Laot

Laot est un nom de famille breton[1].

Étymologie

Ce nom de famille vient du mot breton(br) aot[2], désignant une grève (bord de mer fait de sable et de gravier) ou globalement la côte (littoral)[3]. Il est surtout porté dans le Léon, au nord du Finistère, particulièrement aux alentours de la commune de Plouguerneau, d'où il serait originaire. Le t final se prononce, car en breton comme en anglais, les consonnes finales s'entendent. S'écrit parfois L'Aot.

Personnages portant ce nom

Joseph Laot (-1779)
Matelot qui a participé à la Guerre d'indépendance des États-Unis[4]. Il combat sur L'Ivelly, navire de guerre sous commandement français, et meurt à l'hôpital de Fort Royal (Fort-de-France) le 20 juin 1779, après avoir affronté les Britanniques lors de la Guerre des Antilles.
Yves Laot
Prêtre réfractaire. Nommé curé d'Ouessant le 27 octobre 1783, il écrit : ayant refusé dans le mois de février 1791 de prêter le serment de fidélité prescrit par la ci-devant Constitution civile du clergé, je fus, par la suite de ce refus de serment, arrêté et conduit à la maison d'arrêt dite des Carmes à Brest le 16 juillet dit an mil sept cent quatre-vingt-onze[5]. Il précise ensuite qu'il fut libéré de prison le 27 septembre 1791, qu'il se réfugia alors dans sa paroisse natale de Plouguerneau et qu'il est revenu dans l'île le 21 novembre 1800 à la demande des Ouessantins.
Yves Marie Laot
Soldat du Ier Empire, médaillé de Sainte-Hélène. Fusilier du 72e de ligne pendant 4 ans, il a participé à 3 campagnes.[6]
Le 72e régiment d’infanterie de ligne a participé aux batailles de Turbigo, Montebello, et Marengo[7] (1800), Friedland (1807), Thann, Eckmuhl, Essling, et Wagram (1809), Smolensk, Valoutina-Gors, La Moskowa, Krasnoe, et la Beresina (1812), Lubnitz, Kulm, et Leipzig (1813), Louvain, La Rothiere, Montereau, et Paris (1814), Ligny et Waterloo (1815).
La médaille de Sainte-Hélène a été créée par Napoléon III afin de récompenser les 405 000 soldats de la Grande Armée encore vivants en 1857.
Jean Marie L'Aot (1891-1914)
Soldat du 48e régiment d'infanterie, il est tué le 29 août 1914 lors de la Bataille de Guise (Aisne), durant laquelle les soldats Bretons du Général Lanrezac freinent l'avancée allemande, permettant ainsi à l'armée française de se réorganiser. Quasiment inconnue du grand public, cette bataille est pourtant celle qui permet le « miracle » de la Bataille de la Marne. En effet, elle oblige les Allemands à repenser leur mouvement stratégique : au lieu de déborder largement à l'ouest de Paris, qui était la trajectoire initiale prévue par le plan Schlieffen, ils sont obligés de resserrer leur dispositif vers l'est, modification qui s'avérera essentielle au succès de la Première bataille de la Marne.
Yves Marie Laot (1895-1914)
Matelot qui a combattu dans la célèbre Brigade de fusiliers marins de l'Amiral Pierre Alexis Ronarc'h. Tué le 24 octobre 1914[8] lors de la Bataille de l'Yser, au cours de laquelle les 6 000 hommes de la Brigade Ronarc'h aident l'armée belge à stopper les troupes allemandes à Dixmude (Belgique). La course à la mer est gagnée, et Dunkerque est sauvée. Du sacrifice des fusiliers marins, l'académicien Charles Le Goffic tirera un roman poignant en 1915, Dixmude.
A noter que lors de la Première Guerre mondiale, 19 Laot et 2 L'Aot sont morts pour la France. Aux Invalides, une plaque commémorative mentionne que 240 000 combattants bretons sont morts au cours du conflit, sur un total de plus de 1,3 million de soldats morts pour la France durant la Première Guerre mondiale, soit environ 17% des pertes totales pour une région dont le poids dans la population française était deux fois moindre. Néanmoins, ces chiffres sont erronés, comme l'ont montré les recherches menées à partir de sources préfectorales ou de recensements des monuments aux morts : les cinq départements bretons de l'époque (la Loire-Atlantique a été détachée de la région administrative en 1941) affichent des taux allant de 3,6% à 4,5% pour un total cumulé de plus de 130 000 morts. Bien loin, donc, des 240.000 avancés. La Bretagne a toutefois essuyé des pertes supérieure à la moyenne de 3,2% constatée en métropole[9].
Guy Laot (1920-1944)
Membre du commando Kieffer. Les commandos Kieffer sont les fusiliers marins commandos créés par la France libre et commandés par le capitaine de corvette Philippe Kieffer. Ils étaient intégrés à la Special Service Brigade. 177 commandos se sont illustrés pendant le débarquement de Normandie, seuls représentants de la France à débarquer par voie maritime le jour J. Matelot de 1re classe, Guy Laot avait reçu la Croix de guerre avec palme et étoile de vermeil pour avoir débarqué à Biville, près de Saint-Marcouf, le 26 décembre 1943 avec six autres hommes afin de reconnaître la défense des plages. Décédé le 25 juin 1944 des suites de ses blessures, il reçoit la Médaille militaire à titre posthume, avec citation : « Bel exemple de bravoure et d'esprit d'initiative, toujours à l'avant sans répit, bien que blessé a continué de combattre et d'accomplir les missions de liaison qui lui étaient confiées entre le 6 et le 10 juin 1944 ». Dans ses Mémoires[10], René de Naurois décrit la fusillade allemande qui fut fatale à Guy Laot, « l'un de nos meilleurs éclaireurs », « notre brave Laot, modèle de sang-froid et de courage ! ». Le défunt repose au cimetière militaire britannique de Ranville (Calvados)[lire en ligne].
Lors de la Seconde Guerre mondiale, 8 Laot sont morts pour la France.
Jeannette Laot (1925-)
Membre de la Commission exécutive de la CFDT dans les années 1960 et 1970, elle est l'une des premières femmes, en France, membres d'une direction syndicale confédérale. Elle implique la CFDT syndicale dans le mouvement féministe. La CFDT, qui effectue son tournant laïc au début des années 1970, commence également à prendre en compte la sexualité et les thématiques féministes, notamment après la publication du Manifeste des 343 (5 avril 1971), Jeannette Laot impulsant le débat au sein de la centrale. Proche du Mouvement français pour le planning familial (MFPF), Jeannette Laot s’engage dans la lutte pour le droit à l'avortement. Elle devient en 1973 vice-présidente du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (MLAC). Elle conservera ces responsabilités jusqu'au 15 janvier 1975, la loi Veil, qui autorise l'IVG pour une durée de cinq ans, ayant alors été promulguée par le gouvernement Chirac (UDR). Au cours des années 1970, les rapports entre le PS, le MFPF et la CFDT se renforcent. Les militantes cédétistes engagées dans le combat pour les droits des femmes participent à l’élaboration d’un « féminisme socialiste ». En 1981, Jeannette Laot devient conseillère du Président de la République François Mitterrand, et suit pour lui les travaux du ministère du travail et du ministère du Droit de femmes (1981-1986).
Laurent Laot (1938-)
Prêtre ouvrier, sociologue et universitaire. Chargé de cours à l'UFR Lettres et Sciences sociales de l'Université de Bretagne occidentale à Brest, où il enseigne l'économie politique jusqu'en 2006. La lettre ouverte qu'il adresse le 9 décembre 2012 aux évêques de France connaît un certain retentissement médiatique : il y explique pourquoi il est favorable au mariage entre personnes de même sexe.
Charles Laot (1968-)
Producteur de porcs et de lait à Lanildut (29), il se présente aux élections régionales françaises de 2010 en Bretagne, à la tête de la liste "Terres de Bretagne", issue du monde agricole. Non élu avec 29 021 voix, soit 2,64% des suffrages exprimés.
Philippe Laot
Marin vainqueur du Trophée Jules-Verne avec Olivier de Kersauson en 2004[11].

