Lady Dior
Lady Dior est une dénomination commerciale donnée à un sac à main par l'entreprise Christian Dior en l'honneur de la princesse Diana.
Ne doit pas être confondu avec Baby Dior.
Historique
En 1995, la « légende »[1],[2] dit que Bernadette Chirac veut offrir, pour la visite de Lady Diana à Paris, un sac à main unique. La première dame de France prend contact avec Dior pour trouver ce sac : la maison lui propose un modèle nommé alors officieusement Chouchou[3]. Celui-ci prendra officiellement le nom de Princesse[1] à court terme.
Ce sac, noir, est offert à Lady Diana lors de l'inauguration au Grand Palais de l'exposition Cézanne[4],[N 1]. Porté par Diana Spencer, il est souvent photographié[4],[7] lors d’événements publics[2] : elle le porte à Birmingham lors d'une visite officielle, de nouveau quelques semaines plus tard lors d'un séjour en Argentine[8], puis à de nombreuses reprises encore[9],[10]. Le sac devient rapidement « iconique[3],[4],[11] », « mythique[12] ». Il est alors commercialisé en plus grande série en changeant de nom pour Lady Dior[1],[3]. Il se vend deux cent mille exemplaires en deux ans[13], le chiffre d'affaires de la maroquinerie chez Dior est multiplié par dix[14]. En déclinaison, le sac donnera son patronyme à une montre en 1999, et inspirera un produit de maquillage aux Parfums Christian Dior[15].
Présentation
Lady Dior est un sac à main reprenant les codes graphiques de Dior, il est le plus souvent décoré d'un motif cannage[N 2] inspiré des chaises Napoléon III où Christian Dior installait les invités de ses défilés haute couture[19] et du dossier du fauteuil médaillon néo-Louis XV[20], deux meubles présents dans l'hôtel particulier de Dior avenue Montaigne depuis 1947[3]. Ce sac, composé de cent quarante quatre [21]pièces au total[3], est rectangulaire, rigide, avec les quatre lettres D-I-O-R dorées ou argentées accrochées à l'anse ainsi que le logo de la Maison, et est disponible dans différentes matières et techniques (cuir, velours, microfibre, satin, jean, python, crocodile, tweed, jacquard…) et en plusieurs dimensions[1]. Face au succès des premières années, la marque finira par mettre en place vers 1997 un marquage sous la forme d'un numéro de série (inexistant sur les premiers modèles).
Publicité
Choisie par John Galliano[22], Marion Cotillard devient en 2008[21] l'égérie publicitaire[23] du Lady Dior[1]. Outre de multiples parutions dans la presse de photos de Peter Lindbergh, Craig McDean, Tim Walker[24] ou Jean-Baptiste Mondino[25], Marion Cotillard tourne plusieurs courts-métrages[26] publicitaires destinés principalement à être diffusés sur le Web. Le premier est The Lady Noire Affair réalisé par Olivier Dahan[11], puis Lady Rouge par Jonas Åkerlund faisant suite à la série de photos d'Annie Leibovitz[27]. Vient après Lady Blue Shanghai, un film de seize minutes tourné par David Lynch[28]. Les deux opus suivants, Lady Grey London[29], avec Ian McKellen, et L.A.dy Dior sont réalisés par John Cameron Mitchell, au sujet duquel elle affirme : « J'ai en effet suggéré ce réalisateur à Dior. Ils ne le connaissaient pas, mais depuis, ils ne le lâchent plus[23] ! » Le PDG de Christian Dior Couture, Sidney Toledano, précise à propos de ces films que l'« objectif stratégique est de faire rêver en racontant de belles histoires[22] ». En 2012 et 2013[30], Marion Cotillard participe également à un web-documentaire en six[31] épisodes diffusés sur le site internet de l'entreprise.
Exposition
Après six ans de préparation[32], Dior organise à partir de 2012 une exposition itinérante, intitulée Lady Dior As Seen By et passant par la Chine[33], le Japon[32], l'Italie[33],[34] le Brésil[35]. Celle-ci présente cent œuvres réalisées par 80 artistes, photographes comme Patrick Demarchelier, Bruce Weber, Ellen Von Unwerth[36], plasticiens, sculpteurs, designers et peintres[4], inspirées du sac Lady Dior.
Notes et références
Notes
- En 1995, l'exposition Cézanne à Paris est financée en partie par le groupe LVMH - Moët Hennessy Louis Vuitton, filiale de la holding Christian Dior[5],[6].
- Le cannage est un élément de décoration récurrent chez Dior ; on le retrouve sur le Lady Dior, mais également sur des bijoux ou sur la façade de l'immeuble Dior au Japon[16],[17],[18].
