Lac des Minimes
Le lac des Minimes est un étang artificiel du bois de Vincennes dans le 12e arrondissement de Paris.
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Lac des Minimes | ||||
Le lac des Minimes au printemps. | ||||
Administration | ||||
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Pays | France (bois de Vincennes, Paris) | |||
Subdivision | 12e arrondissement de Paris | |||
Géographie | ||||
Coordonnées | 48° 50′ 11″ N, 2° 27′ 29″ E | |||
Type | Lac artificiel | |||
Superficie | 6 ha |
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Longueur | 500 m | |||
Largeur | 200 m | |||
Hydrographie | ||||
Alimentation | Seine (par pompage et après passage dans le lac de Gravelle) | |||
Émissaire(s) | Ruisseaux | |||
Îles | ||||
Nombre d’îles | 3 | |||
Île(s) principale(s) | île de la Porte-Jaune, île Nord, île Sud | |||
Géolocalisation sur la carte : bois de Vincennes
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
Géolocalisation sur la carte : France
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Géographie
Caractéristiques
Entouré d'une route circulaire interdite aux véhicules à moteur, le lac des Minimes est situé dans la partie nord-est du bois de Vincennes non loin de la commune de Fontenay-sous-Bois. Il a une superficie de 6 hectares et possède trois îles : l'île de la Porte-Jaune, l'île Nord, l'île Sud. Seule la première, accessible par un pont, est ouverte au public. Elle comprend un grand chalet construit sous Napoléon III qui accueille des réceptions (séminaires, mariages...). Les deux autres, très boisées, sont interdites d'accès : zone de faune et de flore sauvages, seul espace naturel à l'intérieur de la commune de Paris. La partie occidentale du lac ressemble à un fleuve, la partie orientale à une rivière encaissée et cernée d'épaisses frondaisons où se jettent de petites cascades. Deux pavillons néo-Louis XIII entourés d'un jardin à l'anglaise se trouvent à l'ouest du lac. Plusieurs espèces d'oiseaux nichent sur les rives ou dans les îles : poule d'eau, foulque macroule, bernache du Canada, canard colvert, cygne tuberculé, grèbe huppé, grand cormoran, héron cendré. L'endroit est également une zone de pêche à la ligne (brochets, sandres, carpes, carassins, gardons, rotengles, goujons, tanches, brèmes, chevesne, perches, perches-soleil et poissons-chats).
L'un des joyaux du jardin à l'anglaise était un hêtre pourpre séculaire. Les services de la Mairie de Paris l'ont abattu en 2015, au motif que l'arbre, malade, était un danger pour les promeneurs.
- Île de la Porte-Jaune.
- Île nord.
- Île sud.
Hydrographie
De 1866 à 1974, l'eau de la Marne alimente le lac des Minimes grâce au réservoir de 28 000 m3 que constitue le lac de Gravelle, le plus élevé des quatre présents dans le bois. Celui-ci était lui-même alimenté par la station de pompage hydraulique de Saint-Maur-des-Fossés située 40 mètres plus bas[1]. Depuis 1974, à la suite de l'ouverture de l'autoroute A4 qui condamna la station sur la Marne, l'eau du système hydraulique du bois est pompée dans la Seine par l'usine du pont d'Austerlitz, puis ramenée au lac de Gravelle. L'émissaire de ce dernier vers celui des Minimes s'appelle la rivière artificielle de Joinville.
Historique
Le lac est situé à l'emplacement d'une ancienne abbaye, lieu monastique fondé en 1164 par les frères de Grammont[2],[Note 1],[3]. Deux décennies avant la fermeture du domaine forestier de Vincennes, cet ordre de moines, également connu sous le nom de « Bonshommes », y fut implanté sous l'impulsion du souverain alors en place, Louis VII (1120-1180) dit « le Jeune »[2]. Les bâtiments conventuels étaient ceinturés par une voie circulaire, l'actuelle « Route ronde des Minimes », et dont le diamètre évoluait entre 510 et 520 mètres[3]. Par ailleurs, le domaine de l'édifice religieux était alors délimité par une enceinte et présentant un plan au sol d'aspect strictement octogonale[3].
En 1584, Henri III qui venait y prier fit transférer les moines de l'ordre de Granmont dans un autre couvent et y fit établir le , l'ordre des Minimes[4] (abrégé en OM), en latin Ordo Minimorum, c’est-à-dire « les tout petits », un institut religieux d'ermites mendiants et pénitents fondé en 1436 par saint François de Paule (1416-1507) et approuvé en 1474 par les autorités ecclésiastiques. Dès lors, cette fratrie ecclésiastique conserve la gestion de l'édifice jusqu'à la Révolution[4].
Des assemblées, « Congrégation de l'Oratoire de Notre-Dame de Vincennes », y étaient organisées avec de grands personnages de la Cour et des écrivains pour réfléchir au renouveau de la foi catholique et former des prêcheurs de la Contre-Réforme. Henri III donna à la chapelle le tableau le Grand Jugement dernier de Jean Cousin actuellement au Louvre. Le couvent est saccagé le , deux ans après l'assassinat de Henri III, son protecteur. Henri IV, Louis XIII et Louis XIV au début de son règne fréquentaient le couvent, souvent avant des parties de chasse[5]. Les habitants de Montreuil et de Fontenay-sous-Bois payaient la dîme aux moines et étaient tenus d'alimenter le couvent en eau prélevée sur le ruisseau de Joinville[6].
De 1794 à 1796, l'enclos est transformé en ateliers de fabrication de poudres[7]. En 1796, les 3 derniers religieux sont expulsés et l'enclos avec ses bâtiments est vendu comme bien national. Il est racheté par Louis XVIII en 1823 en échange de portions de la forêt de Bondy[8].
Les restes du monastère sont détruits de 1857 à 1859 par Adolphe Alphand lors des premiers travaux entrepris pour l'aménagement du bois de Vincennes.
Notes et références
Notes
- Au cours de son existence, l'abbaye dites des Minimes était localisée au sein des terres paroissiales appartenant à Fontenay-sous-Bois[3]. De manière plus précise, cette église était très exactement placée à mi-chemin du cœur de bourg fontenaysien et celui de Nogent-sur-Marne[3].
Références
- Revue des eaux et forêts (vol. 42), éditions Berger-Levrault, 1903, p.578.
- Parizot et Boileau 1860, p. 121.
- Georges Naudet, L'histoire de Fontenay-sous-Bois., J. Naudet, , 260 p. (lire en ligne), page 72.
- Parizot et Boileau 1860, p. 123.
- Jean-Michel Derex, Histoire du bois de Vincennes, Paris, l’Harmattan, , 279 p. (ISBN 2 7384 5591 3), p. 106-111
- Ernest Lemarchand, Le Château royal de Vincennes de son origine à nos jours, Paris, H. Daragon, , 326 p. (lire en ligne), p. 70-73
- Jean-Michel Derex, Histoire du bois de Vincennes, Paris, l’Harmattan, , 164 p. (ISBN 2 7384 5591 3), p. 161 et 171
- Jean-Michel Derex, Histoire du bois de Vincennes, Paris, l’Harmattan, , 279 p. (ISBN 2 7384 5591 3), p. 161 et 171
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- H. Parizot et A. V. Boileau, « Parc impérial de Vincennes : III - Les Minimes. », dans H. Parizot et A. V. Boileau, Guide-album historique et descriptif du Bois de Vincennes et du Chemin de fer de Paris à Vincennes et à La Varenne - Saint-Maur., , 296 p. (lire en ligne), pages 121 à 126.
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