Kompromat (renseignement)
Kompromat (en russe : компромат, abrégé de компрометирующий материал, littéralement « dossier compromettant ») est un terme russe désignant des documents compromettants, authentiques ou fabriqués (c'est le cas le plus courant), utilisés pour nuire à une personnalité politique, un journaliste, un homme d'affaires ou toute autre figure publique[1]. Le mot kompromat est utilisé couramment pour désigner l'affaire judiciaire ou le scandale public généré par la diffusion des documents compromettants. Exemple : « Le kompromat qui visait le procureur Iouri Skouratov (en) a été imaginé et conduit par Vladimir Poutine, alors chef du FSB, dans le but de protéger le président Eltsine accusé de corruption »[2].
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Description
Un kompromat peut être utilisé pour faire de la publicité négative, pour le chantage, pour éliminer un rival ou pour s'assurer de la loyauté d'une cible. Il peut être acquis auprès de divers services de sécurité (service de renseignement d'un État) ou être un faux fabriqué de toutes pièces, puis publié en payant par exemple un journaliste[3],[4],[5],[6],[7]. Le mot comme le procédé a été inventé par le KGB[8].
Victimes (supposées ou avérées) de kompromats
- Mikhaïl Kassianov et Natalia Pelevine[9],[10]
- le juge russe Iouri Skouratov[2]
- l'ambassadeur de France en Russie Maurice Dejean[2]
- le directeur de l'Alliance française d'Irkousk arrêté, torturé et évadé Yoann Barbereau[11],[12],[13],[8]
- le hockeyeur russe Artemi Panarine accusé d'avoir frappé une femme à Riga, Lettonie[14].
Notes et références
- Diane Berger, « Le kompromat russe ou l'art d'espionner les adversaires », Le Figaro/AFP, .
- « Le "Kompromat", l'art du chantage à la Russe », sur France Culture, (consulté le )
- (en) David E. Hoffman, The Oligarchs : Wealth And Power In The New Russia, PublicAffairs, , 575 p. (ISBN 1-58648-202-5 et 978-1-5864-8202-2), p. 272.
- (en) Olessia Koltsova, News Media and Power in Russia, Londres, Routledge, coll. « BASEES/Routledge series on Russian and East European Studies », , 271 p. (ISBN 0-415-34515-4 et 978-0-4153-4515-6, présentation en ligne), p. 108 « Widespread use of kompromat has been one of the characteristic features of politics in Russia. »
- (en) Stephen White et Ian McAllister, « Politics and the Media in Post-Communist Russia », dans Katrin Voltmer, Mass Media and Political Communication in New Democracies, Routledge, coll. « Routledge/ECPR studies in European political science », (ISBN 0-415-33779-8 et 978-0-4153-3779-3), p. 225–226.
- (en) Jonathan Wheatley, Georgia from National Awakening to Rose Revolution : Delayed Transition in the Former Soviet Union, Aldershot, Ashgate Publishing, , 252 p. (ISBN 978-0-7546-4503-0, présentation en ligne), p. 104-105.
- (en) « Operation Smear Campaign », The Ukrainian Week, .
- « Le "Kompromat", l'art du chantage à la Russe », sur France Culture, .
- Mathieu Ait Lachkar, « TV – « Sexe, chantage et vidéo » », Le Monde, .
- « Russie : le "kompromat", ce chantage à la sextape utilisé par le pouvoir pour museler l'opposition », francetvinfo.fr, 7 novembre 2017.
- « Victime d'un "kompromat", Yoann Barbereau raconte son évasion de Russie », sur Franceinfo, .
- « Kompromat : l’affaire Yoann Barbereau - Reportage #cdanslair 18.02.2020 » (consulté le ).
- « Envoyé spécial. La Russie et le "kompromat" : sexe, chantage et vidéo - 9 novembre 2017 (France 2) » (consulté le )
- « Guerre en Ukraine : "Les sanctions sportives contre la Russie m ne sont pas terminées", prévient Lukas Aubin, docteur en géopolitique du sport », sur France TV Info,
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Envoyé spécial, « La Russie et le "kompromat" : sexe, chantage et vidéo » [vidéo], sur youtube.com, chaîne YouTube officielle d’Envoyé spécial, (durée : 1 h 5 min 47 s).
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