Jules Claretie

Arsène Arnaud Clarétie, dit Jules Claretie ou Jules Clarétie, né le à Limoges et mort le à Paris, est un romancier, dramaturge français, également critique dramatique, historien et chroniqueur de la vie parisienne. Au cours de sa longue carrière, outre la signature Jules Claretie, il a recours à plus d'une douzaine de pseudonymes afin de publier ses œuvres littéraires et ses articles dans la presse. Il a également utilisé, avec Charles-Edmond Chojecki, le pseudonyme collectif de Jules Tibyl.

Jules Claretie
Jules Claretie vers 1860.
Fonctions
Administrateur général de la Comédie-Française
-
Président de la Société des gens de lettres
Société des gens de lettres
-
Fauteuil 35 de l'Académie française
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Arnaud Arsène Clarétie
Surnom
Abnot, Robert Burat, Caliban, Candide, Arnold Lacretie, Jules Clarty, Georges Duclos, Charles Geoffroy, Olivier de Jalin, Jules de Lussan, Perdican, Jules Tibyl, William
Pseudonymes
Jules Claretie, Un critique d’art, Un Critique d’art, Arnolfo Lacretie, Olivie de Jalin
Nationalité
Activité
Enfant
Autres informations
Membre de
Conflit
Distinctions
Archives conservées par
Vue de la sépulture.

Biographie

Jules Claretie collabore à de nombreux journaux, notamment au Figaro et au Temps, sous plusieurs pseudonymes. Il tient la critique théâtrale à l'Opinion nationale, au Soir, à La Presse. Ami d'Étienne Arago, il publie une analyse de ses Mémoires dans Le Temps du [2].

Historien, il compose entre autres une Histoire de la Révolution de 1870-1871.

Jules Claretie (1840-1913)
Carolus-Duran, 1874
Palais des Beaux-Arts de Lille

En littérature, il publie en début de carrière des romans sentimentaux aux accents mélodramatiques, notamment Eliza Mercœur (1864) et Le Dernier Baiser (1864), puis fait quelques incursions dans le roman policier avec Un assassin (1866), récit d'un « crime mondain qui devint l'un des grands succès de l'année, et Le Petit Jacques (1885), un mélodrame qui sera plusieurs fois adapté au cinéma, dans lequel un ouvrier se laisse accuser d'un meurtre, le coupable lui ayant promis de donner à son fils une bonne éducation »[3].

Parmi les autres récits appartenant au genre policier, il faut compter Jean Mornas (1885), L'Accusateur (1895), L'Obsession (Moi et l'autre) (1905-1908), et des nouvelles, « en particulier Catissou et Kadja (publiées avec le roman Jean Mornas) ; mais aussi L'Homme aux mains de cire (1878), dans laquelle le héros, persuadé que l'inconnu qui fait la cour à sa propre fiancée est un vampire, trucide son rival d'un coup de poignard béni dans le cœur ; ou encore, L'impulsion (1912), qui s'intéresse aux mobiles d'un meurtre, en apparence gratuit »[3].

Caricature de Jules Claretie
par Alfred Le Petit
parue en 1881

Jules Claretie donne également de nombreux romans sur les milieux de la bourgeoisie et du pouvoir, tels que Monsieur le Ministre (1881) et Le Million (1882), ou quelques récits dans un registre plus exotiques, comme Le Prince Zilah (1884) qui est adapté à deux reprises au cinéma. Plusieurs de ses romans, dont La Famille des Gueux (écrit avec Ferdinando Petruccelli della Gattina), sont également adaptés pour la scène.

En 1894, il écrit pour Massenet le livret de La Navarraise et celui d' Amadis, tiré d'Amadis de Gaule, roman chevaleresque de Garci Rodríguez de Montalvo, qui n'est créé qu'après la mort des deux artistes, le au Grand Théâtre de Monte Carlo[4].

Il est élu président de la Société des gens de lettres, puis, en 1882 et 1883, il devient vice-président de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, avant d'être nommé, de 1885 à 1913, administrateur général de la Comédie-Française, dont il ouvre les portes à des auteurs contemporains, tels que Paul Hervieu[5], Georges Rodenbach avec Le Voile en 1894, Henry Bataille et Octave Mirbeau, dont il fait jouer Les affaires sont les affaires et, à contre-cœur et contraint par une décision de justice, Le Foyer.

En 1907, il signe la préface de Une amoureuse, de l'écrivaine Violette Bouyer-Karr, œuvre saluée par l'Académie française.

Il est élu membre de l'Académie française le .

Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (4e division)[6].

Il est le cousin germain de Léo Claretie. Par sa mère, il cousine également avec le peintre Jules Dupré.[réf. nécessaire]

Œuvres

L'Américaine
de Jules Claretie
  • L'Américaine, 1891 Texte en ligne
  • Feuilles de route en Tunisie, 1891
  • La Navarraise, 1894
  • Mariage manqué, 1894
  • La Frontière, 1894
  • L'Accusateur, 1895
  • Brichanteau comédien, 1896 Texte en ligne
  • Le Sang français, 1901
  • Victor Hugo, 1902
  • Profils de théâtre, 1903 Texte en ligne
  • La Maison de Victor Hugo, 1904
  • Brichanteau célèbre, 1905
  • L'Obsession (Moi et l'autre), 1905-1908
  • Le Mariage d'Agnès, 1907
  • Souvenirs du diner Bixio, 1924 Texte en ligne

Les papiers personnels de Jules Claretie ainsi que ceux de sa famille sont conservés à la Bibliothèque historique de la ville de Paris ; ils se composent de correspondances, de papiers manuscrits, de son journal et de différents articles. La bibliothèque de la Fondation Dosne-Thiers a acheté en 1917 les ouvrages composant sa bibliothèque personnelle.

Adaptations cinématographiques

Notes et références

  1. « ark:/36937/s005afd5ff305385 », sous le nom CLARETIE Jules (consulté le )
  2. Rapportée par Louis-Jules Arrigon dans Les Débuts littéraires d'Honoré de Balzac, p. 184-185.
  3. Claude Mesplède, Dictionnaire des littératures policières, vol. 1, p. 435.
  4. H. Robert Cohen, Marie-Odile Gigou, Association de la Régie théâtrale (France), Cent ans de mise en scène lyrique en France (env. 1830-1930), Éditeur Pendragon Press, 1986, p. 6
  5. Jules Claretie est représenté aux côtés de Paul Hervieu sur un grand tableau peint par le peintre Chabas à la demande de l'éditeur Alphonse Lemerre. Cette peinture, Chez Alphonse Lemerre à Ville D'Avray exprime le souhait de l'éditeur parisien d'immortaliser les parnassiens ou amis qu'il édite. On retrouve aussi sur cette toile, José-Maria de Heredia, Leconte de Lisle, Marcel Prévost ou l'écrivain et académicien français Paul Bourget. Voir Histoire du Parnasse, Yann Mortelette, éd. Fayard, 2005, tableau reproduit partiellement en couverture ; et Leconte de Lisle ou la passion du beau, Christophe Carrère, éd. Fayard, 2009, tableau reproduit en intégralité.
  6. Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père Lachaise, Mémoire et Documents, , 867 p. (ISBN 978-2-914611-48-0), p. 206

Annexes

Bibliographie

Iconographie

Liens externes

  • Portail de la littérature française
  • Portail du polar
  • Portail du théâtre
  • Portail de la France au XIXe siècle
  • Portail de l’Académie française
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.