Laura (film, 1944)
Laura est un film américain en noir et blanc réalisé par Otto Preminger, sorti en 1944.
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Titre original | Laura |
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Réalisation | Otto Preminger |
Scénario |
Jay Dratler Samuel Hoffenstein Elizabeth Reinhardt Vera Caspary (roman) |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | Twentieth Century Fox |
Pays de production | États-Unis |
Genre | Film noir |
Durée | 88 min |
Sortie | 1944 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Il est inscrit depuis 1999 au National Film Registry pour être conservé à la Bibliothèque du Congrès des États-Unis en raison de son « importance culturelle, historique ou esthétique »[1].
Synopsis
Le film s'ouvre sur la phrase : « I shall never forget the week-end Laura died » (« Je n'oublierai jamais le week-end où Laura est morte »). Laura, qui travaillait dans la publicité, a été découverte abattue d'une décharge de chevrotine en plein visage dans l'entrée de son appartement. Le lieutenant McPherson enquête auprès de ses proches, principalement Waldo Lydecker, un journaliste et critique à la plume acide, qui a fait de Laura une femme du monde, et Shelby, un Adonis sans le sou qu'elle devait épouser. Au fil de ses recherches, où il apprend à la connaître au travers des témoignages, de la lecture de ses lettres et de son journal intime, et subjugué par un tableau qui la représente, l'inspecteur tombe sous le charme de la défunte Laura...
Fiche technique
- Titre : Laura
- Réalisation : Otto Preminger (et Rouben Mamoulian, renvoyé, non crédité au générique)
- Production : Otto Preminger pour la Twentieth Century Fox
- Scénario : Jay Dratler, Samuel Hoffenstein et Elizabeth Reinhardt, d'après le roman de Vera Caspary (1943)
- Musique : David Raksin
- Photographie : Joseph LaShelle (initialement Lucien Ballard), Lucien Ballard (non crédité)
- Montage : Louis Loeffler
- Direction artistique : Lyle Wheeler et Leland Fuller
- Costumes : Bonnie Cashin
- Distribution : Twentieth Century Fox
- Pays d'origine : États-Unis
- Format : noir et blanc - 1,37:1 - 35 mm - son : Mono (Western Electric Recording)
- Langue : Anglais
- Genre : Film noir
- Durée : 88 min
- Dates de sortie :
- États-Unis : (première à New York)
- États-Unis : (sortie nationale)
- France :
Distribution
- Gene Tierney (VF : Madeleine Duhau) : Laura Hunt
- Dana Andrews (VF : Guy Darvey) : Lieutenant Mark McPherson
- Clifton Webb (VF : Gérard Férat) : Waldo Lydecker
- Vincent Price (VF : Gérald Castrix) : Shelby Carpenter
- Judith Anderson (VF : Germaine Bredy) : Ann Treadwell
- Acteurs non crédités
- Dorothy Adams : Bessie Clary, la servante de Laura
- Lane Chandler : un inspecteur
- Clyde Fillmore : le patron de l'agence Bullitt & Co
- James Flavin : l'inspecteur McEveety
- Kathleen Howard : Louise, la cuisinière d'Ann
- Aileen Pringle : une femme (rôle indéterminé)
- Larry Steers : un homme dînant avec Laura
Production
Production
La réalisation du film fut d'abord confiée à Rouben Mamoulian, Preminger étant producteur. Mais les désaccords entre les deux hommes furent rapidement tels que Preminger renvoya Mamoulian, fit appel à un nouveau directeur de la photographie débutant, Joseph LaShelle (qui réalisa un coup de maître), et reprit le tournage à zéro.
Zanuck, initialement opposé au projet, imposa à Preminger de retourner la fin : dans la nouvelle version, il était soudain révélé que le personnage de Lydecker avait seulement imaginé toute l'histoire. Lors d'une projection privée de la version Zanuck, le critique Walter Winchell jugea la fin médiocre et conseilla au producteur de la modifier. Zanuck admit s'être fourvoyé et autorisa Preminger à réintroduire la fin initiale, plus dramatique, et celle aujourd'hui connue. Par rapport à la version Zanuck, la version initiale ne change pas foncièrement le déroulement final (l'assassin est toujours le même), mais elle resserre le dénouement dans un même lieu (l'appartement de Laura) et insuffle une meilleure dimension narrative (focalisation sur la pendule, chronique radio de Lydecker) et tragique.
Casting
Le rôle de Laura fut d'abord proposé à Jennifer Jones qui le refusa, puis à Hedy Lamarr, qui déclara par la suite qu'elle aurait accepté si on lui avait présenté la partition au lieu du scénario.
Clifton Webb jugé trop maniéré et désuet, fut d'abord refusé par Darryl F. Zanuck, patron de la Fox. Preminger insista et obtint gain de cause, permettant à Webb de tourner son premier film depuis l'avènement du parlant, et d'être nommé aux Oscars.
Bandes sonores
Le thème musical devait être initialement Sophisticated Lady de Duke Ellington. C'est une lettre de rupture de son épouse qui inspira à David Raksin, la mélodie lancinante, thème musical du film. Le thème Laura sera repris par de nombreux jazzmen et devient un standard du jazz[2].
Citations
« Pour ce qui est de ma performance personnelle dans ce film, je n’ai jamais eu le sentiment de faire beaucoup mieux qu’une prestation réussie. Je suis contente que le public continue de m’identifier à Laura plutôt que de ne pas m’identifier du tout. L’hommage va, je crois, au personnage – cette Laura, créature de rêve – plus qu’à mon éventuel talent d’actrice. Je ne dis pas cela par modestie. Nul d’entre nous, qui fut impliqué dans ce film, ne lui prêta à l’époque la moindre chance d’accéder au rang de classique du mystère, voire de survivre à une génération »
— Gene Tierney, citée dans Gene Tierney et Mickey Herskowitz, Mademoiselle, vous devriez faire du cinéma…, Ramsay « Poche Cinéma », 2006.
Récompenses
- Oscars 1945 : Meilleure photographie pour Joseph LaShelle. Par ailleurs, nominations pour le meilleur acteur de second rôle (Clifton Webb), la meilleure réalisation (Otto Preminger), le meilleur scénario et le meilleur décor intérieur noir et blanc.
Suites et remakes
Le film a connu deux remakes à la télévision : le premier en 1955 comme élément de la série The Twentieth Century-Fox Hour, réalisé par John Brahm, avec George Sanders dans le rôle de Lydecker ; le deuxième en 1962 pour la télévision allemande, réalisé par Franz Josef Wild. L'intrigue d'un homme qui tombe amoureux d'un personnage qu'il n'a pas connu et sur lequel il enquête a inspiré également le film français Poupoupidou (2011).
La série télévisée Twin Peaks, où l'intrigue tourne autour de la mort du personnage de Laura Palmer et la curieuse relation la liant à l'agent Cooper chargé de l'enquête, est également inspirée par le film[3]
Notes et références
- (en) « Liste du National Film Registry » (consulté le )
- Jean-Tristan Richard, Les standard du jazz, L'Harmattan, 2021, 478 p. (ISBN 978-2-343-21996-7), p. 251
- « "Chacun construit son "Twin Peaks"" », sur Télérama (consulté le )
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Allociné
- Centre national du cinéma et de l'image animée
- Ciné-Ressources
- Cinémathèque québécoise
- (en) AllMovie
- (en) American Film Institute
- (en) Internet Movie Database
- (en) LUMIERE
- (en) Movie Review Query Engine
- (de) OFDb
- (en) Oscars du cinéma
- (en) Rotten Tomatoes
- (mul) The Movie Database
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