Kamilo Gata

Kamilo Gata, né le à Futuna (Wallis-et-Futuna) et mort le à Crows Nest (Australie), est un homme politique français, député de Wallis-et-Futuna de 1989 à 1997. Avocat, il quitte le RPR local pour fonder son propre parti (Union pour Wallis et Futuna), apparenté à gauche, et remporte l'élection législative de 1989 face à Benjamin Brial. Durant toute sa carrière politique, son parti l'UPWF n'obtient jamais la majorité aux élections territoriales. Réélu en 1993, Kamilo Gata effectue un second mandat. Il est battu à l'élection législative de 1997 ainsi qu'à l'élection sénatoriale de 1998. Il devient conseiller social et économique de Wallis-et-Futuna en 1999.

Kamilo Gata
Fonctions
Député français
Circonscription Wallis-et-Futuna
Prédécesseur Benjamin Brial
Successeur Victor Brial
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Futuna (Wallis-et-Futuna)
Date de décès
Lieu de décès Crows Nest (Australie)
Nationalité Française
Parti politique Union pour Wallis-et-Futuna (UPWF)
Profession Fonctionnaire

Biographie

Formation

Kamilo Gata naît à Futuna le 12 décembre 1949. Il obtient une maîtrise de droit privé en 1974[1] et devient avocat[2]. Il entre au Bureau de l'administration générale et des élections en 1977[1]. En 1982, il part à Clermont-Ferrand se former à l'école des impôts et obtient le grade d'inspecteur des impôts[1].

Carrière politique

Il devient conseiller technique du Rassemblement pour la République (RPR) à Wallis-et-Futuna. Néanmoins, « déçu par l'immobilisme de son parti d'origine » et en opposition avec le député Benjamin Brial, en poste depuis 1967, il se présente à l'élection égislative de 1988 pour être député de la circonscription de Wallis-et-Futuna. En raison de la dispersion des voix de l'opposition, c'est finalement Benjamin Brial qui est élu[3]. Néanmoins, l'élection est annulée par le Conseil constitutionnel le [4]. Une élection législative partielle est tenue au début de l'année suivante et Kamilo Gata la remporte sous l'étiquette du Mouvement des radicaux de gauche[3]. Jeune candidat (30 ans), Gata reçoit l'appui de Michel Hoatau et Gaston Lutui[5], des deux rois de Futuna ainsi que les votes des jeunes générations, désireuses de changement[2]. En raison de ses liens avec la gauche, la communauté wallisienne et futunienne de Nouvelle-Calédonie le soutien également[2]. Pour David Chappell, Kamilo Gata a réussi à réduire l'écart entre Wallis, plus peuplée et développée, et Futuna, davantage isolée[2].

Kamilo Gata décide de se représenter aux législatives de 1993 et est réélu face à Clovis Logologofolau du RPR avec 52,4 % des voix[5]. Aux élections territoriales de 1994, sa coalition, l'Union Populaire pour Wallis et Futuna (UPWF) remporte sept sièges sur 20, tandis que le RPR garde la majorité[5]. L'UPWF se détache du MRG pour se rapprocher du Parti Socialiste[1]. Cependant, trois ans plus tard, le 16 mars 1997, de nouvelles élections territoriales ont lieu à la suite d'un blocage sur le budget. Elles sont remportées par le RPR (14 sièges) et Victor Brial (neveu de Benjamin Brial) devient président de l'assemblée territoriale : c'est un recul pour le parti de Kamilo Gata. Néanmoins, l'élection territoriale est partiellement annulée en raison d'irrégularités[5].

Kamilo Gata est candidat à un 3e mandat lors des législatives de mai-juin 1997[6] ; il arrive en deuxième position au 1er tour avec 37,85 % derrière Victor Brial, qui recueille 42,79 %. Gata est battu au second tour avec 48,66 % contre 51,34 % pour son adversaire[5]. L'année suivante, une nouvelle élection territoriale partielle a lieu et le RPR n'a plus que 11 sièges à la nouvelle élection et l'UPWF en obtient six[5]. En septembre 1998, Kamilo Gata se présente à l'élection sénatoriale, mais est battu par Robert Laufoaulu, candidat présenté par Victor Brial[5].

Kamilo Gata est en 77e position sur la liste PS menée par François Hollande lors des européennes de 1999[7].

En 1999, il est nommé conseiller social et économique pour Wallis et Futuna[5].

En 2004, il décède d'une longue maladie à l'âge de 55 ans[8], peu après le décès de Benjamin Brial la même année[8].

Vie privée

Kamilo Gata se marie avec Kalala Gata-Kilifekai, elle aussi femme politique[9].

Détail des fonctions et des mandats

Mandats parlementaires

Notes et références

  1. Dominique Guillaud, Christian Huetz de Lemps et Olivier Sevin, Îles rêvées: territoires et identités en crise dans le Pacifique insulaire, Presses Paris Sorbonne, (ISBN 978-2-84050-268-5, lire en ligne), p. 185
  2. (en) David Chappell, « Transnationalism in central Oceanian politics: a dialectic of diasporas and nationhood? », Journal of the Polynesian Society, vol. 108, , p. 237-304 (lire en ligne)
  3. Frédéric Angleviel, « Wallis et Futuna, 1981-1988. Nouveaux dynamismes et permanences insulaires », dans Jean-Marc Regnault, François Mitterrand et les territoires français du Pacifique (1981-1988), mutations, drames et recompositions, enjeux internationaux et franco-français, , p. 441-444
  4. « Décision n° 88-1096 AN du 23 novembre 1988 | Conseil constitutionnel », sur www.conseil-constitutionnel.fr (consulté le )
  5. (en) Eur, The Far East and Australasia 2003, Psychology Press, (ISBN 978-1-85743-133-9, lire en ligne), p. 1006
  6. http://www.assemblee-nationale.fr/elections/circ97-2/699.html
  7. « Elections européennes. PS, les 87 candidats. », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Kamilo Gata, ancien député (MRG) de Wallis-et-Futuna », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  9. « Le parti socialiste rend hommage à Kalala Gata-Kilifekai, décédée dimanche », sur Outre-mer la 1ère (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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