise en scène lyrique en France (env. 1830-1930), Éditeur Pendragon Press, 1986, p. 6
- Jules Claretie est représenté aux côtés de Paul Hervieu sur un grand tableau peint par le peintre Chabas à la demande de l'éditeur Alphonse Lemerre. Cette peinture, Chez Alphonse Lemerre à Ville D'Avray exprime le souhait de l'éditeur parisien d'immortaliser les parnassiens ou amis qu'il édite. On retrouve aussi sur cette toile, José-Maria de Heredia, Leconte de Lisle, Marcel Prévost ou l'écrivain et académicien français Paul Bourget. Voir Histoire du Parnasse, Yann Mortelette, éd. Fayard, 2005, tableau reproduit partiellement en couverture ; et Leconte de Lisle ou la passion du beau, Christophe Carrère, éd. Fayard, 2009, tableau reproduit en intégralité.
- Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père Lachaise, Mémoire et Documents, , 867 p. (ISBN 978-2-914611-48-0), p. 206
Annexes
Bibliographie
- Claude Mesplède, Dictionnaire des littératures policières, vol. 1 : A - I, Nantes, Joseph K, coll. « Temps noir », , 1054 p. (ISBN 978-2-910686-44-4, OCLC 315873251), p. 435.
- Georges Grappe, Jules Claretie, E. Sansot et Cie (Paris), 1906, Texte intégral.
Iconographie
- Dornac, Portrait d' Arsène Armand dit Jules Clarétie (1840-1913), entre 1885 et 1895, photographie, Paris, musée Carnavalet (notice en ligne).
- Jules Chaplain, Jules Claretie, 1905, plaquette en bronze[réf. nécessaire].
Liens externes
- Jules Claretie dans le site Amis et passionnés du Père Lachaise.
- Jules Claretie dans le site Médias 19.
- Jules Claretie dans le site du Comité des travaux historiques et scientifiques.
- Jules Claretie dans le site de l'Art lyrique français.
- Œuvres numérisées de Jules Claretie dans le site Internet Archive.
- Œuvres numérisées de Jules Claretie dans le site Europeana.
- Œuvres numérisées de Jules Claretie dans le site The Oneline Books.
- Nouvelles en ligne sur la Bibliothèque électronique de Lisieux :
- La Divette (1896)
- Petite Cora (1896)
- Explication (1896)
- Un chapitre inédit de Don Quichotte (1899)
- Bouddha (1888)
- Un héros de roman (1876)
- Marie-Marion (1899).
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