Latécoère 298

Le Latécoère 298 est un hydravion-torpilleur français de l'entre-deux-guerres.

Latécoère 298 A

Un Latécoère 298 larguant une torpille

Constructeur Groupe Latécoère
Rôle Bombardier-torpilleur et reconnaissance maritime.
Statut Retiré
Premier vol
Mise en service
Date de retrait
Nombre construits 177
Équipage
2 (reconnaissance), 3 (torpillage)
Motorisation
Moteur Hispano-Suiza 12Ycrs 1
Type 12 cylindres en V refroidissement liquide.
Puissance unitaire 880 ch
Dimensions
Envergure 15,50 m
Longueur 12,56 m
Hauteur 5,236 m
Surface alaire 31,6 m2
Masses
À vide 2 671 kg
Avec armement 4 517 à 4 800[1] kg
Performances
Vitesse maximale 290 km/h
Plafond 5 100 m
Rayon d'action 1 500 km
Armement
Interne 3 mitrailleuses Darne de 7,5 mm
Externe 1 torpille DAI de 400 mm (670 kg) ou DA de 450 mm et 750 kg

Conception

Une spécification de la marine fut émise en 1933 afin de remplacer l'hydravion torpilleur Latécoère 290, en service à partir de 1934 dans l'aviation navale. Cette demande concernait un nouveau bombardier-torpilleur et la firme Latécoère développa le modèle 298, une version plus moderne de son prédécesseur. Le Latécoère 298.01 effectua son premier vol en , pilote Jean Gonord.

Le Latécoère 298 était un monoplan à aile médiane de construction métallique, à l'exception des empennages en bois entoilé, doté d'une hélice à pas variable et de volets d'intrados. Il s'agissait d'un hydravion à flotteurs, triplace, aux ailes effilées. Il pouvait emporter une torpille ou des bombes de 50 et 100 kg dans une soute sous le fuselage. Le prototype se révéla réussi et une commande de 127 exemplaires de série fut passée par les autorités françaises.

En fait la conception d'ensemble était fausse : disposant d'une même puissance que les chasseurs monomoteurs contemporains (son Hispano-Suiza 12Y était le même que celui du MS.406), le Laté 298 était triplace, encombré de deux gros flotteurs et chargé d'une lourde torpille. Dans ces conditions, ses performances ne lui laissaient aucune chance en cas de rencontre avec la chasse ennemie. Ajoutons que le torpillage est l'une des spécialités les plus dangereuses de l'aviation : il faut approcher l'objectif à faible vitesse pour ne pas détériorer la torpille au largage, rester en ligne droite et concentrer sur soi une abondante DCA sans bénéficier des irrégularités du sol ou des obstacles qui peuvent gêner une défense aérienne terrestre. Le Laté 298 n'eut jamais l'occasion d'effectuer le moindre torpillage en combat. Sa seule qualité reconnue : il était très solide ; mais ça ne suffit pas à faire un avion de combat valable.[réf. nécessaire]

Engagements

Le croiseur Tourville en 1943 avec deux Laté 298 entre les cheminées et un Loire 130 sur la catapulte.

Durant la campagne de France, huit escadrilles opérationnelles en ont été équipées, dont deux à bord du transport d'hydravions Commandant Teste. Certaines ont été engagées dans le harcèlement des unités motorisées allemandes entre Boulogne et la Somme, un type de mission pour lequel cet appareil n'était pas prévu. Après l'armistice, six unités sont restées en service avec l'autorisation des commissions allemande et italienne. Un détachement s'incorpora dans le Coastal Command britannique et servit dans la lutte anti-sous-marine. Deux exemplaires servirent à des personnels de la Marine Nationale pour rejoindre les FFL (Force Françaises Libres), l'un vers l'Angleterre, l'autre jusqu'à Dakar, où celui-ci fut intercepté par les autorités du gouvernement de Vichy et ses navigants emprisonnés.

Quelques exemplaires survécurent au conflit et furent employés jusqu'en 1951 à l'instruction, malheureusement aucun exemplaire n'a été préservé pour un musée.

Variantes

Plusieurs versions furent élaborées, toutes se caractérisant par un habitacle redessiné.

Latécoère 298A

Le Laté 298A fut livré à partir d'.

Latécoère 298B

Le Laté 298B était doté d'une double commande et d'ailes repliables.

Latécoère 298D

Enfin, le Laté 298D comportait une double commande et des ailes fixes. Tous ces appareils entrèrent en service jusqu'à l'armistice de .

Latécoère 298E

Un des Laté 298D fut pourvu d'une gondole ventrale d'observation et reçut la dénomination de Laté 298E.

Latécoère 299A

Tandis qu'un Laté 299 de reconnaissance, de bombardement et de torpillage fut dérivé du Latécoère 298 et vola en . Seulement 2 exemplaires furent construits.


Autres caractéristiques

Cet avion a été peu photographié, et plus rarement encore filmé[réf. nécessaire]. On peut le voir, dans les dernières minutes du film Au grand balcon (1949) où il part pour la première liaison de l'Aéropostale sur l'Atlantique Sud, en lieu et place du véritable Latécoère 28, auquel pourtant il ne ressemblait guère. Dans certaines scènes, on voit bien les trappes de la soute à torpille.

Notes et références

  1. Selon le type de mission et d'armement emporté.

Bibliographie

  • Gérard Bousquet, Latécoère 290 Latécoère 298, Sandomierz Poole, STRATUS Chris Lloyd, distributor, , 80 p. (ISBN 978-8-361-42120-7)
  • Les Ailes Françaises, l’Encyclopédie des avions de la Seconde Guerre Mondiale - 3 Les hydravions à flotteur, chapitre 10.
  • Enzo Angelucci et Paolo Matricardi, Les avions, t. 3 : La Seconde Guerre mondiale - France, Allemagne, Angleterre, etc..., Elsevier Sequoia, coll. « Multiguide aviation », (ISBN 2-8003-0387-5), p. 249.

Voir aussi

  • Liste des avions militaires de la Seconde Guerre mondiale
  • Gilles Collaveri, « Le Dernier des Latécoère », Aerocherche.fr
  • Aviafrance.com - Latécoère 298, variantes et dérivé - Bruno Parmentier :
    • Latécoère 298A, 1936, Hydravion de torpillage -
    • Latécoère 298B, 1938, Hydravion de torpillage -
    • Latécoère 298D, 1939, Hydravion de torpillage -
    • Latécoère 298E, 1940, Hydravion de reconnaissance -
    • Latécoère 299, 1939, Reconnaissance -
  • AviationsMilitaires.net, Latécoère 298, Ciders -
  • Greec.free. Latécoère 298 -
  • Les avions torpilleurs Français et leur star (2014), le Latécoère 298. L'aviation selon Drix -
  • Other Combat Aircraft lf World War II. Latécoère 298 -
  • Postedeschoufs. Les escadrilles de torpillage -
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