Benjamin Brial

Benjamin Brial, né le à Mata Utu (Wallis-et-Futuna) et mort le à Malae, Hihifo (Wallis-et-Futuna), est un homme politique français, député de Wallis-et-Futuna pendant 21 ans de 1967 à 1988 au sein de l'Union des démocrates pour la République puis le Rassemblement pour la République[1]. Il fait partie de la famille Brial, impliquée dans le commerce et la politique de Wallis-et-Futuna.

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Benjamin Brial
Fonctions
Député français

(21 ans, 7 mois et 20 jours)
Circonscription Wallis-et-Futuna
Législature IIIe, IVe, Ve, VIe, VIIe et VIIIe (Cinquième République)
Groupe politique UDR, RPR
Prédécesseur Hervé Loste
Successeur Kamilo Gata
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Mata Utu (Wallis-et-Futuna)
Date de décès
Lieu de décès Malae Loka Hihifo (Wallis-et-Futuna)
Nationalité Française
Père Julien Brial
Mère Aloisia Brial
Reine d'Uvea de 1953 à 1958

Biographie

Famille

Benjamin Brial est le fils d'un commerçant originaire des Pyrénées-Orientales, Julien Brial, chef de succursales à Wallis, et d'Aloisia Brial (fille de nobles ('aliki) de la lignée Manuka, branche de la famille des Uhilamoafa) qui est Lavelua (reine) d'Uvéa (royaume coutumier correspondant à l'île de Wallis) de 1954 à 1958[2]. Benjamin Brial est le frère cadet d'Emmanuel-Victor Brial, gérant des établissements Ballande (société commerciale de Nouvelle-Calédonie) à Wallis, le frère aîné de Cyprien Brial, pour sa part gérant des affaires familiales à Futuna et conseiller territorial pour Sigave de 1967 à 1987. Il est l'oncle de Julien Brial, de Victor Brial et de Sylvain Brial, qui lui ont succédé en politique à Wallis-et-Futuna à des époques différentes, et le grand-oncle de Gil Brial, pour sa part engagé en politique en Nouvelle-Calédonie.

Débuts

Benjamin Brial naît à Mata Utu sur l'île de Wallis le . Il est métis franco-wallisien[3]. En 1933, son père Julien Brial vend son commerce et part s'installer à Nouméa[4].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, ses frères Victor-Emmanuel et Jean Brial rejoignent les Forces françaises libres en 1941 depuis la Nouvelle-Calédonie. Benjamin Brial, encore mineur (19 ans), fait falsifier ses papiers et s'engage dans les Forces françaises libres en 1942. Il embarque sur l'aviso Chevreuil et rejoint les fusiliers marins[3].

En 1953, lors de la crise de succession royale à Wallis, Benjamin Brial se porte candidat au titre de Lavelua, mais l'administration de Nouvelle-Calédonie refuse qu'un citoyen français devienne roi coutumier. C'est alors sa mère, Aloisia Brial, qui est choisie pour devenir souveraine[4].

Mandat de député

Benjamin Brial est député de Wallis-et-Futuna de 1967 à 1988[5]. Gaulliste, il est rattaché à l'Union des démocrates pour la République, qui devient le Rassemblement pour la République en 1976. Il remporte l'élection législative de 1967 en s'imposant face à Hervé Loste[6]. Il est réélu en et [1].

Benjamin Brial est réélu au premier tour lors des élections législatives de 1978 et 1979 face à son unique concurrent de l'UDF, le père Petelo Falelavaki[5]. C'est alors une figure clivante de la politique de Wallis-et-Futuna, rassemblant l'opposition contre lui (notamment de l'UDF)[5]. En 1981, il conserve son siège face à l'UDF et trois autres candidats[5]. Lors de l'élection législative de 1986, l'opposition de l'UDF se divise entre deux candidats ; la triangulaire permet à Brial de conserver son siège de député.

Lors de l'élection législative de , Benjamin Brial est talonné par Kamilo Gata, « ancien conseiller technique du RPR déçu par l'immobilisme de son parti d'origine ». Grâce à la fragmentation de l'opposition entre Gata, Basile Tui (candidat de l'UDF) et le candidat socialiste Joseph Maisueche, Brial remporte l'élection avec 52,18 % des voix au second tour. Néanmoins, Kamilo Gata conteste les résultats auprès du Conseil Constitutionnel, qui annule l'élection en raison de fraude électorale[5]. La nouvelle élection est organisée le  : Kamilo Gata l'emporte avec 57,43 % des voix tandis que Benjamin Brial ne récolte que 40,85 %. Âgé, il se retire de la vie politique et démissionne de son poste de conseiller territorial. « Une page de l'histoire politique de Wallis-et-Futuna est tournée »[5].

Références

  1. « Benjamin Brial - Base de données des députés français depuis 1789 - Assemblée nationale », sur www2.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  2. Jean-Claude Roux, Wallis et Futuna : Espaces et temps recomposés. Chroniques d'une micro-insularité, Talence, Presses universitaires de Bordeaux, , 404 p. (ISBN 2-905081-29-5, lire en ligne), p. 71
  3. Malia Sosefo-Drouet Manufekai (dir.) (préf. Marie-Claude Tjibaou, postface Savelio Felomaki), Tāvaka Lanu'imoana : Mémoires de voyages, Nouméa, Agence de développement de la culture kanak/Tāvaka, , 213 p. (ISBN 978-2-909407-70-8), p. 104, 109
  4. Jean-Claude Roux, Wallis et Futuna : Espaces et temps recomposés. Chroniques d'une micro-insularité, Talence, Presses universitaires de Bordeaux, , 404 p. (ISBN 2-905081-29-5, lire en ligne), p. 230
  5. Frédéric Angleviel, « Wallis et Futuna, 1981-1988. Nouveaux dynamismes et permanences insulaires », dans Jean-Marc Regnault, François Mitterrand et les territoires français du Pacifique (1981-1988), mutations, drames et recompositions, enjeux internationaux et franco-français, , p. 441-443.
  6. « Décision n° 67-436 AN du 21 juin 1967 | Conseil constitutionnel », sur www.conseil-constitutionnel.fr (consulté le )

Liens externes

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