La Batte

La Batte, parfois appelée, à tort, quai de la Batte, est une artère liégeoise qui relie le quai de la Goffe au quai de Maestricht sur la rive gauche de la Meuse. Elle est aussi le centre du marché dominical de Liège.

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LIÈGE
La Batte
À l'batte (wa)

Le quai en 2011, sans la digue basse d'accostage devenue inutile. vue depuis le quai de Maestricht
Situation
Coordonnées 50° 38′ 45″ nord, 5° 34′ 52″ est
Section Liège
Quartier administratif Centre
Début Quai de la Goffe
Fin Quai de Maestricht
Morphologie
Type Rue et quai
Fonction(s) urbaine(s) Économique et culturelle
Longueur 230 m
Largeur Entre 25 et 40 m
Histoire
Création XVIe siècle (construction)
1993 (apparence actuelle)
Lieux d'intérêt Maison Havart[note 1] (1594)
Anciennes halles aux viandes (1546)

Origine du nom

En wallon liégeois, batte[note 2] désignait à l'origine un « batardeau »[1] puis, par extension, ce terme a aussi acquis le sens de « digue » ou de « quai »[2],[3]. Parler de « quai de la Batte » est donc un pléonasme.

Au cours du temps, de nombreuses battes furent bâties en Paï d'Lîdje. Certains odonymes locaux en gardent le souvenir comme les Grosses-battes le long du canal de l'Ourthe à Angleur ou Batte è wé digue » au « gué ») à Nessonvaux[4].

Historique

Cette appellation doit remonter au XVIe siècle, probablement à 1549, quand l'autorité communale décide d'élever un mur d'eau le long de la Meuse permettant l'accostage des bateaux. À l'origine, ce mur d'eau comporte deux endroits à fleur d'eau permettant non seulement l'échouage ou la mise en forme de radoub mais aussi facilitant le chargement et déchargement des petits bateaux.

Cet ouvrage devient le plus important port fluvial de la Cité de Liège et permet au quartier de la paroisse intra muros de Saint-Jean-Baptiste de devenir le centre du commerce liégeois. C'est là que sont édifiés, en bord de Meuse, la bourse de commerce, le marché aux grains (appelé Muids ou Muyds), la grande Halle à Meuse pour le grain et le vin, la halle aux viandes et le poids public[note 3].

Dès 1561, le marché aux bestiaux, qui se tenait sur la rive droite de la Meuse, est transféré sur La Batte. Il est rejoint quelques années plus tard par les marchands de fruits et légumes qui y établissent leurs étaux et, en 1663, par la foire hebdomadaire aux chevaux transférée du port fluvial de la place aux chevaux. Ce marché est l’ancêtre de l'un des plus grands marchés de l'Union européenne : le marché dominical de la Batte couru internationalement dans un rayon d'une cinquantaine de kilomètres[5].

C'est aussi sur ce quai, qu'à partir de 1594, la foire annuelle de septembre en l'honneur de saint Lambert amène camelots et forains. Cette foire est l’ancêtre de l'actuelle plus grande fête foraine de Belgique : la foire de Liège.

En 1606, Jean Curtius allonge le quai en aval, par l'aménagement du Neurivach Neuf Rivage » et actuellement quai de Maestricht) tandis qu'il faut attendre le XIXe siècle pour que le quai de la Goffe, en amont, soit également muni d'un mur d'eau.

Lors de travaux ultérieurs constitués par la surélévation des quais afin d'éviter les inondations, les deux plans inclinés de La Batte et celui du quai de Maestricht sont transformés en un seul quai inondable aménagé au pied du mur d'eau et facilitant l'accostage. Ce quai d'amarrage sera supprimé pendant la décennie des années 1960 lors de travaux d'élargissement de la plate-forme routière des berges du fleuve[6]. Le seul type de quai d'accostage ancien subsistant en 2012 à Liège est celui du quai Sur-Meuse sous la passerelle Saucy.

C'est depuis 1993 que les lieux ont acquis leur aspect actuel, grâce, notamment, au remplacement des parapets en pierre par des garde-corps, à l'élargissement des trottoirs et à la plantation d'arbres[7].

Lieux d'intérêt

Voiries adjacentes

Du quai de la Goffe vers le quai de Maestricht :

Galerie média

Vidéo (durée 29 s)

Vidéo (durée 33 s)

Notes et références

Notes

  1. Bien que l'entrée soit au no 41 du quai de la Goffe, une des façades du bâtiment se situe sur la Batte.
  2. Batte est une substantivation du verbe batt battre », « frapper »). Jusque dans la moitié du XIXe siècle, ce substantif féminin s'écrivait, comme le verbe, sans la voyelle finale « e » (cf. les dictionnaires wallon-français de Laurent Remacle de 1839 et de J.-Martin Lobet de 1854). C'est dans le dictionnaire français-wallon de Gustave Gothier de 1879 qu'apparait cet « e ».
  3. Le poids public était établi à l'actuelle intersection du quai de la Goffe et de la rue de la Cité.

Références

  1. Gustave Gothier, Dictionnaire français-wallon, Liège, Jean Gothier, , 237 p., 18 cm (OCLC 34070542, lire en ligne), « traduction de batardeau », p. 18
  2. J.-Martin Lobet, Dictionnaire wallon-français, Verviers, Typographie G. Nautet-Hans, , 688 p. (OCLC 697614801, lire en ligne), « traduction de batt », p. 87
  3. Laurent Remacle, Dictionnaire wallon-français, vol. 1, Liège, P. J. Collardin, , 2e éd. (lire en ligne), « traduction de batt », p. 193
  4. Jean Lechanteur, Documents lexicaux extraits des notaires liégeois et des cours de justice du pays de Herve, ULg, 200?[réf. incomplète]
  5. « Le marché de la Batte », JT 19h30, sur RTBF, (consulté le ) : « Vidéo, durée 4 min 23 s »
  6. « Le programme Liège retrouve son fleuve », sur , Ville de Liège, (consulté le )
  7. Daniel Conraads, « Les plans d'aménagements des quais de la Meuse à Liège », lesoir.be, Groupe Rossel, (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

  • Théodore Gobert, Liège à travers les âges : les rues de Liège, vol. 1 à 4, Liège, Georges Thone, , in-4° (OCLC 645720856)
  • Jean Jour (ill. Jacques Donnay), Liège en flânant : la Batte et les quais, Bruxelles, Libro-Sciences, , 126 p., 28 cm × 20 cm
  • Marc Evrard, Jean Curtius : sa personnalité et son rôle dans l'aménagement de la Batte, Liège, Grand Curtius, , 16 p., 24 cm (OCLC 462132269)

Articles connexes

Liens externes

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