Victor Léopold Berthier

Victor Léopold Berthier, né le à Versailles, mort le à Paris, est un général français de la Révolution et de l’Empire.

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Victor Léopold Berthier

Victor Léopold Berthier (1770-1807), général de division en 1799 (par Louis Gauffier (1761-1801), Châteaux de Versailles et de Trianon), présenté devant la baie de Naples, alors chef d'état-major de l'armée française à Naples.

Naissance
Versailles
Décès  36 ans)
Paris
Origine France
Allégeance Royaume de France
 Royaume de France
 République française
Empire français
Arme Infanterie
Grade Général de division
Années de service 17811807
Conflits Guerres de la Révolution française
Guerres napoléoniennes
Faits d'armes La Trebbia
Austerlitz
Halle
Lübeck
Distinctions Commandeur de la Légion d'honneur
Famille Frère de Louis-Alexandre Berthier
Tombe au cimetière du Père-Lachaise (division 11)

Ce général eut en partage, sinon la fortune de son frère aîné, du moins ses talents et un courage qui le rendirent digne d'être cité à côté du prince de Neufchâtel.

Biographie

En 1781 il entre comme officier dans la compagnie des gardes de la porte, et en sort en 1785 en qualité de sous-lieutenant au régiment d'infanterie de La Fère.

En 1793, servant sous les ordres du général Kellermann, il se fait remarquer dans cette campagne par son intrépidité et par plusieurs traits de bravoure qui lui font décerner un sabre d'honneur. Dans toutes les campagnes d'Italie, il ne se distingue pas moins par son énergie que par son courage. En 1794, il est nommé chef de bataillon et ingénieur-géographe, et il devient adjudant-général le .

Successivement aide de camp des généraux Lamarque et Custine, il passe en 1799 chef d’état-major du général Masséna à l'armée de Naples. Sa bravoure à la bataille de la Trebbia lui vaut d’être nommé général de brigade sur le champ de bataille le .

En 1801, alors attaché à l'état-major de la 1re division militaire (Paris), Napoléon Bonaparte le charge de rassembler les débris de l'armée d'Égypte, de les passer en revue et de les réorganiser :

« Paris, 11 octobre 1801
Au général Berthier, ministre de la guerre,
Vous chargerez, Citoyen Ministre, le général Léopold Berthier de rester dans le Midi jusqu'à ce que tous les corps de l'armée d'Orient soient reformés. Il mènera avec lui le citoyen Jaubert, interprète, pour qu'il voie l'état des individus qui composent les légions coptes syriennes, et le corps des Mameluks. Il aura soin de demander les états les plus exacts du nombre de femmes, enfants, l'âge et la profession des différents Égyptiens venus avec l'armée. Il autorise jusqu'à ce qu'il en soit définitivement statué, la solde des corps égyptiens qui ont suivi l'armée.
Vous ferez connaître au général Belliard que j'ai été satisfait de l'ordre et du soin qu'il a mis à amener en France, en signe d'honneur, les pièces d'artillerie et le corps du général Kleber.
L'armée d'Orient, à la sortie de la quarantaine, ne formera plus corps d'armée. Il sera accordé un mois de gratification à tous les membres des administrations.
Vous me présenterez un rapport sur chaque individu composant l'état-major, pour qu'il lui soit donné une destination.
Le général Léopold Berthier verra les différents corps et témoignera le plaisir que j'aurai de les revoir, et que j'ai toujours été content de leur bonne conduite et des efforts qu'ils ont faits pour conserver l'Égypte.
Les membres de la Commission des arts se rendront à Paris auprès du ministre de l'intérieur, avec tous les renseignements qu'ils auront recueillis.
Le général Léopold Berthier enverra les états par corps de ce qui est dû pour la solde de l'an IX, qui sera promptement alignée. Recommandez spécialement que l'on commence à payer également la solde depuis vendémiaire an X.
Le général Léopold Berthier attendra dans le Midi le retour de la garnison d'Alexandrie. Il aura soin de correspondre fréquemment avec vous sur la situation de cette armée. »

 Correspondance de Napoléon Ier octobre 1801[1].

