Léon Denis

Fils d'un tailleur de pierres, comme de nombreux enfants de son époque, il reçut une sommaire instruction avant de commencer à travailler à 12 ans comme ouvrier à la Monnaie de Bordeaux, à 16 ans dans une faïencerie de Tours, à 20 ans dans une manufacture de cuir[1]. Il ne cessa pas pour autant de lire et, dès l'âge de 18 ans, son contact avec Le Livre des Esprits, fit de lui un adepte convaincu du spiritisme.

Il avait vingt-trois ans à la mort d'Allan Kardec de qui il avait reçu les enseignements et de qui il continuera à avoir des inspirations[2].

Pendant la guerre de 1870, il entre en formation au 26^ème corps d'armée, il fut nommé sergent au 1^er bataillon de la 1^ère Légion de la Garde mobile d'Indre-et-Loire où il sera promu sous-officier et enfin lieutenant[2]^,[3].

En février 1871, à Chagnolet, un hameau de Dompierre-sur-Mer non loin de la place forte de La Rochelle, il présida plusieurs séances de spiritisme pendant lesquelles il obtint des renseignements sur l'issue des combats et la fin des hostilités[2].

Après la guerre il devint représentant de commerce et voyagea dans de nombreux pays. Il fonda l'antenne tourangelle de la Ligue de l'Enseignement[1] dont il était un défenseur zélé, fondant plusieurs cercles et bibliothèques populaires et donnant des conférences, non seulement en France, mais aussi en Belgique, en Hollande, en Suisse, en Algérie[4].

C'est autour des années 1880 qu'il défend publiquement dans ses conférences les idées du spiritisme et du spiritualisme, participant à leur diffusion, défendant activement l'idée de la survie de l'âme et de ses conséquences pratiques. Aussi, il prendra le temps de répondre aux objections des adeptes d'idéologies contraires (matérialistes, athés et même catholiques). Il aura été soutenu dans sa lutte par l'esprit de Jérôme de Prague[2]^,[5], que l'on retrouve dans ses biographies et un se faisant appeler « l'Esprit bleu ».

Se rendant auprès de la Duchesse de Pomar, au Grand Orient, dont il en aura été le membre jusqu'en 1877, à Trianon, à l’université de Genève, à la faculté de Toulouse, à l’Athénée de Bordeaux, à Bruxelles, à la Haye, etc., c'est une fois sa première conférence donnée devant la Fédération spirite Lyonnaise en 1887, en sa qualité de président de l'Union Spirite Française qu'il en deviendra le président d'honneur ; il donnera une trentaine de conférences dans cette ville[4]. Il sera également gratifié à titre honorifique de la présidence des fédérations catalane et brésilienne. De plus, il créera ou aidera à l'édification d'un certain nombre de fédérations spirites, notamment dans les villes de Bordeaux, Nantes, Toulouse, Marseille, Alger[4].

Sa notoriété s'établira dans d'autres milieux que ceux du spiritisme. En effet, dans ses mémoires, Léon Denis évoquait qu'à l'occasion d'une réédition de son livre Après la mort Jean Jaurès fit un article élogieux[6] à son sujet dans le journal L'Humanité.

Le 25 février 1919, avec l'aide de Gabriel Delanne et Jean Meyer, il refonde l'Union Spirite Française, dissoute depuis le 21 octobre 1891.

Il aura eu une influence sur le mineur belge Louis Antoine, qui fonda le culte antoiniste, par son ouvrage Dans l'invisible, l'amenant à reconsidérer ses pratiques thérapeutiques dans l'application des passes magnétiques[7], il semblerait qu'il ait également joué un rôle dans sa compréhension de la réincarnation.

Célèbre orateur parmi la Ligue de l'Enseignement, il mettra à profit ses facultés pour la cause spirite. C'est ainsi qu'il inaugurera le premier congrès spirite et spiritualiste international à Paris, en 1889. À nouveau à Paris, au congrès international de 1900, à celui de Liège en 1905, de Genève en 1913[4].

À partir de 1910 sa vue ne cessa de baisser, ce qui ne l'empêcha pas de continuer à défendre le spiritisme et l'idée de la survie de l'âme. Peu après la Première Guerre mondiale, il devint aveugle et apprit le braille[5].

À sa mort, l'abondance de sa production dans la littérature spirite, ainsi que l'affabilité de son caractère et son dévouement, lui vaudront le surnom d'« Apôtre du Spiritisme »[2].

Page de garde d'un livre de Léon Denis, édition originale.

• 1880 : Tunis et l'Île de Sardaigne (brochure)
• 1880 : Le Médecin de Catane (nouvelle)
• 1880 : Giovanna (nouvelle) (lire en ligne [pdf, doc, epub, mp3])
• 1885 : Le Pourquoi de la Vie (brochure) (lire sur Wikisource, lire en ligne [pdf, doc, epub, mp3])
• 1889 : Après la mort, dernière édition 1920 (lire en ligne [pdf, doc, odt, epub, mp3])
• 1898 : Christianisme et Spiritisme, dernière édition 1920 (lire en ligne [pdf, doc, odt, epub, mp3])
• 1901 : L'Au-delà et la Survivance de l'Être (brochure) (lire en ligne [pdf, doc, epub])
• 1903 : Dans l'invisible, dernière édition 1924 (lire en ligne [pdf, doc, odt, epub, mp3])
• 1905 : Le Problème de l'Être et de la Destinée, dernière édition 1922 (lire en ligne [pdf, doc, odt, epub, mp3])
• 1910 : Jeanne d'Arc Médium, dernière édition 1926 (lire en ligne [pdf, doc, odt, epub])
• 1911 : La Grande Énigme, dernière édition 1921 (lire en ligne [pdf, doc, odt, epub, mp3])
• 1919 : Le Monde Invisible et la Guerre
• 1921 : Esprits et Médiums (brochure) (lire en ligne [pdf, doc, epub])
• 1921 : Synthèse doctrinale et pratique du spiritualisme (brochure) (lire en ligne [pdf, doc, epub])
• 1921 : Le Spiritualisme et le Clergé Catholique
• 1924 : « Socialisme et Spiritisme », La Revue Spirite,‎ 1924 (lire en ligne [pdf, djvu, odt])
• 1924 : « Jaurès Spiritualiste », La Revue Spirite,‎ 1924 (lire en ligne [pdf, djvu, odt])
• 1924 : La Question Celtique et le Spiritisme
• 1927 : Le Génie Celtique et le Monde Invisible (lire en ligne [pdf, doc, odt, epub, mp3])