Au moins trois Laot ont été promus dans l'Ordre national de la Légion d'honneur[12].

Bibliographie

Notes et références

  1. 158e au classement des noms les plus portés à la naissance dans le département du Finistère sur la période 1891-1990 [lire en ligne]. En France, 1 166 individus sont nés avec ce patronyme pendant la période 1891-1990 (1891-1915 : 183 naissances ; 1916-1940 : 325 ; 1941-1965 : 464 ; 1966-1990 : 413)
  2. aot en orthographe KLT, orthographe traditionnelle du Léon, mais aod dans les dictionnaires contemporains respectant l'orthographe unifiée
  3. Dictionnaire Favereau, [lire en ligne]
  4. Source : "Les combattants français de la guerre américaine 1778-1783", livre publié par le ministère des affaires étrangères en 1903 (p. 106)[lire en ligne]
  5. Yves Laot, Annotation inscrite en tête du Registre des baptêmes d'Ouessant, année 1801
  6. source : http://www.stehelene.org/php/accueil.php?lang=fr
  7. à Marengo, Bonaparte conduit en personne le 72e
  8. source : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
  9. « Centenaire de la Première Guerre mondiale : combien de «poilus» de votre département parmi les victimes? [CARTE INTERACTIVE] », sur Slate.fr, (consulté le ).
  10. René de Naurois, Aumônier de la France Libre, p. 227-228, éd. Perrin, 2004.
  11. Le Trophée Jules-Verne est un défi qui récompense le record du tour du monde à la voile le plus rapide réalisé en équipage, sans escale et sans assistance. Olivier de Kersauson et l'équipage de Geronimo s'emparent du Trophée Jules-Verne en 2004 en bouclant le périple en 63 jours 13 heures et 59 minutes.
  12. Source : LEONORE, base de données des dossiers des titulaires de l'Ordre de la Légion d'Honneur décédés avant 1977.[lire en ligne]
  13. Gwenn-Aël Bolloré est l'oncle du célèbre homme d'affaires Vincent Bolloré, 7e fortune de France.
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