Katrín Jakobsdóttir
Katrín Jakobsdóttir (/ˈkʰaːtʰrin ˈjaːkʰɔpstouhtɪr/), née le à Reykjavik, est une femme d'État islandaise. Écologiste, féministe et anti-militariste, elle est membre de l'Althing, le parlement islandais, depuis 2007. Elle est Première ministre d'Islande depuis le .
Katrín Jakobsdóttir | |
Katrín Jakobsdóttir en 2015. | |
Fonctions | |
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Première ministre d'Islande | |
En fonction depuis le (4 ans, 9 mois et 5 jours) |
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Président | Guðni Th. Jóhannesson |
Gouvernement | Jakobsdóttir I et II |
Législature | 50e et 51e |
Coalition | Vg-Sja-Fram |
Prédécesseur | Bjarni Benediktsson |
Présidente du Mouvement des verts et de gauche | |
En fonction depuis le (9 ans, 6 mois et 11 jours) |
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Prédécesseur | Steingrímur J. Sigfússon |
Ministre de l'Éducation, de la Culture et des Sciences | |
– (4 ans, 3 mois et 22 jours) |
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Premier ministre | Jóhanna Sigurðardóttir |
Gouvernement | Sigurðardóttir I et II |
Prédécesseur | Þorgerður Katrín Gunnarsdóttir |
Successeur | Illugi Gunnarsson |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Reykjavik (Islande) |
Nationalité | islandaise |
Parti politique | Mouvement des verts et de gauche |
Diplômée de | université d'Islande |
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Premiers ministres d'Islande | |
Biographie
Éducation et débuts professionnels
Katrín Jakobsdóttir étudie l'islandais et le français à l'université d'Islande. Après un master en art, elle y soutient en 2004 sa thèse de littérature sur l'écrivain islandais Arnaldur Indriðason[1].
En parallèle de ses études, entre 1999 et 2003, elle travaille à temps partiel en tant que conseillère en langues pour l'agence de presse et d'audiovisuel RÚV. Elle devient par la suite travailleuse indépendante dans l'information audiovisuelle et écrit pour plusieurs médias, entre 2004 et 2006[2].
Entrée en politique
Présidente des jeunes du Mouvement des verts et de gauche durant la période 2002-2004, Katrín Jakobsdóttir devient vice-présidente du mouvement en 2007, lorsqu'elle est élue dans la circonscription nord de Reykjavik. Elle siège alors dans la commission du Parlement pour l'éducation et la culture, l'économie et les impôts.
Ministre de l'Éducation
À la suite de la chute du gouvernement de centre droit dirigé par Geir Haarde en , après les manifestations consécutives à la crise financière, Katrín Jakobsdóttir rejoint le gouvernement intérimaire formé par une coalition entre son parti et l'Alliance social démocrate en tant que ministre de l'Éducation, de la Culture et des Sciences. Elle est confirmée à son poste par la Première ministre Jóhanna Sigurðardóttir après une victoire électorale de la coalition le .
Première ministre
Le , peu après les élections législatives anticipées, le président Guðni Jóhannesson la charge de former un nouveau gouvernement, en vue de former une coalition majoritaire entre son parti le Mouvement des Verts de Gauche, le Parti du progrès (centre droit libéral et agrarien), l'Alliance (centre gauche), et le Parti pirate[3]. Cependant, les négociations échouent le [4]. Le , des pourparlers commencent entre le Parti de l'indépendance, le Mouvement des Verts de Gauche et le Parti du progrès[5]. Elle prend finalement la tête d'un gouvernement en coalition avec deux partis de droite : le Parti du progrès et le Parti de l'indépendance[6].
Avec son investiture, elle devient la seule écologiste à la tête d’un gouvernement dans le monde[7],[8]. Féministe et anti-militariste, elle est en outre la deuxième femme à occuper cette fonction après Jóhanna Sigurðardóttir, Première ministre de 2009 à 2013.
