Kaʻahumanu
Elizabeth Kaʻahumanu, née le à Hana, sur l'île de Maui (Hawaï), et morte le à Manoa, près de Honolulu (Hawaï), est une reine consort du Royaume de Hawaï en tant que femme de Kamehameha Ier, premier roi de l'Archipel. Épouse préférée du roi, elle est aussi la plus puissante politiquement et continue à exercer un pouvoir important, même après le décès de son mari, en tant que Kuhina Nui (en) (Premier ministre) pendant le règne de ses deux beaux-fils, Kamehameha II puis Kamehameha III.
Titre
–
(9 ans, 4 mois et 7 jours)
Prédécesseur | Création du titre |
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Successeur | Kamāmalu |
Titulature |
Reine consort d'Hawaï (1810-1819) Reine douairière (1819-1832) Kuhina Nui (1819-1824) |
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Nom de naissance | Kaʻahumanu |
Naissance |
Hana, Maui |
Décès |
Manoa, Honolulu ( Hawaï) |
Sépulture | Mausolée royal d'Hawaï |
Père | Keeaumoku Pāpaiahiahi |
Mère | Nāmāhāna-i-Kaleleokalani |
Conjoint |
Kamehameha Ier, roi d'Hawaï (1795-1819) Kealiʻiahonui (1824-1832) |
Enfants | Aucun |
Religion | Protestantisme |
Jeunesse et mariage
Fille de Keeaumoku Pāpaiahiahi et de Namahana'i'Kaleleokalani, elle naît aux alentours de 1768. Son anniversaire est pourtant célébré le [1]. Son père est un fugitif alliʻi de l'île d'Hawaï, et sa mère est la femme de son demi-frère, le roi de Maui, Kamehameha Nui. Par sa mère, Kaʻahumanu a des liens de parenté avec les rois de l'île de Maui, et par son père, elle est la troisième cousine de Kamehameha, alors roi d'Owyhee, avec lequel elle partage un ancêtre commun, la princesse Kalanikauleleiaiwi de l'île d'Hawaï.
Le nom de Kaʻahumanu est issu de celui de son possible père biologique, Kahekilinuiʻahumanu, car ce serait grâce à lui que son père aurait pu fuir de l'île d'Hawaï. Son nom signifie ainsi drape de plumes.
Elle a plusieurs frères et sœurs dont le gouverneur John Adams Kiiapalaoku Kuakin (1789–1844), la reine Kalākua Kaheiheimālie (1778–1842) et le gouverneur George Keeaumoku II de Maui[2]. Son père devient un conseiller et un proche de Kamehameha après l'unification de l'Archipel et la création du Royaume d'Hawaï, avec qui il réalise un mariage arrangé avec sa fille lorsqu'elle a treize ans.
Reine
Kaʻahumanu est l'une des épouses préférées de Kamehameha et également des plus puissantes, malgré le fait qu'elle ne donne aucun enfant au roi.
À la mort de Kamehameha en 1819, elle annonce que le roi décédé aurait voulu qu'elle partage la gouvernance du royaume avec son fils de 22 ans, Liholiho, qui prend le nom de Kamehameha II, en assurant une sorte de régence. Le statut de Kuhina Nui est alors créé pour elle, équivalent de la fonction de Premier ministre de nos jours. Son pouvoir s'accroît et elle gouverne en tant que reine douairière, pendant les règnes de Kamehameha II et Kamehameha III.
D'une certaine manière, Kaʻahumanu est en avance sur son temps et sur les droits accordées aux femmes hawaïennes, même si c'est avant tout afin d'en tirer personnellement avantage. Elle conspire ainsi avec une des femmes de son mari, Keōpūolani, mère des rois Kamehameha II et Kamehameha III, afin de manger à la même table que le roi, ce qui est contraire au protocole et aux codes de conduite alors en vigueur à la cour du roi. Cela deviendra le ʻAi Noa.
Rôle politique
Affaire de Kauai et remariage
Les îles de Kauai n'ayant jamais été conquises par Kamehameha, une capitulation est négociée sans effusion de sang. En 1810, le roi de d'île Kauai, KaumualiʻI, devient ainsi un vassal au sein du Royaume unifié d'Hawaï. À la mort de Kamehameha, son successeur Kamehameha II et sa belle-mère Kaʻahumanu craignent que KaumualiʻI ne s'enfuie. Ils l'enlèvent donc et le forcent à marier son fils, Kealiʻiahonui, à la reine douairière Kaʻahumanu en 1824. Cette union, purement politique, ne produit aucun enfant mais permet d'éviter une rébellion à Kauai et de réduire considérablement l'influence et le rôle politique de la famille de Kealiʻiahonui qui devient définitivement un noble fidèle à la royauté.
Conversion au christianisme
En 1824, Kaʻahumanu se convertit au protestantisme, et encourage ses sujets à se faire baptiser. Elle présente ainsi son premier code juridique, basé sur une éthique chrétienne et les dix commandements. Elle est elle-même baptisée en 1825, à l'église de Kawaiahaʻo, et prend le nom d'Elizabeth[3].
Des missionnaires la persuadent de demander à l'Église catholique romaine, établie à la cathédrale Notre Dame de la Paix à Honolulu, de quitter l'île, ce qu'elle fait en 1827. En 1830, une loi interdit l'enseignement catholique, et menace de déportation toute personne qui irait à son encontre.
En 1832, Kaʻahumanu se rend sur l'île de Maui. Elle demande que l'église, désormais nommée « église Kaʻahumanu », soit renommée en son honneur. Cette demande n'est honorée qu'en 1876, quand le révérend Edward Bailey procède à la construction de la quatrième et actuelle église.
Relations avec les États-Unis
Kaʻahumanu et Kamehameha III négocient en 1826 le premier traité entre le Royaume d'Hawaï et les États-Unis d'Amérique. Ce traité commercial assume, au nom des Hawaïens, la responsabilité des dettes contractées par leurs commerçants santaliers envers les États-Unis pour l'équivalent de 150 000 $ de bois de santal. Kaʻahumanu s'attire ainsi le soutien des chefs santaliers auparavant endettés. Le même traité établit un certain libre échange, grâce auquel les Américains peuvent ainsi accoster dans les ports hawaïens pour le commerce, mais aussi être protégés par les lois locales, et intenter des procès au sein des cours hawaïennes de justice.
Fin de vie
À partir de 1827, la santé de Kaʻahumanu décline. Pendant ce temps, les missionnaires impriment le premier exemplaire du Nouveau Testament traduit en hawaïen, que Kaʻahumanu conserve jusqu'à sa mort, le dans la vallée de Mānoa, près d'Honolulu. Ses funérailles ont lieu à l'église Kawaiahaʻo. L'office est présidé par Hiram Bingham, un missionnaire qui a introduit le protestantisme dans le royaume. Le corps de Kaʻahumanu repose dans les jardins du palais ʻIolani, avant d'être inhumé au mausolée royal d'Hawaï.
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Kaʻahumanu » (voir la liste des auteurs).
- Barbara Bennett Peterson, Notable Women of Hawaii, University of Hawaii Press, , 174 p. (ISBN 0-8248-0820-7, lire en ligne)
- Christopher Buyers, « Maui Genealogy », sur royalark.net (consulté le )
- Hiram Bingham I, A Residence of Twenty-one Years in the Sandwich Islands, H.D. Goodwin, , 3e éd. (1re éd. 1855) (lire en ligne)
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