Kétaine

Kétaine ou quétaine est un adjectif propre au langage populaire québécois et signifie « qui manque de raffinement » (Un spectacle quétaine, une robe quétaine, une pleine table de quétaineries offertes à la vente...) Peut être attribué au caractère vieillot d'une personne ou d'un objet. On l'associe souvent à kitsch ou à vieux-jeu[1]. C'est aussi un mot analogue à "ringard" qui est utilisé dans le langage populaire en France.

Origines

C'est probablement dans la région de Saint-Hyacinthe que le mot « kétaine » prend son origine. Au cours des années 1940, il est appliqué aux résidents du marché à foin, surnom donné au quartier de la basse-ville maskoutaine, pauvre et adjacent au marché à foin de la municipalité.

Ici trois histoires s'affrontent :

  • La plus répandue et la plus plausible suggère que le mot soit un dérivé du nom de famille Keeting, Keaton ou McKeaton, venant d'une famille d'origine irlandaise vivant dans ce quartier, famille malpropre, qui gardait même des porcelets dans sa cuisine et qui aurait eu des goûts vestimentaires et une tenue publique discutables. Le nom se serait généralisé pour identifier les gens du secteur.
  • L'autre histoire est celle d'Andrée Champagne, comédienne, qui affirme que le mot aurait été une expression familiale dérivant de « quêteux » et visant les mendiants de ce quartier qui portaient des vêtements démodés et mal agencés. Selon ses dires, le mot se serait glissé dans une conversation avec Dominique Michel et Denise Filiatrault et c'est ainsi qu'il se serait retrouvé, quelques semaines plus tard, dans un des sketches de l'émission quotidienne des deux actrices[2].
  • Selon les mémoires écrites (volume premier, page 44) de Télesphore-Damien Bouchard, maire de Saint-Hyacinthe de 1917 à 1930, « Quétenne » provient du surnom d'une des plus notoires familles du bas de la ville, les Martin dits Quétenne.

Certains Québécois en vue cultivent une image quétaine, par exemple Mado Lamotte, qui se décrit souvent comme tel mais qui applique aussi ce qualificatif péjoratif à sa propre clientèle.

Notes et références
  1. « Dictionnaire québécois / Définition #A », sur www.dictionnaire-quebecois.com (consulté le )
  2. Le panthéon de la kétainerie
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