Junie
Junie ou Junia(s) (en latin : Juniam) est une apôtresse du Ier siècle, mentionnée aux côtés d'Andronique par Paul de Tarse dans son Épître aux Romains.
Pour les écoles d'ingénieur, voir Yncréa.
Junia | |
Andronique, Athanase de Christianoupolis et Junia. | |
Sainte, apôtre | |
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Naissance | Ier siècle |
Autres noms | Junia(s) Julie (selon certains manuscrits) |
Vénérée par | Christianisme |
Fête | 17 mai |
Apôtresse du Nouveau Testament
« Saluez Andronicos et Iounias, mes parents et compagnons de captivité ; ils ont un renom parmi les envoyés, et ils étaient pour le messie, même avant moi. »
— Épître aux Romains, XVI, 7 ; traduction André Chouraqui.
Andronique et Junie sont salués par Paul à la fin de sa lettre à l’Église chrétienne de Rome : L’apôtre se réfère à eux comme à des parents, ce qui signifie probablement qu’ils étaient des compatriotes juifs, si ce n’est ses parents au sens propre du terme[1]. En ajoutant qu’ils furent « pour le messie, même avant [lui] », Paul laisse entendre que leur conversion se situerait dans les cinq années précédant la crucifixion de Jésus, et les rattacherait ainsi à l’Église de Jérusalem, plutôt qu’à celle d’Antioche[1].
Junie, aussi appelée Junias, est tantôt identifiée comme la femme ou la sœur d'Andronique ; elle serait alors une femme apôtre des premiers temps de l’Église[1]. Certaines traductions de la Bible en anglais et biblistes contemporains ont remis en question qu'Andronique et Junie fussent apôtres, mais leurs méthodes et conclusions furent récusées par plusieurs autres historiens, un argument commun est que les anciens écrivains chrétiens hellénophones n'ont jamais remis cela en question.
Identité de genre
Jean Chrysostome, Père de l’Église mort en 407, la considère comme une femme dans son sermon XXXI :
« […] C'est déjà beaucoup que d'être apôtre ; qu'est-ce donc que d'être des plus considérables entre les apôtres ? Et qui avait rendu ces personnes si considérables, sinon par la grandeur de leur vertu, et l'éminence de leurs actions ? Aussi la piété de cette femme doit avoir été extraordinaire, puisque saint Paul la met au rang des apôtres. […] »
Origène, dans le courant du IIe siècle av. J.-C. suppose qu'elle est de genre féminin, tout comme d'autres commentateurs anciens, tel que Jérôme de Stridon (mort en 420), Atton de Verceil (mort v. 960), Théophylacte d'Ohrid (mort en 1107) ou Pierre Abélard (mort en 1142). La Vulgate et la traduction vieille latine traduisent son nom en Iunia (et non par le masculin Iunius). Gilles de Rome (mort en 1316) est le premier à dire que Junie est un homme, et c'est à partir des réformateurs protestants que se répand l'idée[2]. Les théologiens et pasteurs protestants Jean-Augustin Bôst (mort en 1890) et Alexandre Westphal (mort en 1961) disent que c'est parce que Junie est parmi les apôtres qu'on doute de son genre, incertain aux yeux de Bôst, et Westphal souligne que Junias un nom inconnu en grec, et que s'il peut être féminin, il pourrait être la fréquente contraction de Junianus[3],[4].
Traditions orthodoxes
Selon la Tradition, Andronique est au nombre des septante disciples[5]. Tous les deux sont mentionnés dans l’Évangile selon Luc, envoyés par Jésus pour répandre la Bonne Nouvelle. Ils auraient ainsi compté parmi les cent-vingt disciples, présents le jour de la Pentecôte, pour y recevoir l’Esprit saint.
Junie a une intense activité apostolique dans l’Empire romain, si bien qu’elle est parfois citée comme évêque de Comana du Pont, puis d'Apamée à la suite d'Andronique[6].
Célébration liturgique
Junias est célébré(e) par les églises chrétiennes le 17 mai avec Andronique, comme mari et femme[7].
Notes et références
- Brownrigg 1979, p. 251
- Bernadette Brooten, « 'Junia … Outstanding Among the Apostles (Romans 16:7)' », in Arlene Swidler et Leonard Swidler, Women Priests : A Catholic commentary on the Vatican declaration, Paulist Press, 1977, p. 141-144.
- Alexandre Westphal (dir.), Dictionnaire encyclopédique de la Bible, vol. 1, Je Sers, , 847 p. (lire en ligne).
- Jean-Augustin Bôst, Dictionnaire biblique, vol. 1, Librairie protestante, , 1110 p. (lire en ligne), p. 535.
- Maistre 1868, p. 140
- Maistre 1868, p. 142
- Saints Andronique et Junie, disciples de saint Paul, fête le 17 mai, Nominis.
Voir aussi
Bibliographie
- Étienne Maistre, Les témoins du Christ : histoire de chacun des 72 disciples de Jésus-Christ, Paris, F. Wattelier et Cie, (lire en ligne).
- Ronald Brownrigg (trad. de l'anglais), Les personnages du Nouveau Testament. Dictionnaire, Paris, Compagnie française de librairie, , 443 p. (ISBN 2-86401-001-1).
- Eldon Jay Epp, Junia : une femme apôtre ressuscitée par l'exégèse, Labor Et Fides, coll. « Le Monde de la Bible », , 164 p. (ISBN 978-2-8309-1508-2 et 2-8309-1508-9).
Liens internes
Liens externes
- (it) Saint Andronique et sainte Junia, Fabio Arduino, Santi e Beati
- L’apôtre Junia : La femme et le ministère dans le Nouveau Testament à la lumière de Romains 16, Valérie Duval-Poujol, Femmes et Ministères
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