Lasioptera berlesiana

Lasioptera berlesiana, communément appelé la Cécidomyie de l'olive, est une espèce d'insectes diptères de la famille des Cecidomyiidae, présente dans l'ensemble des régions oléicoles méditerranéennes. C'est un prédateur oophage. Ce régime alimentaire peut accessoirement se révéler nuisible pour l'olivier dans la mesure où la recherche des œufs et des larves de mouche de l'olive peut détruire l'olive visée.

Entomologie

La cécidomyie de l'olive appartient à l'ordre des diptères qui comprend des insectes désignés comme mouches, taons, moustiques, etc. En oléiculture, on recense deux autres cécidomyies :

  • Dasineura oleae (la Cécidomyie des feuilles de l'olivier) qui provoque des galles sur les feuilles ou les inflorescences[2] ;
  • Resseliella oleisuga (la Cécidomyie de l'écorce de l'olivier) qui provoque des blessures de l'écorce par ses larves[3].

La Cécidomyie de l'olive est un diptère prédateur de la Mouche de l'olive par sa larve. L'œuf de Lasioptera berlesiana est pondu dans le trou de ponte de la Mouche de l'Olive, sa larve dévore celle de la Mouche de l'olive. Il sortira une larve qui laisse un trou dans le fruit.

Description

Le cycle complet adulte-larve-nymphe-nouvel adulte dure environ trois à quatre semaines. Ce sont trois à quatre générations qui vont accompagner le développement de Bactrocera olea jusqu'à la fin octobre.

Insecte adulte

L'adulte ou insecte entomophage a les caractéristiques suivantes :

  • diptère de petite taille mesurant de 1 à 2,8 mm ;
  • thorax et abdomen de couleur roussâtre.

Larve

  • longueur de 1 à 2,8 mm ;
  • largeur de 0,7 à 0,8 mm ;
  • couleur orange, verrues dorsales.

Pupe

Une fois son développement achevé, la larve quitte l'olive par l'orifice de ponte, tombe au sol, rentre sous terre, tisse un cocon et se nymphose en donnant une pupe. La nymphose dure de sept à huit jours. Un insecte parfait émerge du sol.

Cycle de vie

Lasioptera berlesiana est un insecte inféodé à l'olivier.

Première génération d'adulte

La première génération d'adultes se manifeste fin juin début juillet, quand les olives atteignent la taille nécessaire pour être potentiellement parasitées par la Mouche de l'olive.

Accouplement

Les adultes s'accouplent dès leur sortie du sol où ils se sont empupés.

Ponte

La femelle pond dans le trou de ponte de la Mouche de l'olive sur l'œuf de celle-ci.

Éclosion

L'éclosion de l'œuf est rapide, après 48 heures.

Prédation de Bactrocera

La larve de Lasioptera berlesiana va consommer l'œuf de Bactrocera oleae dont le développement est moins rapide.

Enfouissement de la larve

Une fois développée, la larve quitte l'olive et tombe sur le sol, sous l'olivier. Elle s'empupe. Selon l'AFIDOL, c'est dans cette phase hypogée qu'elle est en contact avec les spores de Camarosporium dalmaticum et que le futur adulte devient vecteur de contamination.

Nouvel adulte

Le nouvel adulte émerge du sol et va recommencer le cycle. Trois générations peuvent se succéder pendant l'été.

Controverse

Selon divers points de vue, la Cécidomyie de l'olive est considérée comme un ravageur ou un auxiliaire. En effet, selon les auteurs italiens, l'oophagie de Lasioptera berlesiana est facultative. Faute de ponte de Bactrocera oleae, la Cecidomyie peut pondre dans une blessure du fruit. Dans ce cas, le régime de la larve devient mycétophage-phytophage. Sur des cultivars d'olives précoces et destinées à la conserverie (olives de table), traitées par des insecticides larvicides, les dégâts de l'insecte peuvent le classer comme nuisible.

Insecte ravageur

Pendant sa phase de développement dans le sol (enfouissement de la larve dans le sol, empupage) puis sortie à l'air libre, l'insecte parfait est en contact avec les conidies du champignon microscopique Camarosporium dalmaticum et devient ainsi un vecteur de contamination des olives. En effet, l'insecte adulte va pondre dans l'orifice de ponte de la Mouche de l'olive. Sa larve à éclosion rapide va dévorer celle de la Mouche de l'olive. La ponte de la cécidomyie introduit les spores du champignon. Celui-ci va envahir l'olive en la rendant impropre à toute utilisation en huilerie. Le champignon développe une nécrose, la dalmaticose. C'est ce qui s'est produit au début de l'automne 2014.

Insecte auxiliaire

La cécidomyie, par sa larve prédatrice de celle de la mouche de l'olive dont elle se nourrit, est un auxiliaire précieux dans la lutte contre ce ravageur de l'olive. Hélas, comme tous les prédateurs ou les parasitoïdes, elle ne peut prévenir l'infestation de la mouche de l'olive et l'éradiquer. Elle ne peut que diminuer la pression du ravageur.

Solution

La cécidomyie ne produit pas la piqûre de l'olive mais ne fait que véhiculer le champignon parasite. Des études récentes ont montré que la blessure de l'olive ou son gonflement par les pluies abondantes d'un été pluvieux favorisent l'infestation d'olives saines. Sur une olive gonflée d'eau, dans une atmosphère humide, les spores (conidies) du champignon pénètrent dans les fruits, notamment par les pores des lenticelles. L'AFIDOL et le Centre Technique de l'Olivier ont renommé la maladie provoquée par le champignon en dalmaticose, reconnaissant que l'insecte vecteur du champignon (Cécidomyie) ne saurait être confondu avec la cause réelle, le champignon Camarosporium dalmaticum.

La lutte contre la maladie passe donc par l'emploi de fongicides (composés de cuivre ou de zinc) appliqués fin-juin/mi-juillet et en tant que de besoin pendant l'été, en surveillant les vergers.

Pour les tenants de la lutte intégrée, c'est un auxiliaire à protéger absolument car il fait baisser la pression d'un ravageur.

Dégâts

On peut qualifier les dégâts de collatéraux ou indirects car la première lésion est due à la Mouche de l'olive. La Cécidomyie agrandit un peu le trou et ne fait que véhiculer le champignon. Selon un bulletin phytosanitaire italien, la Cécidomyie se nourrirait des conidies du Camarosporium dalmaticum, ce qui expliquerait l'infestation de ses glandes salivaires et le qualificatif de champignon symbiote.

Liens externes

Notes et références

(it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Lasioptera berlesiana » (voir la liste des auteurs).
  1. BioLib, consulté le 28 septembre 2021
  2. Cet insecte n'a jamais été signalé en France.
  3. Insecte sporadiquement signalé en France et dont les dégâts ne sont pas économiquement significatifs.

Voir aussi

Article connexe

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Robin Margier, Jacques Artaud et Christian Pinatel, « Cécidomyie de l’olive et ses dégâts : la Dalmaticose », Le Nouvel Olivier, no 97, , p. 26-31
  • (it) G. Costantino (1967) « II parassitismo del Dittero Cecidomide Prolasioptera berlesiana, (Paoli) e i danni alle drupe dell'olivo », Bolletino di zoologia, vol. 34, n. 1-4, p. 107-108

Webographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Portail de l’agriculture et l’agronomie
  • Portail de l’entomologie
  • Portail de la protection des cultures
  • Portail de la parasitologie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.