On l'envoie en 1803 en Hollande prendre le commandement de l'état-major de Mortier. Chargé de prendre un commandement en Louisiane (Nouvelle-France), cette expédition ayant été décommandée par la cession de cette colonie au gouvernement des États-Unis. Le général Berthier passe alors à l'armée de Hanovre (1804), et en devient en 1805 chef d'état-major avec le grade de général de division le 1 . Toujours en 1805, se trouvant, à une revue générale passée à Magdebourg, il est bien accueilli par le roi de Prusse qui y assistait. En , cet excellent militaire est élevé au grade de commandeur de la Légion d'honneur, et fait avec la plus grande distinction les campagnes d'Autriche et de Prusse comme chef d'état-major du Maréchal-Prince de Ponte-Corvo.

Il se fait remarquer par sa valeur à la bataille d'Austerlitz où il enfonce le centre des Russes. Cité honorablement pour sa conduite à l'affaire de Halle, il obtient les éloges du maréchal Bernadotte pour la manière distinguée avec laquelle il a servi à la bataille et à la prise de Lübeck. Il contribue puissamment à la capitulation du corps prussien que commande Blücher. Employé plusieurs fois dans des négociations, c'est par suite des services rendus lors de la reprise de Munich sur les Autrichiens, que le roi de Bavière le décore de l'Ordre du Lion.

Lors de ses dernières campagnes, Berthier contracte des fièvres putrides qui le contraignent à quitter l'armée. Il meurt peu après à Paris, le et est inhumé dans la 11e division du cimetière du Père-Lachaise. Reposent aussi dans cette sépulture, sa seconde épouse, morte en 1813, son frère Alexandre Joseph Berthier, mort en 1849 et la vicomtesse, née Alice Bergès, morte en 1866. Ces deux tombes jumelles, sont en 2006, dans un état lamentable et menacées de reprise.

Victor Léopold Berthier montra dans toutes les négociations où il fut employé, autant de talent qu'il déploya de bravoure sur les champs de bataille. Il fut à la fois un brave militaire, un bon administrateur, un ingénieur fort instruit. Modeste et humain dans la victoire, il s'est toujours montré l'ami des malheureux. Bon époux et bon père, ses mœurs douces le rendaient également cher à sa famille et à ses amis. Le bien qu'il se plaisait à répandre sur ceux qui se trouvait à portée de son habitation prouve également sa bienfaisance.

Vie familiale

Il est le troisième des fils qui aient survécu à leur père Jean-Baptiste Berthier ( - Tonnerre - Paris), ingénieur-géographe de l'armée, lieutenant-colonel, anobli par Louis XV. Ses frères sont le Maréchal d'Empire Louis-Alexandre Berthier, César Berthier, également général de division et, le plus jeune, issu d'un second mariage, Joseph-Alexandre Berthier, 1er vicomte Berthier (1821) et maréchal de camp.

Sa mère, Marie-Françoise Lhuillier de la Serre (vers 1731 - Fontenay-en-Brie - Versailles) le mit au monde le , très probablement comme son frère César Gabriel, en l’hôtel de la Guerre, au 3, rue de l’Indépendance américaine, dans la paroisse Saint-Louis, à Versailles, Il fut baptisé le lendemain.

Il épouse en premières noces sa belle-sœur Joséphine d’Aiguillon, née Joséphine Jeanne Marguerite d'Aiguillon (1771 - Versailles ✝ 1850). Ensemble, ils eurent :