Références
- Caroline Bongrand et Florence Müller (préf. Irina Antonova), Inspiration Dior, Paris, Éditions de La Martinière, , 322 p. (ISBN 978-2-7324-4623-3), « Lady Dior », p. 220-227 « L'épouse du président de la République française, Bernadette Chirac, souhaitait offrir à la princesse Diana un sac exceptionnel, différent de tout ce que l'on voyait alors. […] Lady Diana […] s'en empara avec la plus grande joie, pour ne plus le quitter. […] Lady Diana […] emporte partout son Lady Dior, le faisant, dès sa naissance, entrer dans le panthéon des classiques. »
- (en) « Clutch a piece of history », Luxury & Fashion, sur thehindubusinessline.com, The Hindu Business Line, (consulté le ) « The story behind the Lady Dior bag is the closest we’ll get to a real life fairytale – after all, it involves a princess! Apparently, in 1995, France’s then First Lady Bernadette Chirac, gifted Lady Diana with the latest creation from the House of Dior. »
- Jérôme Hanover, « Le secret des grandes griffes : un sac de lady », Style, sur madame.lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le ) « Le Lady Dior est depuis dix ans un indétrônable best-seller de la maison de l’avenue Montaigne. »
- Bénédicte Épinay, « Dior Arty », Série Limitée, sur archives.lesechos.fr, Groupe Les Échos, (consulté le ), p. 42 « Le Lady Dior, le sac iconique de la maison éponyme créé en 1995. […] Jamais sac n'aura été autant photographié au bras de sa royale propriétaire. »
- Patrick De Jacquelot, « Exposition Cézanne: grand peintre, big business », sur lesechos.fr, Groupe Les Échos, (consulté le ) « Aux entrées payées par les visiteurs vient s'ajouter une autre source importante de financement: le mécénat. L'exposition Cézanne bénéficie du soutien du groupe LVMH. »
- Guy Monréal, « Grâce à LVMH,la princesse de Galles visite l'exposition Cézanne », L'Officiel Paris, Éditions Jalou, no 801, , p. 80 (ISSN 0030-0403) « Rude journée pour la princesse de Galles : après avoir pris le thé à l'Élysée avec Mme Jacques Chirac, elle inaugurait, en compagnie du couple présidentiel et de M. et Mme Bernard Arnault, l'exposition Cézanne réalisée au Grand-palais grâce au soutien de LVMH et de Christian Dior. »
- [image] Yan Bernard-Guilbaud, « Diana, princesse et icône mode », Style, sur madame.lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le ) « Un cadeau qui restera dans les mémoires de la mode : le premier Lady Dior, sac devenu iconique. »
- (en) Yanita Kostova, Natalia Grgona, « Lady Dior, the legendary bag », Magazine, sur luxos.com, Luxos Italia (consulté le ) « During her visit […] in Birmingham, Princess Diana was photographed sporting the bag by the worldwide press […]. A few weeks later in Argentina, during an official visit, she once again was snapped holding her favourite bag. »
- Barbara Schwarm, « Méli mélo », L'Officiel Paris, Éditions Jalou, no 802, , p. 70 (ISSN 0030-0403) « Un sac pour Lady Di ! La Princesse Grace ne sera pas la seule à en avoir un à son nom. Gianni Versace y a pensé et vient d'en dédicacer un à la Princesse de Galles, qui s’appellera 'le Lady Di', en forme de boîte carrée un peu comme celui qu'elle porte partout en ce moment, cadeau de Mme Chirac. Un modèle matelassé de Dior, à deux anses et pampilles-initiales. »
- [image] Photo 1 sur puretrend.com, Photo 2 sur puretrend.com, Photo 3 sur puretrend.com, Photo 4 sur purepeople.com, Photo 5 sur glamourparis.com
- Marion Dupuis, « La saga du Lady Dior se poursuit sur Internet », Style, sur madame.lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le ) « Le sac icône porté par Marion Cotillard est le héros d’une campagne cinématographique sur Internet. »
- Les Arts décoratifs, « Le cas du sac », Expositions, sur lesartsdecoratifs.fr, (consulté le ) « Des sacs mythiques, comme le Kelly d’Hermès ou le Lady Di, devenu Lady Dior, qui tirent leur nom de leurs illustres propriétaires. »
- Lionel Steinmann, « Dior vend mieux en direct. », Économie, sur lexpansion.lexpress.fr, L'Expansion, (consulté le ) « Le petit sac matelassé baptisé Lady Dior […] a dépassé les 200 000 exemplaires depuis son lancement. »
- Barbara Schwarm, « Méli mélo », L'Officiel Paris, Éditions Jalou, no 808, , p. 80 (ISSN 0030-0403) « Depuis le mois de novembre 1995, le chiffre de ventes de la maroquinerie de Christian Dior a été multiplié par dix, et cela uniquement à cause du modèle 'Lady Dior'. »
- « Une édition limitée en hommage au sac Lady Dior », News, sur beaute-addict.com, Prisma Media, (consulté le ) « Aujourd’hui, c'est une palette de fards pour les yeux proposée en édition limitée et numérotée qui s’inspire de cet accessoire emblématique. »