À la tête du gouvernement, elle rend les impôts plus progressifs, investit dans le logement social, étend le congé parental et réduit les inégalités salariales entre femmes et hommes[9],[10]. Elle a été amenée à faire des concessions à ses partenaires de droite pour maintenir sa coalition, comme renoncer à la création d'un parc national dans le centre du pays[9]. Elle doit également renoncer à la sortie de l'OTAN[11].
En , près de quatre ans après son investiture, elle conserve une forte popularité et laisse une image d'intégrité et de sincérité. Sa bonne gestion de la pandémie de Covid-19 a notamment été saluée, le pays présentant avec 33 morts l'un des meilleurs bilans sanitaires d’Europe[12].
Les élections législatives de 2021 sont un échec pour la formation de la première ministre, le Mouvement des verts et de gauche, qui perd trois de ses onze sièges au Parlement. La coalition gouvernementale conserve toutefois sa majorité et des négociations sont entamées entre les partis la composant pour la reconduction de leur entente. Les sondages réalisés dans les jours qui suivent le scrutin indiquent qu'une large majorité d'Islandais souhaite que Katrín Jakobsdóttir reste à la tête du gouvernement[13].
Congrès #MeToo Moving Forward
À la suite du mouvement #MeToo qui a déferlé sur la planète à la suite de l'affaire Weistein en 2017, Katrín Jakobsdóttir prend l'initiative de tenir le premier congrès international consacré à l'analyse et à la reconnaissance politique des violences et du harcèlement sexuel massifs perpétrés par les hommes sur les femmes dans le monde entier[14]. Le congrès, soutenu par l'université d'Islande, se tient sur trois jours à Reykjavik, du 17 au , et les pays nordiques s'y affirment comme têtes de proue mondiales dans l'éradication des violences sexuelles[15]. Participent à cette série de conférences des spécialistes des violences sexistes et de multiples discriminations, telles que la Dr Purna Sen, Coordonnatrice générale d'ONU Femmes, et la militante des droits civiques et professeure de philosophie Angela Davis[16].
Vie privée et familiale
Katrín Jakobsdóttir a pour mari Gunnar Örn Sigvaldason, avec qui elle a trois fils[2].
Notes et références
- (en) « Katrín Jakobsdóttir », sur #Metoo Moving Forward (consulté le )
- « Katrín Jakobsdóttir », sur althing.is (consulté le )
- « Islande : le principal parti de gauche chargé de former le gouvernement », TV5MONDE, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Elections ’17: Four-Party Coalition Talks Break Down », sur The Reykjavik Grapevine.
- (en) « Elections ’17: Iceland’s Next Coalition Government Is In The Cards », sur The Reykjavik Grapevine.
- Pascal Riché, « Nouveau gouvernement en Islande : c'est un peu comme si Mélenchon s'alliait avec Wauquiez », sur tempsreel.nouvelobs.com, (consulté le ).
- « L'Islande se dote d'un nouveau gouvernement », sur Le Point, (consulté le ).
- « Katrin Jakobsdottir, une nouvelle Première ministre en Islande », sur lesnouvellesnews.fr, (consulté le ).
- « Législatives en Islande : la coalition gouvernementale conserve sa majorité », Le Monde.fr, (lire en ligne)
- « L'Islande vient de rendre obligatoire l'égalité salariale Homme/Femme. Que risquent les entreprises qui ne respectent pas cette nouvelle loi ? », sur Libération,
- « Et l'Islande resta dans l'OTAN », sur Le Monde diplomatique,
- « L’Islande aux urnes avec un casse-tête politique en vue », Ouest-France, (lire en ligne)
- (en-US) « Poll: Largest Share Of Those Polled Want Katrín Jakobsdóttir To Continue As Prime Minister », sur The Reykjavik Grapevine,
- (en-GB) « #MeToo ráðstefna í Hörpunni 17.–19. september 2019 », sur Metoo (consulté le )
- « #MeToo Moving forward: International conference on combatting sexual harassment | NIKK », sur www.nikk.no (consulté le )
- (en-GB) Kate Connolly, « Iceland hosts first major international #MeToo conference », The Guardian, (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
Voir aussi
Article connexe
Liens externes
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