  • Alméric (ou Albéric) Berthier de Lasalle ( - Borgo San Dominico ✝ 1863), 1er comte Berthier de La Salle et de l'Empire (par lettres patentes du , il reçut le titre héréditaire de comte de l'Empire avec obligation d'ajouter au nom de Berthier celui de La Salle, chef d'escadron, marié en 1829 avec Jeanne de Vanssay (1806 ✝ 1891), dont :
    1. Christine (1830 ✝ 1892),
    2. Albert (1833 ✝ 1886), 2e comte Berthier de La Salle, homme de lettres,
    3. Edgar (1839 (ou 1835) ✝ - Versailles), 3e comte Berthier de La Salle, officier de cavalerie, marié en 1868 avec Elisabeth Peloux, sans postérité,
    4. Lionel (1842 ✝ ), 2e baron Berthier de La Salle (1845), major de cavalerie, Chevalier de la Légion d'honneur, marié en 1871 avec Alix Leclerc von Lockeren (1850 ✝ 1911), dont :
      1. Alméric (né le ),
      2. Ghislaine (1877 ✝ 1935) ;
  • Oscar Berthier de Lasalle (1798 ✝ 1848), 1er baron Berthier de La Salle (1809), Colonel de cavalerie,
  • Joseph (Alexandre) Berthier de Lasalle (1799 ✝ 1845), 1er baron Berthier de La Salle (1809), Consul de France.

Léopold et Joséphine divorcèrent en 1802. Son ex-femme épousa Antoine Charles Louis de Lasalle. Ils auront ensemble une fille. La Salle adopta à la mort de Berthier ses enfants, les éleva comme les siens et en fit ses héritiers.

Léopold se remaria le avec Jeanne Bonnement (1777 ✝ ), femme divorcée, dont :

  • Elisabeth Bibiane Victorine Nöel Berthier
    Elisabeth Bibiane Victorine Noël Berthier (née le - Paris ✝ - Blois), mariée le (Paris) avec Pierre Jean Marthe Louis Clauzel (1786 ✝ 1862) ;
  • Edouard Napoléon Charles Berthier ( - Paris ✝ 1874), 1er comte Berthier (1864), Chef d'escadron ;
  • Thérèse Léopoldine Berthier ( - Paris ✝ - Paris, inhumée au cimetière du Père-Lachaise, auprès des Clary), mariée le avec son oncle (!) Alexandre Joseph, vicomte Berthier (1792 ✝ 1849), dont postérité. Veuve en , elle se remarie dès le avec Justinien, comte Clary ( - Paris ✝ - Saint-Cyr-sur-Loire), Lieutenant-colonel d'état-major, député du Loir-et-Cher (1852-1869), conseiller général de Saint-Aignan (Loir-et-Cher), Commandeur de la Légion d'honneur (), sans postérité.

État de service

  • Officier dans la compagnie des gardes de la porte (1781) ;
  • Sous-lieutenant au régiment de La Fère (1785) ;
  • Lieutenant le  ;
  • Capitaine le  ;
  • Chef de bataillon le  ;
  • Adjudant-général chef de brigade le  ;
  • Général de brigade à titre provisoire le , confirmé le  ;
  • Chef d'état-major de l'armée de Naples (1799- ) ;
  • Affecté au département du Mont-Blanc - ) ;
  • Chef d'état-major des 15e et 17e divisions militaires ( - ) ;
  • Chef d'état-major du corps d'observation du Midi ( - 1801) ;
  • Chef d'état-major de la 1re division militaire (1801 - ) ;
  • Chef d'état-major du corps chargé d'occuper le Hanovre ( - ) ;
  • Chef d'état-major du 1er corps de la Grande Armée ( - ) ;
  • Général de division le .

Campagnes

Faits d'armes

Blessures

  • Berthier contracta lors de ses dernières campagnes des fièvres putrides qui lui furent mortelles.

Décorations

Titres

  • Des quatre frères Berthier, il est le seul à ne pas recevoir de titre nobiliaire de l’empire bien que ses qualités l'en rendaient aussi digne.
  • Il hérite a postérité des armoiries d’ancien régime par son père Jean Baptiste Berthier :

D'azur, à deux épées d'argent, garnies d'or, passées en sautoir, cantonnées en chef d'un soleil, en flanc et en pointe de trois cœurs du même, enflammés de gueules

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

Notes et références

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