- Yves Mirande, « Détails de luxe », Série Limitée, sur archives.lesechos.fr, Groupe Les Échos, (consulté le ) « Chez Christian Dior, le cannage traverse l'histoire de la maison : au 30, avenue Montaigne, les régiments de chaises dorées à cannage Napoléon III ont accueilli les élégantes dès le premier défilé. C'est ainsi que le motif fut introduit dans la maison. »
- Charlotte Brunel, « Le sac Granville, nouveau-né de Christian Dior », Styles, sur lexpress.fr, L'Express, (consulté le ) « Très vite, le cannage que l'on trouve sur les chaises dorées des salons devient un motif iconique. »
- Barbara Schwarm, « Méli mélo », L'Officiel Paris, no 803, , p. 62 (ISSN 0030-0403) « Le motif 'cannage' de Dior, dont l'origine vient des chaises cannelées que Christian Dior lui-même utilisait les jours de défilé haute couture. Le sac cannage a déjà fait du chemin cet hiver et il fera des kilomètres ce printemps en cuir verni, en agneau ou en satin, dans des tons acidulés rosé, turquoise ou en beige et blanc, en micro- sac ou en vanity-case. Le modèle vedette s'appelle le 'Lady Dior'. »
- « "Dior Addict Lipstick" »
- Francine Rivaud, « Pourquoi Dior est éternel », Challenges,
- « "Naissance d'un mythe" »
- Cathy Leitus, « Dior vide son sac », Marques, sur strategies.fr, Stratégies, (consulté le ) « Pour porter la communication du sac Lady Dior, John [Galliano] a pensé à Marion Cotillard. […] Derrière l'objectif de notoriété et de vente […], Dior compte renforcer la relation directe avec ses clientes »
- Carolle Sabas (photogr. Mario Sorrenti), « Belle étoile », Vogue Paris, no 929, , p. 206 (ISSN 0750-3628) « L'aventure chez Dior, c'est aussi qu'ils ont fait mon éducation mode, ils m'ont éveillée à un monde que j'ignorais, à commencer par une vraie fascination pour Monsieur Christian Dior. »
- Raphaëlle Orsini, « Marion Cotillard photographiée par Tim Walker pour la nouvelle campagne de Lady Dior.... », Mode, sur Purepeople.fr
- Raphaëlle Orsini, « Marion Cotillard incarne Lady Hampton pour Dior », Mode, sur grazia.fr, Mondadori France, (consulté le ) « Marion Cotillard incarne désormais Lady Hampton […] pour une campagne de pub shootée par le célèbre photographe Jean-Baptiste Mondino. »
- « Le cinéma au secours des marques ? », Mode, sur next.liberation.fr, Libération, (consulté le ) « Ainsi, Dior a produit une série de courts-métrages, Lady Dior, et fait appel à David Lynch, Olivier Dahan ou plus récemment John Cameron Mitchell. »
- Jennifer Neyt, « Marion Cotillard est "Lady Rouge" », Mode, sur vogue.fr, Condé Nast, (consulté le ) « Après une première campagne réalisée par Peter Lindbergh […], Marion Cotillard réinterprète le rôle de Lady Dior pour une nouvelle publicité signée Annie Leibovitz. »
- (en) SunHee Grinnell, « Dior’s Lady Blue Shanghai, Chapter 3 », sur vanityfair.com, Condé Nast, (consulté le ) « Directed by David Lynch, the third installment of the Lady Dior online handbag saga is a highly stylized and mysterious short film. »
- Élodie Mandel, « Marion Cotillard mystérieuse dans Lady Grey », Mode, sur plurielles.fr, e-TF1, (consulté le ) « L'actrice française s'envole pour Londres dans une campagne réalisée par John Cameron Mitchell et intitulée "Lady Grey London". »
- « Dior dévoile le second volet de son web-documentaire avec Marion Cotillard », Mode, sur parisien.fr,
- « Marion Cotillard chez Dior », Mode, sur avenuemontaigneguide.com
- Frédéric Martin-Bernard, « Le Lady Dior érigé en œuvres d'art », Style, sur madame.lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le ) « La maison française a dévoilé quelque quatre-vingts photos et sculptures réalisées par des artistes autour de son sac emblématique. »
- (en) J.J. Martin, « 'Lady Dior As Seen By' exhibition at Triennale di Milano », Fashion, sur wallpaper.com, Wallpaper*, (consulté le ) « For a project that was born two years ago in Shanghai and has subsequently stopped in Beijing and Tokyo. »
- (it) Marta Casadei, « Lady Dior alla Triennale », Shows, sur vogue.it, Condé Nast, (consulté le ) « L'iconica borsa, amata da tutte le grandi donne del fashion system e non è stata reintepretata da artisti. »
- Hélène Guillaume, « « La petite musique brésilienne de Dior », Style, sur madame.lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le )
- Eugénie Trochu, « Le mini-site Lady Dior As Seen By », Expériences digitales, sur vogue.fr, Condé Nast, (consulté le ) « La maison Dior a imaginé un mini-site en hommage au mythique sac Lady Dior. »
Voir aussi
Bibliographie
Article connexe
Liens externes
- Site officiel
- [image] « Le secret des grandes griffes : un sac de lady », Diaporama, sur madame.lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le )
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